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Alexandrins (12 pieds)

  • Par-delà les embâcles du soir

            Viens tendrement t’asseoir
          Te blottir nu à mes genoux
        Quand nos deux peaux se tendront un miroir
      Un miroir de silence et de bleu cristal nous
    Nous reconnaîtrons par-delà les embâcles du soir
    Du puits de nos intimités trop longtemps clos de pierres
      Montera le fredon d’une chanson d’amants
        Et nos sangs frémiront comme une bière
          Je crois si tu viens dans le noir
            T’asseoir là tendrement

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  • Hélène en rogne

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

           Deux heures moins le quart avant la guerre de Troie
          … ou bien n’importe quand, n’importe où


    Foutez-vous sur la gueule, et que le plus con vainque
    Ou que l’autre l’emporte — il m’importe moyen
    D’être pute aux genoux d’un assassin troyen
    Ou grec : dans les deux cas je suis celle qui trinque.

    Astiquez-vous l’épée et branlez-vous l’écu !
    Puisque ça vous éclate, éclatez-les vos villes,
    Et pendant dix années cognez dur, ô débiles,
    En niquant au passage le moindre joli cul !

    Mes sœurs et moi souffrons, comme souffre la terre
    Que déchirent sans frein vos jeux de vieux ados.
    Vénus ! sais-tu l’îlot sapphique et solitaire

    Où l’on peut vivre encor ?... Bah ! vaine est ma prière.
    À tout je me résigne, y compris la sodo,
    Mais ne me mettez pas vos guerres sur le dos !

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  • Féminité

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Aux soirs crucifiée les jambes en tête aux soirs
    Plaintifs sous le sifflet douloureux de baguette
    Sous le sifflet que multiplient de grands miroirs
    Froids c’est ma punition mon calvaire du soir
    Quand crucifiée je pends aux noirs coups qui me guettent

    Vous le Donneur de Vie enflez le geste haut
    Cherchez d’un cingle aigu l’angle de cuir à cuire
    Faites monter le sang jusqu’aux lèvres du faux
    Mal où le plaisir gît et je verrai reluire
    Ce cri palpitant qui me coule au ventre chaud

    Aux soirs saint André m’aime et m’étreint quand déchantent
    Mes lacunes rougies brûlées crevant d’espoir
    Quand la dent du stick m’astique au son des miroirs
    L’entre-deux le rebord avide de la fente
    Aux soirs crucifiée les jambes en tête ô soirs…

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  • Laisse aller…

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Tu bandes ? Oh, laisse-moi te prendre dans ma main,
    Soupeser le désir que tu as, cette faim
    Et le sang qui t’habite et t’enfle comme un pain.

    Tu frémis ? Je ne fais qu’effleurer la racine
    De nos rêves futurs. Ses rebonds me fascinent.
    Mes doigts dansent en rond leur folle capucine.

    Aimes-tu mieux l’humide ? Prises-tu les chaleurs
    Que ma bouche referme autour de cette fleur
    Rouge ? Couche-toi là et laisse aller tes pleurs.

    Tu y es ? T’enfonçant plus profond dans mon être,
    Je bois à nos amours venant juste de naître.
    Abandonne-toi, tu rebanderas peut-être…

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  • Lot de consolation

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Bonheur arnaque ! Alors, que nous ayons la nique,
    Qu’à la bonne heure on jouisse et pigne à cœurs perdus,
    Que soient saillis nos cons, nos blancs tétins mordus
          De chiennes pourtant peu cyniques !

    La vie si courte ? Au moins, que les vits poussent longs
    Et d’épaisseur à faire oublier le silence
    Qui nous attend tout au bout du chemin de lances
          Où gaiement nous nous empalons !

    Ô pâle Amour, saigne-nous pour pallier la sève
    Et, dans le tiède hiver, fais-nous le corps brûlant !
    Molles, nous implorons des durs nous enculant
          Pour que de trop baiser l’on crève !

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  • Un cas d’incompatibilité

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Il ne sut pas la prendre au corps, ô cornichon !
    Elle qui lui tendait sa bouche et ses nichons
    Avec un porte-à-faux comme les corniches ont.

    Il ne fut pas assez malin (mâle imbécile !)
    Pour deviner que, sous le mascara des cils,
    Bavait pour lui l’œil bleu de cette Ève gracile.

