Il fait bon voir, m’amie, ces couillons mirifiques
Jouant à se cacher sous le gant savonneux,
Dégoulinants de mousse et d’eau qui perle au nœud,
Et reluquer la main qui passe et les astique.
Il y a grande joie, plaisir ignominieux
À mater tant de mecs, plus muette que brique ;
On a beau être gousse, une faim atavique
Vous saisit chaque fois, et chaque fois c’est mieux.
Quand me rejoindras-tu, toi, mon amour sur terre,
Pour river ton œil bleu au trou de la cloison
Et jouir comme je jouis, espionne solitaire ?
Viens ! Voici que débute à nouveau la saison,
Nous pourrons nous repaître à perdre la raison
Des membres de l’équipe occupant les vestiaires.
Sonnet
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Après le match
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet -
Considérons le pire
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetJe besogne mon corps d’un indigne exercice
Dont le pape éructa des bulles, condamnant
En termes vigoureux l’abominable Onan
Afin qu’aux enfers il se repente et moisisse.
Je me frotte au péché de chair incontinent,
Quêtant, bien plus que la pourpre cardinalice,
Celle du feu qui me démange entre les cuisses
Au niveau du vécu et du sous-continent.
Ô, ne sois pas sévère avec moi, gentil pape,
Si ma main s’émancipant parfois me décape !
Retiens l’auguste tienne à l’âpre couperet !
Considérons le pire : après tout, je pourrais
Païennement m’ouvrir à ce bon vieux Priape
Pour qu’il forcisse et m’entre un soc à labourer... -
Oublie les oiseaux et les roses
Catégories : Octosyllabes (8), SonnetMarceline — ah ! ton con déborde,
Plus exsudant qu’un cheval mort.
D’amour pour toi, j’ai pris le mors ;
Aie donc un peu miséricorde !
Marceline, je ne démords
Pas, mais t’en supplie sans exorde :
Je veux vibrer en supercorde
Dans ta broussaille de blême or.
Oublie les oiseaux et les roses,
Et jouons à broute-minou,
À la main chaude, à je-t’arrose !
Ton Dieu pardonnera si nous
Tenons ta fente bien déclose
Pour y communier à genoux. -
Hélène en rogne
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetDeux heures moins le quart avant la guerre de Troie
… ou bien n’importe quand, n’importe où
Foutez-vous sur la gueule, et que le plus con vainque
Ou que l’autre l’emporte — il m’importe moyen
D’être pute aux genoux d’un assassin troyen
Ou grec : dans les deux cas je suis celle qui trinque.
Astiquez-vous l’épée et branlez-vous l’écu !
Puisque ça vous éclate, éclatez-les vos villes,
Et pendant dix années cognez dur, ô débiles,
En niquant au passage le moindre joli cul !
Mes sœurs et moi souffrons, comme souffre la terre
Que déchirent sans frein vos jeux de vieux ados.
Vénus ! sais-tu l’îlot sapphique et solitaire
Où l’on peut vivre encor ?... Bah ! vaine est ma prière.
À tout je me résigne, y compris la sodo,
Mais ne me mettez pas vos guerres sur le dos ! -
Ni tombe ni mal
Catégories : Décasyllabes (10), SonnetTant que mes seins frétilleront contents
Sous le baiser de ceux qui les cajolent
Tant qu’ondoiera mon giron si frivole
Quand l’homme est dur et lui entre dedans
Tant que mes sens garderont pour idole
Le bon coït qui procure bon temps
Tant que mon autre bouche et ses étangs
S’ouvrira muette aux mandrins qu’elle affole
Ni de l’or ou aucuns biens matériels
Je n’aurai cure et nue dessous le ciel
Je m’éjouirai des averses qui tombent
Tant que viendront frotter contre ma peau
D’autres humains je ne craindrai ni tombe
Ni mal ayant l’âme toute en repos -
Lors du bain
Catégories : Décasyllabes (10), SonnetJe baiserai la bouche que tu tiens
Emmitouflée entre tes cuisses pâles
À quoi bon fuir et la prétendre sale
Tu baiseras mon con et moi le tien
Étant cadette ô j’attends et ravale
Ce désir fou qui pourtant me soutient
Qu’ensorcelés tous nos replis pubiens
Mêlent leurs jus à briser leurs pétales
Mais à te voir toujours nue lors du bain
Que nous prenons à deux chaque dimanche
Il se pourrait qu’un de ces jours je flanche
Lors me coulant dans l’eau où nos eaux sourdent
J’écarterai tes jambes mie de pain
Et baiserai ta sublime palourde -
Vent printanier
Catégories : Octosyllabes (8), SonnetSi dans le slip mentule un soir
Lève long gourd un blair de mauve
Semblant fâché toi ne te sauve
Mais fais de ta lèvre un dressoir
Si la gouge insinuée ta joue
Chassant les dents de son palais
Passe l’onguent d’un lent balai
De langue embue et qui surjoue
Le lait de cuisse ô sais-tu ne
Jaillira soierie de ce nœud
Que lorsque les mains sur ta tête
Il s’écriera Vent printanier
Je gicle tout pourquoi le nier
Du plus profond de mes roupettes ! -
Sans-culotte
Catégories : Octosyllabes (8), Pentasyllabes (5), SonnetJardin des torpeurs
Frêle fontaine où l’on complote
Palais des nocturnes bonheurs
Langues de dévotes
Poussant nos passés violacés
Quitte à s’entr’arracher la motte
D’autres pollens vont s’entasser
Têtes de linotte
Entrez mieux ça n’est pas assez
Glissez doux bulletins de vote
Et nos urnes les embrassez
Bouches sans-culotte
Ô levez-vous fauves odeurs
Émeute au jardin des torpeurs -
Pas si mal armée…
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetLa vierge, la tiédasse et l’agnelle, au jour dit,
M’ont trouvée nue et paf, un coup dans l’aile, ô, ivre,
Et, zappant mon déjà relatif savoir-vivre,
J’émis plus d’un propos qui les abasourdit.
