Ô le cul d’Annie, accueillant au baiser,
Plus frais qu’une joue poupine d’enfant sage,
Bien plus expressif même que son visage,
Tendre ainsi qu’aloyau de bœuf à braiser !
Ô le cul d’Annie, dont la parfaite enflure
Cèle le cachet d’un œil noir au milieu !
Comme il me regarde ! On dirait le bon Dieu
Tapi dans l’aven d’où les doux vents sulfurent.
C’est moi qui, le soir, lave avec dévotion,
Couvre de parfums, chante l’épiphanie
De ce fion bénit — c’est moi qui suiffe Annie
Avant d’engoder son sublime croupion.
Ô le cul d’Annie, comme espiègle il m’accule
Au culte fervent de sa rotondité !
… Quoique, en le pinant, j’en vienne à méditer
Sur la vanité de ce beau monticule.
Hendécasyllabes (11)
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La parfaite enflure
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Envies profondes
Catégories : Hendécasyllabes (11)Pour une voix d’homme entendue dans le noir,
Lise ôta son slip et lui ouvrit son ventre,
Afin que sa langue aille plus loin, qu’elle entre
Au fond du reflet secret de ses miroirs.
Pour ce verbe dur qui effleurait le centre
De son désir, Lise, ivre, sentit le flux,
La vague venir, elle n’en pouvait plus,
Une plainte enflait dont il était le chantre.
Frissonnée d’amour, grise en l’ambre, en la glu,
Lise livra tout ce qu’il exigeait d’elle :
Sa bouche de soie, ses cheveux d’hirondelle,
Ses lourds seins de perle, leur vibrant inclus.
Tout autour : silence emplissant la ruelle ;
Tout autour plus rien, Lise ne voulait voir
Ni les mots que son inconnu laissait choir,
Ni la lame entrée tout droit au-dedans d’elle.
Pour une voix d’homme écoutée certain soir,
Lise donna corps à ses envies profondes,
Envies d’être prise, envies de sang qui gronde
Et lui monte aux joues, plus tard, dans les miroirs… -
Poupée de chiffon
Catégories : Hendécasyllabes (11)Je veux être un nœud de cordes, l’impuissante
Que froissent vos doigts ainsi que du papier,
Je veux être la femelle obéissante
Qui ouvre le bec pour vous sucer les pieds,
Je veux servir nue vos amis, vos maîtresses,
Me donner à eux si vous me l’ordonnez,
Je veux être objet, enfant, chien que l’on dresse,
Poupée de chiffon qui se laisse enconner,
Je veux acquiescer à vos jeux les plus sales,
Vous bénir pour chaque insulte, chaque coup,
Je veux frissonner d’une amour abyssale
Quand vous resserrez vos deux mains sur mon cou,
Je veux être vôtre entièrement, des cuisses
À la bouche, heureuse quand vous me montez,
Je veux… mais que dis-je ? oh ! que l’on me punisse
Pour avoir osé — folle ! — ces volontés… -
Oh hisse !