    « Son regard même — ô dieux ! — des robes se dérobe »,
    Réalisa la belle. « A-t-il au moins un zob
    Ou, sous l’aspect d’un mec, n’est-ce qu’un gros microbe ? »

    La vérité l’eût surprise, l’eût-elle apprise :
    S’il la dédaignait tant, s’il ne l’avait pas prise,
    C’est qu’il aimait les proies moins aisément conquises…

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  • La fringale et l’hyperthermie

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Fable, Heptasyllabes (7)

    Yacina ayant coïté
          Tout l’été,
    Se trouva fort dépourvue
    Quand la covid fut venue.
    Plus un seul petit rencard
    Avec le moindre queutard.
    En chaleur elle alla braire
    Chez sa voisine Anne-Claire,
    La priant de lui prêter
    Un gode, par charité,
    Jusqu’à la saison nouvelle.
    « Je te paierai, lui dit-elle,
    En te broutant le minou.
    Vois ! je t’implore à genoux »
    Mais l’autre n’est pas tribade ;
    C’est là son moindre défaut.
    « Qu’as-tu l’entre-deux si chaud ?
    Lui dit-elle. Es-tu malade ?
    — Que sais-je ? C’est des pulsions :
    Sans cesse il me faut des bites.
    — Bah ! ça se résout très vite
    Par un coup de latte au fion. »
          Immoralité :
    La pauvre Yacina, rouge brique et confuse,
    Jura de plus revoir cette connasse obtuse.

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  • Jungle bells

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)

    Or un soir de Noël je déballai ses boules
    Pour y lécher les ombres du jour finissant
    Pour y sucer d’amour ces longs parfums puissants
          Dont mon ventre se saoule

    Son arbre ayant poussé un cimier indécent
    J’en rongeai la racine avant que ne s’écroule
    Ce bon géant pataud palpitant sous la houle
          Chaude et gorgée de sang

    Des lèvres je noyais son œil sous mes salives
    Lorsqu’abrupt il plongea pour s’en aller ancrer
    Dans ma gorge espérant boire enfin les secrets
          De sa bouteille dive

    Ô blancheur de sa panse aux plis gras et sucrés
    Ô désir qui m’étrangle avec son front d’ogive
    Comme il branla longtemps ma bouche à la dérive
          D’un viol rude et sacré

    Oui un soir de Noël je déballai ses boules
    Pour nous redevenir l’un à l’autre présent
    Veillée sombre en vue de repriser en baisant
          Nos rêves qui s’écroulent

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  • Le feu au cul

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)

    À l’appel de la chair j’accours et je me viande
    Ma belle âme jamais n’arrive à m’alpaguer
    Je saute Pierre et Paule et me laisse draguer
    Sans qu’aucun séraphin ne me coince et gourmande
          Suffit d’être aux aguets

    Empoignant vits et cons je m’en fais des guirlandes
    De toutes les couleurs car pourquoi ségréguer
    Sans la nique ici-bas ce serait guère gai
    Je suis l’amie de tout ce qui mouille ou qui bande
          Inuit ou Portugais

    Oui j’ai le feu au cul nuit et jour j’ai les glandes
    Qui m’envoient culbuter sur des tempos reggae
    Sauter des Rubicons passer des reins à gué
    À l’appel de la chair ô j’accours et me viande
          Sans jamais fatiguer

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  • Cabales d’amoureuses

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Si ton ventre est mouillé, le mien ne l’est pas moins,
          Que chacun de tes regards creuse,
    Et sache que mes mains ne seront plus heureuses
    Tant qu’elles n’auront pas pris ce sexe à témoin
          De nos cabales d’amoureuses.

    Devant une évidence, à quoi bon reculer ?
          À quoi bon nier que renaisse
    L’ancien mystère au creux de nos chaleurs épaisses,
    Qui fait les envies sœurs, les corps ensorcelés,
          Et préside aux longues caresses ?

    Laisse-moi le champ libre oh ! soufflons fort et bien
          Sur cette braise en nous qui fume,
    Dont les lueurs carmin nous hérissent les plumes,
    Car ton ventre n’est pas plus brûlant que le mien,
          Qui pour toi s’ouvre et se consume.

