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Alexandrins (12 pieds)

  • Tout au bout de la nuit

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Décasyllabes (10)

          Vite ! à présent lève-toi que s’écoule
    Au-dedans de ta cuisse un sperme paresseux
          Dont t’ont bondée avec élan tous ceux
    Qui te baisent pour moi pour mes lèvres de goule

          Vite ! j’ai faim de ce dessert que mon
    Ignoble envie réclame et t’oblige à me rendre
          Sauce blanche mêlée de mouille tendre
    Dont se régaleront mes lèvres de démon

          Vite ! il y a des punitions bien pires
    Que d’être sucée où ton plaisir a crevé
          Écarte un peu et laisse s’abreuver
    Tout au bout de la nuit mes lèvres de vampire

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  • Le cœur en laisse

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

    Je boirai de ton lait si cet enfant m’en laisse,
    Moi qui n’ai, comme lui, aucun autre dessein
    Que de vivre appendue au nourricier coussin,
    Tandis que ta main tendre et chaude me caresse.

    Je boirai de ton lait : mon cœur est assassin,
    Mais c’est ta faute aussi, toi qui le tiens en laisse
    Et soupires au fur que je renifle et presse
    En mordillant, avide, un de tes bouts de sein.

    Je boirais de ton lait, je t’avalerais toute
    Si tu me laissais faire, oh ! je t’aime au point de
    Vouloir téter ce corps jusqu’à l’ultime goutte.

    Je boirais de ton lait, blottie sur tes genoux,
    Chaque jour, comme avant, si nous n’étions que deux...
    Ce bébé prend beaucoup trop de place entre nous.

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  • Une belle à Babel

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Ô déboires sans fin de la chaude Espagnole
    Qui vivait à Paris et s’y plaisait beaucoup !
    En vain fantasmait-elle en cul qu’on la pignole,
    Ses amants les plus fins ne comprenaient pas tout.

          Por favor, baisez-moi lé coul !

    Lorsqu’elle en dénichait un dont l’âme érudite
    Laissait augurer qu’il réussirait son coup,
    Elle tendait l’œillet mais, hélas ! cette bite
    Non plus ne visait pas assez bien à son goût.

          Madre de Dios, j’ai dit lé coul !

    Le jour qu’elle connut un beau compatriote,
    Elle roula des yeux, chanta Couroucoucou
    À ce Pedro qui, au surplus, paraissait fiotte...
    Par malheur, il était plus con qu’un caribou.

          Hijo de puta, par lé coul !

    Abandonnant le stupre et désormais fort vieille,
    Elle erra, chaste et triste, au bras d’un vieux grigou
    Galant auquel, un soir, elle dit à l’oreille :
    Querido amigo, prénez-moi par lé cou !

          Sur quoi il l’encula debout.

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  • Un soir au village

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Heptasyllabes (7)

    La fille nue s’en vient d’un long pas déhanché
          Ma tête éclate une ruche
          Ô chemins semés d’embûches
    Qui mêlent au divin blé les fleurs du péché

    Le bourg est loin voici ses toits noirs qui se couchent
          La fille a l’or aux cheveux
          Aimons-nous si tu le veux
    Si tu le veux tu pourras gémir dans ma bouche

    J’entends le coq j’entends la cloche un chien aboie
          Qui nie ma foi mes prières
          Elle m’ouvre son derrière
    Ô cherche ton foutu rêve ma bite en bois

    Là c’est fini une mouche passe et s’étonne
          Le village aussi s’endort
          Car la fille à cheveux d’or
    A fermé les yeux... Que la vie est monotone !

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  • Parfums de pute

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Oui !
                    ce relent de jouir sur tes lèvres trempées
    de mouille et de soleil, senteur de canopée,
    de joncs fleuris aux mains pieuses,
                                                                                  viens ! fuyons
    les hameaux noirs !
                                                 aura de fougère coupée
    au soir d’un jour torride où les inflexions
    des chants savent de joie gémir, et que mon âme
    a peur de trop t’aimer, brise de ton jardin,
    fumet de tes plaisirs velus de lys en flamme,
    souffle d’encensoir,
                                                 ô, dès l’aube il est plus d’un
    parfum sur ton con moite ouvert aux citadins...

