Debout, belles dressées !
Pour le maître, debout !
Allons, au garde-à-vous,
Sinon c’est la fessée.
On jurerait des sœurs :
Aussi obéissantes,
Moites, la peau luisante,
Deux angelets jouisseurs.
L’une a la chevelure
Noire à l’instar des yeux
Qui caressent l’essieu
D’une envie presque pure.
Lui, pareillement droit,
Désire aussi la fille,
Et une bulle brille
À son riant méat.
Hardi, belles dressées,
Serves de mes plaisirs !
Au nom du grand vizir,
La fête est commencée…
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Catégories : Hexasyllabes (6)
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Détresse inamortie
Catégories : Heptasyllabes (7)Forêt vierge de mes faims
Dont jamais ne suis sortie
Malgré notre amour défunt
Savane griffée d’ortie
Où mon cœur bat au tambour
Sa détresse inamortie
Je te voudrais à rebours
Polissant ta silhouette
À l’ombre âpre des faubourgs
Je me voudrais saoule et muette
À t’accabler de soupirs
À guetter la moindre miette
Que tu me daignais offrir
Quand tes cuisses à la fin
Même se laissaient ouvrir
Forêt vierge de mes faims
Dont jamais ne suis sortie
Le vivre depuis je feins -
Deux ou trois choses à savoir sur la chose
Catégories : Hexasyllabes (6)Les coincées du bavoir
Ont appris de leur mère
Tout ce qu’il faut savoir
Sur l’affreuse chimère.
D’abord, qu’elle est cracra,
Suintant des jus immondes,
Plus puante qu’un rat
Retour de tour du monde.
Qu’il faut se la moucher
À l’aube, au crépuscule,
Et la bien reboucher
De très sains opercules.
Ne la montrer jamais
Qu’à l’ultime minute,
Pomponnée, parfumée,
Telle une antique pute.
N’en faire don qu’à qui,
Fou d’amour, outrepasse
Le péril, au mépris
Des remugles tenaces.
Et s’il insiste pour
Mettre le nez, la gueule,
Plaider qu’il a fait lourd…
Et se sentir bien seule.
Puis fuir au lavabo
— Qu’importent les risées —
Pour n’offrir au ribaud
Que mouille aseptisée.
Quant aux perles de sang,
Puissant tabou : on ferme !
Pour vous, les indécents,
Y a les filles de ferme.
Oui, les coincées du con
Savent de longue date
Les choses qu’il est bon
De savoir sur la chatte. -
Te futuam
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)À Victor, sans qui etc...
Pourquoi te caches-tu dans l’ombre
Chaude des draps,
Là où ma pine sans encombre
Te trouvera ?
Tétons pourpres cerclés d’étoiles,
Soyez heureux !
Je vous rejoins sous cette toile
En amoureux.
Ô Léda, ton sublime ventre
Me persuada
De te sauter… Qu’y puis-je, diantre ?
J’en suis fada.
Je suis l’oiseau gorgé de foutre,
Le Jupiter
Dont te percera d’outre en outre
Le bec de fer.
Que sert-il que tu te blottisses
Contre ta sœur ?
Tu sais bien que j’irai, ô cuisse,
Brouter la fleur.
Et toi, cuve, silo à spermes
Toujours suintant,
Tu te tiens coi et tu te fermes,
Gagnant du temps,
Mais en vain ! car ta gueule fière
À l’ocre ourlet,
J’en laperai sous la crinière
Les petits laits.
Écartant enfin tes pilastres
De marbre blanc,
Je plongerai au cœur de l’astre
D’un coup de gland.
J’irai compulser le volume
De ton vécu,
Niquer à en perdre les plumes
Ton joli cul.
Je suis celui que rien n’arrête,
Celui qui fout
Nymphes, mortelles et biquettes,
Sans garde-fou. -
Troublant mystère à Gotham City
Catégories : Hexasyllabes (6)Soudain, dans la nuit noire
Des faubourgs de Gotham,
Luit un reflet qui moire…
Est-ce un vieux jerrycan,
Reste d’anciens déboires ?
L’œil fou d’une Ray-Ban
Ayant connu la gloire ?
Vous brûlez, ô mes fans :
C’est — mon Dieu, quelle histoire ! —
La bath bite à Batman !
Rude et parcheminée,
Une griffe à son bout,
Elle attente au bon goût ;
La chatte ramonée
Prend ses jambes à son cou.
