Je ne suis pas haute
Ni jeune et pourtant
Sitôt qu’on me saute
J’ai moins de vingt ans
Les pics les falaises
Je les grimpe à l’aise
Comme en d’autres temps
Suffit que me plaise
Un bel animal
Que mes mains soupèsent
Un nœud optimal
Le poids des années
Quand on m’a pinée
Je m’en fous pas mal
Je ne suis pas née
Du dernier soleil
À demi canée
Mais j’ai pas sommeil
Bien après minuit
Je nique l’ennui
Et baise au réveil
Pentasyllabes (5)
-
J’ai pas sommeil
Catégories : Pentasyllabes (5) -
Corps à crédit
Catégories : Heptasyllabes (7), Pentasyllabes (5)Fais-moi mal daddy
Fais-moi la totale
Flétris mes pétales
Dans tes jeux maudits
Je saurai le prix de vivre
En devenant ton toutou
J’avale et je comprends tout
Quand ton membre touche-à-tout
M’arrache au pâlot des livres
Fais-moi mal daddy
Fais-moi minuscule
Ébranle et bouscule
Ce corps à crédit
À heurter les fonds de l’être
J’apprendrai à apprécier
Le ciel de tes yeux acier
Lorsque le fouet m’aura scié
Le cul loin de la fenêtre
Fais-moi mal daddy
Rends-moi ce service
Comble l’orifice
De mes interdits
Ô redécouvrir le monde
Avec ce regard d’antan
Quand tout était excitant
Fais-moi remonter le temps
À coups de désirs immondes
Fais-moi mal daddy
Pousser des hurlantes
Fais-moi la mort lente
Tous les mercredis -
La moule et l’oiseau
Catégories : Décasyllabes (10), Fable, Pentasyllabes (5)Mimi la moule errait entre deux eaux,
Quand la héla de là-haut un oiseau
Dont jolis mots et paroles choisies
Pleuvaient du bec, empreints de poésie :
« Que tu me plais, belle bivalve, avec
Ta chevelure hérissée de varech,
Le satiné de ta chair frémissante,
L’ocre moelleux de tes lèvres qui sentent
Bon la marée, et tes frisants ourlets…
Oh ! ne te ferme pas, non, montre-les !
Ouvre plus grand ces pans de nacre noire
Où je contemple à perdre la mémoire
Ton être nu, ton corps invertébré,
Si gracieux qu’il m’en faut célébrer
Chaque détail ! Approche encor, mollusque,
Et si je tâte un peu, va, ne t’offusque
Pas pour autant !
— Bon, d’accord », dit Mimi,
Qui était simple et avait plein d’amis.
Elle monta, confiante, à la surface
Pour exhiber mieux ses tendres crevasses.
Le traître piaf se la farcit d’un coup
De son long bec emmanché d’un long cou.
Moralité :
Méfiez-vous, fillette,
Lorsqu’un empenné
Vous conte fleurette :
Il veut vous piner. -
Des gars profonds
Catégories : Ennéasyllabes (9), Heptasyllabes (7), Pentasyllabes (5), Trisyllabes (3)La motte en feu sous l’œil des motards
Cave nue mal éclairée
Et la nuit sans fard
M’a violée
Un vieux plaid sale et puant le chien
Muscles dragons électriques
Leur cran sur un sein
Qui me pique
J’ai hurlé dans le sang du chiffon
Ce plaisir-là m’épouvante
Plaie des gars profonds
Plein la fente
Mais chair vomie déchirée d’odeurs
Ne fuit pas dans l’aube grise
Reveut le bonheur
D’être prise -
Dura sex, med lex
Catégories : Heptasyllabes (7), Pentasyllabes (5)Dur, dur à la peine
T’as encor pris des cachets
Le stylet que tu dégaines
C’est pas du papier mâché
Dur, dur à la tâche
Plus tu te shootes aux poppers
Plus mon corps fuite et s’attache
À ta béquille perverse
Dur, dur, ô tu dures !
Je chante des mélopées
Et tu me fous l’échaudure
Avec ta pharmacopée
Dura sex, med lex
L’idole à dilatation
Dresse un marteau de silex
Dans ma grotte sous pression
Aimons-nous sans concession
À en crever les Durex -
Retour de bâton ?
Catégories : Décasyllabes (10), Pentasyllabes (5)J’ai prêté la main à tant de branlettes
Que le souvenir
M’en poursuit, farouche, et, pour me punir,
Me monte à la tête.
Trop souvent je vois des doigts caressant
Mon rivage intime,
Qui frôlent, qui vont, qui viennent, qui liment,
Me brûlant les sangs.
Je les sens entrer, fendre mes muqueuses
Et me les violer ;
Mes miaulements ne font qu’accélérer
Leur gigue moqueuse.