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  • Jusqu’au jaillissement

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Trisyllabes (3)

          Coécrit avec Velvet Kiss, poétesse érotique

    J’ai brûlé mes fantasmes avec les démons
           De la terre
    En buvant les nectars et goûtant aux poisons
           De l’enfer

    J’ai rêvé de combats, de plaintes, de séismes
           Caressants
    De longs gémissements au sein d’un cataclysme
           Noir de sang

    Ma langue a recueilli la lave au plus profond
           De cratères
    Après s’être embrasée à des ardents buissons
           Éphémères

    Mon désir a percé des secrets telluriques
           Et foré
    La soie d’un utérus qu’épuisaient cents derricks
           Abhorrés

    Mes doigts ont mis le feu à des vaux et de ronds
           Hémisphères
    Jusqu’au jaillissement des sucs de la passion
           En geyser

    Oui, j’ai prêté l’oreille à tous les mauvais anges
           De nos corps
    Pour, te rongeant la peau, arracher à la fange
           Un peu d’or…

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  • Tant d’hommes

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    J’aimais un millier d’hommes, tous très différents :
    Celui qui me suçait longtemps le miel brûlant,
    Celui qui, me prenant la main, se faisait jouir,
    Celui que mon plaisir suffisait à nourrir,
    Celui qui me matait prise par ses amis,
    Celui des gifles, des viols, des jeux interdits,
    Celui qui suppliait que je le boive en bouche,
    Celui qui me lavait la chatte sous la douche,
    Celui, un jour, qui m’a mordu la fesse à sang,
    Celui qui m’écrivait des billets indécents,
    Celui qui s’habilla en femme et se fit mettre
    Par deux gars inconnus, celui qui fut mon Maître,
    Celui dont plus d’un mois vécut le vit en cage,
    Celui qui me jeta dehors et sans bagage,
    Celui qui, de remords, s’affirma radouci
    Puis m’encula si fort que j’implorai merci,
    Celui avec qui j’ai ri, pour qui j’ai pleuré,
    Celui des cafés noirs, celui du thé léger,
    D’autres encor, les doux, les cons, les platoniques,
    Le brutal qui me prit en clamant : « Je te nique ! »,
    Ceux des fleurs, ceux des bons livres, ceux du silence,
    Ceux qui ne me baisaient que du bout de la lance,
    Les farfelus voulant me foutre sur le toit...
    J’aimais tant d’hommes, mille et plus à travers toi !

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  • Mâle d'un soir (remix)

    Eh oui !

    Encore un de mes poèmes mis en musique et en images (sensuelles !) par ce cher Alain Cabello-Mosnier !

    D’où ce distique holorime ruisselant de gratitude et d’admiration :

    Aaah ! Sons ! Muse ! Ô ! Pour les chansons du mec Alain,
    À son museau, pourléchants, sont dus mes câlins.

     

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  • S’offrir d’amour

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

          Oui, je me branle à tes genoux,
          Puisque c’est pute et sensuelle
    Que tu me veux — tu me l’as dit dans la ruelle,
          Lorsque je t’ai parlé de nous.

          Sans vergogne et d’un cœur salace,
          Je deviendrai celle dont tes
    Fantasmes voient l’image : un animal dompté,
          Et s’il faut, même, une radasse.

          Ô jouir ! je foule aux pieds l’orgueil
          Qui faisait que je me refuse
    À t’offrir d’amour ces modestes joies infuses,
          Afin d’émoustiller ton œil.

          Que tous mes plaisirs t’appartiennent,
          Puisque luxurieuse et catin
    Doit se montrer — ne l’as-tu pas dit ce matin ? —
          Celle, heureuse, qui sera tienne !

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  • Emballer la machine

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Graisse, mécanicienne, ô presse les burettes
    Lubriques, lubrifie et jamais ne t’arrête
    Fonce, trace, le temps file et te colle au train
          Déjà grippée le froid t’étreint
    Tu fais (qui sait ?) partie des prochaines charrettes

    N’importe ! tu t’en fous, pompe l’air et l’enduit
    Aux membres debout dans l’encor bel aujourd’hui
    Cours d’un homme au suivant, suis le vent où qu’il aille
          Tant pis si ton sexe déraille
    Dont les créneaux de tir flottant se sont réduits

    Verse les saintes blanches huiles qui te l’oignent
    Et font qu’un court instant l’horizon se réloigne
    Graisse patte et fous tige à qui t’offre l’âffre, un
          Appui à fond, lâche les freins
    Emballe la machine, ô nympho, qu’on te soigne

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  • Sombre attitude

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)

          Coécrit avec Velvet Kiss, poétesse érotique

    J’ai confié mes désirs aux vagues de la mer
          Sans craindre les marées
    Pour que les vents salés de face ou bien arrière
          M’emportent à leur gré.

    Dans l’ouragan naissant tout au fond de mon lit
          Son ancre ai agrippé
    Pour essuyer l’inévitable tsunami
          Allant me submerger.

