Me suis acheté un mari
L’était pas cher dans la boutique
L’avait un vit télescopique
En l’essayant ma sœur a ri
Me suis offert ce beau bonhomme
Garanti bandant jour et nuit
Fini les insomnies l’ennui
Seul hic c’est fou comme il consomme
Pis faut le brosser l’embrasser
Souvent faut lui tailler des pipes
L’est exigeant au fond ce type
Y a des moments j’en ai assez
Au bout du con c’est pas pratique
Un mari même au gland visseur
Je l’ai poussé dans l’ascenseur
Me l’ont repris à la boutique
Mais là j’ai vu pleurer ma sœur
Octosyllabes (8)
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C’est pas pratique
Catégories : Octosyllabes (8) -
Des couilles dans mon potage
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Des mots de vilains mots pour ma vieille jeunesse
Dites bite aussitôt je brais j’ai l’âme épaisse
Et le ventre vite échauffant
Foutre suce encule oh j’ai la bave à la bouche
Un mot sale et déjà je ricane et me touche
Vicieuse ainsi que les enfants
Du cru du cul du gras du chaud de l’explicite
Rien ne me plaît autant rien d’autre ne m’excite
M’en priver serait cruauté
Des couilles je veux des couilles dans mon potage
Pinez les pinailleurs les imams du langage
Qui nous voudraient le cru ôter -
Mon cœur abject
Catégories : Octosyllabes (8)Il suffisait que tu parusses
Pour que rampante à tes orteils
Et quelque honte que j’en eusse
Je redevinsse enfant qui suce
Ton ventre débouchée bouteille
Perlant les lents laits de Vénus
Que ton œil strict et dur errât
Sur mes chairs nues mes chairs soumises
Semblant dire Tu le paieras
Pour que je me changeasse en rat
En larve aux cruautés promise
Et que mon cœur y adhérât
Il suffisait que tu souhaitasses
D’une obscène sévérité
Me rappeler quelle est ma place
Pour qu’aussitôt putain pétasse
J’ouvrisse les fesses à tes
Caprices et les implorasse
D’un mot tu savais exiger
Ce qu’il est choquant que j’écrive
Car l’amour de toi me rongeait
Écartant morale et dangers
Un mot d’ordre une directive
Et je devenais ton objet -
Sont-ils tous ainsi ?
Catégories : Octosyllabes (8)Moi, m’habituer à être tuée,
Tout éventrée de par sa bite
Épaisse et forçant la trouée ?
Comment m’y faire, ô Aphrodite ?
Vois ! la gloutonne avait les yeux
Trop grand, la fente trop petite.
Moi, me soumettre à cet essieu
De fol acier qui m’écartèle ?
Sont-ils tous ainsi les messieurs ?
Je pleurniche et le supplie telle
La truie d’envoyer la purée,
J’oublie de quel nom l’on m’appelle.
Dieux fous ! combien sait-il durer ?
Qu’il dure et dure… ah ! qu’elle est dure…
Je crois que je m’habituerai. -
Celle aux seins ballants
Catégories : Octosyllabes (8)C’est dans la glace de l’armoire
Qu’à genoux le soir il me prend
L’espace s’y ouvre plus grand
Il me fait gémir en entrant
Et ma pupille en devient noire
Telle est sa frasque sa lubie
M’aimer ainsi face à moi-même
Voir comme ma joue vire au blême
La buée dessinant des poèmes
Autour de mes lèvres rubis
Il nous pine et j’ai peine à croire
Que mon jouir soit aussi brûlant
Que l’autre celle aux seins ballants
Qui se donne avec tant d’allant
Là dans la glace de l’armoire -
Cendre les corps incandescents
Catégories : Octosyllabes (8)L’amour naissant l’amour blessant
Cirque toujours recommençant
La résistance est inutile
Il te saisit foudroie ton sang
Cendre les corps incandescents
Volent au vent où s’en vont-ils
L’amour soulève ô l’amour crève
Ton ventre innocent de nacre Ève
Il te recrée te reconçoit
T’emporte et te noie loin des grèves
Que de ravage après la rave
Vagin gisant rouge hors de soie -
Lueurs d’amour
Catégories : Octosyllabes (8)La fuite sourd tant va la cruche
Allô qui est à l’appareil
Silence mordant les oreilles
Dans l’ombre des jalousies veille
La vieille à l’estomac d’autruche
Au cou des coupables se pend
Une rumeur qui les emporte
Loin d’elle On baise entre deux portes
De blancs mensonges en cohortes
Glissent partout leurs doigts rampants
L’amant lui sème et n’en a cure
Des copeaux de rêves gâchés
Des aveux en papier mâché
Des sentiments mal harnachés
Qui voient s’emballer la voiture
Garder le cap et l’appétit
Tant pis si pissent l’eau les vases
Aux larmes citoyens Ça jase
Qui dit prises de bec de gaz
Dit lueurs d’amour abêti -
Garçons, l’addition !