Notre héros s’attriste :
Est-ce sa faute à lui
S’il a poussé des kystes
Effrayants, terroristes,
Sur son beau zigouigoui ?
Heureusement, ses proches
Comptent un être clean,
À l’âme sans reproche,
Plus mignon que James Dean ;
D’ailleurs, ça n’est plus moche
D’enculer — c’est même in…
Bref, l’ombre s’effiloche
Et l’on voit, saoul de gin,
Batman et sa mailloche
Pinant l’ami Robin. -
Un amour de bitoniau
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Chanson, Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Chanson réaliste. Avec tendresse et pathos…
Cousin Bruno, pourquoi qu’tu pleures ? t’as des soucis ?
Oublie-les vite et viens qu’on joue à la docteuse
Comme quand on était p’tits et qu’j’étais amoureuse !
… Mais là j’ai vu qu’le truc qui nous différencie
L’a pas forci
Chose curieuse
Juste un r’troussis
De chair soyeuse
Son bitoniau j’l’ai en amour
J’lui fais des nœuds-nœuds, des frisettes
J’le taille en pointe, en allumette
Pis j’le léchouille en f’sant bien l’tour
Mon cousin pigne : à voir sa tête
On croirait que j’le passe au four
Ah ! j’le tripot’rais nuit et jour
Si mon mari était moins bête
Cousin Bruno, cesse donc d’pleurer, viens quand tu veux
À la maison, mais n’oublie pas ton vermicelle
C’macaroni qui fait ricaner les pucelles
Moi il m’attire et j’vais même te faire un aveu
Ton brin morveux
Il m’ensorcelle
J’en ai les yeux
Pleins d’étincelles
Ton bitoniau j’en suis gaga
J’passe un temps fou dans ta culotte
Je l’décalotte, je l’recalotte
C’est ma gym et c’est mon yoga
Son p’tit museau d’poisson-pilote
Je m’le grignote comme un nougat
J’lui fais cracher son pastaga
Au bon goût d’beurre et d’échalote
Ton bitoniau j’l’ai en amour…
(ad lib.) -
Les serments du passé
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Aux angles des couloirs tu me prenais les joues
Mes lèvres tu les mordillais
Et les mains jouant dans tes boucles acajoues
Je sentais mes genoux plier
Pendant que tu suçais tous mes doigts ronronnante
Pour te branler à cœur avec
Moi mignotant tes seins je contemplais ta fente
Ce puits de joie rarement sec
Nous avions un studio où nous foutre des roustes
Au martinet au ceinturon
Et tu gueulais Moleste ah fouette oh ça me booste
Un de ces jours nous nous tuerons
Ce jour n’est pas venu nous nous sommes quittées
Rouges de peine et sans espoir
Nos fibres en lambeaux, nos peaux déshabitées
Pour ne plus jamais nous revoir
À tous les coins de rues tu me prenais les joues
Mes lèvres tu les embrassais
En buvant mes soupirs, mais l’avenir déjoue
Chacun des serments du passé -
Cythère rebâtie
Catégories : Hexasyllabes (6)Au pays des nanas
Sur des tapis de mousse
Les noces de Cana
À la va-comme-j’te-gousse
Hosanna ! hosanna !
Monde empli de femelles
On s’y balade à deux
Ou en vol d’hirondelles
Des lys dans les cheveux
Et le con qui ruisselle
Le règne de Sappho
Est arrivé sur terre
Par millions nous nymphos
Rebâtissons Cythère
Pour nos corps sans défaut
Au royaume des gouines
Pas un mâle ne vit
Exil à Tataouine
Pour les porteurs de vit
Et tant pis si ça chouine
Ni crimes ni enfants
Mais des filles heureuses
Qui vont se réchauffant
De leurs mains amoureuses
De leurs doux yeux de faon
Les langues se délient
S’entrefrôlent les seins
Les joues brûlant pâlies
On se presse en essaims
Dans l’herbe et l’ancolie
Au pays des nanas
Sur des tapis de mousse
Les noces de Cana
À la va-comme-j’te-gousse
Hosanna ! hosanna ! -
Le fléau
Catégories : Ennéasyllabes (9)M’enconnez matin, midi et soir
Me badigeonnez partout de jute
C’est mon ordonnance et seul espoir
De guérison lorsque je m’enrute
J’ai chopé ça hier au « Pied Léger »
Le bar où vont mes amies les putes
Mais c’est pas nouveau, je sais que j’ai
L’organisme aisément qui s’enrute
Dépêchez-vous, on a peu de temps
Avant que ce foutu virus mute
De surcroît pas mal de monde attend
En faisant la queue : pas de disputes
À ceux dont la seringue a du mou
J’administre en hâte une turlute
Nous avons des solutions à tout
Je prends même les flics et les brutes
Un bon geste, ô braves citoyens
Participez aussi à la lutte
Moi j’aiderai par tous les moyens
Si jamais vos épouses s’enrutent
Faites-le par solidarité
Ça ne prendra que quelques minutes
M’enculez pour plus de sûreté
Afin d’éviter toute rechute
Vous souhaitez combattre le fléau ?
