Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Décasyllabes (10)

  • Tu dors à mes côtés

    Catégories : Décasyllabes (10), Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)

    Enracinée de toi rien ne m’atteint
          Plus même les éclats de foule
                La fièvre du matin
    Les arbres ont pleuré le ciel s’écoule
          Polit le temps comme un miroir
                D’ennui que tu refoules

    Enracinée de toi marbrée de noir
          Au ventre est le feu la lumière
                Nous deux dans l’isoloir
    Nous deux le fantôme et sa prisonnière
          Serpente amie de ta beauté
                Frisson reflet d’hier

    Enracinée de toi qu’on m’a ôté
          Mais rien ne m’atteint tout repousse
                Tu dors à mes côtés
    Je porte ta présence et tes secousses
          Et ton amour au bout des doigts
                Enraciné en moi

    Lien permanent Imprimer 0 cums Pin it!
  • Rêve de granit

    Catégories : Décasyllabes (10), Pentasyllabes (5)

    Quand je viens me perdre auprès des flots gris
    Une évocation tout soudain se dresse
          À mon cœur d’ogresse
    Engendrant un choc violent comme un cri

    Ô ces monuments cailloux de Carnac
    Reste concret des aimables géants
          Qui furent céans
    L’amour n’était pas alors une arnaque

    Loin devait-on les entendre hennir
    Celles qui crevant leurs lèvres géantes
          La faille béante
    S’enfilaient profond ces puissants menhirs

    Rêve de granit portant témoignage
    D’un rude passé aux énormes bites
          Rêve tu m’habites
    Dès que je reviens tu me mets en nage

    Lien permanent Imprimer 0 cums Pin it!
  • Constellations du désir

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Je dirai haut ce que les autres turent
    L’amour tout cru avec du poil autour
          Les doigts creusant la confiture
    La langue canine et le souffle court

    Je dirai Montre ! à qui me dit Je t’aime
    Et Viens ! à qui la perche me tendra
          Épaisse et gorgée de poèmes
    Constellations du désir en mes draps

    Je dirai tout Les envies récurrentes
    Les occasions et les besoins profonds
          Les fantasmes fous qui nous hantent
    Je dirai haut ce que les autres font

    Lien permanent Imprimer 2 cums Pin it!
  • (re)Nativité

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Poussez toujours, ne cessez pas l’effort
          D’élargir lentement la brèche
    Afin d’ancrer le Jésus dans la crèche
          Infâme l’espérant : mon for

    Intérieur, serpente retournée
          Muscle ravi vous enserrant
    Bracelet brun de maréchal-ferrant
          Raide à la première fournée

    Forez ma chair, elle se love autour
          Vous épouse à mesure qu’entre
    Cet éperon vôtre au fond de mon ventre
          Qu’il déchire, oh ! tel un vautour

    Affamé, je sens qu’enfin ça pénètre
          Poussez, ne rompez pas l’effort
    De m’enculer en devenant plus fort
          Le bon Jésus semble renaître

    Lien permanent Imprimer 4 cums Pin it!
  • À l’assaut !

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Sus à mon mont fringants pioupious chargez
    Ce soir il faut me dépasser la cotte
    Chaque assaillant perçant ce qu’il dégote
    Parmi l’enceinte et les butins que j’ai

    Sus à ma chair à canon gros d’entrailles
    Sus à la faille ô vous l’apercevez
    Rêvant là-bas qu’elle se voit crever
    L’ennemie jouit sitôt qu’on la mitraille

    Sus à ce sein troufions grognards poilus
    Que sans répit vous lui fassiez sa fête
    Je sens souffler le vent de ma défaite
    Ce soir j’abdique au soldat un con nu

    Sus brave troupe en la boue de mes croupes
    Pour sur ce corps hisser haut l’étendard
    De la victoire au long membre bandard
    Qu’en moi vos forces armées se regroupent

    Francs tirailleurs enragés engagés
    Pas de quartier fusillez les rebelles
    À mon commandement sus à la belle
    Et dans son mont visez et déchargez

    Lien permanent Imprimer 0 cums Pin it!
  • Le comte et le con (conte)

    Catégories : Décasyllabes (10), Fable, Octosyllabes (8)

    Dans son caveau, le comte E. Jacula,
    Mort depuis peu et qui mal se résigne
    Aux vertueux hivers de l’au-delà,
          Tend l’oreille qui quête un signe.