Ô doigts de fantôme, à me masturber
Vous me rendez folle !
J’en perds appétit, sommeil et boussole :
Vous me perturbez !
Si jamais je me tapis sous la couette,
C’est bien pis encor,
Dix spectrales mains m’arrachant du corps
De longs cris de mouette.
J’ai prêté la main jadis, à tâtons,
À tant de caresses
Qu’aujourd’hui je jouis sans cesse et je stresse…
Retour de bâton ? -
Oraison sexuelle
Catégories : Décasyllabes (10), Pentasyllabes (5)Minette ô habile à m’ouvrir en deux
Minette ubiquiste, en voiture, en ville
Au creux des draps ou d’un bois hasardeux
Trompe toujours là qui suce et m’enfile
Minette ô habile !
Minette ô amante au cœur sans pitié
Dont le mufle m’éventre et me tourmente
Qui remet cent fois l’aiguille au métier
Glisse la navette, élargit la fente
Minette ô amante !
Minette ô buveuse happant les sirops
Léchant l’écume et la vague mielleuse
Hissant l’eau du puits jusqu’au désir haut
Et dévorant l’omelette baveuse
Minette ô buveuse !
Minette ô cruelle appuyant sur les
Plis de l’ineffable oraison sexuelle
Dont tu épaissis sans fin les ourlets
Avant d’errer à travers la ruelle
Minette ô cruelle !
Minette ô baliste, ô engin super
Auquel pas une excitée ne résiste
Machine fourbe à envoyer en l’air
Qui sape et affouille, ébranle et insiste
Minette ô baliste !
Minette ô remède à tes propres maux
De nos jours banals sublime intermède
Guérir inventé par les animaux
Minette dont le divin baume m’aide
Minette ô remède ! -
Rééducation sentimentale
Catégories : Chanson, Pentasyllabes (5)Ce soir à la brune
J’irai sans rancune
Piner grand-maman
Cette fleur sauvage
Qui malgré son âge
Mouille abondamment
Je mettrai la liesse
En ses vieilles fesses
Et dans ses cheveux
Des flocons de jute
Car elle était pute
En mil neuf cent deux
C’est au crépuscule
Que souvent j’encule
Cette aïeule à cash
Espérant en douce
Qu’à trop de secousses
Son cœur usé lâche
Crevant pour la thune
Sa rondelle brune
Je songe à demain
Mémé dans sa tombe
Je ferai la bombe
Du soir au matin
Demain à l’aurore
Je foutrai encore
Son con tendrement
Baiserai sa bouche
Pour qu’elle me couche
Sur son testament
Dès lors riche à bloc
Oubliant la vioque
J’irai m’abreuver
À ces minaudantes
Juste adolescentes
Qui me font rêver
Sur l’air de « Éducation sentimentale » (Maxime Leforestier)
Paroles de Jean-Pierre Kernoa
https://www.youtube.com/watch?v=e3yTu7AFxnI -
La belle aux abois foutant
Catégories : Pentasyllabes (5)À qui la queue fauve
Le museau pressant
Cette fois je sens
Mon sang qui se sauve
Ils sont au moins trois
La langue pendue
À mes étendues
Mouillant mes détroits
Je tremble et me terre
Au mitan du lit
Ils ont tout sali
Me couvrant de terre
Ô biche aux abois
Ô traquée renarde
Qu’on lèche et qu’on larde
Hallali je bois
Cent baves me trouvent
Laie de sanglier
Je veux oublier
Ceux qui me réprouvent
La maîtresse-chien
Aimant qu’on la monte
Geint et jouit de honte
À leurs va-et-vient
Des griffes lacèrent
Ma croupe et mes flancs
Des boyaux s’enflant
Forcent ma tanière
J’ai eu beau courir
Nue et affolée
Ils m’ont acculée
Là sans coup férir
Maîtresse faillie
Nouvel animal
Ignorant le mal
Voulant la saillie -
Petit écureuil
Catégories : Chanson, Pentasyllabes (5)Petit écureuil
Viens sur mes genoux
Que je voie ton œil
Quand tu entres en nous
Petit écureuil
Toi qui fais le fou
Je le sens ton œil
Lorsque tu nous fous
Je sens le panache
Du gland polisson
Qui fait cache-cache
Dans nos calissons
Petit écureuil etc.
Je vois ton prépuce
Qui frotte partout
Et tes sauts de puce
Nous piquent beaucoup
Petit écureuil etc.
Je sens tes noisettes
Qui pour nous défier
Mordent à la touchette
Nos cons tuméfiés
Petit écureuil etc.