Alors vite à l’assaut de ma butte
En m’inoculant, contribuez au
Grand Plan National Anti-Enrute©
M’enconnez matin, midi et soir
Allez-y franco, rien ne rebute
Une femme en proie au désespoir
Lorsque par malheur elle s’enrute -
À s’en lécher les doigts
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Chanson, Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Couplets lents et dramatiques, un trémolo de cordes ponctuant chaque alexandrin.
Transitions (« Juste une idée ») pleines de silences espiègles et de pizzicati.
Refrains vifs et guillerets…
Monsieur l’agent me surprenant qui passe au rouge
Me menaça d’une voix dure et d’un tonfa
J’eus la nausée, terrorisée, sans rien qui bouge
Quand tout à coup quelque chose en moi triompha
Juste une idée
Une p’tite idée
Pourtant ma foi
Si ça marchait ?...
J’lui ai offert d’la tarte aux poils
Un plat à s’en lécher les doigts
J’lui ai offert d’la tarte aux poils
Et il en a repris deux fois
Un vieux chômeur sur le trottoir criait famine
Éperdue de pitié j’ouvris mon sac à main
Mais là que dalle, un vrai néant, j’avais bonn’ mine
Lorsqu’un éclair de génie me frappa soudain
Juste une idée
Une bête idée
Et malgré tout
Si ça marchait ?...
J’lui ai offert d’la tarte aux poils
J’en ai toujours un peu sur moi
J’lui ai offert d’la tarte aux poils
Et il en a repris trois fois
Mon proprio hurlait : Je vous laisse un’ semaine !
Tout ça pour douze ou quinze loyers de retard
J’eus beau invoquer les hautes valeurs humaines
Amour, bonté, ce salaud n’voulait rien savoir
Quand une idée
Un peu chtarbée
Naquit en moi
Hum… pourquoi pas ?
J’lui ai offert d’la tarte aux poils
C’est pas malin, tout l’monde aime ça
J’lui ai offert d’la tarte aux poils
Il en a repris quatre fois
J’lui ai offert d’la tarte aux poils
C’est un mets des plus délicats
(ad lib.) -
Le dessert
Catégories : Jocelyn Witz
Courte nouvelle cochonne.
Grandeur et décadence d’un macho ordinaire...
https://www.atramenta.net/lire/le-dessert/94208
♥ -
Exigeante
Catégories : Pentasyllabes (5), Trisyllabes (3)Sautez-moi
Vite dans vos bottes
Tirez-moi
De mon triste ennui
Mettez-moi
Des disques la nuit
Prenez-moi
Pas pour une idiote
Couvrez-moi
De fleurs, de parfums
Montez-moi
Plutôt des oranges
Baisez-moi
Le bout des phalanges
Foutez-moi
La paix à la fin ! -
Mieux que rien
Catégories : Hexasyllabes (6)J’ai du ventre à revendre
Du gras de haut en bas
Et des cartes du Tendre
Tout partout sur les draps
J’ai la jungle aux aisselles
Des furoncles au cul
Et d’où vient la vaisselle
Ça je m’en souviens plus
Mes nichons s’avachissent
Tel un vieil oreiller
Mes doigts c’est des saucisses
Et je dois trois loyers
Mon clito (couleur parme)
Pue plus fort qu’un rat mort
Par bonheur j’ai du charme
… Quand je fais un effort -
Deux cœurs siamois
Catégories : Décasyllabes (10)Prenez ma vie chérie prenez mon corps
J’en suis d’accord je vous l’offre ravie
Prenez ma vie vous vous verrez suivie
Où vos envies vous mèneront à cor
À cri encore une heure un jour sans cesse
Jolie princesse oublions cet amant
Infiniment moins suave qui nous ment
Et dont l’ardeur est à l’emporte-pièce
Vous m’aurez toute à vous et vous à moi
Et nos émois sèmeront sous la voûte
Du ciel sans doute ô d’inédites routes
Que ne redoutent pas nos cœurs siamois
Du bel arc or des visions poursuivies
Qu’on ne dévie ramenons le décor
Amour encor sur nos brûlants raccords
Prenez mon corps et mon âme et ma vie -
Rapport à sa bite
Catégories : Hexasyllabes (6)Oui, j’m’arrime à sa lime
Et, sans en foutre une rame,
J’me laisse emm’ner aux cimes
Jusqu’à pousser des brames…
J’ai pas la moindre estime
Pour lui — c’est ça le drame.