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  • Comme en quarante

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Escadrons de l’amour fondez fondez sur moi
          Depuis l’autre bout de l’Europe
    Venez mettre le corps et le cul en émoi
          De Bella la vile salope

    L’an quarante déjà m’avait vue me donner
          À des Teutons tout allégresse
    Foutre avoué est plus qu’à demi pardonné
          M’apprit le commandant SS

    J’éprouvai dans ma chair la Gestapo d’Hitler
          Aux profondes caves humides
    Où l’on vous fout des nuits durant la motte en l’air
          À coups de francfort dans le bide

    Quelques années après putain à Saïgon
          J’accueillis le cœur plein de joie
    Les boys américains napalmant mes lagons
          Et déchirant mes bas de soie

    Je fus en Algérie quand les bouillants Français
          Torturant gaiement l’âme pure
    M’enseignèrent qu’on peut au besoin s’enfoncer
          Un bazooka dans l’échancrure

    De guerre en génocide en proie à tous les fronts
          Je bus subjuguée au missile
    De mille assassins qui jamais n’assouviront
          Ma soif de plaisirs difficiles

    Escadrons de l’amour revenez me violer
          Islamistes Chinois ou Russes
    Ma pauvre chatte attend sa frottée à miauler
          Qu’on vienne lui secouer les puces !


    (Joyeux 11 Novembre !...)


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  • Le ciel brûlait

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Je me suis étendue la jupe haut troussée
    Mon slip inexistant béait au doux zéphyr
    Le ciel brûlait de l’œil lumineux du désir
    Et poussait pour mieux voir ma renonculacée

    Le ciel brûlait d’envie de me baigner l’intime
    De son baiser de fièvre et de faste mêlés
    Et pressé d’assécher les eaux qui m’emmiellaient
    Soufflait sans relâche un éther venu des cimes

    Des doigts je lui ouvris plus large le chemin
    Me laissant posséder par le bleu sans limite
    Comme s’il s’agissait d’une invisible bite
    Forçant la voie qu’offraient mes cuisses et mes mains

    Le ciel brûlait d’ardeur sa lumière enfoncée
    Jusqu’au centre de moi trouva fleuves et lacs
    Si débordants d’amour que je me sentis sac
    Gonflé à l’infini sans la moindre pensée

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  • Pas si mal armée…

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

    La vierge, la tiédasse et l’agnelle, au jour dit,
    M’ont trouvée nue et paf, un coup dans l’aile, ô, ivre,
    Et, zappant mon déjà relatif savoir-vivre,
    J’émis plus d’un propos qui les abasourdit.

    Un signe d’autrefois — Ah ! les teufs du mardi… —
    Trompettait dans ma conque ainsi qu’un riff de cuivres,
    Sur quoi il s’ensuivit ce qui devait s’ensuivre :
    Aux seins de ces tendrons hardiment je mordis.

    Mes chastes, l’œil secoué d’une étrange agonie,
    Se donnèrent pourtant (connaissant mes manies)
    Aux appétits fous de mon vieux plumage gris.

    Je pus toute la nuit paître à même leurs vignes,
    Me réchauffer l’ourlet si froid, si rabougri
    … Et puis mettre au matin la vidéo en ligne.


    D'après lui.

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  • Un amour de bitoniau

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Chanson, Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Chanson réaliste. Avec tendresse et pathos…


    Cousin Bruno, pourquoi qu’tu pleures ? t’as des soucis ?
    Oublie-les vite et viens qu’on joue à la docteuse
    Comme quand on était p’tits et qu’j’étais amoureuse !
    … Mais là j’ai vu qu’le truc qui nous différencie
    L’a pas forci
    Chose curieuse
    Juste un r’troussis
    De chair soyeuse

          Son bitoniau j’l’ai en amour
          J’lui fais des nœuds-nœuds, des frisettes
          J’le taille en pointe, en allumette
          Pis j’le léchouille en f’sant bien l’tour

          Mon cousin pigne : à voir sa tête
          On croirait que j’le passe au four
          Ah ! j’le tripot’rais nuit et jour
          Si mon mari était moins bête

    Cousin Bruno, cesse donc d’pleurer, viens quand tu veux
    À la maison, mais n’oublie pas ton vermicelle
    C’macaroni qui fait ricaner les pucelles
    Moi il m’attire et j’vais même te faire un aveu
    Ton brin morveux
    Il m’ensorcelle
    J’en ai les yeux
    Pleins d’étincelles

          Ton bitoniau j’en suis gaga
          J’passe un temps fou dans ta culotte
          Je l’décalotte, je l’recalotte
          C’est ma gym et c’est mon yoga

          Son p’tit museau d’poisson-pilote
          Je m’le grignote comme un nougat
          J’lui fais cracher son pastaga
          Au bon goût d’beurre et d’échalote

          Ton bitoniau j’l’ai en amour…
          (ad lib.)

