Mon bas du ventre s’acoquine
À tes laines rousse copine
Ça tricote à cuisses perdues
Quoiqu’on n’ait jamais vu d’épine
À la chair du fruit des fendues
Nos bouches d’amour s’entretiennent
La mienne bavant sur la tienne
Lui conte haleines suspendues
La sanglante légende indienne
De l’arbre et du fruit des fendues
Ventre affamé n’a plus d’oreilles
Quand nos hauts-de-cuisse appareillent
Sourds à la plainte inentendue
Sourdant d’autres bouches vermeilles
Ailleurs loin du fruit des fendues
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Catégories : Octosyllabes (8)
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Alerte aux vamps pires !
Catégories : Jocelyn WitzMon poème d’hier vous présentait le comte E. Jacula, non-mort bon vivant de sinistre réputation (mais forte bandaison).
Voici l’histoire de ses faims, de ses femmes, de ses frasques, de ses fiascos et de sa fin tragique.
https://www.atramenta.net/lire/alerte-aux-vamps-pires/100039
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Le comte et le con (conte)
Catégories : Décasyllabes (10), Fable, Octosyllabes (8)Dans son caveau, le comte E. Jacula,
Mort depuis peu et qui mal se résigne
Aux vertueux hivers de l’au-delà,
Tend l’oreille qui quête un signe.
Hurle la bise à rendre fous les loups
Rôdant partout aux abords des masures,
« Libres !... » gronde E., dont le cerveau jaloux
A perdu du temps la mesure.
La crypte soudain résonne des pas
Précipités d’une chose ou d’un être
Qui tremble et geint et lui parle tout bas :
« Pouvez-vous m’entendre, ô mon maître ?
» Je suis Ninon, fille de ces croquants
Qu’un jour vous reçûtes à votre table,
Privilège eu, du reste, en le troquant
Contre ma vertu discutable.
» Sachez qu’au grand jamais je n’oublierai
Combien vous étiez ferme comme un cierge,
Et que mon con, souvent, tout déchiré,
Pleure en songeant à votre verge. »
Plus puissants que la mort, de tels propos
Font que le feu, bien qu’il y voie que dalle,
Bande à crever dans son lieu de repos
En soulevant la lourde dalle,
Et le voici qui enlace Ninon,
Lui veut planter son versoir à semence...
Mais elle tombe à genoux et crie : « Non !
Seigneur, le péril est immense,
» Car vous épient au tournant du décor
Tous ces bouseux que le curé harangue.
Ils brûleront votre si roide corps,
Puis ils m’arracheront la langue !
— Bah ! fait le comte en ricanant, moqueur,
Est-ce assez pour qu’un Jacula frissonne ?
Baisant ces rats, je leur serai vainqueur,
Mais, pour l’heure, ma polissonne... »
Et de son long pieu fend la bouche en cœur. -
Ma légionnaire
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Toi qui buvais, gueulant des chants de corps de garde,
Quelque alcool fort à pleins barils,
Il fallut qu’en ce bar tes dehors si virils
Je les perce et mieux les regarde.
Mal féminin, s’il faut écouter les ragots,
Ta carrure rude et hommasse
Me plut assez pour que nos conques nues s’aimassent,
Quoiqu’on t’appelât virago.
Ton baryton, tes muscles de déménageuse,
Loin d’être à mes yeux un défaut,
M’attirèrent, soudaine émule de Sappho,
Vers ton épaule avantageuse.
Qu’importait des messieurs l’imbécile dédain ?
Tu restais femme tout entière ;
De leurs labels machos nous nous faisions litière,
Couchées boudin contre boudin.