Lui, c’est la pine sur pattes,
Le franc tireur d’élite,
Mais, c’bandard acrobate,
Nos rapports le dépitent :
Chaque fois que je l’cravate,
C’est rapport à sa bite.
Que voulez-vous qu’j’y fasse
Si j’ai l’cœur près des fesses
Et l’amour qui s’efface
Plus vite que les promesses ?
La vie, c’est d’la lavasse
Sans sa s’ringue à ivresses.
Il rêvasse qu’on habite
Ensemble et qu’nos savates
Pioncent côte à côte — moi, vite,
Je l’désape et je l’tâte…
C’est rapport à sa bite :
C’est juste ça qui m’éclate. -
Au milieu de l’arène
Catégories : Décasyllabes (10)Ton corps est un paysage infini
Dont je parcours les eaux vives, les sentes,
Et une sourde émotion nous unit
Quand mon pas erre aux criques indécentes,
Aux replis nus où la mer entre et sort
En soulevant ton ventre de sirène,
Tel le désir dressé comme un ressort
Qui me propulse au milieu de l’arène :
Plage de sable, rose éternuement
De chair frémie, ample d’amours futures,
S’étendant là — peut-être infiniment —
Et dont j’ai fait mon rêve, ma pâture. -
L’ombre de Sappho
Catégories : Octosyllabes (8), Pentasyllabes (5)Ta bouche mouillée
Du con d’une autre je la veux
Contre ma lèvre et mes cheveux
Oh ! fais-moi chaude, barbouillée
Ton pubis emprunt
De suspectes sueurs il me faut
Y lécher l’ombre de Sappho
Au long des berges ourlées de brun
Je te les dispute
Ces embruns furtifs si lesbiens
Garde-les-moi, garde-les bien
Les traces de tes jeux de pute ! -
Rêveur
Catégories : Jocelyn Witz, Octosyllabes (8)Voici le bout de l’aventure
Fini pour toi vieux game over
Il est temps qu’on te restructure
Rêveur
La reine néandertalienne
Voyait en toi comme un sauveur
Gare à ces liens qui vous aliènent
Rêveur
Tu sais le nom de chaque plante
Te souviens des moindres saveurs
Ton frère chaman se lamente
Rêveur
D’où vient ce vide sous ton pagne
Parlant pourtant en ta faveur
Pas l’ombre d’un mât de cocagne
Rêveur
Or dans le futur on te baise
Te voilà K.O. game over
À moins que tu files à l’anglaise
Rêveur
Un poème qui fait référence à ma dernière petite nouvelle :L'histoire d'un homme préhistorique pas comme les autres
doublée d'une réflexion sur la destinée et le libre arbitre...
En lecture libre ici : Rêveur
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Faim de vous
Catégories : Hexasyllabes (6)M’ouvrez de larges nymphes
Sous le bouton petit,
Pleurant le sang, la lymphe,
Pour mes grands appétits !
J’irai à la française
Rouler de lents patins
À cette aimable fraise,
Cette tarte tatin
Recelant, j’en suis sûre,
Des saveurs à damner
Celles qui sous la bure
Tâtent leur con fané.
M’ouvrez le val de grâce
Où m’appelle une faim
Qu’ont éveillée les traces
De vos sournois parfums ! -
Une fente à la nuit
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6), SonnetRôde un rayon de lune à son ventre : elle dort,
Et la mousse, enfantant des perles qui scintillent,
Vient éclairer l’orée de ce sentier de fille
De drôles d’éclats d’or.
Elle a sans le savoir, emmêlant ses chevilles,
Écartelé d’amour une fente à la nuit ;
Partout, rouges, gorgées d’impudeur et sans bruit,
Volent les escarbilles.
Sait-elle qu’à sa lèvre est suspendu le Temps ?
Que ses halètements me crèvent les oreilles
Comme un tambour battant ?
Baignée du flux de nos étreintes de la veille,
Je ne respire plus, je suis morte et j’attends
Que son corps se réveille…