Plus haut dans les cimes
Tu nous fais grimper
Quand ravie ta lime
Vient nous ramoner
Petit écureuil
Toi qui fais le fou
Je le sens ton œil
Lorsque tu nous fous
Petit écureuil
Ne fait plus le fou
Il a fermé l’œil
Et pleuré en nous -
En mode macro
Catégories : Pentasyllabes (5)Séduite en visite
Clartés déconstruites
Nos corps dévêtus
J’ai de tes vertus
Une vue réduite
Vouloir obstiné
Désir effréné
Voyons où ensuite
En avant la fuite
Va nous emmener
Sous la mousse grise
Frissonnante frise
Chatouillons du nez
La grume qui naît
Et s’enfle indécise
L’aile éparpillons
Du doux papillon
Et lapons l’exquise
Eau-de-vie qu’on puise
Rosée vermillon
Enfonçons-nous toute
Au pourpré des voûtes
Suivons le sillon
Patiente essayons
D’ouvrir une route
Tâtant leurs vertus
Il faut dévêtus
Qu’à la fin sans doute
Nos deux corps se foutent
Amie que veux-tu -
Dame Câline
Catégories : Chanson, Octosyllabes (8), Pentasyllabes (5)Vivait une dame Câline
À la motte de beurre frais
Se branlant souvent la praline
Sans cesser pourtant d’engouffrer
Ce qui l’enivrait
Les vits vrais de vrais
L’exquis salami
De ses bons amis
Elle épousa monsieur Crampette
Dont le nœud coiffé d’un beau gland
Mince et long comme une pipette
Dégouttait ce fromage blanc
Ce gloubiboulga
Cet alcool de gars
Ce savoureux miel
Acide essentiel
Leur fille, une belle gougnotte
D’âme libre et de cul poupin
Avait au fond de la culotte
Un volcan pas pour les copains
Elle aimait Elvire
Aude et Déjanire
Leur tendre abricot
Au goût tabasco
Le fluet prince Débandade
Mollement lui faisait la cour
Et reluquait en embuscade
La gouine aux violentes amours
Son petit oiseau
Faisait quelques sauts
Puis se rendormait
Oisif à jamais
Fou de rage il envoie sa troupe
De soudards et de cornichons
À l’assaut de toutes ces croupes
Rebondies et ces beaux nichons
Qu’elles soient violées
Et roulées-boulées
À coups de boutoirs
Au sein du boudoir
Mais voici que la fée Lesbosse
Déboulant de l’aéroport
Saute sur les reitres féroces
Et illico les change en porcs
On fit du boudin
De tous ces gredins
Et le prince aigri
S’enfuit en Hongrie -
Comment dire ?
Catégories : Pentasyllabes (5)Son membre là c’est…
Un peu un lacet
Lasso qui m’étrangle
Ou filet à sangles
C’est jamais assez
Plutôt c’est la barre
Où je dois sauter
Me détricoter
Rien ne se compare
S’il entre en moi c’est…
Tout s’est effacé
Les mots et les phrases
Mes idées s’écrasent
Peux pas m’en passer
Je saurais pas dire
Comment il me prend
Juste que c’est grand
Et que je désire
Son corps enfoncé
Et que je chavire
Quand il est là c’est…
Quand il est là c’est…
Non jamais assez -
Sans-culotte
Catégories : Octosyllabes (8), Pentasyllabes (5), SonnetJardin des torpeurs
Frêle fontaine où l’on complote
Palais des nocturnes bonheurs
Langues de dévotes
Poussant nos passés violacés
Quitte à s’entr’arracher la motte
D’autres pollens vont s’entasser
Têtes de linotte
Entrez mieux ça n’est pas assez
Glissez doux bulletins de vote
Et nos urnes les embrassez
Bouches sans-culotte
Ô levez-vous fauves odeurs
Émeute au jardin des torpeurs -
Mise en perce
Catégories : Pentasyllabes (5)Deux petites miss
Quittent le chemin
Et dans l’ombre pissent
En posant la main
Sur leur vulve nue
Leur fleur de satin
Ouvrant l’avenue
Et piquant un fard
À se voir fendues
De leur nénuphar
Perlent quelques gouttes
D’ambigu nectar
D’émotion sans doute
L’une a un soupir
Que sa sœur écoute
Puis on voit jaillir
De leurs cons l’averse
Qui les fait bien rire
Je suis mise en perce
Murmure Manon
La joie les traverse
De gros champignons
Éclaboussés luisent
Tels des lumignons
Le bois sous la brise
Frissonne et répand
Des senteurs exquises
Si tu vas dedans
Dit soudain Angèle
J’en ferai autant
Et nos deux pucelles
Le souffle coupé
Fouillent la margelle
