Mon hidalgo aï caramba
Ce soir je me le carre en bas
Puis mañana étant dimanche
Mon don qui jutait de la manche
Me reviendra en la boca
Pour décharger son tapioca
Viva la vida espagnole
Caudillo de la pignole
Grand picador con la mano
Qu’il a munie de maints anneaux
Je crie olé quand il me pogne
Et on m’ouït jouir en Catalogne
Ce macho prénommé Sancho
À telle enseigne a le sang chaud
Que chez lui l’envie pire est née
De me franchir les Pyrénées
Plantant dans le noir andalou
De mon œillet son bout jaloux
Quant à ses jolies castagnettes
Veloutées je les sens qui fouettent
Mi corazón un brin gitan
Rien à dire ah c’est excitant
Lorsqu’un bel hidalgo vous nique
Fort del fuego des Hispaniques
Octosyllabes (8)
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Olé !
Catégories : Octosyllabes (8) -
Métamorphoses
Catégories : Octosyllabes (8)Quand il réclame un rendez-vous
Je deviens l’enfant libellule
Patiente fleur au regard doux
Qui lissant sa peau dissimule
Trois fois rien sous la pellicule
Quand il vient me prendre à pas lents
Je deviens chatte et je me frotte
Contre sa poitrine en miaulant
Tandis que sa main me tapote
Un peu les seins beaucoup la motte
Quand il m’entraîne sans douceur
Au siège avant de sa voiture
Je deviens la proie du chasseur
Tremblant un peu d’après nature
Sous ses doigts dans ma chevelure
Quand il m’emporte au fond des bois
Je deviens truie je deviens louve
Je me couche à ses pieds j’aboie
Toute nue je pisse et je trouve
Drôle le plaisir que j’éprouve
Quand enfin sur la mousse il prend
Mon ventre et l’ouvre à le distendre
D’un sexe long et gros et grand
Je redeviens la fille à vendre
Docile au client dur ou tendre -
Voici le temps des grandes baises
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Foutez, jeunesse, et jouissez sans entrave !
Voici l’âge d’or, la société parfaite ;
Faites l’amour, faites la fête !
Sur le manège tirez la queue des travs !
La liberté qui dort dans vos culottes,
Réveillez-la, qu’elle entre dans la danse !
Versez, ô cornes d’abondance,
Le vin, le miel à pleins glands, pleines mottes !
Tout est gratuit ; vos corps vous appartiennent ;
Fondez, brûlez, chandelles à vous échues !
Ailettes roses d’anges déchus,
Déchirez tout : foi, vertu, vieilles antiennes !
L’histoire, enfin, est arrivée au bout
De son errance ivre, violente, obèse :
Voici le temps des grandes baises ;
Foutez jeunesse ! Ne restez pas debout ! -
La chanson de la rémouleuse
Catégories : Chanson, Octosyllabes (8)Jadis, en la paix des familles,
Ma meule chantait sa chanson ;
J’aiguisais la langue des filles
Tout en leur doigtant le chausson.
Mais un jour, un beau militaire
Me culbutant sur le chemin,
Je m’avérai fort salutaire
Aux armements du mâle humain.
Laissez, messieurs, la rémouleuse
Travailler sous le cotillon,
Vous affilant, l’âme rieuse,
Flamberge, vit ou dardillon !
Ce que j’en ai fourbi d’épées !
Pure et fendue comme un laser,
J’émorfilais aux priapées,
Car c’est à ça que le con sert.
À mon art chacun rendait grâces
D’avoir à vif poli son jonc
Sans laisser guère qu’une trace
De foutre au bord de mon gorgeon.
Laissez, messieurs, la rémouleuse
Travailler sous le cotillon,
Vous affilant, l’âme rieuse,
Flamberge, vit ou dardillon !
Je fis montre de tant de vice
Qu’un soir, dans ma chambre à coucher,
L’affreux bourreau du Saint Office
Me tendit son pal ébréché.
Ce méchant pieu triangulaire
Que je décapai à loisir,
Tous mes outils capitulèrent
Sous la ferveur de son désir.
Laissez, messieurs, la rémouleuse
Travailler sous le cotillon,
Vous affilant, l’âme rieuse,
Flamberge, vit ou dardillon !
Ma meule a soif, ma mouille s’use !
Ma moule a faim, il va sans dire.
Voici bien des ans que je fuse
Sur chaque gland pour l’attendrir.
Sans jus, comment rester lascive ?
