Un mec à moi ! c’est l’hyperbol
Le bingo pas gagné d’avance
Un qui me préfère au football
Ce vieux rêve à présent s’élance
Bander l’arc tester les ressorts
Au pieu rapprivoiser la chance
Un mec à moi entre et ressort
M’étend la courbe et la déplisse
La totale au tirage au sort
Heureuse enfin qui comme hélice
Trouvant l’essieu se hisse envers
Et contre tout vers les délices
Un mec à moi ? fi des revers
Poisseux nos points se coordonnent
Jusqu’au sommet des univers
Il m’aspire haut tel un cyclone
Moi qui décollais pas du nid
Coincée dans la section des connes
Un mec et moi : nous réunis
On monte en flèche oiseaux frivoles
Visant ensemble à l’infini
Au fil du plan d’une hyperbole
Octosyllabes (8) - Page 11
-
Rapprivoiser la chance
Catégories : Octosyllabes (8), Terza rima -
Tantine Justine, tonton Gaston et moi
Catégories : Octosyllabes (8)Une fois n’est pas coutume, le poème ci-dessous n’est pas de moi ! L’auteur en est Éric Dejaeger, aphoriste et poète qui court toujours en dépit de ses crimes littéraires innombrables et des multiples enquêtes policières dont il fait l’objet. Récemment, on l’aurait aperçu dans l’Ouest américain...
Je décline toute responsabilité etc.
J’ai vu la tige à mon tonton,
Aussi la touffe à ma tantine,
Deux avunculaires cochons
Aimant exhiber chatte et pine.
Tonton a défoncé mon fion,
Tantine a léché ma kikine*.
J’avoue que j’ai eu vraiment bon
À mes trous de sale gamine.
Demain nous recommencerons.
C’est moi qui laperai Justine
Et puis je sucerai Gaston
Pour m’abreuver de sa bibine.
J’adore la bite et le con !
Je prends par tous les trous, j’opine
Quelle que soit la position.
Dix ans et foutrement coquine !
* kikine ou quiquine (belgicisme) : mot enfantin désignant la vulve.
© Éric Dejaeger
http://courttoujours.hautetfort.com/ -
Après tant et tant de saisons
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)C’est grand’félicité d’être celle-là qu’use
Ton membre pour s’éjouir et décharger le feu,
De me savoir toujours la fille que tu veux
Pour tes envies jamais intruses.
Chaque fois que — bonheur ! — ton désir rechoisit,
De s’y frotter l’âme et le fût jusqu’au supplice,
Chaque fois, ce con redevenant ton complice,
Je bois le miel et l’ambroisie.
Nul ne peut nous disjoindre — ô l’orbe de tes couilles
M’est plus précieux que la voûte de l’univers !
Je suis celle qui mouille et gît, le corps ouvert,
Arrosé, mais jamais ne rouille.
Prends ! m’écarte le slip ! je n’ai plus ma raison,
Et mon ventre à ton ventre a sa colle et s’aimante !
C’est grand’félicité qu’être encor ton amante
Après tant et tant de saisons. -
Mon costaud
Catégories : Octosyllabes (8)Il me nourrit à la cuillère
Refend mes dessous indécents
Puis me fait fondre des rivières
De lait de miel d’amour de sang
C’est mon costaud à cent pour cent
Il prend mon corps et le décolle
Des boues des glus de l’ici-bas
Il booste en moi sa bonne école
Pour le vol au plus haut des draps
C’est mon costaud mon fier-à-bras
Quand il m’ouvre le monde intime
Je sais que je vais m’en payer
Sans que ça me coûte un centime
Il m’éclate et me fait briller
Mon mufle à l’œil ensoleillé
Bien sûr près de sa jolie gueule
Et ses muscles sur la photo
Forcément je suis pas la seule
À me coucher nue aussitôt...