    Hurle la bise à rendre fous les loups
    Rôdant partout aux abords des masures,
    « Libres !... » gronde E., dont le cerveau jaloux
          A perdu du temps la mesure.

    La crypte soudain résonne des pas
    Précipités d’une chose ou d’un être
    Qui tremble et geint et lui parle tout bas :
           « Pouvez-vous m’entendre, ô mon maître ?

    » Je suis Ninon, fille de ces croquants
    Qu’un jour vous reçûtes à votre table,
    Privilège eu, du reste, en le troquant
          Contre ma vertu discutable.

    » Sachez qu’au grand jamais je n’oublierai
    Combien vous étiez ferme comme un cierge,
    Et que mon con, souvent, tout déchiré,
          Pleure en songeant à votre verge. »

    Plus puissants que la mort, de tels propos
    Font que le feu, bien qu’il y voie que dalle,
    Bande à crever dans son lieu de repos
          En soulevant la lourde dalle,

    Et le voici qui enlace Ninon,
    Lui veut planter son versoir à semence...
    Mais elle tombe à genoux et crie : « Non !
          Seigneur, le péril est immense,

    » Car vous épient au tournant du décor
    Tous ces bouseux que le curé harangue.
    Ils brûleront votre si roide corps,
          Puis ils m’arracheront la langue !

    — Bah ! fait le comte en ricanant, moqueur,
    Est-ce assez pour qu’un Jacula frissonne ?
    Baisant ces rats, je leur serai vainqueur,
          Mais, pour l’heure, ma polissonne... »

    Et de son long pieu fend la bouche en cœur.

    Lien permanent Imprimer 0 cums Pin it!
  • Larme de ton corps

    Catégories : Décasyllabes (10), Pentasyllabes (5)

    Vivante tu m’as si tant épousée
    Qu’au dernier soir ô baise-moi encor
    En jutant sur ma tombe la rosée
          Larme de ton corps

    Vivante tu te l’es si bien branlée
    Dans mes pétales mes soies mes chaleurs
    Que tu reviendras foutre souvent les
          Couronnes de fleurs

    Vivante tu me couvris de caresses
    Toujours suivies du spasme vaginal
    Pine une autre ô prends-la couchant ses fesses
          Sur ce roc tombal

    Vivante tu multipliais les verges
    Reste raide et chauds souvenirs croissez
    Tu draperas autour de belles vierges
          Mon linceul froissé

    Lien permanent Imprimer 0 cums Pin it!
  • Tout au bout de la nuit

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Décasyllabes (10)

          Vite ! à présent lève-toi que s’écoule
    Au-dedans de ta cuisse un sperme paresseux
          Dont t’ont bondée avec élan tous ceux
    Qui te baisent pour moi pour mes lèvres de goule

          Vite ! j’ai faim de ce dessert que mon
    Ignoble envie réclame et t’oblige à me rendre
          Sauce blanche mêlée de mouille tendre
    Dont se régaleront mes lèvres de démon

          Vite ! il y a des punitions bien pires
    Que d’être sucée où ton plaisir a crevé
          Écarte un peu et laisse s’abreuver
    Tout au bout de la nuit mes lèvres de vampire

    Lien permanent Imprimer 0 cums Pin it!
  • Son corps, ton corps

    Catégories : Décasyllabes (10)

    son corps battu d’amour regarde-la
    chanter comme des éclats nus de cuivre
    à toi d’en disposer à toi d’en suivre
    le reflet la luisance et au-delà

    des chaleurs un grand timbre qui la frappe
    son corps presque évanoui pétri de seins
    où douce vient s’enrouler sa tresse un
    lac une sueur un banquet l’agape

    la guêpe au dard flambant rai de noirceur
    comblant les vides ô foutue maçonne
    son corps lascif et pur comme il frissonne
    t’ouvre le futur les nuits c’est ta sœur

    vos ventres abouchés le sien en tremble
    qui cherche l’air se jette ah l’océan
    la porte entre vos membres s’emmêlant
    son corps brisé d’amour ton corps ensemble

    Lien permanent Imprimer 0 cums Pin it!
  • Bien caché

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8), Terza rima

    J’errais parmi des foules, indécise
    S’il me fallait encore un peu rester —
          ... Vos seins vous enflaient la chemise.

