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Au parc

Catégories : Octosyllabes (8)

Nous sommes les mièvres drôlesses
Déhanchant parmi les flâneurs
Du parc pour nous pencher aux fleurs
Et ce faisant tendre les fesses

Bientôt pullulent les rôdeurs
Car les autres sont à la messe
Nos regards brillent de promesses
Et nos joues prennent des couleurs

Pour le moindre œillet on se baisse
Dévoilant des seins sans pudeur
D’où s’exhale une franche odeur
De sueur et de légère ivresse

Notre babil est sans saveur
Un bruit d’oiseaux qui va sans cesse
Traversé d’éclairs d’allégresse
Présageant de puissants bonheurs

Le soleil peu à peu se dresse
À nous mater et sa chaleur
Nous fait un manteau de vapeurs
Une aura de jeunes déesses

Sensible à nos traits enchanteurs
Il n’est pas rare que s’adresse
À nous un gars plein de tendresse
Nous lui opposons notre honneur

Quoi ! céder l’or et les richesses
De nos corps nus à ce hâbleur ?
Serait-il prince ou grand seigneur
Nous nous moquons d’être princesses

Le quittant nous musons ailleurs
En échangeant force caresses
Nos flancs collés nos mains se pressent
Ainsi que d’affectueuses sœurs

Nous sommes les sveltes faunesses
Pour qui plus d’un cœur d’homme meurt
Pour qui leur front a des pâleurs
Sous lequel brasse la tristesse

Mais suffit ! On se fout des fleurs !
Nous regagnons notre deux-pièces
Où tout en roucoulant de liesse
Nous nous gouinons avec ardeur…

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Commentaires

  • Ah la la quelle tristesse... sourire. Joli poème, presque bucolique... ou bouche au lit, finalement !!

  • Eh oui! Que d'hommes déçus... :D

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