C’est quand même un peu mon costaud -
Au sein de ma chambre
Catégories : Octosyllabes (8)Écrit avec Audrey Deroze
Au sein de ma chambre d’amante
On garde peu son quant-à-soi
M’écartant les voiles les soies
Des bouts tabous de peau s’aimantent
Et nul d’entre eux ne me déçoit
Au sein de ma chambre inconnue
Tendue par sa simple présence
De damas lourd et de luisance
Je me sens reine quoique nue
Dans des drapés d’insouciance
Au sein de ma chambre à miroirs
On glisse ensemble sous les draps
Le temps d’un lent kamasutra
Pour se reraconter l’histoire
Quant à la peine elle attendra
Au sein de ma chambre trop vaste
Je sens les flux de nos haleines
Errer dans la capsule pleine
De buée de stupre et de faste
Végétal poudré de pollen
Au sein de ma chambre sucrée
Chacun se sert et sans manière
Puise épuise la bonbonnière
De mes appétits indiscrets
Tant pis pour ceux qui s’éloignèrent
Au sein de ma chambre boisée
Au long de suaves neuvaines
Battant une chamade vaine
Les cœurs s’étaient apprivoisés
Un même sang gorgeait nos veines
Au sein de ma chambre on se donne
Nuit après nuit l’ivre illusion
D’encor toucher à la fusion
D’encor vivre et peser des tonnes
Au creuset des vraies effusions
Au sein de ma chambre secrète
Ô mes dix doigts trouvez le pli
Invoquons je vous en supplie
Celui que mon ventre regrette
Et qui m’a jetée dans l’oubli -
Si c’est vice…
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Venez mes belles
Avec vos longs flancs de velours
Sur le tapis je vous appelle
Afin que nous fassions l’amour
Jolies félines
Bêtes à pelisse angora
Que vos doux museaux me câlinent
Si c’est vice qui le saura ?
Venez mes chattes
Satisfaire qui vous nourrit
Me caresser à quatre pattes
Cette nuit pas d’autre souris
À crocs de fauves
Mordillez-moi cuisses et seins
Pas de danger que je me sauve
Ce soir je suis votre festin
Venez minettes
D’un bout de langue ô si râpeux
Me nettoyer telle une assiette
Lécher mes laits tant qu’il se peut
Ah ! sauvageonnes
Comme vous m’envoyez au ciel
Sous vos chatteries je ronronne
En versant des torrents de miel
Venez pupilles
Filles de mon orphelinat
Que cette nuit nos replis brillent
Si c’est vice… eh bien tant pis, na ! -
La blondeur des bananes
Catégories : Octosyllabes (8)Sous sa fourrure elle a fourré
Tant des saveurs de la savane :
L’herbe chaude où le ciel courait,
Le feu, la blondeur des bananes,
Le miel sauvage et la bardane...
Comment ne pas s’enamourer ?
Sous son poil aux mille échancrures
Se cache aussi l’air de la nuit,
Percé de cris qui me procurent
Des frissons sous l’astre qui luit,
Quand l’âme et le sommeil me fuient...
Ne lit-elle pas les augures ?
Sous sa tignasse, elle, au matin,
M’entraîne aux butins, aux cueillettes,
Puis nous tuons un marcassin
Avant d’aller faire trempette
Au fleuve où nos deux corps se jettent...
Comment ne pas mater ses seins ?
Sous sa toison d’ambre et de tiques,
Ma Vénus conserve serré
Sa chair velue, ronde et magique :
Pour ceux qui veulent la fourrer...
Comment ne pas désespérer
Des amours paléolithiques ? -
Je me souviens de Coralie
Catégories : Octosyllabes (8)Tant de pénis la pénétraient
Que d’aucuns l’appelaient passoire
En perce du matin au soir
Cœur de cible criblé de traits
Tant de pénis la pénétraient
Je me souviens de Coralie
Ouverte jusqu’à l’hallali
Tant on versait de foutre en elle
Qu’un nigaud la surnomma l’outre
Elle s’en foutait, passait outre
Se gorgeant de vie éternelle
Tant on versait de foutre en elle
Je me souviens de Coralie
D’autant plus femme qu’avilie
Il n’était pas jusqu’aux vieillards
Qui d’un vit mol ne l’éventrassent
Et elle de si noble race
Ne réclamait jamais un liard
Ni aux valets ni aux vieillards
Je me souviens de Coralie
Sainte icône aux ors apâlis
Tant se vautraient dessus son corps
De fats et de francs abrutis
Qu’elle en était comme engloutie
Mais malgré tout toujours d’accord
Pour leur abandonner son corps
Je me souviens de Coralie
Les aimant tous à la folie
Tant sa peau frottait de peaux d’hommes
Qu’elle en conservait les vestiges
Et moi souvent en fille lige
Je la léchais comme une ivrogne
Avant que ne vienne un autre homme
Je me souviens de Coralie
Ma soif ô ma mélancolie -
Du fade chez les fadas
Catégories : Octosyllabes (8)Âne bâté trop bien bâti
Qui ne me foutais qu’au derrière
Combien j’ai rué combien pâti
