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Vers libres

  • Tout t’appartient

    Catégories : Vers libres

    Voici ma bouche prostituée à tes baisers

    Voici mon amour prostitué à ta vie

    Voici mes cris prostitués à ta joie de me faire crier

    Voici mon cœur prostitué aux cadences du tien

    Voici mes mains prostituées aux muscles souples de ton dos, aux poils de tes fesses, à l’ardente épaisseur de ta queue

    Voici le délicat de mes nymphes prostituées à tes doigts durs et fureteurs

    Voici ma salive prostituée à la lente montée de ton plaisir

    Voici mes seins prostitués à tes morsures, à tes poings qui les pressurent comme des fruits

    Voici mon sourire prostitué à ta présence

    Voici mon clitoris prostitué aux zigzags, au savoir-faire, aux cruelles fourberies de ta langue

    Voici mes cuisses, mes genoux, mes coudes, mes halètements de chien prostitués à toutes les postures obscènes dans lesquelles tu aimes me voir et me prendre

    Voici mes fesses prostituées à la brûlure de tes gifles comme à celle de tes effleurements

    Voici mon con, mes viscères tout entier prostitués à tes envies d’éventrement

    Voici ma langue et ma gorge prostituées à tes plus déchirants orgasmes

    Voici mes bras, mes hanches, le galbe de mes jambes, le brun de mes mamelons prostitués à tes érections

    Voici mon rectum prostitué à tes pires bassesses

    Voici mon œil prostitué à tes regards

    Voici ma parole prostituée elle aussi, à toi elle aussi, auquel tout appartient et qui voulais un poème…

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  • Sous le tir nourrie

    Catégories : Vers libres

           J’aime
    comme tu pries dans le sillage
    de mes génuflexions
    quand tu t’enfonces en moi jusqu’à la coulpe
    tel un gangster en plein braquage

          J’aime
    comme tu te caresses
    aux frissonnants revers de ma bouche
    dressé dans la blanche épaisseur
    des salives

          J’aime
    comme tu tords mes cheveux dans l’écorchure du matin
    hissant le ciel plus haut
    creusant l’infini jusqu’à t’atteindre en personne
    à travers ma gorge révulsée d’amour

          J’aime
    comme tu rêves
    à quoi
    à l’angle idéal pour déployer tes racines
    à la toile vierge où tu juteras tes couleurs
    à mon animalité sans faille
    aux boules de verre de nos regards qui se dégomment
    sur un bleu tapis de soupirs

          J’aime
    comme tu nais
    comme tu renais
    comme tu n’es plus certain d’être
    comme tu baises le temps et l’espace
    le souffle mort
    fesses tendues comme pour emprisonner l’instant de ton désir

          J’aime
    comme tu grommelles un flot d’ordure
    puis gifles pour que mes joues
    ma langue
    le palais entier se referme se rencogne s’effondre tout autour
    dessus
    dedans
    implosion

    maintenant !

          J’aime
    comme tu défigures le cri même
    en ruissellements silencieux
    sanglots saccadés que tu verses à deux
    à moi
    à jeun toujours sous le tir nourrie
    qui à la fin t’ouvre ma chair obscène et rouge
    écartant les lèvres pour te montrer
    l’encore là
    l’encore à toi toute
    jouissance écumée
    méduses échouées sur la plage
    entre viande et coquillages de nacre
    entre crachat humeur vitrée dégoût verticalité sans limite
    de nos rapports
    barbouillé de sueur qui tremble

          J’aime
    comme tu te penches alors pour m’embrasser…

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  • Un inlassable amour

    Catégories : Vers libres

                                              Cent fois
    Tu aiguisas ta verge au diamant fou de mes regards
                                        Cent fois
    Tu fis connaître à mes doigts la forme exacte de sa candeur incandescente
                                  Cent fois
    Ma langue dut en apprécier le moelleux le fondant vertigineux la hâte
                            Cent fois
    Tu pris mes chevilles pour le compas du monde
                      Cent fois
    Tu disparus corps caverneux pendule de Foucault comète
                Cent fois
    Tu recrachas ma vulve pour dans ta rage
    La refermer
    Et feindre d’hésiter cent fois sur le seuil de ma raison
          Cent fois
    Je t’accueillis à lèvres humaines humides criant rêvant ravie cliente avide
    Cent fois
    Sans vergogne

