C’est toi mon promontoire
Mon tremplin vers le bleu
Mon but ma trajectoire
Mon soleil quand il pleut
C’est toi ma pyramide
À effacer le temps
À peupler le ciel vide
De châteaux haletants
C’est toi l’œil qui m’éveille
Le ventre à le transir
Mon pays des merveilles
Accouchant du plaisir
C’est toi le cap la pointe
Qui perce mes abcès
Sitôt nos lèvres jointes
Le mâle est dépassé
C’est toi l’à pic aiguille
Toi la fille de l’air
Mon sommet qui scintille
Et mon temple solaire
Hexasyllabes (6)
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Fille de l’air
Catégories : Hexasyllabes (6) -
Tu dors à mes côtés
Catégories : Décasyllabes (10), Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Enracinée de toi rien ne m’atteint
Plus même les éclats de foule
La fièvre du matin
Les arbres ont pleuré le ciel s’écoule
Polit le temps comme un miroir
D’ennui que tu refoules
Enracinée de toi marbrée de noir
Au ventre est le feu la lumière
Nous deux dans l’isoloir
Nous deux le fantôme et sa prisonnière
Serpente amie de ta beauté
Frisson reflet d’hier
Enracinée de toi qu’on m’a ôté
Mais rien ne m’atteint tout repousse
Tu dors à mes côtés
Je porte ta présence et tes secousses
Et ton amour au bout des doigts
Enraciné en moi -
Écoutons les vampires
Catégories : Hexasyllabes (6)Si l’hiver nous pavoise
Soufflons sur le surgeon
Et ensemble allongeons
La tige d’une toise
Si l’hiver nous rend blancs
Écartons les congères
Qui jadis protégèrent
Ce tronc d’amour tremblant
Alors neufs se déplient
Les champs de goémons
Alors nous essaimons
Et l’hiver nous oublie
Tant pis s’il nous éteint
Dessinant l’aube en pire
Écoutons les vampires
À mordre le matin -
Jalousie de la bouchère
Catégories : Hexasyllabes (6)Toinon, le ventre m’ard
Depuis qu’à la rivière
Je vis ton braquemart
De cambrure si fière.
Veux-tu de moi, Toinon ?
J’en meurs d’envie — toi non ?
Le con, Toinon, me pleure
D’avoir entr’aperçu
Ton vit faisant son beurre
Et te jouissant dessus,
Couché sur la pelouse ;
Ma fente en fut jalouse.
Toinon, à te branler
Seul tu me rends démente.
Mes gros tétins, prends-les !
Fais de moi ton amante !
M’entre ton saucisson
Brioché sans façon !
Tardes-tu à m’entendre,
Je trancherai ce dard
Puis m’en irai le vendre
Parmi mes bouts de lard.
Crains, Toinon, la bouchère
À qui ta chair est chère ! -
La vie devient facile
Catégories : Hexasyllabes (6)Dans nos cages à lapins
On se fait des copains
Les ados du deuxième
Courent acheter mon pain
Me dédient des poèmes
Puis me liment en tandem
Dans nos cages à lapins
Y a pas que des rupins
Le vieux dit La Gaufrette
Sent déjà le sapin
Et claque sa retraite
Pour m’avoir en levrette
Dans nos cages à lapins
Rien n’est jamais repeint
Mais mon con phallophage
Et mon derche poupin
Grimpent degrés étages
Jusqu’aux derniers outrages
Dans nos cages à lapins
Parfois je me tape un
Pied lorsque m’instrumente
En écoutant Chopin
Le prof à queue puissante
De l’appart 160
Dans nos cages à lapins
Ta pine est mon tapin
Je suce à domicile
Avalant les pépins
Puis remets du ricil
La vie devient facile
Dans nos cages à lapins -
Ventres radioactifs
Catégories : Hexasyllabes (6)Premiers gestes qu’on ose
Quand on cède à l’hypnose
D’un clin d’œil fugitif
On sait déjà qu’on kiffe
Genre on a eu du pif
Faut prendre en main les choses
L’un et l’autre captifs
Ventres radioactifs
On sort de l’ankylose
Premiers gestes qu’on ose
No finger in the nose
Plutôt dans le calcif... -
Cet hymen imprévu
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)Une nuit nous ferons la noce en ce musée
Tu le sais bien je vois à ta moue amusée
Que nos sangs se comprennent empressés l’autre et l’un
De tromper des gardiens la lasse vigilance
Pour se retrouver seuls dans la pénombre immense
Et se faire un câlin
Tapie peut-être dans l’antique sarcophage
De ce roi de poussière oh j’attendrai fort sage
Que meure aussi l’écho du moindre bruit vivant
Hors l’élan le galop de mon cœur intrépide
Et ton appel muet tel un vent de Colchide
Vous baise en dérivant