Sous tes rudes saillies guerrières
Baudet beau mais si peu futé
Fallait-il que tu m’aies conquise
Pour que tes crasses privautés
M’apparussent des joies exquises
Ton épaisse queue m’empalant
Je n’étais plus qu’un cri de rage
Mais tu savais d’un mot galant
Me faire oublier tes outrages
Ô mon ânon trop bien bâti
Quel couple fada que la fière
Amoureuse et son abruti
Qui l’enfilait par le derrière -
Bout d’ficelle et sel d’oseille
Catégories : Octosyllabes (8)Le petit bout du marabout
Bout d’un flot joli de promesses
Mescaline cire SMS
Messe à rituel sous son boubou
Boostant l’occulte et la requête
Qu’êtes-vous devenue quéquette
Après le grand coup de bambou
Boule d’argile à mettre en terre
Terminée la vie solitaire
Terrée pleurant les nerfs à bout
Boudoir vide et vide craquette
Quêtant l’improbable quéquette
Mais vil aigrefin sans tabou
Bouclant ses fins de mois malignes
L’ignoble vit sa vie en ligne
L’ignare elle eue de bout en bout
Bouffant la magie pickpockette
Hoquette au gras sur sa quéquette -
Sur la brèche
Catégories : Octosyllabes (8)Ô hyperprise en ce moment
Sachant plus où donner d’la chatte
Je cours partout à quatre pattes
Encalpinée par tant d’amants
Que j’ai plus le choix dans la date
À la folie un peu beaucoup
Dure à l’attache et sur la brèche
Je trime et turlute à la fraîche
Même en congés j’en file un coup
Faisant de tout bois de lit flèche
Overbookant cent besogneux
Tôt réveillée je me déloque
La vie va vite à notre époque
À moi dard-dard vos vits teigneux
L’agenda déchargé à bloc
Foutons la nuit, le jour niquons
Pour le dernier slow j’suis pas prête
Mon carnet d’bal a pris perpète
Pas de temps morts dans mon flacon
Pour mes envies pas de retraite -
Dans mon clandé
Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Les yeux bandés
Seulement tu bandais
Ta fausse nuit m’était propice
Je me brûlais les orifices
Sur ces membres dégingandés
Que j’élimais de tous mes vices
Dans ton désert
Tu te donnais des airs
Éperdus de beau saint ermite
Sentant ramper d’affreux termites
Un million de monstres de chair
Léchant tes ultimes limites
Les yeux bandés
Tremblant tu demandais
Grâce à l’invisible démone
Succube amie de Perséphone
Dont les lèvres nues t’attendaient
Aux replis d’un vit qui frissonne
Désir et peur
Te secouaient la torpeur
Des sages amours caressantes
Tu haletais quand la descente
Vers mes abîmes de moiteur
Devenait par trop indécente
Les yeux bandés
Tendu tu entendais
Murmurer la soie ténébreuse
De nos poils et de nos muqueuses
Et nous jouissions dans mon clandé
Fleur obscure à la tige creuse -
Doux enfers
Catégories : Octosyllabes (8)Parce que votre fouet de tresse
Me fit connaître que l’on mord
La vie par les dents de la mort
Et que l’on jouit dans la détresse
Vous serez toujours ma maîtresse
Parce que mon sang culmina
À l’instant fol où vous me prîtes
Parce que votre main n’hésite
Pas refusant tout cinéma
Vous resterez ma domina
Parce que bien plus que les autres
Vous avez le don de punir
Et de changer mes avenirs
En doux enfers où je me vautre
À tout jamais je serai vôtre
Ô ma déesse mon destin
Belle et inexorable louve
Sous vos talons je me retrouve
Vos crachats me sont un festin
Joie votre règne clandestin -
L’ivre d’elle
Catégories : Octosyllabes (8)Je l’ai volé dans le vestiaire
Afin de l’inhaler la nuit
Quand le désir me hante et fuit
Dans le honteux de mes artères
Je ne le lui rendrai jamais
Ce serait confesser mon crime
Dévoiler ma noirceur intime
Et renoncer à ses fumets
M’avouer l’accro l’ivre d’elle
Junky de son cul mon héro
Ô désespérante hétéro
Crabe rongeant mon cœur fidèle
Je l’ai volé faute de mieux
Pour en déflorer les délices
Une exquise tache de pisse
Se mêle à la mouille au milieu
Je l’ai volé quelle infamie
Pour seule et vide me gorger
De ces parfums pleins de danger
Le slip de ma meilleure amie -
Tous les mecs de la terre
Catégories : Octosyllabes (8), Trisyllabes (3)J’ai rencard !
Avec un as de la pelisse
Un virtuose (Dieu le bénisse !)
Fourrant la belette avec art
Et grand’liesse fornicatrice
J’ai rencard !
Avec un parfait prof de danse
Par qui je tressaute en cadence
Pour qui je fais le grand écart
Me déboîtant sans résistance
J’ai rencard !
Avec un cuisto à brioche
Qui fend et farcit ma bidoche
À la sauce à l’ail et tartare
Ô tourner tourner sur sa broche !
J’ai rencard !