Catégories : Hendécasyllabes (11), Octosyllabes (8)Mon vieux loup de mer je serai ton vaisseau
Tu m’arpenteras de la proue à la poupe
Ma fuite obstrueras d’un gros bouchon d’étoupe
Comblant mes désirs abyssaux
Matelot versé je deviens la frégate
Dont tu grimperas alerte les gréements
Et feras claquer la voilure hardiment
Coup de tabac dans ma chagatte
Je veux chalouper un voyage au long cours
Dans le lit de tes cartes océaniques
Bourlinguer sans fin vers l’atoll de la Nique
Un aller simple sans retour
Calons ton grand mât en tous coins de mes cales
Filons dix-huit nœuds en salivant debout
Avec toi mon loup je veux mettre les bouts
Toujours plus loin jamais d’escale
Mais peut-être fou ! me saborderas-tu
Envoyant mouiller aux fosses mes étraves
Me laissant brisée éventrée une épave
Aux bordages tout dévêtus
Bah ! docile à tout près de toi j’envisage
Non le calme plat mais le furieux typhon
Hunes vergues ponts envoyées par le fond
Se moqueront de tes naufrages
Barrant dur et ferme un œil sur mon sextant
Tu me feras faire ô plus d’un tour du monde
Avant de jeter à l’ultime seconde
L’ancre au large de l’Éjakhstan -
Chambre au centre de la chambre
Catégories : Hendécasyllabes (11)Ivre déjà ivre avec un simple verre
rien qu’à demi plein et puis quel est ce fol
éclat dans tes yeux un lac une rivière
Ivre de laper ta lèvre au goût d’alcool
sans personne autour pour nous arrêter d’être
ce soir seuls enfin rejetant nos licols
Ivre de savoir que nos corps vont se mettre
à mordre le ciel et rire au nez des dieux
à ne plus avoir autre que nous de maître
Ivre de sentir ta main qui m’ouvre en deux
pour chercher racine au fond de mon puits d’ambre
dont tous les degrés sont des rouleaux de feu
Ivre d’être belle à t’épanouir le membre
et devenir cible où t’exercer le tir
pareille à la chambre au centre de la chambre
Ivre de laisser mon ventre t’engloutir
te gonfler à sang te cueillir par la tige
pour ne plus jamais te laisser repartir
Ivre de tout se donner amour oblige -
Sous la table
Catégories : Hendécasyllabes (11), Jocelyn Witz, Octosyllabes (8)Je suis le vin, le buveur et l’échanson
Je suis la vie dans le ventre des chansons
Touchez, palpez l’inéluctable
Avant de rouler sous la table
J’ai nom Manon, la servante aux joues rubis
De vous j’ai soif et veux ôter mes habits
Mon sein s’ouvrira délectable
À vos baisers dessous la table
Demeuré droit quand vos amis gisent saouls
Qui ne voient pas mon séant sur vos genoux
Cherchez le porche de l’étable
Dans les ténèbres sous la table
J’ai nom Manon, au cœur certes déluré
Mais au con chaud qu’il est bon d’ébavurer
Fût-ce ici à même le sable
Et le paillon dessous la table
Je suis le vin, le buveur et l’échanson
Je suis la joie dans le ventre des chansons
L’amour sans loi, le foutre aimable
Qu’on se donne à deux sous la table
Je suis le buveur, le vin et l'échanson est aussi le titre d'une de mes nouvelles
fantasticochonne en lecture libre. -
L’autel de passe
Catégories : Hendécasyllabes (11), Hexasyllabes (6)M’étant endormie dans la maison du Christ
Je sentis en moi pénétrer le mystère
De la religion ce culte de l’austère
Nom du Père et du Fist
Le Seigneur Jésus vint me battre la coulpe
Avec tant d’amour que je voulus manger
Son corps il avait un beau membre étrange et
Long comme un bras de poulpe
Se posa alors sur mon ventre le Saint
Esprit oiseau immaculé qui au terme
De ma confession becta gaiement le sperme
Divin d’entre mes seins
La Vierge Marie sautant de son icône
Me retourna l’âme et remit les péchés
Par-derrière absoute au prix de lui lécher
Son vit de silicone
Depuis j’ai suivi la messe assidûment
Sans grand résultat mes envies vocifèrent
Si tu reviens pas Dieu moi j’irai me faire
Voir chez les musulmans -
Quelques mensonges contre la malédiction
Catégories : Hendécasyllabes (11), Heptasyllabes (7)De la poudre de mes os j’ai fait l’amour
Du temps qui se refermait une fenêtre
Ce jardin je l’ai bâti jour après jour
Pour qu’enfin tu y pénètres
Dans mon ventre ivre de toi plante un soleil
Dans ma bouche une langue ourlée de mensonges
Plus vrais que vrais où se rouleront vermeils
Tous les désirs qui me rongent
