La rosette et le saucisson
Sont comme deux larrons en foire
Et qu’importe au fond si l’un foire
Au cours de leurs jeux polissons
Le saucisson et la rosette
S’encanaillent net et précis
Quand l’un s’étire, l’autre aussi
Tôt se dilate et fait risette
La rosette et le saucisson
Ces princes de la cochonnaille
Nous les emportons où qu’on aille
Et à loisir les unissons
Le saucisson et la rosette
S’aiment si fort qu’assez souvent
Ils se convient, l’œil émouvant :
Viens, jouons à cligne-musette !
La rosette et le saucisson
À chaque apéro se marient
Et leur gaieté jamais tarie
Remplit le salon de frissons
Le saucisson et la rosette
Deux spécialités du bon Dieu
Dont l’assemblage est dit odieux
Par les coincés — pourtant mazette !
La rosette et le saucisson
Si bien l’un dans l’autre se logent
Qu’à quoi bon foutre (on s’interroge)
Ce trou par lequel nous pissons ?
Octosyllabes (8)
-
Princes de la cochonnaille
Catégories : Octosyllabes (8) -
Mission d’exploration
Catégories : Octosyllabes (8)Plus tu m’humectes, plus je mouille
Et je m’étonne : jusqu’à quand ?
Ces deux vases communicants
Sont-ils sans fond, cornegidouille ?
On le saura qu’en forniquant.
Plus tu l’embroches, plus il s’ouvre,
Mon ventre, et plus fort il a faim.
Ô, viens profond, viens dur afin
Qu’on sache enfin ce que recouvrent
Cette eau, ce gouffre et ces parfums !
Creuse les contrées inconnues !
Foule-les des pas les plus longs !
Depuis le temps que nous brûlons
D’apercevoir les envies nues
Qui dormaient sous nos pantalons... -
Là où le vit blesse
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Je les regarde tous en douce
En m’imaginant leur engin
Déjà je geins
De le sentir qui pousse et pousse
Pour me modeler le vagin
Je les regarde au bas du ventre
Voir si y a du monde au balcon
Hors de mes gonds
Je rêve que ça entre et entre
En me recalibrant le con
C’est mon vice ô c’est ma faiblesse
Mater les mecs les supputant
Déjà dedans
Je coule là où le vit blesse
À l’envisager me foutant -
Sa langue aux chattes
Catégories : Octosyllabes (8)À langue humide on se raconte
Des choses à trembler de honte
À langue docte on se décrit
Nos sentiments nos joies nos cris
À langue émue on se remue
Les sangs ensemble on fait sa mue
À langue avide on se repaît
De soupirs toujours plus épais
À langue d’ogre on s’appréhende
Pour ce doux crime être gourmandes
Tout alanguies on se défait
De nos derniers restes d’effets
À langue ardente on se repère
La lézarde où vit la vipère
À langue âpre point on ne craint
La parlotte à rebrousse-crin
À langue osée on se dépose
La rosée au secret des roses
À langue aiguë on se découd
L’accroc en gémissant beaucoup
À langue muette on se tourmente
De lancinants désirs d’amantes
À langue roide on se durcit
Le bouton de chair sans merci
À langue farouche on se flingue
Nos souffles sont devenus dingues
À langue aveugle on ne se voit
Plus mais nous emmêlons nos voix
À langue altérée on s’avale
Les fleuves brûlants qui dévalent
À si longue langue on s’éprend
Que nos ventres vont s’empourprant
Sans trêve on pourlèche écarlate
Sa langue ivre sa langue aux chattes
Puis dans le jouir on se rejoint
Pour se donner les premiers soins -
L’égout (et les couleurs)
Catégories : Octosyllabes (8)Dans mon trouble le gras le lourd
Et le salé tout se mélange
J’ai scié ma muse et limé l’ange
Souillé l’azur l’or les velours
Pénétré l’égout de l’amour
Tant pis pour celles que ça lasse
Navrée pour ceux qui mal y voient
Je crois aux vertus du grivois
Pour le restant le pas-salace
J’ai oublié de suivre en classe
Les gros mots le sont jamais trop
Licencieux et cochons m’amusent
J’ai limé l’ange et scié ma muse
Des tags pornos dans le métro
Je fais des vers un peu rétro -
Aux plans torrides de l’écliptique
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Ce soir, ça mouille en mon décan
Plein de soleils aphrodisiaques ;
Tout le zodiaque
Me fait de l’œil en forniquant.