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  • Les serments du passé

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Aux angles des couloirs tu me prenais les joues
          Mes lèvres tu les mordillais
    Et les mains jouant dans tes boucles acajoues
          Je sentais mes genoux plier

    Pendant que tu suçais tous mes doigts ronronnante
          Pour te branler à cœur avec
    Moi mignotant tes seins je contemplais ta fente
          Ce puits de joie rarement sec

    Nous avions un studio où nous foutre des roustes
          Au martinet au ceinturon
    Et tu gueulais Moleste ah fouette oh ça me booste
          Un de ces jours nous nous tuerons

    Ce jour n’est pas venu nous nous sommes quittées
          Rouges de peine et sans espoir
    Nos fibres en lambeaux, nos peaux déshabitées
          Pour ne plus jamais nous revoir

    À tous les coins de rues tu me prenais les joues
          Mes lèvres tu les embrassais
    En buvant mes soupirs, mais l’avenir déjoue
          Chacun des serments du passé

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  • À s’en lécher les doigts

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Chanson, Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Couplets lents et dramatiques, un trémolo de cordes ponctuant chaque alexandrin.
    Transitions (« Juste une idée ») pleines de silences espiègles et de pizzicati.
    Refrains vifs et guillerets…


    Monsieur l’agent me surprenant qui passe au rouge
    Me menaça d’une voix dure et d’un tonfa
    J’eus la nausée, terrorisée, sans rien qui bouge
    Quand tout à coup quelque chose en moi triompha
    Juste une idée
    Une p’tite idée
    Pourtant ma foi
    Si ça marchait ?...

          J’lui ai offert d’la tarte aux poils
          Un plat à s’en lécher les doigts
          J’lui ai offert d’la tarte aux poils
          Et il en a repris deux fois

    Un vieux chômeur sur le trottoir criait famine
    Éperdue de pitié j’ouvris mon sac à main
    Mais là que dalle, un vrai néant, j’avais bonn’ mine
    Lorsqu’un éclair de génie me frappa soudain
    Juste une idée
    Une bête idée
    Et malgré tout
    Si ça marchait ?...

          J’lui ai offert d’la tarte aux poils
          J’en ai toujours un peu sur moi
          J’lui ai offert d’la tarte aux poils
          Et il en a repris trois fois

    Mon proprio hurlait : Je vous laisse un’ semaine !
    Tout ça pour douze ou quinze loyers de retard
    J’eus beau invoquer les hautes valeurs humaines
    Amour, bonté, ce salaud n’voulait rien savoir
    Quand une idée
    Un peu chtarbée
    Naquit en moi
    Hum… pourquoi pas ?

          J’lui ai offert d’la tarte aux poils
          C’est pas malin, tout l’monde aime ça
          J’lui ai offert d’la tarte aux poils
          Il en a repris quatre fois

          J’lui ai offert d’la tarte aux poils
          C’est un mets des plus délicats
          (ad lib.)

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  • Une fente à la nuit

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6), Sonnet

    Rôde un rayon de lune à son ventre : elle dort,
    Et la mousse, enfantant des perles qui scintillent,
    Vient éclairer l’orée de ce sentier de fille
          De drôles d’éclats d’or.

    Elle a sans le savoir, emmêlant ses chevilles,
    Écartelé d’amour une fente à la nuit ;
    Partout, rouges, gorgées d’impudeur et sans bruit,
          Volent les escarbilles.

    Sait-elle qu’à sa lèvre est suspendu le Temps ?
    Que ses halètements me crèvent les oreilles
          Comme un tambour battant ?

    Baignée du flux de nos étreintes de la veille,
    Je ne respire plus, je suis morte et j’attends
          Que son corps se réveille…

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  • Encore !