Catégories : Octosyllabes (8)Vite un vit ou je me recuite
Mon cul trime et fait les trois-huit
Le temps est un cheval en fuite
Le boule à zéro des ascètes
À d’autres ! j’ai mes cinq-à-sept
Mes doubles six et mes fixettes
À couper les espoirs en deux
Qu’a-t-on jamais retiré d’eux
Le temps est un chemin merdeux
Du vin ! venez divins cousins
Me mettre en quatre au magasin
Posant neuf vits j’en retiens un -
Sœur vagabonde
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)À Manon prise encore à se mouiller les doigts,
La mèr’ sup’ dit : « Quittez sur-le-champ notre toit !
Cherchez de par le vaste monde
Un but plus altruiste et qui plaise au bon Dieu,
Sauvez des âmes en sauvant la vôtre. Adieu,
Je vous nomme sœur vagabonde. »
Après avoir versé les larmes de son corps,
Manon imagina un challenge en accord
Avec à la fois ces consignes
Et son propre besoin de se faire enfiler :
Ramener l’égaré, l’homosexuel dans les
Honnêtes clous, la droite ligne.
La novice, enfilant un habit de putain
En place de la bure, en convainquit plus d’un
Par ses arguments imparables ;
Se bousculant au seuil de son appartement,
Quelque mille invertis, tour à tour ses amants,
Vinrent lui sauter sur le râble.
Ce puissant sacrifice — il convient sans détour
De l’avouer — ne pesa sur le monde pas lourd ;
Sitôt niquée la jolie nonne
(D’ailleurs, en général, par l’antre défendu),
Les homos refoutaient d’autres hommes perdus,
La laissant là comme une conne.
La mèr’ sup’ au couvent reprit bientôt Manon,
Craignant qu’elle se fît faire un enfant sinon,
À tant se donner de la peine ;
La branleuse, ravie de retrouver ses sœurs,
Et partageuse, au fond, leur offrit ses douceurs :
Elle était devenue lesbienne. -
Un beau salopard
Catégories : Octosyllabes (8)Virée mon mari m’a virée
Vous trouvez pas ça un peu raide
Chers amis j’en appelle à l’aide
En plus ma robe est déchirée
Virée larguée mise au rancart
Foutue dehors après pendant
Trois ans m’avoir foutue dedans
Vous parlez d’un beau salopard
Bon d’accord OK pour les courses
Et passer l’aspi j’étais nulle
Tandis qu’il bosse au fond je bulle
Mais j’excelle à vider les bourses
Virée ou pas moi j’ai viré
Tout l’argent sur un compte à part
Je vais prendre un nouveau départ
Ce con j’en ai rien à cirer
Comme une merde il m’a virée
Pour un peu j’en deviendrais folle
Il faut que quelqu’un me console
Venez tous on part en virée -
Un prince indifférent
Catégories : Octosyllabes (8)J’attends
J’attends qu’il me sourie
J’attends qu’il me prenne les mains
J’attends mouillée de rêveries
J’attends la nuit le lendemain
J’attends qu’il me voie me regarde
J’attends de fondre dans ses yeux
J’attends le sein planté d’échardes
J’attends morte les joues en feu
J’attends qu’il me fasse renaître
J’attends qu’il me fasse un enfant
J’attends j’attends qu’il soit mon maître
Tâtant et prenant les devants
J’attends et mon ventre s’enflamme
J’attends le désirant des doigts
J’attends je l’attends le réclame
J’attends sa chaleur et son poids
Au bois dormant j’attends sans cesse
J’attends un prince indifférent
J’attends sang bouillant de princesse
J’attends mon cœur est un tyran
J’attends tant pis si je halète
J’atteins le point de non-retour
A-t-il ou non levé la tête ?