Mes bons amis, soyez futés :
Venez lécher, verser salive
Pour que je puisse raffûter !
Laissez, messieurs, la rémouleuse
Travailler sous le cotillon,
Vous affilant, l’âme rieuse,
Flamberge, vit ou dardillon !
Sur l’air de « La chanson du rémouleur »
https://fr.m.wikisource.org/wiki/Chansons_rouges/Chanson_du_Rémouleur -
Oh hisse !
Catégories : Hendécasyllabes (11), Octosyllabes (8)Mon vieux loup de mer je serai ton vaisseau
Tu m’arpenteras de la proue à la poupe
Ma fuite obstrueras d’un gros bouchon d’étoupe
Comblant mes désirs abyssaux
Matelot versé je deviens la frégate
Dont tu grimperas alerte les gréements
Et feras claquer la voilure hardiment
Coup de tabac dans ma chagatte
Je veux chalouper un voyage au long cours
Dans le lit de tes cartes océaniques
Bourlinguer sans fin vers l’atoll de la Nique
Un aller simple sans retour
Calons ton grand mât en tous coins de mes cales
Filons dix-huit nœuds en salivant debout
Avec toi mon loup je veux mettre les bouts
Toujours plus loin jamais d’escale
Mais peut-être fou ! me saborderas-tu
Envoyant mouiller aux fosses mes étraves
Me laissant brisée éventrée une épave
Aux bordages tout dévêtus
Bah ! docile à tout près de toi j’envisage
Non le calme plat mais le furieux typhon
Hunes vergues ponts envoyées par le fond
Se moqueront de tes naufrages
Barrant dur et ferme un œil sur mon sextant
Tu me feras faire ô plus d’un tour du monde
Avant de jeter à l’ultime seconde
L’ancre au large de l’Éjakhstan -
Ces grands Martiens
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Pas vraiment douée d’amour humain
J’ai foiré bien trop d’épisodes
Semé mes hommes sur les chemins
Ah ! me casser aux antipodes
Seule sur une île, un jour, demain
Avec un gode
Autour tout vire au terne, au flou
Ces grands Martiens sur leur tripode
Ils me font chier, ça je l’avoue
Adam et Ève ont paumé l’code
Laissez-moi ! j’ai pas besoin d’vous
Juste d’un gode
D’ailleurs l’avenir part à vau-l’eau
Tout casse, tout lasse et passe de mode
Et puis les mecs sont des salauds
Qui se prennent pour le roi Hérode
Ah ! partir loin, sur un îlot
Moi et mon gode
Même je coul’rai le pédalo -
Oublie les oiseaux et les roses
Catégories : Octosyllabes (8), SonnetMarceline — ah ! ton con déborde,
Plus exsudant qu’un cheval mort.
D’amour pour toi, j’ai pris le mors ;
Aie donc un peu miséricorde !
Marceline, je ne démords
Pas, mais t’en supplie sans exorde :
Je veux vibrer en supercorde
Dans ta broussaille de blême or.
Oublie les oiseaux et les roses,
Et jouons à broute-minou,
À la main chaude, à je-t’arrose !
Ton Dieu pardonnera si nous
Tenons ta fente bien déclose
Pour y communier à genoux. -
Le mal des filles
Catégories : Octosyllabes (8)J’craque de partout j’ai les coutures
Qui s’défont dès que j’m’aventure
Dans l’orbite d’un type un peu fort
J’me raccommode avec Arthur
Mais ça me d’mande pas mal d’efforts
J’craque pour ce mec oh j’perds de l’huile
Sur mes divans tu parles d’une tuile
Mon grand amour s’rait-i trop grand ?