Tu t’en allas où tes 46 fillette
Et ta moustache t’emmenaient,
Ô légionnaire en perm aux baisers forcenés,
Androgyne sans andouillette ! -
L’effet raie
Catégories : Heptasyllabes (7)Il était une fois raie
Un amour si vrai si blanc
Que je cours ma vie foirée
Après ce rond le ciblant
Pardonne si j’ose raie
T’avouer mon vœu le plus cher
À savoir ta roseraie
Respirer à pleine chair
Te mordre à belles dents raie
Ô rêve exquisément fou
Faire de toi ma denrée
Et le restant je m’en fous
Tout me met en émoi raie
De tes globes jusqu’à ta
Truffe pétante et moirée
J’en tremble oh c’est la cata
Quel effet tu me fais raie
Luisant sur mes horizons
Ainsi qu’une voie ferrée
Qui conduit à la maison
Ce trou par où tu chies raie
M’attire tant que j’en geins
L’âme toute déchirée
Et de la mouille au vagin
Certes parfois ça pue raie
Lorsque tu démoules chaud
Ta brune et molle purée
Mais quant à moi peu me chaut
Un jour j’aurai ce cul raie
N’écoutant que mes désirs
Je viendrai pour la curée
Te tarauder à loisir
J’ai tout ce qu’il me faut raie
Pour te sentir à l’étroit
Par l’un de mes doigts forée
Ou deux ou peut-être trois
Merde je suis un cas raie
Nul doute je l’ai déduit
Moi qui me verrais carrée
Jusqu’au fond de ton conduit
Étant encore ado raie
J’ai prié pour que le dieu
Tapi là mon adorée
M’adresse un ou deux clins d’yeux
Je chantais des ave raie
Pleine d’un espoir bouillant
Leur portée est avérée
Si l’on en croit les croyants
J’en deviendrais gaga raie
Si tu me laissais venir
Et d’une langue égarée
Te conter notre avenir
Je suis tombée si bas raie
Que ma seule volonté
Est de filer mal barrée
Le train au vice éhonté
Mon cœur est un salaud raie
On dirait qu’il veut ma peau
Me laissant seule à l’orée
De tes fesses sans repos
J’ai tout envisagé raie
Pour te séduire et t’avoir
Combines exagérées
Mais tu assoies ton pouvoir
Qu’as-tu fait de ma vie raie
Je n’ai plus ni mec ni toit
De mon job on m’a virée
Je n’y parlais que de toi
Non ne te ferme pas raie
M’ouvre ton anus amer
À défaut désemparée
Je me noierai dans la mer -
À pleines culottes
Catégories : Octosyllabes (8)Je voudrais dévorer vos raies
Déesses fortes et girondes
Plus qu’aux gros joyaux de Golconde
Je rêve nue désemparée
Et moite à vos mollesses rondes
D’un blanc de falaise de craie
Ah ! vous lécher le sot-l’y-laisse
Monts de chair où la vie tremblote
Jus et viande à pleines culottes
Planètes nées pour la caresse
Vos saines sueurs vos riches flottes
M’engraisseront belles ogresses -
Partie carrée
Catégories : Hexasyllabes (6)Nos quatre seins s’ébattent
Ô chaude échauffourée
Des tétons à la raie
On en a plein les pattes
Dans nos parties carrées
À branler nos mamelles
Mutuellement ça miaule
Ça jouit à tour de rôle
Nos commandes manuelles
Font soupirer la piaule
Les doudounes pressées
De reluire en durcissent
Pourpres au bout saucisses
Tendues tant caressées
Sucées tel un réglisse
L’une est à quatre pattes
L’autre couchée sous elle
À se tordre de zèle
Oh nos lolos s’éclatent
Poitrines dotées d’ailes -
Serve du fruit
Catégories : Octosyllabes (8)Rappelle-toi femme allaitant
Nos serments d’amour mutuelle
Nos conjugaisons je tu elle
Nos furieux élans militants
Rappelle-toi l’hier encore
Mon corps près du tien qui s’étend
Ouverts nos ventres palpitant
Qui prenaient feu jusqu’à l’aurore
Rappelle-toi qu’en commettant
Cet inutile tu rallies
La vie que nous avions haïe
Avec ardeur à dix-sept ans
Rappelle-toi dis sois sincère
Fuyons à deux tant qu’il est temps
Il pue le vécu qui t’attend
Serve du fruit de tes viscères
Femme engrossée femme allaitant
Si ta bouche se fait cruelle
Et nie notre amour mutuelle
J’irais me jeter dans l’étang -
Une vie de chien
Catégories : Jocelyn WitzQuelle chiennerie que l’existence !