J’attends
J’attends
J’attends son tour -
Monde tombé
Catégories : Octosyllabes (8)Ton ventre éclosant sous la lune
Monde tombé vibre en silence
Autour mille et cent astres lancent
Leur vain appel tracent des runes
Fusées mes doigts à la surface
Posément cherchent s’aventurent
Traquant l’étrange créature
Couchée là morte ou qui rêvasse
Tous tes gémirs je les explore
Je saurai l’eau l’air les collines
J’y creuserai des puits de mine
Dresserai la faune et la flore
Il m’appartient velours et moelle
Je le sillonne et le baptise
Je luis pour lui de convoitise
Ton ventre tombé des étoiles -
Dans Lewis Carroll
Catégories : Octosyllabes (8)Un jour hélas tu baisseras
Alice ton slip pour une ale
Croyant voir le bout du tunnel
Un jour Alice oui tu seras
Morte on t’aura coupé les ailes
Tu partiras tu fuiras mes
Tendres lèches de cœur Alice
Lèches à la reine au calice
Car s’il est vrai que tu m’aimais
Déjà d’entre mes doigts tu glisses
Un jour ce désir qui te fend
Cèdera la place à un drôle
Ainsi que dans Lewis Carroll
Tu te seras perdue enfant
Un homme usurpera mon rôle -
Vibrer pour toi
Catégories : Octosyllabes (8)Je crois en Toi Gode un peu trop
Partout je ressens Ta présence
Au taf au lit dans le métro
Mes pensées Tu les réagences
Tu démolis ma vigilance
Je crois en Toi Gode à jamais
Qui remplis si bien tout l’espace
Petite déjà je T’aimais
Il n’était guère un jour qui passe
Sans que je prie devant la glace
Bien sûr mon culte ardent se voit
Lorsque je m’écrie hors d’haleine
Ô Gode Tu m’ouvres des voies
De Ton amour je suis plus pleine
Même que Marie-Madeleine
Je crois en Toi Gode bon dieu
Possède-moi trouve le centre
Mon corps aspire aux désirs pieux
Je veux Te porter dans mon ventre
Sentir comme Tu sors et entres
Mais ma fièvre de Toi déplaît
Gode on me boucle on me ligote
On complote de m’accoupler
À un mortel d’allure idiote
Tout blême et mou dans la culotte
Je crois en Toi Gode au secours
Si Tu me sors de cette ornière
On se donnera libre cours
Vibrant pour Toi ma vie entière
Je m’abîmerai en prière
Je crois en Toi Gode aie pitié
Emporte-moi loin des sauvages
Impies cherchant à me châtier
Branle et brûle-moi sans partage
J’ai poussé à fond le voltage -
Sont-y pas canons ?
Catégories : Octosyllabes (8), Terza rimaVive les gentils androgynes
Les incertains du genre humain
Les perdus loin des origines
Que ces bijoux fous de demain
Sous l’œil des projos se pavanent
À loilpé la main dans la main
Salivez straights ouvrez les vannes
Bandez écarquillez les yeux
Quand passera la caravane
Ils vont remplacer tous vos dieux
Ils feront du cul table rase
Pour rebâtir le monde en mieux
Les rôles sexuels vous écrasent ?
Vous rêvez de coïts nouveaux ?