Quand nous ne serions que deux minables vers
Quand le ciel nous tomberait sur le visage
Jamais rien ne pourra empêcher nos chairs
D’accomplir leur mariage
Scintille le temps dans nos yeux tour à tour
La poudre de nos os durcit dans la baise
Se frottent l’un contre l’autre nos velours
Tout pétris de terre glaise -
Patiente étude
Catégories : Hendécasyllabes (11)L'homme de ma vie est une multitude :Ados ou seniors, vieux garçons ou maris,Trois milliards d'engins de divers gabarits,Ça méritait bien une patiente étude.L'homme de ma vie est ici, là, partout ;Pourquoi s'amarrer à une bitte uniqueEt se refuser les beaux fruits exotiquesCroisant au large de mes nuits, après tout ?L'homme de ma vie a la peau barioléeDe cent couleurs, ô c'est l'arc-en-ciel humain,C'est le monde uni, c'est l'homme de demain,L'armée sans arme où je veux être enrôlée !L'homme de ma vie, il ne m'appartient pasNi ne me possède hors le jouir de son membre ;L'immense monde est plus petit que ma chambre :Pour s'y rencontrer il n'est qu'à faire un pas.L'homme de ma vie est une multitude :Trois milliards de cœurs de toutes dimensions,Trois milliards de pluies d'amour et de passionMe lavant le corps lorsque je me dénude. -
Maman poule a trois poussins
Catégories : Hendécasyllabes (11)J'ai pris sous mon aile un gamin épatantMignon et timide il a juste vingt ansJe lui montre tout ce que mes robes cachentEt à quoi ça sert — l'est-y pas temps qu'il sache ?J'ai conduit chez moi un puceau d'être humainQui jamais n'a joui ailleurs que dans sa mainÀ la nuit tombée allez ! je le déniaiseEt ferai de lui un champion de la baiseJ'ai mis dans mon lit un troisième petitTout le monde à poil maintenant c'est partiFoutez-m'en un coup ah ! que votre jeunesseEt vos vits nouveaux écoutent la maîtresse -
Sextoy (et plus si affinités)
Catégories : Hendécasyllabes (11)Femelle épatante, ô jouet multitâche
Dont je jouis encor même quand je l'attache
À peine achevé ton devoir de putain
Il faudra du drap bien effacer les tachesLave la vaisselle, achète un bout de pain
Pense à ta retraite en gardant néanmoins
À l'esprit ma lèche ou sinon je me fâche
Ta langue m'astique aussi bien que tes mainsÔ moderne esclave à jamais sous emprise
La commodité de tes multiples prises
Invite à l'usage immodéré de toi
Je te baise tant qu'à la fin ça te grise -
Cure de jouvence
Catégories : Hendécasyllabes (11)Remets-en un coup, ça vaut tous les botox
Je gagne un lustre à chaque fois qu'on me pine
Prends-moi là, le cul sur l'évier en inox
On rajeunira sans verser un centimeForce-moi d'accord, mais pas à la détox
Autant sucer des radis par la racine
Remets-en un coup, ça vaut tous les botox
L'éternité gîte en nos joujoux intimes -
La reddition
Catégories : Hendécasyllabes (11)Son haleine court au hasard sur mes chairs
Et aussitôt je suis un tissu éponge
Il va m'enrouler sur sa peau et je songe
A me replier pour étreindre son ferEt aussitôt je suis un tissu éponge
Lèvres tremblant, fermant les yeux, j'attends tout
Il me met nue, abats serein ses atouts
J'ai dit que je ne voulais plus — quel mensonge !Il va m'enrouler sur sa peau et je songe
A ses gestes violents d'hier : est-il fou
De m'avoir prise ainsi, si fort, et debout ?
Je le laisse entrer où encor ça me rongeA me replier pour étreindre son fer
Déjà je jouis, je jouis, liquide, je plonge
Lui, sans faiblir, me mène au bout de sa longe
Son haleine court au hasard sur mes chairs -
G
Catégories : Hendécasyllabes (11), Octosyllabes (8)Goût visqueux du jet d'éjac ô tendre gomme
J'ai toujours jalousé les huiles de l'homme
Le gluant de ses vestiges
Le blanc-manger qui se fige
Jailli du gland de la tige
Mer Egée qu'en gourgandine je gloutonne -
C'est qui la cheffe ?
Catégories : Hendécasyllabes (11)Au droit du méat une perle limpide
Monsieur semble à point mais c'est moi qui décide
Il geint il supplie il panique il se tord
Faut-il mon chéri que j'astique plus fort ?Lui bave du bec sous son bâillon de tulle
Jamais vu un mec à ce point ridicule
Je l'ai ligoté avec un vieux collant
Dans une heure ou deux on fera le bilanIl m'étonnerait vu l'état de sa mèche
Que l'on aboutisse à une perte sèche