    Car son nom n’est plus qu’un vaisseau fantôme, hélas !
          Depuis longtemps nos eaux
    Se pleurent l’une l’autre — et se désentrelacent
          Nos surfs d’hier sur les réseaux…

    Roulez, lames glacées ! Fosse, ouvre tes délires !
          Me gorgeant d’amour malséant,
    J’irai toute écumeuse y sombrer, m’abolir
          Seule en ces antres d’océan !

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  • Savoir percer la neige

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Quadrisyllabes (4)

    Son ventre nu soupire à peine un souvenir
          Pèse sur elle
    Et le ciel recule elle saute à la marelle
          Sans en finir
    D’un homme à l’autre nul envol plus rien ne vibre
          Qu’il a touché
    Son corps sommeille et se replie même couché
          Dessous les chibres

    Là ce sont des femmes pareilles mais jouissant
          Du privilège
    De savoir exiler l’hier percer la neige
          D’un cri puissant
    Prêtez-moi cet éclair ce feu mesdemoiselles
          Emportez-moi
    Sur votre aile humide où s’en est allé le roi
          De la marelle

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  • Sous la loi mâle

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Plus tendre qu’un galet, polie par le remous
    De cent trop brefs regards sur sa chair trop ancienne,
    Ceux des hommes indifférents qui vont et viennent,
          Une femme s’offre à genoux.

    Si l’aube la voit là, sans qu’aucun ne la veuille,
    Sans que nul ne désire encore aimer ce corps,
    Elle connaît le sort qui l’attend — c’est la mort —
          Et en tremble comme une feuille.

    Ô loi mâle, cruel oukase des miroirs !
    Après avoir servi le vit bien des années,
    Sentant combien ses pauvres beautés sont fanées,
          Une femme nue perd espoir.

    Mais voici qu’on lui passe autour du cou la chaîne
    Et l’entraîne — elle renaît ! son cœur fait des bonds :
    Elle vivra peut-être, aux pieds de ce barbon,
          Jusqu’à la semaine prochaine...

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  • Oraison de la putain sacrée

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)

    Aux fellations accourez, solides fellahs !
    Que la soie de ma bouche en tétant soit le sas
    Vous menant aux fumées d’un céleste au-delà
          Trop éphémère, hélas !

    Jouir ! splendide don de toutes les Astartés,
    Terrassant la douleur mieux que le népenthès !
    Je suis celle vivant de membres accouplés,
          L’antivierge topless.

    Aphrodite sait quels assauts fous je subis,
    Combien m’ont retournée, raviné le pubis ;
    Mes plis d’intimité luisant tel un rubis,
          Je réclame des bis.

    Ce soir, garce déesse, il me faut cent héros
    Au vit tendu de corne de rhinocéros
    Et dans l’œil desquels un seul désir est éclos :
          Me forer jusqu’à l’os.

    Comment dire non lorsque de beaux garçons nus
    Me troussent, ronronnant, et me flairent l’anus ?
    Aux stupres nonpareils ces charmes sont tenus
          Que je tiens de Vénus.

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  • Système D

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)

    En attendant tu vois je me suis dépouillée
    De tout ombre de gêne ou soie selon tes vœux
    Je ne me drape plus que d’un flou de cheveux
          Et j’ai la vue brouillée

    Car je songeais à toi à nous deux je savais
    Que ma chair n’a plus qu’un désir être affouillée
    Creuse et me sentir ouverte déverrouillée
          Ça me faisait baver

    Mais tu n’arrivais pas ! seule et toute mouillée
    Pouvais-je refuser du pouce caressant
    La brûlure et le cri le corps à feu à sang
          Je me suis débrouillée

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  • Si vous m’aimez

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)

    De ma robe de chair écartez l’insolence
    Pour que sous la moiteur votre œil ému s’élance
    Et fasse entrer une aube aux gouffres maculés
          Sans jamais reculer
    Devant ces parfums mûrs de roses vieillissantes
    Car il convient si vous m’aimez que je vous sente
    Plonger au pâle orient de mon joyau natal
          Creuset pour le métal
    D’où jaillira bientôt l’étincelle et la fièvre
    Nous mordant la peau nous déchiquetant les lèvres
    Mouillant ma chevelure et chassant les hivers
          De ma robe de chair

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  • Après-midi d’une foune

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Ô nymphes, regonflons nos souvenirs de l’heure
    Où vous fûtes de lui le frisson : con qu’effleure
    Son doigt de braise ardente, à la fois conque et fleur,
    Repli heureux versant d’ivres et secrets pleurs,
    Marécage, point d’eau où s’abreuva sa flûte,
    Toison d’or, fauve doux mal armé pour ces luttes...

    Aimais-je un rêve ?