    J’avais le cœur ivre et tout empesté
    D’âcres fumées dont le gris vous agresse —
          ... Votre œil facétieux insistait.

    J’étais amère, oh ! tous les nerfs en tresse,
    Et fuyais chaque apparence d’émoi —
          ... Vos mains me parlaient de caresses.

    Je me sentais malhabile aux tournois
    Amoureux, je redoutais l’heure tendre —
          ... Vos lèvres hurlaient : « Baise-moi ! »

    J’avais, au fond, de l’amour à revendre,
    Bien caché... — Mais vous saviez tout cela,
          Et votre corps se laissa prendre.

    Lien permanent Imprimer 0 cums Pin it!
  • Périple

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Le tour de Raymonde en quatre-vingts jours
    Et quatre-vingts nuits de baisers sauvages
    Caressant sa chair ample je voyage
    Sans quitter le canapé du séjour

    Le tour de Raymonde épouse d’un jules
    Qui la juge obèse ô le malappris
    Digne à peine de lécher le nombril
    De ma Vénus ronde un globe une bulle

    Le tour de Raymonde en quatre-vingts coups
    De langue à son ventre au goût d’Amériques
    Nous connaîtrons des spasmes telluriques
    Le jour où j’irai me pendre à son cou

    Car j’arpenterai tous ses paysages
    Dans l’aube infinie du rose abat-jour
    Parcourant Raymonde en quatre-vingts jours
    Et quatre-vingts nuits de baise sauvage

    Lien permanent Imprimer 0 cums Pin it!
  • Née d’un mystère ancien

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Qui me regarde là se change en roc,
    En barreau de métal incompressible,
          Rouge cuivre ou crête de coq
    Pointant déjà vers le cœur de la cible.

    Qui me voit là sans voile est pris soudain
    Du désir fou de me vouloir percée
          À force de raideur née d’un
    Mystère ancien — ô, fuis plutôt Persée !

    Tes serrements de dents, ton bouclier
    N’y feront rien, tu deviendras rigide,
          On ne pourra plus te plier,
    Marbre à jamais figé sous mon égide.

    Je suis celle qui rend les hommes durs
    Comme l’airain, celle aux reins que rien n’use ;
          Tu n’auras plus d’autre futur,
    Si tu regardes là : je suis Méduse.

    Lien permanent Imprimer 0 cums Pin it!
  • Un surcroît de brillance

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Dedans le ventre obscur, il est éclos,
    Rouge, le fruit tenant le monde en bride,
          Semant ses perles de sirop
    Dedans le ventre obscur qui le déride.

    Qui découvrit l’accord et le secret
    De ces fusées où nos chairs se fiancent,
          Quand, l’un en l’autre bien ancré,
    Le corps se donne un surcroît de brillance ?

    Ici, de mille fards nous déguisons
    La volupté sous l’averse impétueuse
          Qui, accourue des horizons,
    Dissimulait éclair blanc, lame tueuse.

    Dedans le ventre obscur, il se répand
    Sanglots, murmure (on célèbre la prise),
          Lumière ambre et sang de serpent ;
    Dedans, le ventre en cent éclats se brise.

    Lien permanent Imprimer 0 cums Pin it!
  • Ariadne aux printemps délaissés

    Catégories : Décasyllabes (10), Hexasyllabes (6)

    Sur ton thyrse s’enroule efflorescence
          Mon tendre ventre ému
    Volutes veloutées à contre-sens
    Cuisses de pêche au charnu qui s’avance

    Mords à ce fruit déchirant le feuillage
          Et froisse entre tes doigts
    Mes printemps délaissés qui n’envisagent
    Qu’avaler dru ton vin blanc de mouillage

    Comme le sable accroît notre plaisir
          Comme ton cœur divin
    Brûle d’amour et m’ouvre à fleur de cuir
    Sur ton thyrse profond je vais jouir

    Lien permanent Imprimer 6 cums Pin it!
  • Monts de Vénus et merveilles

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Trois fois traçant mon sillon sous les cieux
    De ces pays de monuments vicieux,
    À cris mouillés trois fois je vous appelle :

    Phares, jardins d’extases suspendus,
    Priapes à fruits juteux et tendus,
    Colonnes en enfilade à la pelle,

    Tombeaux de rois, érections de granit,
    Tours de Babel à grimper au zénith !
    Rêvant de vous, je reluis de plus belle

    Et répands entre vos pieds colossaux
    Trois fois les eaux, versant l’amour à seaux
    Depuis le seuil du temple de Cybèle…

    Lien permanent Imprimer 2 cums Pin it!
  • Aux portes du sommeil

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Tu m’aimes tant, même après la tourmente,
    Qu’entre tes seins mon front s’est reperdu ;
    Je me croyais l’infatigable amante
    Et nos deux corps en restent confondus.