Sous ta rudesse âpre et têtue,
Je me sens les pieds et poings liés,
Fougueux Bélier,
Dont chaque élan m’ouvre et me tue.
Est-il exact qu’une Crétoise
Jouit avant moi de ton barreau,
Brave Taureau,
Qui bande presque d’une toise ?
Il fallut bien que je gémisse
Tant vos phallus m’ôtaient les mots,
Frères Gémeaux,
En emplissant mes orifices.
Pince mes chairs roses, mes plages
De vice heureux si l’on s’en sert,
Ami Cancer,
Qui me rends humide et volage.
D’or sont ton œil et ta crinière,
Ta peau vaut peut-être un million,
Pourtant, mon Lion,
Ta queue je la vis la première.
Tu peux serrer fort les genoux
Pour te préserver de la verge
Des mâles, Vierge,
Mais là nous sommes entre nous.
Mes équilibres se défont
Quand ton gode force et s’élance,
Jolie Balance,
Épais et raide jusqu’au fond.
Ton dard nous blesse et nous infecte
Comme autrefois quand nous lapions,
Vilain Scorpion,
Le venin d’une pine infecte.
Viens d’une flèche me percer
Là où tant d’hommes s’agitèrent,
Ô Sagittaire,
Toi qui t’es longtemps exercé.
Faux bouc ! Chimérique animal !
Ensemble dépassons la borne,
Mon Capricorne,
Qui marque où commence le mal.
Ma nature ayant peur du vide
Que le ciel m’offrit au berceau,
Gentil Verseau,
Pour toi je mouille et pompe, avide.
Ah ! les nanas sont des chiennasses :
Toutes au ventre nous poissons
Quand les Poissons
Glissent leurs flancs dans notre nasse.
Astres, reluisez sous ma voûte
Et menez-moi au firmament
Infiniment,
Car le destin veut qu’on me foute ! -
Gorgée d’amour
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Je les avalais par la nouille
J’étais celle qui s’agenouille
Plus d’un n’en est pas revenu
J’ai fait des fouilles
Forte de faux airs ingénus
Je les bouffais tout crus tout nus
Et de perspective de fuite
Aucun n’en eut
Je les invitais où j’habite
Afin d’en boulotter la bite
Combien appelèrent au secours
Pas assez vite
Ainsi en leur faisant la cour
Je mettais les pendules à jour
En les avalant par la nouille
Gorgée d’amour -
Réceptacle
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Rose est ma porcelaine insondable mon urne
Que creuse encore et que repolit tout garçon
Lorsqu’il me force l’aine et s’y vide les burnes
Sans y mettre trop de façons
Étant moi-même assez vilaine
Chaude et rose ma porcelaine
N’aime rien tant que d’être pleine
D’un polisson
Moiteur du graal un vase au fini de faïence
Prêt à lui recueillir le miel blanc des roustons
Ce ventre qu’il invase et pine avec vaillance
Lourd de replis et de festons
Dont d’un coup le revers s’embrase
Puisqu’il brûle le graal ô vase
Lui comme moi les périphrases
Nous détestons
Cette argile qui s’ouvre afin qu’un mâle y chute
S’engloutisse à jamais dis maman quel bon tour
Nous lui avons joué quelle avalée de jute
Vit ce vit sevré sans retour
Tombé des falaises de Douvres
C’est la mer avide qui s’ouvre
Mes super chéris se découvrent
Au pied des tours -
La revanche d’un crack
Catégories : Octosyllabes (8)Par-dessus tout par-dessus lui
À chevaucher son arrogance
De nos rodéos c’est je pense
Celui au top où je reluis
Caracolant trotteuse hippique
Tel un jockey sur son bourrin
Je saute et voltige et cours un
Steeple-chase à même sa pique
Pouliche en nage ô songe aussi
À cingler ta mâle haridelle
Cravache au fur que tu jouis d’elle
Tu sentiras que ça grossit
Par-dessus tout plus je cavale
Plus Amazone s’épuisant
Je deviens proie pour l’alezan
Qui me retourne et crack ! m’empale -
Pour la route
Catégories : Octosyllabes (8)Viens me rebaiser me remettre
L’âme à l’envers le ventre chaud
Me reretourner le derjo
Lui remontrer qui est le maître
Viens me replanter ton surin
Me rembobiner la goualante
Me rejouer la valse lente
Me reremplir à fond les reins
Viens me rouvrir ça se referme
Me rextasier me remourir
Me regraver ton souvenir
Me remouiller les épidermes
Viens me refoutre sois remien
Oh viens me retirer les cartes
Et le reste avant que tu partes
Amant d’un jour ô Bohémien -
À nos plaisirs lointains
Catégories : Octosyllabes (8)Souviens-toi de nos face-à-face
Quand ensemble on s’accroupissait
Pour mieux se regarder pisser
Et se déployer la crevasse
Souviens-toi de nos nudités
S’étudiant l’une l’autre en nage
Et des mots jetés au visage
Pour en goûter la crudité
Souviens-toi de ces imbéciles
Dont pas un ne nous attirait
On croyait qu’on réussirait
L’amour sans leur foutu missile
Souviens-toi comme on s’agaçait
Avec nos doigts ivres la fente
Tapies là qu’il pleuve ou qu’il vente
On n’en avait jamais assez
Ne nie pas je sais que tu penses
Aussi à ces plaisirs lointains
Comme moi devenue putain
Tu te souviens de notre enfance -
L’interface
Catégories : Octosyllabes (8)C’est moi le moyeu, moi le hub,
Le multiconnecteur femelle
Où, le soir s’arrimant, s’emmêlent
Dans la rivalité les teubs.