J’me couche pourtant même si ça m’cuit l’
Ego j’me couche j’ai aucun cran
J’craque et j’m’embrase à la minute
Où qu'i m’fait souffler dans sa flûte
Nos idées sont jamais raccord
Même que des fois i m’traite de pute
Et j’appréhende nos corps-à-corps
J’craque et des trucs en moi s’dessillent
Tout simplement j’ai l’mal des filles
Ça dure depuis je sais pas quand
Les gros calibres et les gorilles
Faut qu’on les trouve toujours craquants -
Une bouteille à la mer
Catégories : Octosyllabes (8)Fameux ton ventre ma pitance
Tout d’iode et de lubricité
Nous nous connûmes en été
Sur l’île où par inadvertance
Mon pédalo avait buté
Deux jours bénis nous lutinâmes
Moi tes branchies toi mes nichons
Et autres golfes folichons
Tes yeux de raie dardaient des flammes
Roses comme un petit cochon
Tu voulus m’apprendre la nage
Ah ! que n’avais-je la queue pour
Te suivre aux gouffres de l’amour
Au lieu d’affaler sur la plage
Un corps d’humaine bien trop lourd
Trois nuits trois nuits ! sous les étoiles
À tes écailles j’ai léché
Le sel mais on me recherchait
Et lorsqu’il surgit une voile
Toi tu plongeas pour te cacher
Squameux ton ventre ô ma sirène
Pâle et glauque être issu des eaux
Qui dus fuir loin de ces salauds
Lesquels au tribunal me traînent
Pour rembourser le pédalo
J’ai confié aux flots en délire
Ce vieux flacon que j’ai vidé
Avec mon mail et mon ID
En espérant que tu sais lire
Et que ton antre est raccordé -
L’ultime gorgée
Catégories : Octosyllabes (8)Encore une brune après j’me couche
Encore une fille contre ma bouche
Encore sa langue encore ses doigts
Fourrageant dans mon attrape-mouche
Encore une blonde une dernière fois
Juste en souvenir d’autrefois
Encore la faire miauler sa mère
La faire trembler terre et gravois
Encore une poupée douce-amère
Encore son con ses fruits mammaires
Avant d’refermer mon linceul
L’ultime gorgée de pisse-mémère
J’pourrai mourir le cœur tout seul
Dégobillant mes cellules louches
Encore une brune après j’me couche
Promis juré sous vos tilleuls -
La nue salamandre
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Sainte Vénus priez pour moi
Je sors ce soir avec dix gonzes
Dix malabars aux yeux de bronze
Un peu sournois
Sainte Vénus soyez gentille
Prêtez-moi moiteur et conseil
Faites-le chaud comme un soleil
Mon cul de fille
Je veux être sacrée putain
Numéro un dans l’HLM
Celle pinée qu’on oint de crème
Jusqu’au matin
Devenue la nue salamandre
Lubrique qu’on brique à loisir
Et par qui toujours le désir
Se réengendre
Je veux sentir à feu à sang
Mon con pleurer des mélodies
Mes indécences applaudies
À cent pour cent
Que votre saint effroi m’habite
La fente ainsi qu’aux temps anciens
Quand l’abîme enfantait les siens
Sans nulle bite
Sainte Vénus me laissez pas
Demeurer tristement humaine
Je veux régner sur l’œcoumène
Par les appâts
Accordez-moi rang de déesse
D’un soir au noir de leurs beaux yeux
Sainte Vénus dont je me veux
L’humble prêtresse -
La vérité sur Sodome et Gomorrhe
Catégories : Octosyllabes (8), Terza rimaPour Éric, poète, aphoriste etc.
Un soir que le dénommé Loth
S’enculait sous les sycomores
Avec un mec raide autant qu’hot,
Dieu, jalousant ces assauts d’homme,
Pina son fils ressuscité,
L’œil vicieux vissé sur Sodome.
Ainsi fut sauvée la cité ;
Mourir d’amour, quel oxymore !
Vivante est la lubricité !
Quoiqu’en revanche, on remémore
La triste fin des habitants
De ce charmant chef-lieu : Gomorrhe,
Lesquels périrent en se foutant
Droit dans le dargif des claymores...