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Je m’en remets à toi pour m’en remettre un coup
    Ô toi mon directeur, mon chef, mon capitaine
    Je m’en remets à toi pour m’en remettre un coup
    Me tirer jusqu’au ciel au bout de ton licou

    Vaut-il pas, à tout prendre, à nouveau me reprendre
    Par la bouche ou le con, le cul, par où tu veux ?
    Vaut-il pas, à tout prendre, à nouveau me reprendre ?
    Tu m’as hissée si haut — qui voudrait redescendre ?

    Je me fous du pourquoi, du comment fout la chair
    Je n’aime de l’amour que ses géométries
    Je me fous du pourquoi, du comment fout la chair
    Mais si tu fous le camp, moi je me fous en l’air

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  • Tirade de la petite bite

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Théâtre

           D’après Edmond Rouston...

    À celle, hautaine, qui nomma « petite bite »
    Mon chéri, — et voyant que cela le dépite, —
    Je fis ce trait d’humeur qui vaudra ce qu’il vaut :

    « Dis, connasse, fais donc travailler ton cerveau !
    On pouvait dire... oh ! Dieu !... bien des choses, en somme,
    Sur l’humble vermisseau de ce gentil jeune homme,
    Soulignant, par exemple (avec un air pensif),
    Qu’il n’existe pas sa taille en préservatifs.

    (Ou, fâchée) Cher ami, cette tige immature
    Me paraît un affront que vous fait la Nature !

    (Catholique) Oh, monsieur, si j’avais un tel vit,
    Je prierais l’Éternel pour qu’il me resservît.

    (Mutine) Est-ce un clou rouillé ? une aiguille à coudre ?
    Ça ne risque, en tout cas, pas d’attirer la foudre...

    (Sportive) Il semble vif et adroit, ce pénis,
    Ainsi qu’un ramasseur de balles au tennis.

    (Curieuse) Y eut-il onc une si menue chatte
    Qu’elle eut un peu d’émoi lorsque vous l’approchâtes ?

    (Fataliste) Bah ! les rats l’auront grignoté,
    Délaissant les couillons qui pendent à côté.

    (Pratique) Il a toujours, au moins, cet avantage
    De ne point prendre froid... perdu dans le pelage.

    (Enthousiaste) Ah ! monsieur, c’est un précieux atout
    Pour qui veut aller nu : on ne voit rien du tout !

    (Chirurgienne) Hum ! venez, que je vous émascule
    En vous ôtant un kyste à ce point ridicule !

    (Tracassée) Avez-vous un étui vernissé
    Pour mieux le retrouver lorsqu’il vous faut pisser ?

    (Tendre) Puis-je toucher ? Je la trouve coquette
    Et sympathique votre infime bistouquette.

    (Émue) Pauvre garçon ! Ah ! comment grivoiser
    Lorsqu’on n’a pour engin qu’un ver apprivoisé ?

    (Zoologue) Est-ce une biroute de rainette
    Que vous avez ? Laissez-moi mettre mes lunettes...

    (Positive) Gageons, lorsqu’il est bien bandant,
    Que votre amie s’en sert, parfois, de cure-dents.

    (Serviable) Où est le hic ? Vous voulez qu’il grandisse ?
    Alors, tirez à deux mains sur votre appendice !

    (Flatteuse) Doté d’un si petit membre au corps,
    Vous devriez briguer le Livre des Records. »

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  • Post mortem

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Ne peut-on m’empailler pour me baiser plus tard ?
    À défaut conservez dans la myrrhe et les nards :

    Mes mains en dévotion pour vous branler la pique,
    Ma figue à enconner aux heures priapiques,
    Mon œil bleu pour s’éjouir de vos ébats cochons,
    Mes gros seins façon pouf, coussin ou polochon,
    Ma rondelle à forcer pour vous tailler la plume,
    Ma gorge tout entière attendant qu’on l’irrume,
    Ma langue tant habile à lécher vos miellats,
    Mes cheveux pour enfouir vos visages lilas
    À l’instant d’éprouver la volupté dernière
    Dans celle ou celui qui vous ouvre ses arrières…

    Reste-t-il un morceau de moi pouvant servir,
    Dont vous saurez, fripons, tirer quelque plaisir ?

    Voici : dans mon tibia taillez une canule
    Afin qu’en sa culée brune l’ancien amant
    Me remette en mémoire à de certains moments ;
    C’est là mon dernier vœu, mon legs, mon testament.
    Qu’on empale celui réclamant qu’on l’annule !

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