Terrain d’entente ou interface,
Suffit que je m’ouvre pour que,
Branchant les membres et les queues,
Leurs querelles je les efface.
C’est moi le court, moi le fight-club
Où les plus chauds matchs se disputent ;
Pas de perdants dans la culbute :
Chacun se sert, pareil qu’au pub.
Faites-moi l’amour, pas la guerre
À moi, le contact, ô, si sub !
Forcez la douille avec vos teubs !
Les jaloux sont des gens vulgaires. -
Tant de désirs
Catégories : Octosyllabes (8)Si gros, si gros qu’il me fissure !
J’ai mal, et pourtant je voulais
Qu’il s’enfonçât tel un boulet,
Me fulminant les commissures...
Tant de désirs non refoulés !
Si long, si long que ça m’empale
Toute, et je vais mourir ainsi,
Jouissant de honte, heureuse aussi,
Le giron rouge et les joues pâles...
Tant d’envies, de faims — quel souci !
Si dur, si dur que je regrette
Presque l’humide et la douceur
Des lècheries qu’avec ma sœur
Nous nous donnions aux nuits secrètes...
Oh ! tant d’amour, tant d’épaisseur !
Si vite et fort que ça me tue !
Je me change en viande à l’étal
Que sabre un hachoir de métal...
Est-ce raison qu’on s’évertue
Tant à foutre un gode brutal ? -
Au seuil de la porte de jade
Catégories : Heptasyllabes (7), Octosyllabes (8)Ma vulve je l’ai voulue
Frottée de rose et de jasmin
Pour qu’embaumant jusqu’à demain
Elle soit la fleur impollue
Plante en son cœur ton dard humain
Ma vulve se fait glissade
Poli de coquillage aux doigts
Depuis que j’épile pour toi
Le seuil de la porte de jade
Lance-toi dans ce ventre étroit
Ma vulve je l’aime et brise
Et perce d’ivoire entêtant
Lorsque dans l’ombre je t’attends
Vois-la briller rouge cerise
Et tranche de feu ce mitan
Ma vulve aspire et referme
Quatre lèvres d’humidité
Pénètre au fond sais m’habiter
Enracinant tes épidermes
Plante mâle ô virilité ! -
Sombre charcute
Catégories : Octosyllabes (8)Ah mettez-moi les bouchers doubles
Videz ma carcasse pissant
D’envies avec vos mains de sang
Et ces rôtis lourds qui me troublent
Tant pis si ça dépasse un peu
Puisque nos appétits commandent
En duo désossez-moi la viande
Tranchez les tissus adipeux
J’ai rêvé de sombre charcute
Et vous voici râblés mastards
Fermez boutique il se fait tard
Pour vous je deviens truie et pute
Déjà ruisselant sur l’étal
J’écarte mes chairs qui frémissent
Plantez longs couteaux vos pénis
Paire de dieux à l’œil brutal -
Petites filles sans visage
Catégories : Dissyllabe (2), Octosyllabes (8)Où débutaient nos tête-bêche ?
Je ne sais, mais deux langues fraîches,
Soudain, faisaient à l’autre chat
La lèche,
Afin que du Ciel il touchât
Le chas.
