Mimi la moule errait entre deux eaux,
Quand la héla de là-haut un oiseau
Dont jolis mots et paroles choisies
Pleuvaient du bec, empreints de poésie :
« Que tu me plais, belle bivalve, avec
Ta chevelure hérissée de varech,
Le satiné de ta chair frémissante,
L’ocre moelleux de tes lèvres qui sentent
Bon la marée, et tes frisants ourlets…
Oh ! ne te ferme pas, non, montre-les !
Ouvre plus grand ces pans de nacre noire
Où je contemple à perdre la mémoire
Ton être nu, ton corps invertébré,
Si gracieux qu’il m’en faut célébrer
Chaque détail ! Approche encor, mollusque,
Et si je tâte un peu, va, ne t’offusque
Pas pour autant !
— Bon, d’accord », dit Mimi,
Qui était simple et avait plein d’amis.
Elle monta, confiante, à la surface
Pour exhiber mieux ses tendres crevasses.
Le traître piaf se la farcit d’un coup
De son long bec emmanché d’un long cou.
Moralité :
Méfiez-vous, fillette,
Lorsqu’un empenné
Vous conte fleurette :
Il veut vous piner.
Fable
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La moule et l’oiseau
Catégories : Décasyllabes (10), Fable, Pentasyllabes (5) -
La fringale et l’hyperthermie
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Fable, Heptasyllabes (7)Yacina ayant coïté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la covid fut venue.
Plus un seul petit rencard
Avec le moindre queutard.
En chaleur elle alla braire
Chez sa voisine Anne-Claire,
La priant de lui prêter
Un gode, par charité,
Jusqu’à la saison nouvelle.
« Je te paierai, lui dit-elle,
En te broutant le minou.
Vois ! je t’implore à genoux »
Mais l’autre n’est pas tribade ;
C’est là son moindre défaut.
« Qu’as-tu l’entre-deux si chaud ?
Lui dit-elle. Es-tu malade ?
— Que sais-je ? C’est des pulsions :
Sans cesse il me faut des bites.
— Bah ! ça se résout très vite
Par un coup de latte au fion. »
Immoralité :
La pauvre Yacina, rouge brique et confuse,
Jura de plus revoir cette connasse obtuse.