Un signe d’autrefois — Ah ! les teufs du mardi… —
Trompettait dans ma conque ainsi qu’un riff de cuivres,
Sur quoi il s’ensuivit ce qui devait s’ensuivre :
Aux seins de ces tendrons hardiment je mordis.
Mes chastes, l’œil secoué d’une étrange agonie,
Se donnèrent pourtant (connaissant mes manies)
Aux appétits fous de mon vieux plumage gris.
Je pus toute la nuit paître à même leurs vignes,
Me réchauffer l’ourlet si froid, si rabougri
… Et puis mettre au matin la vidéo en ligne.
D'après lui. -
Brisées
Catégories : Octosyllabes (8), SonnetAinsi le soir happais-je ta
Lèvre encor dans tous ses états
Mon cœur votant la vendetta
Des sueurs y rêvassaient écorces
Dont ils avaient rongé la chair
Ton flux m’était d’autant plus cher
Que tu l’abandonnais sans force
J’aspirais d’appétit pervers
Le quotidien de nos divorces
Laissé là en guise d’amorce
Brisées sillons débris divers
Parfois un orgasme de neige
Ancienne et qui se désagrège
Ainsi chaque soir te happais-je -
Sans la pomme
Catégories : Heptasyllabes (7), Quadrisyllabes (4), SonnetCar là couchées sous un homme
Ouverture et reddition
Se jouait la réédition
Mais sans la pomme
Là follettes nous laissions
Voir vraiment ce que nous sommes
Par les porches de Sodome
Nous nous glissions
Et s’il arrivait que l’ombre
D’un rêve morde à nos cœurs
Le doux shaker
Nous ramenait dans le nombre
Des vivants à l’œil moqueur
Que rien n’encombre -
Une fente à la nuit
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6), SonnetRôde un rayon de lune à son ventre : elle dort,
Et la mousse, enfantant des perles qui scintillent,
Vient éclairer l’orée de ce sentier de fille
De drôles d’éclats d’or.
Elle a sans le savoir, emmêlant ses chevilles,
Écartelé d’amour une fente à la nuit ;
Partout, rouges, gorgées d’impudeur et sans bruit,
Volent les escarbilles.
Sait-elle qu’à sa lèvre est suspendu le Temps ?
Que ses halètements me crèvent les oreilles
Comme un tambour battant ?