De leurs doigts trempés
Creusant l’orifice
Les pieds bien campés
Deux petites miss
La main dans la main
Cherchant le chemin -
Exigeante
Catégories : Pentasyllabes (5), Trisyllabes (3)Sautez-moi
Vite dans vos bottes
Tirez-moi
De mon triste ennui
Mettez-moi
Des disques la nuit
Prenez-moi
Pas pour une idiote
Couvrez-moi
De fleurs, de parfums
Montez-moi
Plutôt des oranges
Baisez-moi
Le bout des phalanges
Foutez-moi
La paix à la fin ! -
L’ombre de Sappho
Catégories : Octosyllabes (8), Pentasyllabes (5)Ta bouche mouillée
Du con d’une autre je la veux
Contre ma lèvre et mes cheveux
Oh ! fais-moi chaude, barbouillée
Ton pubis emprunt
De suspectes sueurs il me faut
Y lécher l’ombre de Sappho
Au long des berges ourlées de brun
Je te les dispute
Ces embruns furtifs si lesbiens
Garde-les-moi, garde-les bien
Les traces de tes jeux de pute ! -
Par le feu, la croix, le fer
Catégories : Heptasyllabes (7), Pentasyllabes (5)Marie-Madeleine
Branle encor dans tes cheveux
Odorants mon divin nœud
Ah la coupe est pleine
Ces cons-là veulent ma peau
Me faire porter le chapeau
Marie-Madeleine
Mignonne oh viens me sucer
Quand ils m’auront crucifié
Ce s’rait une aubaine
Sur ta bouche au goût de miel
J’mont’rai bien plus vite au ciel
Marie-Madeleine
Toi seule a pitié de moi
Toi seule m’ouvre tes bras
Les autres ont la haine
Des bites et du bénitier
Ceinture à perpétuité
Marie-Madeleine
Ils pourront pas s’empêcher
De sout’nir que t’as péché
Quand ils se déchaînent
Y a plus moyen d’enfiler
Un cul sans s’faire engueuler
Marie-Madeleine
Pompez-vous donc le nougat !
J’leur ai dit à mes p’tits gars
Mais c’te mauvaise graine
F’ra du monde un bel enfer
Par le feu la croix le fer
Marie-Madeleine
Pleure pas chérie j’reviendrai
Avant trois jours c’est juré
Te réjouir la couenne
En t’chamaillant l’clitoris
Au nom du père et du fils -
Le gros lot
Catégories : Jocelyn Witz, Pentasyllabes (5)Ouvrez donc la boîte
Écartez la ouate
Mon nom est Dolly
N’est-ce pas joli ?
Tiens ! me voici moite
Je suis le présent
Garni de rubans
Nous pouvons défaire
Les nœuds et par terre
Prendre du bon temps
Mon papier de soie
Froissez-le de joie
Puis dites comment
Et à quel moment
Vous voulez de moi
Je suis le gros lot
Le plus beau cadeau
Très obéissante
Moi je réenchante
Votre libido
Soyez pas timide
Celui qui décide
C’est vous rien que vous
Et qu’aucun tabou
Jamais ne vous bride
Je suis toute nue
Mes failles charnues
Et tous mes appâts
Ne vous seront pas
Longtemps inconnus
Écho de textes plus anciens autour du même thème :
— À Dolly pour la vie (poème)
— Pour une heure avec Leph (nouvelle de SF)
— Suzie trois orifices (conte farfelu) -
Quadrature du triangle amoureux
Catégories : Pentasyllabes (5)Trois hommes le bol
Que j’ai ! je suis dingue
Sans toucher le sol
Je vire et valdingue
Dans des positions
Des expositions
Tellement obscènes
Que j’en rougirais
Si là en retrait
Je lorgnais la scène
Trois hommes pour moi
Jérémy m’encule
Stéphane je crois
Me lèche et macule
Mes cuisses de miel
Mais où est Daniel ?
Le voici qui m’offre
Un gland tout fringant
Ah ! mes trois brigands
Mes pilleurs de coffre !
Trois hommes je jouis
À en rendre l’âme
Balbutiant des « oui !... »
Sur toute la gamme
Sauf à téter l’un
De ces trois malins
Qui toujours permutent
Varient les plaisirs
Voulant cramoisir
Leur accorte pute
Trois hommes quel pied !
Lorsque deux me baisent
L’autre à nous épier
Soufflant sur les braises
Rallume son four
Puis reprend son tour
Et m’emplit le ventre
Je verse un torrent
De cris déchirants
Au moment qu’il entre
Trois hommes d’accord
J’ai toute la place
Et le diable au corps
Plein d’idées salaces
Serait-ce un faux pas ?
Foutre ! il ne faut pas
Se laisser abattre
Trois mecs et le kif
Sont mon objectif
Mais... pourquoi pas quatre ?