    Sommeil ! sommeil ! parfum de l’âme errante
    Qui doucement m’envoie dans le décor,
    Et vous, éclairs, je suis votre servante :
    Demain matin foudroyez-nous encor !

    Lien permanent Imprimer 0 cums Pin it!
  • La mer n’y peut rien

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Viens te balancer dans ma fucking chair
          Un coup devant, un coup derrière
    Tout le reste on s’en branle, on s’en balance
    C’est pas le bon jour pour rompre une lance

    Viens, je t’ai servi un poisseux cocktail
          Ton cock m’en dira des nouvelles
    Fait trop chaud pour les tempos assassins
    Mais viens me tremper ta tige au bassin

    La mer ne peut rien au sea, sex and sun
          Quand ce cagnard-là nous assomme
    Y a plus qu’à gémir sur nos plages roses
    Lécher nos sorbets jusqu’à l’ankylose

    Cet hiver on sortira les sextoys
          Je ferai de toi mon bitch boy
    Mais en attendant, viens qu’on se balance
    L’un dans l’autre, c’est un peu les vacances

    Lien permanent Imprimer 4 cums Pin it!
  • L’otage

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Lit conjugal devenu mon donjon
    Tel un carcan tout hérissé de joncs
          Ceux de tes amis de passage
          Venus voir la fille pas sage
    Barboter dans le stupre où nous nageons

    Lit conjugal où figurant l’otage
    Ligotée nue j’ai le rouge au visage
          Pour l’agrément de ces messieurs
          Me caressant du bout des yeux
    Où flambe le péché qu’ils envisagent

    Lit conjugal et tu leur dis Mes vieux
    Pinez branlez giflez à qui mieux mieux
          De mon épouse humble soumise
          Livrée pour vous sans sa chemise
    Faites fête et soyez comme des dieux

    Lit conjugal où par ton entremise
    Je sens la fente de mon ventre mise
          À rude épreuve par ces joncs
          Accourus pour faire au donjon
    Les vésanies par d’autres non permises

    Lien permanent Imprimer 2 cums Pin it!
  • Voici le temps des grandes baises

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Foutez, jeunesse, et jouissez sans entrave !
    Voici l’âge d’or, la société parfaite ;
          Faites l’amour, faites la fête !
    Sur le manège tirez la queue des travs !

    La liberté qui dort dans vos culottes,
    Réveillez-la, qu’elle entre dans la danse !
          Versez, ô cornes d’abondance,
    Le vin, le miel à pleins glands, pleines mottes !

    Tout est gratuit ; vos corps vous appartiennent ;
    Fondez, brûlez, chandelles à vous échues !
          Ailettes roses d’anges déchus,
    Déchirez tout : foi, vertu, vieilles antiennes !

    L’histoire, enfin, est arrivée au bout
    De son errance ivre, violente, obèse :
          Voici le temps des grandes baises ;
    Foutez jeunesse ! Ne restez pas debout !

    Lien permanent Imprimer 0 cums Pin it!
  • Sur orbite

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Jusqu’à l’os entichée d’un bibendum
    Pesant sa demi-tonne au minimum
    Je le gravis sans effort car les prises
    Ne manquent pas lorsqu’on est très éprise

    J’ai succombé à son instrumentum
    Mieux durcissant que le carborundum
    Seul élément non bardé de lipides
    Chez ce Bouddha aux désirs intrépides

    Le chevauchant j’agrippe son scrotum
    Et nous conduis tous les deux au summum
    Au grand galop de ma fleur féminine
    Qui toujours plus irriguée s’enracine

    Jusqu’à l’os entichée d’un bibendum
    Jaugeant ses cinq bons quintaux minimum
    Je suis l’astre des nuits le satellite
    D’un gros garçon qui m’envoie sur orbite

    Lien permanent Imprimer 2 cums Pin it!