Ça me rend dingo.
Surtout depuis qu’ils ont plus ma marque de croquettes préférée au magasin, celles au bœuf et à la betterave rouge, vitamines A, D, E, sans farines animales ni colorants mais 0,2 % d’oméga 3 quand même, pourquoi ils la font plus ?
J’ai beau pas être une truffe, je me fais toujours avoir jusqu’à l’os.
Quand j’y pense, j’ai envie de mordre quelqu’un...
https://www.atramenta.net/lire/une-vie-de-chien/99945
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À consommer sur place
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)À ma belle auberge espagnole
Tu trouveras le bon vivre et le cul ouvert
On remet souvent le couvert
Picolant comme un trou plus d’un se la pignole
À mon bel hôtel de passion
On entre faire un saut dès qu’on la sent tendue
Salle des pines pas perdues
Se mélangent les gens et les générations
Ô palace ô pension salace
Tu prendras une suite et la taulière avec
Range donc ton traveller’s check
Tous les cons sont compris à consommer sur place
Le bon vivre et le cul ouvert
T’attendent la soubrette et ses nymphes menues
Te souhaiteront la bienvenue
Après l’amour souvent on remet le couvert -
Monsieur de silicone
Catégories : Heptasyllabes (7)Ô visse à ton mont pubien
Ce monsieur de silicone
Grue sapine hardi pylône
Poteau de torture indien
Ô visse et l’enfonce bien
C’est le bon dieu c’est l’icône
C’est le talisman lesbien
C’est la madone ô combien
Ce monsieur de silicone
Qui tour à tour nous enconne -
Les plaisirs à Josette
Catégories : Octosyllabes (8)Me voulez-vous moi c’est Josette
J’ai le ventre serré brûlant
Avide d’essieux longs et lents
Mettez-les-moi dans la rosette
Pas besoin de beaucoup d’élan
Sitôt expédiée la prière
Du soir et la pipe à papa
Je vais promener mon derrière
Et le reste de mes appâts
Dans les bars que je connais pas
Guidant les vits dans ma rosette
Je me les fais entrer dedans
Plus profond s’ils sont plus bandants
Je viens pas là pour la causette
Plutôt pour les jeux décadents -
Au cul les barbus !
Catégories : Octosyllabes (8)Si j’ai bien compté, c’est le 1000e poème
Pars Ali pars à la prière
Fiérot comme un conquistador
Pendant qu’à poil sous mon tchador
Je me fais fourrer par derrière
Par Rachid un gars du quartier
Mécréant rempli de pitié
J’encule ainsi les islamistes
Mettant les nanas sous écrou
Allah je m’en farcis le trou
J’existe moi puisqu’on me fiste
Et n’en déplaise à Mahomet
Mon corps se kiffe ô dégommé
À bas le voile et les mosquées
Niquons les cons et les barbus
Quand Rachid fend mes attributs
Je deviens baiseuse embusquée
Pissant triste Ali sur ta foi
Et jouissant trois ou quatre fois -
La rivale
Catégories : Octosyllabes (8)Si tu m’aimes plus, Margoton,
Si tu me refuses tes lèvres
Du con, leur étui de coton,
Moi, pauvre pâtre pris de fièvre,
J’irai tâter d’autres tétons.
Si tu me fuis, fourbe bergère,
Me celant tes lieux vénériens
Sans plus vouloir, dans la fougère,
Rouler ton cul contre le mien,
Si ton regard me réfrigère,
Il est des êtres sans ego
Auxquels mon cœur aussi s’attache.