Alors comme à l’époux une vierge s’avance
J’irai tremblante et nue vers ta magnificence
À peine luira-t-il ton membre dans le noir
Que je le ferai mien l’étouffant de caresses
Avant que de forcer de sa matière épaisse
Mon trop étroit couloir
Oui Priape ô mon dieu de marbre aux tendres veines
Une nuit je reviendrai une nuit prochaine
Et nous célébrerons cet hymen imprévu
Par-delà la morale et par-delà les âges
De mon ventre et ton vit qui met mon ventre en nage
Depuis que je l’ai vu -
Un tyranneau
Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Mon ventre resaigne et réclame
Sa livre de chair ô maudit
Qui me force à devenir femme
Tous les quatre jeudis
Moi qui me voulais poétesse
Juste de vers obnubilée
Il me faut courir en vitesse
Pour me faire enfiler
Mon ventre au cas où je m’oppose
À son vouloir de tyranneau
Me pousse à écrire des choses
Oh... beaucoup plus porno -
La sirène
Catégories : Hexasyllabes (6)Non mais regardez-moi
La forcenée branleuse
L’ivre auto-amoureuse
Qui salive et se noie
Dans sa mouille écumeuse
Voyez voyez-moi donc
Ce que sa main fricote
Au sein de sa culotte
Ramonant sans pardon
Faisant gicler la flotte
Écoutez-moi crisser
Ces poils sous la luxure
Ça jouit je vous assure
Sans futur ni passé
Ça n’est plus que blessure
Tâtez-moi les tétons
Durs et longs qu’elle opprime
Rhaa ! qu’on l’impute à crime
Et qu’on foute un piston
Dans celle garce en prime
Oui oui regardez-moi
Me répandre en fontaines
Ô pinez la sirène
Qui vous met en émoi
Dans l’espoir qu’on la prenne -
Croyez la ménagère
Catégories : Hexasyllabes (6)Godez-moi jusqu’à l’os
Brandissez de véloces
De vibrants olisbos
Et me les enconnez
Percez de vers apodes
Mon ventre à digicode
Avant qu’il se corrode
Vos vits je les connais
Godez-moi je suis prête
Bavante de la tête
Aux lèvres de levrette
Nul risque de bévue
Godez-moi je suis grande
Assez pour cette offrande
Vos cylindres de viande
Je les ai assez vus
Godez-moi de plastique
Aérodynamique
De métal qui fornique
D’or de verre ou de bois
Croyez la ménagère
Vos vils outils de chair
Quoiqu’ils coûtent moins cher
Ils ne font pas le poids -
Surfait
Catégories : Hexasyllabes (6)On a beau changer d’homme
C’est plus le même effet
Le chemin mène à Rome
Et fade est le café
Adieu contes de fées
Je les choisis solides
Endurants bien briefés
Un arbre au bas du bide
Mais le sexe est surfait
Adieu contes de fées
On a beau leur offrir
De la fente à bouffer
Certains ça les fait rire
Ces foutus empaffés
Adieu contes de fées
J’ai essayé les filles
Mais hélas c’est un fait
D’un mec à la cheville
Arrive une meuf et
Adieu contes de fées
On a beau changer d’homme
Ouvrir grand le buffet
Leur crier mets la gomme…
Adieu contes de fées
De mensonges truffés -
La mauvaise graine
Catégories : Hexasyllabes (6), SonnetSorcier tu me subornes
Chaque soir on descend
Plus bas dans l’indécent
En dépassant les bornes
Innommable cochon
Dont le poison la graine
Mauvaise au fond m’entraîne
Sitôt que nous couchons
Je te hais tu m’envoûtes
Je pense tout le temps
À ton vit qui dégoutte
Pervers monstre va-t’en
Je te tuerais sans doute
Si je jouissais pas tant -
Un esthète
Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Taz le désaxé aux lézards
Né de mère inconnue
Les fait courir sur ma peau nue
En écoutant Mozart
Taz me ligote au lit me baise
À sa façon bizarre
Puis lâche ses amis lézards
Sur mon corps qui s’apaise
Douze langues allant au hasard
Lèchent là sueur et mouille
Quand cent griffes menues gribouillent
Tels de zélés thésards
Alors je geins mon sang se fige
Souffle comme un blizzard
Et Taz contemple ses lézards
En s’astiquant la tige
Moi pétrifiée plus que Lazare
Avant que Jésus vienne
Je perle une pluie diluvienne
Qu’ils boivent à mon bazar
Ce tableau Taz ému le scrute
De son œil de buzzard
Il aurait bien fait les Beaux-Arts
Malgré ses airs de brute -
Inassouvies
Catégories : Hexasyllabes (6)Nos vulves vont rêvant
De tendresses énormes
D’élans qui les déforment
Les fendant par-devant
Frissonnantes humides