Avec tous les mecs de la terre
Des pas du tout célibataires
... Sauf que j’étais trop en retard
Et mes amants en profitèrent
Pour s’enfiler dans le placard -
J’ai tout inventé
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Y a des jours où j’me dis putain
Des jours où j’me prétends salope
Pourtant ces temps derniers mon triangle châtain
Ne baise pas bézef de vits de philanthropes
En dépit d’mon côté catin
Au franc-parler de libertine
Trop souvent j’me morfonds dans mes draps de satin
Sans aucun bon sauveur pour me tendre la pine
Y a des jours où j’me dis putain
Des jours où je joue les traînées
Mais ne vous fiez donc pas à mon p’tit air mutin
J’ai tout inventé — tout ! — les orgies effrénées
Les trips cochons jusqu’au matin
Et le foutre à la régalade
Faut r’connaître pourtant (ah ! j’en perds mon latin)
Que plus grand monde au vrai ne m’saute ou m’escalade
Y a des jours où j’me dis : Putain
T’es plus dans l’coup ma pauv’ cocotte
Mais j’me f’rais à mon sort en pensant : Oh zut hein !
Si j’avais pas le feu sans cesse à la culotte... -
Mes ornières
Catégories : Octosyllabes (8)Dans l’église scandalisée
Je me touchais, l’âme rusée,
Lorsque du chœur montaient les chants ;
Quoiqu’ayant pas le cœur méchant,
Je rêvais toute à des fusées.
Dans l’église où le doux encens
Éveillait mon ventre indécent,
Simulant de vagues prières,
Je retombais dans mes ornières
Et me faisais rougir le sang.
Levez, ô temples, vos barrières
Aux folles férues du derrière !
Laissez-les s’éjouir au combat
Contre le brûlant ici-bas !
(Combien, plus tard, se marièrent...)
Dans l’église où errent mes pas,
M’aimant le pivot du compas,
J’ose de mes doigts d’eau bénite
Geindre plus fort que sous la bite,
Et si l’on vient... n’arrêter pas ! -
La mer n’y peut rien
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Viens te balancer dans ma fucking chair
Un coup devant, un coup derrière
Tout le reste on s’en branle, on s’en balance
C’est pas le bon jour pour rompre une lance
Viens, je t’ai servi un poisseux cocktail
Ton cock m’en dira des nouvelles
Fait trop chaud pour les tempos assassins
Mais viens me tremper ta tige au bassin
La mer ne peut rien au sea, sex and sun
Quand ce cagnard-là nous assomme
Y a plus qu’à gémir sur nos plages roses
Lécher nos sorbets jusqu’à l’ankylose
Cet hiver on sortira les sextoys
Je ferai de toi mon bitch boy
Mais en attendant, viens qu’on se balance
L’un dans l’autre, c’est un peu les vacances -
La désirance
Catégories : Octosyllabes (8)À Marceline
Je suis la prière je passe
La main et m’en remets à toi
Seule suspendue dans l’espace
À la merci des autres doigts
Effleurant mes mammes si rondes
Glanant mes baves en tous lieux
Qui pleuvent pleuvent sur le monde
Ange planant parmi les dieux
Tout encordée je me redresse
L’âme mieux que ce corps rétif
Dont le chant n’est que pure ivresse
Coulant des flancs du primitif
Si je m’envole avant l’aurore
Et que ta main vient me punir
Je sais que je louerai encore
Ces cris longtemps à l’avenir
Car les gestes dont tu me prives
Car le feu des regards moqueurs
Clouant mes ailes là captives
Pour qu’enfin tu m’aimes vainqueur
Ne bannissent guère à la frange
La faim de te sentir en moi
La faim s’enfle oh oui je te mange
Des yeux du sexe en tapinois
Laissez passer je suis l’ardente
Requête à qui mua mon sort
Brûla mon cœur m’ouvrit la fente
Et démonta tous mes ressorts
Je suis la prière et les larmes
Un shibari en suspension
La désirance nue sans armes
Mûr est le fruit de ma passion -
Pour toi
Catégories : Octosyllabes (8)Vois comme j’ouvre bien les cuisses
À l’inconnu que tu m’envoies
Vois ma honte et mon jouir oh vois
Afin qu’après tu m’en punisses
J’ai perdu toute inhibition
Pour n’être plus qu’obéissance
Un grand trouble me fout les sens
Au-delà de nos prévisions
Vois je l’engloutis son pénis
Puisqu’aussi bien tu l’as voulu
Mais n’oublie pas pour mon salut
Qu’ensuite il faut que tu sévisses
Cet homme écœurant me fait mal
Pourtant que les choses soient claires
Si je fais ça pour te complaire
J’y prends un plaisir animal
Vois je me prête à tous ses vices
M’ouvrant le cul avec les doigts
Buvant sa jute oui mais pour toi
Pour qu’à la fin tu me punisses