Bref, si tu m’aimes plus, Margot,
Je me rabattrai sur la vache
Et son énorme berlingot. -
Tu deviens béton armé
Catégories : Heptasyllabes (7)Raide comme un réverbère
Bandé tel un arc-en-ciel
Le bout dégouttant de miel
C’est à ta gosse impubère
Que tu rêves mon salaud
Je devrais te foutre à l’eau
Mais bah rêvasse rêvasse
Quand tu pars à fantasmer
Tu deviens béton armé
Qui me remplit la crevasse
Plus tu rêves mon pervers
Et plus tu m’envoies en l’air -
Éphorê
Catégories : Jocelyn WitzElle cherchait l’Amour avec un grand A.
Le Rêve le lui avait fait entrevoir.
La Science pouvait lui permettre de l’atteindre...
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Princes de la cochonnaille
Catégories : Octosyllabes (8)La rosette et le saucisson
Sont comme deux larrons en foire
Et qu’importe au fond si l’un foire
Au cours de leurs jeux polissons
Le saucisson et la rosette
S’encanaillent net et précis
Quand l’un s’étire, l’autre aussi
Tôt se dilate et fait risette
La rosette et le saucisson
Ces princes de la cochonnaille
Nous les emportons où qu’on aille
Et à loisir les unissons
Le saucisson et la rosette
S’aiment si fort qu’assez souvent
Ils se convient, l’œil émouvant :
Viens, jouons à cligne-musette !
La rosette et le saucisson
À chaque apéro se marient
Et leur gaieté jamais tarie
Remplit le salon de frissons
Le saucisson et la rosette
Deux spécialités du bon Dieu
Dont l’assemblage est dit odieux
Par les coincés — pourtant mazette !
La rosette et le saucisson
Si bien l’un dans l’autre se logent
Qu’à quoi bon foutre (on s’interroge)
Ce trou par lequel nous pissons ? -
Sempiternellement
Catégories : Hexasyllabes (6)Dans l’ombre nos mains tremblent
Rêvent de nus couchés
Qu’elles pourraient toucher
Dans l’ombre nos mains tremblent
À l’idée d’être ensemble
Tout le soir nos mains vont
Et viennent dans leur quête
N’en faisant qu’à leur tête
Tout le soir nos mains vont
Vers ceux que nous savons
N’être que chimériques
De simples avatars
D’ailleurs il est trop tard
Ô être chimériques
Trompeuses Amériques
Pataudes nos mains font
Cliqueter le silence
Brûlant de désirance
Pataudes nos mains font
Des ombres au plafond
Seules nos mains s’effleurent
Dans le noir un moment
Sempiternellement
Seules nos mains s’effleurent
Et referment les heures -
Mission d’exploration
Catégories : Octosyllabes (8)Plus tu m’humectes, plus je mouille
Et je m’étonne : jusqu’à quand ?
Ces deux vases communicants
Sont-ils sans fond, cornegidouille ?
On le saura qu’en forniquant.
Plus tu l’embroches, plus il s’ouvre,
Mon ventre, et plus fort il a faim.
Ô, viens profond, viens dur afin
Qu’on sache enfin ce que recouvrent
Cette eau, ce gouffre et ces parfums !
Creuse les contrées inconnues !
Foule-les des pas les plus longs !
Depuis le temps que nous brûlons
D’apercevoir les envies nues
Qui dormaient sous nos pantalons... -
Monologue du pauvre pantin
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)Et dire que je rêve après ce bout de chair,
Ce hideux caroncule...
On jurerait qu’il m’est précieux, qu’il m’est cher...
Enfin, c’est ridicule !
Et dire que j’aspire à goûter, à sentir
Comme il enfle et parade,
Que j’en suis bouche bée lorsque, sans repentir,
Il lance sa tirade...
Et dire que je suis douce et tendre à l’endroit
Du vit qui me renverse,
Qu’en moi gît ce secret, un vide, un pli étroit
Qui espérait l’averse...
Et dire qu’il remplit de feu, d’amour, de cris
Mes gouffres qui grandissent,
Lui qui n’est rien du tout : un petit machin gris,
Un vulgaire appendice...
Et dire que, sitôt qu’il a quitté mon corps
Après m’avoir foutue,
Et dire que, pantin, moi je réclame encor
Sa raideur qui me tue...