                                                 Oh ! non, votre roseur s’offrait
    Et, si bois vous fendit, ce fut de l’élan vrai
    Qui, triomphant gaiement des sommeils de la touffe,
    Vous ouvre et vous irrigue et plante et pine et pouffe
    Au vu du soupir qui se fait jour dans l’œil bleu
    De la femme éplorée —

                                                               Ah ! c’était fabuleux !...

    Suffoquant de chaleurs, quêtant la pluie, avides
    Nymphes, tout chante et bruit tandis qu’il vous évide
    De son tuyau, roseau, pipeau, rameau subtil,
    Le souffle enfle et halète et...

                                                                        Bast ! comment fait-il
    Pour si vite roussir votre fente écartée
    Et, d’un sifflet joyeux, jeter sur la portée
    Nos solos, nos baisers, nos folles pâmoisons
    Et les fuites, les lacs, le soleil à foison,
    Nos lumineuses peaux buvant la chair si mûre
    D’un bélier pris de vin ?

                                                               Un plein essaim murmure
    Qu’il nous remplit, qu’il puise à des sables sacrés,
    Qu’il ruine, ô lèvres sœurs, vos rebords échancrés,
    Et nous baisera tant que mourra le matin,
    Nymphes, mais le désir, lui, jamais ne s’éteint,
    Alors tant pis s’il vient, tant pis si c’est blasphème :
    Je vais vous séparer afin que mes doigts m’aiment
    En souvenir de lui !

                                                   Nymphes, rerougissez !
    Mords, foufoune, à l’appât que je fais là glisser !

    La motte échevelée, nos émois se rallument
    Et rejouent le splendide incendie dont nous fûmes
    À l’aube dévastées sous son corps nonpareil —

    C’était ce matin même, au sortir du sommeil...

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  • Qu’en ferais-tu ?

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Je goûterai le suc pleuré par cette drupe
    Et mordrai le charnu de tes pulpes lilas
    Pillant l’arbre fruitier qui dore et mûrit là
          Sous le lourd azur de ta jupe

    Tu n’auras rien à faire outre t’ouvrir à temps
    Mon larcin aura lieu pendant que tu t’occupes
    Et si tu m’aperçois ou si tu n’es pas dupe
          Tu ne piperas mot pourtant

    Ce sirop ce nectar qu’en ferais-tu du reste
    Qui à mes yeux seuls est un médoc entêtant
    Laisse-le m’abreuver ne me dis pas va-t’en
          J’ai tant besoin de nos incestes

    Il se peut qu’un plaisir te vienne sur la fin
    De ce forfait que ton cœur trop vierge déteste
    Alors tu me battras mais ma sœur ô ma peste
          Ne me laisse pas sur ma faim

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  • Nos lèvres l’ont su

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Pour la première fois nue devant l’autre nu
          Plus de secret, plus de mystère
    Fini le temps de feindre et le temps de se taire
    Pour la première fois un garçon est venu
          Au rendez-vous de mes tendresses
    L’œil rieur, la main longue, un rocher qui se dresse

    J’ai plongé dans le vaste océan de sa peau
          De ses dents portant la lumière
    Sans la moindre frayeur, la bouche la première
    J’ai plongé tout entière et mon ventre zippo
          Ruisselait l’or des incendies
    Écumes de la vague entre nous deux brandie

    Lorsqu’elle m’a fendue emportant le passé
          Crevant les souvenirs d’enfance
    Dure et cruelle ainsi que le temps qui s’élance
    Lorsqu’elle m’a fendu le cœur elle annonçait
          Des siècles de fièvres exquises
    Et nos lèvres l’ont su qui toujours le redisent

    Te souvient-il aussi, amour, sang de mon sang
          De cette aube d’ambre lointaine
    Sur la plage, ô nos corps l’un pour l’autre fontaines
    Te souvient-il de nos lèvres d’adolescents
          Et de cette presqu’inconnue
    Pour la première fois devant toi toute nue ?

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  • Tais-toi !

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Je ne veux rien savoir de tes autres amantes,
          De leur beauté ni de leur nom
    Ni des choses qu’avec elles tu fais — ah ! non,
    Ne me dis rien : j’aime encor mieux que tu me mentes,

    J’aime encor mieux rêver que tu travailles trop,
          Trouver un sens à tes absences,
    Imaginer ton corps tout seul dans le silence
    D’un autre univers ou d’un wagon de métro,

    Mais pas en compagnie de ces garces lubriques
          Rôdant sempiternellement
    Dans la nuit agité de mes vrais sentiments…
    Tais-toi ! Qu’importe ce qu’hors d’ici tu fabriques,

    Tant que tu reviens me foutre, entre les miroirs,
          La chair et le cœur en lumière ;
    Tant que tu n’oublies pas que je fus la première,
    De tes autres putains je ne veux rien savoir.

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