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  • Tellement envice

    Catégories : Vers libres

    Ce soir je me recroquefille me raputisse me renconne
    Dans ta mâlitude
    Ce soir j’en ai envice
    Naître plus rien qu’une assouverture
    Défleure-moi
    Désêtre-moi de la bête aux pieds
    M’épouvantise bourrée de paille de fer
    Évertuée sur le coup
    Ce soir j’en ai envice
    Âmort
    Accorte perdue
    Tu auras toutes les tartes en main
    Ce soir je me féminictimise
    Faisons de moi quelque chose d’inimbitable
    Emphallucée à plein
    Vitirée jusqu’à l’os stylité
    Affroutre-moi par toutes les crevisses (si vierges soient-elles)
    J’en ai tellement envice
    C’est comme une vagine une mhoule qui me saoulèvre irrésistible
    Et m’avortonne enfin
    Naître plus rien
    Que ta masse turban critique et rutilant
    Tournant autour de ta muqueuse
    Tu frotteras ton diamant dur en stéréo dans mes amplis
    69 tours dans mon macrosillon
    Ce soir j’en ai envice follement envice
    Éprends-moi
    Marave-moi le désirâble
    Mésabuse de moi
    Rabaise-moi plus bas queutaire

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  • Celui

    Catégories : Vers libres

    Ô comme tu luis !
    Comme tu lui plais
    Comme ta plaie rêve, crève de lui
    Celui qu’appelaient tous les replis de ton palais secret
    Ta bouche s’ouvrait sur son passage
    Ton œil mouillait d’envie de lui
    Ta langue s’enroulait langoureuse autour de son nom
    Tes seins se fendaient en deux
    Tes bras esquissaient des étreintes interminables
    Ton ventre distillait des alcools puissants
    Tu le voulais saoulé
    Sous les caresses
    Sous les baisers brûlant le sang
    Sous l’effet fée de ton désir ardent de lui
    Et voilà que c’est là : tu luis
    Tu lui plais

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  • Toujours vomissant la lumière

    Catégories : Vers libres

    Ma fente a bercé l’aube
    Englouti des peut-être
    Rêvé en s’ébrouant
    Rompu des lances et des lances
    L’insensée
    Avec des adversaires
    Beaucoup plus râblés qu’elle

    Elle n’a ni passé ni sommeil
    Tout est neuf
    L’œuf
    Brille pareil à la pluie
    Ma fente splitte
    Schize à mort et sans remords
    Ouvre un œil de poisson polisson
    Cherche à s’emparer du germe de demain
    Qu’elle poussera
    Poussera à la faute

    Ma fente est grave
    Parfois rieuse
    Toujours vomissant la lumière
    Crachant l’âme des poumons du monde
    Calcinée ma fente grotesque
    Proteste
    En redemande
    Mille liens cendrés de sang
    Cent mêlées de mâles
    Cinglée de sangles et d’ongles sales
    J’ai peur pour elle
    Ma fente a perdu l’esprit
    À miauler ses romances visionnaires
    Au front des foudres jaunes

    C’est pas raisonnable

    Ma fente en rajoute
    Saute un peu vite aux conclusions
    A bercé l’aube vomi la lumière croqué un bout du soleil levant
    Impatience…

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  • Envoyez le jus !