(Dieu se branlait pendant ce temps.) -
Cendres en toi
Catégories : Octosyllabes (8)Je veux être l’ensevelie
Dans les plaies vives de ta chair
Bavant de honte et manquant d’air
Je veux être l’anéantie
Morte entre tes bras de malheur
Rongée dedans par ta chaleur
Devenir trou fêlée perdue
Corps et âme et humanité
En ton ventre désexcité
La lie qu’autrefois tu as bue
La foutue garce ô à jamais
Cendres en toi mais qui t’aimait -
Arse à mourir
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Telle la terre à tous je suis à toutes
Telle le ciel que boivent nos poumons
Qu’on retourne l’humus et qu’on me broute
Telle les fleurs que nous humons
Telle la terre au soc je vais crevée
Telle l’eau des torrents ne coûte rien
Ivre et nue je me livre aux dépravées
Telle la terre à tout terrien
Jà ne m’épuiserez je puis encore
Toutes vous satisfaire et vous nourrir
Telle les fruits que nos ventres dévorent
Telle la terre arse à mourir -
Une pluie est venue
Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Moïse errant sur sa montagne
Vit un buisson de feu
Et puisque s’en dressait son pagne
Abreuva de tendres aveux
Cette rousse compagne
C’est toi divine dont je veux
Lécher l’écorce nue
Baiser là sous le dais des cieux
La vulve ô flamme entretenue
Qui m’incendie les yeux
Qu’en toi ma verge s’exténue
Brisant le vieux ciment
De nos déités inconnues
Sur tant d’arides sentiments
Une pluie est venue
Aux autres je te cache et mens
Qu’un seul écoute
Tes dix brûlants commandements
Entre au saint des saints et te foute
D’un seul amour dément
Moïse est celui qui redoute
L’or de tes quatre vœux
La myrrhe âcre que tu dégouttes
L’encens de ton buisson de feu
Arboré sur ma route -
Bouche haletante et rouge au front
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Elle et moi nous nous pénétrons
Comme en miroir le tiroir aux étrons
D’un chapelet de jolies boules
De croissant calibre au profond du boule
Bouche haletante et rouge au front
Alors nous devenons maboules
Férues d’envie de se laper la moule
Clapotant et versant litrons
De sangria macérée de citron
Sous nos yeux ardents qui riboulent
Elle et moi deux frêles tendrons
Comme en miroir nous nous administrons
Ce qui donne la chair de poule
Et fait soudain que l’orgasme déboule
Bouche haletante et rouge au front -
Au nombre des non-morts
Catégories : Octosyllabes (8)Je sortirai de mon tombeau
Pour chaque nuit baiser encore
Hommes et femmes les plus beaux
Tant j’ai le feu qui me dévore
Me changeant en chauve-souris
Je volerai parmi les chambres
Pour mordre au con quelque houri
Parfumée de violette et d’ambre
Sans me soucier de leurs clameurs
À mon apparence éthérée
Je romprai les os des dormeurs
D’une tendresse exagérée
Surprenant deux amants unis
En une heure hâve et attardée
Je les aurai vite punis
En griffant la pine dardée
Par-dessus tout je hanterai
L’être morose et solitaire
Que peut-être j’emporterai
Mourir avec moi sous la terre
Plantera-t-on des pieux d’argent
Dans mon ventre de chair sanieuse
J’en tirerai un outrageant
Plaisir de gorgone gouailleuse
D’autres me vouant un culte noir
Et m’allumant d’énormes cierges
J’apparaîtrai dans les miroirs
Pour profaner de tendres vierges
Oui je quitterai mon tombeau
Serrer encor des vivants contre
Ma peau putride et en lambeaux
Jouant le temps contre la montre
Je suis au nombre des non-morts
Trop amoureux de l’existence
Et du chaud vertige des corps
Pour se résigner au silence -
Combien s’ouvrent nos girons
Catégories : Octosyllabes (8)La parole humaine abolie
Il nous restera la folie
Douce des corps ils nous diront
D’où sourd l’heureux vin d’où la lie
Et combien s’ouvrent nos girons
Plus chauds que les ciels d’Italie
Une fois tu le vain jargon
On raccrochera les wagons
De nos solutions alcalines
Surfant voguant sur la vague on
Reverra nos lèvres câlines
Ardre aux sangs que nous conjuguons
Adieu babils menteries prêches
Engouffrons les doigts dans la brèche
Et la langue prise au carcan
D’une chair amie rose et fraîche
Abjurera ses écarts quand
Gicleront de blonds jus de pêche -
Par-delà les embâcles du soir
Viens tendrement t’asseoir
Te blottir nu à mes genoux
Quand nos deux peaux se tendront un miroir
Un miroir de silence et de bleu cristal nous
Nous reconnaîtrons par-delà les embâcles du soir
Du puits de nos intimités trop longtemps clos de pierres
Montera le fredon d’une chanson d’amants
Et nos sangs frémiront comme une bière
Je crois si tu viens dans le noir
T’asseoir là tendrement -
Va pas le fendre
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Ah tes coups d’rein
Ça sent la poudre et la foudre un
Éclair jailli de ton mandrin
Crépite oh va pas le fendre hein
Mon vage accro à tes coups d’rein
Salamandrins
Mon vage accro
S’accroche à toi là beaucoup trop
À ton bélier beaucoup trop gros
Les coussins pleurent sous mes crocs
Tout se déchire en cent accrocs
Blancs de nacre ô…