Baignée du flux de nos étreintes de la veille,
Je ne respire plus, je suis morte et j’attends
Que son corps se réveille… -
On tient le bon bout
Catégories : Octosyllabes (8), SonnetLe fiston des âges farouches
Mit son coutelas dans ma bouche
Croyant semer à grands ahans
Une chiée de petits Rahans
C’est pourtant pas si difficile
Même les bonobos s’enfilent
Du bon côté par le bon bout
Et nous Ceux-qui-marchent-debout
Tailleurs de flûtiaux en Afrique
Bien emmerdés avec nos triques…
Mais courage ! à se turluter
On deviendra l’Humanité
Et on remplira les savanes
De beaux Rahans et de Rahanes ! -
C’est l’heure exquise
Catégories : Octosyllabes (8), SonnetLance au bout rond et cramoisi
Levier qui culbutas le monde
Estoc qui fends perces et sondes
D’ajours tous nos morceaux choisis
Viens-t’en me dessouder la bonde
C’est l’heure exquise où l’amour gronde
Dans mon tout petit cœur transi
Lardoire à farcir les oies blanches
Ou les poulardes de cent ans
Ô flamberge d’avant le temps
Du verbe et des effets de manche
Toi qui me donnes mon content
De branle-bas au palpitant
Viens-t’en qu’on s’en paie une tranche -
L'antienne
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetQuand tu m’auras fait perdre et l’espace et le temps
Et mon nom ma raison quand tu m’auras soumise
Aux rythmes de ta queue enfouie sous ma chemise
Rongeant mes chairs à vif tout en les écartant
Quand tu m’auras foutue éperdue et démise
Du moindre souvenir et quand sorcier Satan
Tu me feras brailler des brames éclatants
Éprouver des extases à nulle autre permises
Quand tu m’auras poussée au bord de l’infini
Fiché encore en moi dur lent bougeant à peine
Me rendant presque folle et assurément chienne
Puis quand tu auras joint ta jouissance à la mienne
Tu réclameras sec un autre martini
Je connais bien l’antienne -
Festin fou
Catégories : Octosyllabes (8), SonnetTon éminence aux désirs fauves
Tremble et je m'en lèche les doigts,
Mais plus je grimpe, plus je bois
Tes soupirs, et plus tu te sauves.
Tu te réfugies hors de toi,
Dans quelque saoulerie d'alcôve ;
La nuit tombe sur ce mont chauve,
Il me faut rentrer — pas le choix.
Tes yeux recrachent leur lumière
Bleue, encre défaite, et mon pas
S'allonge — oh non, il ne faut pas !
Brasier feulant, ma chatte fière
Montre ce qu'elle a là derrière :
Festin fou du premier repas... -
La depravada (alternate version)
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetMoi, Maïté née Breux, la veuve au con seulet,Une ex-Miss Aquitaine, oh ! pas mal ramollie,Je me souviens de quand je les ensorcelais,Avant de me changer en grasse malpolie.En mes années de gloire, nue sous mon corselet,Je remuais Philippe et sa sœur Nathalie,Leur donnais rendez-vous sur les parkings-relais,Et tant pis si ma jupe en revenait salie.Mon cul aujourd'hui, rouge, a l'air d'un potironEt les fait déguerpir : je baisouille à grand peine,Moi qui n'ai que d'un poil passé la cinquantaine.Si un type a du cœur, là, dans les environs,Au lieu de me racler la lyre à l'étouffée,Je veux lécher sa pine et m'en sentir truffée. -
La depravada
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetJe suis la butineuse accro au lance-lait,L'avide réclamant du chinois — bien polie —,Qui, un instant plus tôt, serviable, m'empalait,Cet amour de dessert, ma drogue, ma folie.Lorsqu'il gicle, inondant la nuit de mon palais,Plantant là la charnelle ô trop vite amollie,Moi, je cours au miroir avant que d'avalerEt contemple ma langue aux candeurs si jolies.Suis-je goinfre ou putain ? Lilith ou fin gourmet ?Mon con est rouge encor du baiser de la pineEt répand de violents effluves de cyprine,Que, déjà, jusqu'au fond du bec je me la mets,Modulant tour à tour, en attendant la pluie,De longs soupirs de sainte et des grognes de truie.Des centaines (!) d'autres poèmes inspirés d'El Desdichado ici : https://graner.name/nicolas/desdi/ -
Redorer le vécu
Catégories : Octosyllabes (8), SonnetDans les moments les plus tendusNœuds ou revers de l'existenceSachons réclamer l'assistanceD'une noix de beurre fonduEn gommant le mal qui nous lanceElle redore le vécuTelle une recharge aux accusUn baume sur les coups de lanceOuvrons-nous donc aux maux du jourSans se refuser le veloursLubrique de l'humble noisettePlus c'est gras plus fera risetteLa victime dans ce parcoursDu combattant de la zizette -
Rossignol mon mignon
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetRossignol mon mignon, au rostre de sagaie,Qui perces à l'envi mon haleine et me fends,Je te chante en mon for, comme font les enfants,Ô toi que dans ma bouche il faut toujours que j'aie.Nous soupirons tous deux : moi car je t'aime tantQue si tu deviens porc je me ferai ta laie,Et toi pour ce que passe un vent qui te balaieÀ l'instant de verser en moi ce que j'attends.Toutefois, Rossignol, nous différons d'un point,C'est que je fus tronchée et tu ne le fus point :Il me faut sans tarder te rendre la pareilleEn te truffant l'anneau d'un latex attachant ;Et si onc te venait aux lèvres quelque chant,Je me garderai bien de boucher mes oreilles.