Rejoignez-les sortez des cases
Ou bavez branlez-vous les veaux
Nases nazis d’ancienne espèce
Enfermés dans vos vieux cerveaux
Foin de vos traditions épaisses
Sont-y pas canons ? matez-les
Z’ont des lèvres des seins des fesses
Sitôt qu’ils passent à la télé
Vous allumez ça vous excite
Ces êtres au génome emmêlé
Cherchez pas la fouffe ou la bite
Ces machins-là c’est dépassé
Place enfin aux hermaphrodites
C’est classe et même à tout casser
Les gros clitos les minipines
Il y en aura jamais assez
Vive les gentils androgynes
Je veux les voir j’en ai des suées
Ô monoïques intersexués
Ô l’avenir que j’imagine… -
Conte express (d’après Hoffmann)
Catégories : Octosyllabes (8)Ô Olympia
Un fol en fièvre nue l’épia
À travers sa loupe et ses verres
Un falot un pâle un pervers
Lorgna les charmes d’Olympia
Ô Olympia
Dans son boudoir aux tons sépia
Un godmiché sous sa tunique
Mu par énergie galvanique
S’envoyait au ciel Olympia
Ô Olympia
L’autre dément le galapiat
Voulant l’avoir toute à son vice
Se munissant d’un tournevis
Démonta le cœur d’Olympia -
Un jour d’été
Catégories : Octosyllabes (8)Dans l’herbe mouillée de nos sueurs
Dans l’air déchiré de tes plaintes
Je t’ai léchée petite sœur
J’en avais rêvé mainte et mainte
Fois Je m’étais branlée à cœur
Risquant que mon sexe s’esquinte
Dans l’herbe qu’arrachaient tes doigts
Tu valais la fleur en corolle
Moi l’abeille qui la nettoie
Pas question d’inverser les rôles
J’avais si soif et faim de toi
Que je jouissais pourtant c’est drôle
Dans l’herbe écrasée d’émotion
Sous le ciel et l’ombre des trembles
Je te léchais avec passion
Puis on nous a punies ensemble
Petite sœur mais nous pissions
Le jus et nos cœurs battaient l’amble -
Constellations du désir
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Je dirai haut ce que les autres turent
L’amour tout cru avec du poil autour
Les doigts creusant la confiture
La langue canine et le souffle court
Je dirai Montre ! à qui me dit Je t’aime
Et Viens ! à qui la perche me tendra
Épaisse et gorgée de poèmes
Constellations du désir en mes draps
Je dirai tout Les envies récurrentes
Les occasions et les besoins profonds
Les fantasmes fous qui nous hantent
Je dirai haut ce que les autres font -
Comme un ventre
Catégories : Octosyllabes (8)Viens faire un tour dans ma cahute
Me tripoter les bas instincts
Ce soir mon âme un peu putain
T’accoste Viens-t’en qu’on chahute
Monte avec moi Laissons raison
Bourgeoise et freins dans l’antichambre
Et sois pour un moment le membre
Viril au sein de ma maison
Viens faire un saut sous ma soupente
Pour rire et m’envoyer en l’air
J’ai lu Nin Louÿs Henry Miller
Et tous les Virginie Despentes
Aux gonds suprêmement graissés
Ma porte s’ouvre comme un ventre
Écoute ta bonne amie Entre
Une heure ou deux me caresser
Viens faisons les zouaves Exécute
Un show pour calmer mes chaleurs
De toi j’ai le désir à fleur
Ce soir Viens-t’en dans ma cahute -
Un esthète
Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Taz le désaxé aux lézards
Né de mère inconnue
Les fait courir sur ma peau nue
En écoutant Mozart
Taz me ligote au lit me baise
À sa façon bizarre
Puis lâche ses amis lézards
Sur mon corps qui s’apaise
Douze langues allant au hasard
Lèchent là sueur et mouille
Quand cent griffes menues gribouillent
Tels de zélés thésards
Alors je geins mon sang se fige
Souffle comme un blizzard
Et Taz contemple ses lézards
En s’astiquant la tige
Moi pétrifiée plus que Lazare
Avant que Jésus vienne
Je perle une pluie diluvienne
Qu’ils boivent à mon bazar
Ce tableau Taz ému le scrute
De son œil de buzzard
Il aurait bien fait les Beaux-Arts
Malgré ses airs de brute