Nos vulves voient les ors
Rouges d’ardents trésors
Bandés sous les chlamydes
S’ouvre déjà leur rond
À l’hast puissant des reîtres
Des centaures peut-être
Qui les déchireront
Ou bien un cyclope ivre
Qu’après le rut bestial
Sans nul cérémonial
Nos vulves voudront suivre
Nos vulves vont rêvant
De tendresses énormes
Mais nos amants s’endorment -
Ça l’agace
Catégories : Hexasyllabes (6)Charlie la meuf badass
Plante des aiguillons
Dans l’âme et les couillons
De chaque amant qui passe
L’appelez pas bébé
Ou Charlie vous concasse
Vous déconstruit la face
Avant d’vous entuber
Charlie la meuf badass
Dresse à force de gnons
Des minets trop mignons
Et les abîme hélas
C’est clair qu’elle est à l’ouest
Voire un peu à la masse
Son press-book à la DDASS
Pourrait servir de lest
Charlie la meuf badass
S’incline uniquement
Face à papa-maman
Et encor ça l’agace -
Mieux qu’un homme
Catégories : Hexasyllabes (6)Ébranlées par le dong
L’heure arrive où chavire
Notre joli navire
Tu as perdu tes tongs
Moi la raison entière
Ce truc dans la gouttière
Comme un doigt de King Kong
Le gros machin nous nique
Vis-à-vis volcanique
Il peut sonner le gong
Sourde oreille on s’emboîte
En se matant l’œil moite
Ébranlées par le dong
Qui nous tringle et dégomme
Ensemble mieux qu’un homme -
Vœux pour l’avenir
Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Qu’il y ait un futur
Et un reste de monde
Une suite à nos aventures
Qu’entrent les membres durs
Aux culasses profondes
Des brunes filles et des blondes
Que d’autres matins feu
Dévorant la fenêtre
Fassent miroiter nos cheveux
Que les longs vits nerveux
Sans trêve nous pénètrent
Chassant vilains mots et mal-être
Qu’il y ait des chemins
Fleuris de grasses veines
Pour nous conduire au lendemain
Que le nuage humain
À nos flancs de sirènes
Verser la pluie vienne et revienne
Que ces années de suie
Nous aient laissées plus fortes
Grâce aux bonheurs que l’on essuie
Que les béliers de nuit
Qui nous ouvrent les portes
Léchant les parois nous emportent
Que l’on ne s’arme plus
D’or et de pensées laides
Que chacun devienne l’élu
Qu’en nos ventres velus
S’enfoncent chauds et raides
Les aiguillons portant remède
Que l’on troque ces croix
Pour de plus doux supplices
Que les cons seuls restent étroits
Et du désir la proie
Qu’on force nos matrices
Et que de chair on les remplisse -
Ce con de petit bois *
Catégories : Hexasyllabes (6)Qu’on plume, qu’on épile
Mon petit mont charnu
Je le veux archinu
Bourré de sex appeal
Tiens j’arrache mes voiles
Et me couche à tes pieds
Fais-le par amitié
Extirpe-moi les poils
Qu’on rase, qu’on défriche
Ce con de petit bois
Je sucerai tes doigts
En guise de bakchich
Tonds ce crin d’animale
Qui me rend peu porno
Tire sur ma laine… oh !
Cesse, ça fait trop mal
(*) Rien à voir avec la chanson d’Yves Duteil… -
Le maître
Catégories : Hexasyllabes (6)Si coi soit-il il jouit
D’une énorme influence
Dressant dans le silence
Des cohortes de lances
Ce truc est obéi
Muette cette autre bouche
Mais qui bave pourtant
Vous engloutit le temps
Tel un ogre farouche
Pas de langue au milieu
Des fines lèvres pâles
Qui dès qu’on les empale
Frémissent c’est curieux
Aucune dent n’y guette
Mais plus d’un entré là
Puceau prince ou prélat
Craignit pour sa baguette
Nul rire n’en jaillit
Nul verbe n’en peut naître
Mais cet antre est le maître
Et vous le fait connaître
Lorsqu’il se veut sailli -
Après la prise
Catégories : Hexasyllabes (6)Buvons le stupre à même
Nos coupes à rosir
Lapons là le plaisir
Giclé par qui nous aime
Vidons d’un trait le blanc
Élixir de nos types
Que ma langue et ta lippe
Tètent le jus des glands
En hâte ils nous ont prises
Et sont tôt repartis
Prolongeons la party
D’un long cocktail surprise
Jusqu’au bout de la nuit
Léchons l’excellent foutre
Nos ventres passés outre
Se font fûts tonneaux puits
Qu’ensemble on trinque et sable
Sirotant l’indécent
Suintement qui descend
Du vase intarissable
Tête-bêche couchons-
Nous femelles à boire
Et sifflons au ciboire
Tous nos désirs cochons