Souvent, même, dans ces folies,
Nous allions, minettes polies,
Tutoyer cet antre épicé
Que lient
Des fils de mouille à l’autre accès
Sucé.
Nous étions, par ailleurs, de sages
Petites filles sans visage,
Cachant leur corps toujours à jeun :
L’usage
Voulait qu’on tût que l’on mange un
Vagin.
Ma douceur, qu’es-tu devenue ?
Vas-tu toujours, la cuisse nue,
Te régaler d’autres embruns,
Menue
Enfant qui m’ouvris ton écrin
Sans crin ?
Il vrai qu’aujourd’hui je broute
Les filles qui croisent ma route,
Mais ça n’est plus aussi joli,
Sans doute,
Que nos tête-bêche abolis
Au lit. -
Sois sympa
Catégories : Octosyllabes (8)Si seulement j’étais plus souple
Je pourrais lorsque je m’accouple
Et qu’on m’a remplie jusqu’au bord
Laper le sperme dans mon corps
Je pourrais en courbant l’échine
Contempler comment fout la pine
Et comment s’écartent mes chairs
Pour avaler ce gros dessert
Je pourrais pour peu qu’on me foute
Après coup me replier toute
Fourrer le langue, entrer le nez
Dans mon vagin vermillonné
Je pourrais même étant moins raide
Me lécher la chatte sans l’aide
D’aucune ou d’aucun être humain
Se nettoyer c’est bien le moins
Je pourrais me rouler en boule
Et boire au fur qu’elle s’écoule
L’écume hors de mon berlingot
Heureuse comme un escargot
Si seulement j’étais flexible
Je serais moi-même la cible
De mes appétits dévorants
D’eau chaude qui verse à torrents
Chaque fois que j’essaie j’attrape
Du mal sans atteindre la trappe
Alors à défaut sois sympa
Et broute-moi le trou ci-bas -
Déréliction
Catégories : Octosyllabes (8)Ah vie de merde je me branle
Me fourbis la vulve au chambranle
Vie vide sans vit je me fous
Le corps en feu comme les fous
Vie de loose où je m’épouvante
Sans cesse à m’amocher la fente
Ça ira mieux demain qui sait...
Ah vie sordide et solitaire
Les doigts vissés dans mon cratère
Je mène une vie de guignon
Me ramonant jusqu’au trognon
Vie solo siliconées baises
Y a plus rien d’autre qui m’apaise
Mais dimanche ça ira mieux...
Ah vie de chien destin de chienne
D’aussi loin que je me souvienne
Vie de poisse à l’antre poisseux
Connaissent-ils pas l’angoisse eux ?
Vie d’infortune et de débine
Pas moyen d’attirer des pines
On ressaiera le mois prochain...
Ah vie pourrie par la scoumoune
Quoi faire à part larder sa choune ?
Vie de conne ô vie piège à cons
Ventre perlant l’amer Picon
Vie les deux pieds dans la mélasse
Et le berlingot qui violace
Mais bon j’ai joui c’est déjà ça... -
Selon les règles de l’entraide
Catégories : Octosyllabes (8)Ô bande encor ! bande toujours !
Je veux que l’on foute et me fende
Ce con que je livre en offrande
Toute une nuit et tout un jour
Ô bande dur ! oui bande raide
Pour que cet antre inapaisé
Se sente rempli, bien baisé
Selon les règles de l’entraide
Pour prix de ton précieux appui
À la fin je deviendrai l’ourse
Épongeant le miel de tes bourses
Me le jetant au fond des puits
Mais bande encore ! pine et bande !
Creuse un ventre à me fracasser
Je te dirai quand c’est assez
Et où je veux que tu t’épandes -
La vie d’ange
Catégories : Heptasyllabes (7), Octosyllabes (8)Chérie viens j’ai du liquide
Tu pourras palper mes gicleurs
Boire à mes océans turpides
Même y surfer à l’intérieur
Chérie fais-moi la vie d’ange
Roucoulons des jours et des nuits
D’ivres bonheurs qui se mélangent
On verra où ça nous conduit
Chérie fais-moi les joues roses
Vérifie mon niveau des sens
Allons partout au fond des choses
Forant creusant nos évidences
Chérie fais-moi la vie d’ange
Quand nos babas sont réunis
Il nous arrive un truc étrange
Ça part en live et en cunni
Chérie fais-moi l’œil qui tremble
Fais-moi le cœur lascif on est
Si bien toutes les deux ensemble
Sans cesse à s’entresiphonner