Il dit allume allume-moi
Versant de l'huile sur mes paumes
J'empoissai son morceau de choix
Et voulus en dresser le dôme
Allume allume allume-moi
Nous contemplions en silence
La flèche émergeant du carquois
Mes mains entamaient une danse
Allume allume allume-moi
Lui tranquille me laissait faire
Ce qu'au reste une femme doit
Au beau garçon qu'elle préfère
Allume allume allume-moi
Ce soir c'est moi qui suis la reine
Dis-je et de moi que tu reçois
Le feu et tout ce qu'il entraîne
Allume allume allume-moi
Quand l'un et l'autre nous jugeâmes
Sa fermeté de bon aloi
Je partis à bouter la flamme
Allume allume allume-moi
Lors bondissant telle une puce
J'entrepris d'agacer du doigt
Le frein ému de son prépuce
Allume allume allume-moi
Je dis tu vois si je le frotte
Frotte et frotte ton bout de bois
Je mets le feu à ta culotte
Allume allume allume-moi
Rôle que j'aime à la folie
Régler l'ardeur de tes émois
Étriller ta tige polie
Allume allume allume-moi
Mon amant demeurait bravache
Arborant même un air matois
Je décidai d'être un peu vache
Allume allume allume-moi
Tout en caressant sa mâture
Quelques taloches dans les noix
Haussèrent la température
Allume allume allume-moi
Voici que mon mignon suffoque
Voici qu'il perd son quant-à-soi
Et frissonne ainsi qu'une loque
Allume allume allume-moi
Par de vives frictions contraires
Le long de ce bambou tout droit
Je ferai jaillir la lumière
Allume allume allume-moi
De la sorte nos bons ancêtres
Luttaient l'hiver contre le froid
Et la griffe des autres êtres
Allume allume allume-moi
À présent il était en nage
Feulait tel un loup aux abois
Gémissait à chaque passage
Allume allume allume-moi
Nous touchâmes à l'éternelle
Et magique fin de l'envoi
Lorsque fusent les étincelles
Allume allume allume-moi
Il éjacula dans un râle
Je prélevai ce qui m'échoit
Un doigt de ce nectar des mâles
Par quoi mon propre feu s'accroît