    Catégories : Vers libres

    Les hommes je m’en fiche
    Un ici
    Un autre là
    Plus si affinités grande et belle forme jour faste
    Si le courant passe entre nos atomes crochus
    Si des câbles et des câbles se déroulent en souplesse
    En tension
    Froissements soyeux joyeux fusibles
    Prise mâle prise femelle
    Prise en sandwich
    Éprise éprise à maintes reprises
    Le doigt déjà sur l’interrupteur
    Envoyez le jus

    Condamnée toute petite à la fichaise
    Électrique
    Les hommes je m’en fiche
    Plusieurs à la fois
    Tout le temps
    À la centrale je suis juste un numéro
    Une ampoule qui clignote
    Circulent s’enculent les particules élémentaires et me délivrent
    De quoi j’ai oublié
    Ô nous machines inertes
    Nos âmes à jamais déconnectées du monde
    Augmenter le rendement éviter les pertes en ligne
    Guetter la panne éventuelle
    Ventiler recharger décharger pomper
    Booster
    Ne jamais perdre le contact
    La foi le fluide l’espoir l’envie féconde génératrice
    Sauter les repas
    Fondre les plombs fondre en larmes
    Aimer l’ombre pour elle-même
    Et dans l’ombre suivre l’arc ou le faisceau ionisé
    Nos compteurs presque morts qui défilent
    Défient les chiffres de l’impossible
    La foudre a dû tomber
    C’est ce qu’ils se diront à la station relais
    Quand ils verront se dessiner nos sinusoïdes folles
    Alternateurs malades d’amour

    Oui les hommes je m’en fiche
    En circuit fermé nos sens tournent en rond
    Nos yeux se renvoient les étincelles
    L’air sent l’ozone
    Et ça crépite et fume aux points de jonction
    Où chaque effet de seuil nous propulse plus haut encore
    Rien qu’eux et moi
    Cosmos de poche
    Physique des hautes énergies

    Les hommes je m’en fiche
    Bien profond
    Sans combinaison protectrice ni caoutchouc
    J’ai déchiré le revêtement isolant
    En gémissant le curseur remonte lentement l’échine du potard
    S’épousent nos enroulements de cuivre
    Déjà chauds brillants parcourus de frissons
    T’en fais une drôle de bobine
    Et le murmure s’élève
    Vrombissement sourd des forces fondamentales
    Déferlant depuis l’autre rive de l’univers
    Depuis le temps d’avant le temps d’avant les hommes
    Promesse d’un prochain big bang
    Claquez la langue ô disjoncteurs !
    Shuntez ô chant des résistances !
    On risque gros
    Tout faire péter n’importe
    Accrochez-vous les garçons
    Pleine intensité
    Puissance maximale
    Surtension
    TILT !

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  • Le digicode je m’en souviens

    Catégories : Vers libres

    Je viens !
    Réserve-moi tes pétales intacts
    Une joie neuve et bien en chair

    Tu m’appelles je viens
    Je t’ai cueilli un long serpent de baisers
    Il rampera sur ta peau
    Rampera si vite que jamais tu ne pourras le rattraper
    Si lentement que le Temps lui-même cessera de nous battre aux tempes
    Et noiera son chagrin dans l’éternité

    Je viens
    Tu m’attendras plus lumineuse que la nuit
    Plus scintillante que l’hiver aux dents sales qui nous a éparpillées

    Oh oui putain je viens
    Ventre à terre me vautrer contre ton ventre
    Le digicode je m’en souviens
    Ta scandaleuse beauté je m’en souviens
    Mes doigts n’ont rien oublié

    De toutes mes pattes plus ou moins épilées
    De toute ma solitude à crever ma libido j’accours vers toi
    Je te ferai gémir crier mourir rêver
    Je te ferai tout
    Comme autrefois tu seras celle nonchalante que l’on butine et moi
    Moi
    Je serai la pluie d’orage qui te laissera rouge et trempée
    La griffe qui t’ouvrira comme un fruit

    Je viens
    Seule
    Si seule
    Bientôt seule avec toi Sarah
    Bientôt te pénétrant pour me fondre en toi
    Et disparaître
    M’ancrer sous ta peau quelque part
    Ne plus jamais refaire surface

    J’en viens à ne plus trop y croire
    Tu seras là ?
    Bien vrai ?
    Réserve-moi tous tes pétales
    Une joie neuve
    Le digicode je m’en souviens

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