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Octosyllabes (8) - Page 11

  • Après le rêve

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Il a suffi d’un flou de crin
    D’une blondeur à ton aisselle
    Je me suis dit je serai celle
    Qui ouvrira ce bel écrin
    S’emparera des flots de perles
    Des eaux fortes que tu déferles

    Il a suffi d’un ourlet dur
    À ta lèvre épaisse et boudeuse
    Je me suis vue en ravaudeuse
    Lisser ce pli, passer ce mur
    En redresser l’ombre déclive
    Et nous nous buvions la salive

    J’ai tant rêvé de toi avant
    De te coucher contre mon ventre
    Je t’ai tellement mise au centre
    Que ton image allait vivant
    M’invitant à d’ébouriffantes
    Saillies qui m’apaisaient la fente

    Puis il a suffi de trois mots
    Pour qu’ensemble nous soyons nues
    Redevenant deux inconnues
    Deux femelles, deux animaux
    Le nez fouillant dans la broussaille
    Lorsque les chaleurs les assaillent

    Il a suffi d’un Je te veux
    Au foehn torride de ta bouche
    Brutal et doux comme une douche
    Pour que se dressent mes cheveux
    Contre ta paume et que je pisse
    Le désir à même mes cuisses

    Oui je rêvais depuis longtemps
    Ton corps livré à mes caresses
    Nos jambes qu’habile tu tresses
    Nos deux cons trempés s’effoutant
    Mais tu es là, ton cul m’enfièvre
    Ton cri me bave sur les lèvres
    Depuis le temps que je l’attends

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  • À poil les beautés de la terre !

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Je mouille à flots pour les succubes
    Aguichants qu’on voit dans les pubes
          L’œil polisson
    Rien d’autre au fond ne m’intéresse
    À la télé je m’en caresse
          Le calisson

    S’agit-il de produit vaisselle
    Ou de sent-bon pour les aisselles
          Allez savoir
    Matant la gazelle à l’affiche
    J’ai tant de doigts que je m’enfiche
          Le dégorgeoir

    Bénissons les publicitaires
    Par qui les beautés de la terre
          Là sous nos yeux
    Défilent plus qu’à demi nues
    Les lèvres rubis et charnues
          Le cul radieux

    Je mouille à flots pour ces salopes
    Vantant les plus infectes dopes
          Aux autres cons
    Dommage pourtant qu’on ne voie
    Jamais de ces filles de joie
          Les poils du con

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  • On tient le bon bout

    Catégories : Octosyllabes (8), Sonnet

    Le fiston des âges farouches
    Mit son coutelas dans ma bouche
    Croyant semer à grands ahans
    Une chiée de petits Rahans

    C’est pourtant pas si difficile
    Même les bonobos s’enfilent
    Du bon côté par le bon bout

    Et nous Ceux-qui-marchent-debout
    Tailleurs de flûtiaux en Afrique
    Bien emmerdés avec nos triques…

    Mais courage ! à se turluter
    On deviendra l’Humanité
    Et on remplira les savanes
    De beaux Rahans et de Rahanes !

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  • Droit aux écueils

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Trop cons nous deux… ou c’est la poisse
    Moi chargée jusqu’au blanc de l’œil
    Toi marinant dans tes angoisses
    Au beau milieu un banc de glace
    Qu’épaissit chaque jour qui passe
    Et nous glissons droit aux écueils

    Trop cons nous deux on s’entr’agace
    Au lieu de jouir de l’autre l’un
    Chacun dans son recoin ressasse
    De vains griefs que rien n’efface
    Défend son minuscule espace
    Et de surcroît se croit malin

    Nos géraniums en sont malades
    De nous voir à ce point merdeux
    Souviens-toi pourtant nos gambades
    Nos rires nos jeux fous nos fades…
    Alors la vie une enculade
    Ou simplement trop cons nous deux ?

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  • Ballade du con affamé

    Catégories : Ballade, Octosyllabes (8)

    Qu’as-tu de si urgent à faire
    T’empêchant d’être mon amant ?
    Cours-tu le fric ? une autre guerre ?
    Ne peut-elle attendre un moment ?
    Souviens-toi de papa-maman
    Qui un jour se sont dits : « On laisse
    Tout en plan ! » et tout uniment
    Ont bien baisé pour que tu naisses.

    Je n’exige nulle promesse,
    Nul engagement, nul serment,
    Nulle chaîne d’aucune espèce
    Entre nous, pas d’autre ciment
    Que l’éclair des appariements.
    La fadeur de la vie ne cesse
    De réclamer sel et piment :
    On a baisé pour que tu naisses.

    Tu te débats, les joues vermeilles,
    Évoques le harcèlement.
    Con affamé n’a point d’oreilles ;
    Le mien salive énormément :
    Tu l’attires comme un aimant.
    Puisqu’on ne va pas à la messe,
    Baisons, gentil prince charmant !
    N’a-t-on baisé pour que tu naisses ?

    Reste cet ultime argument :
    Voici mes seins, mon con, mes fesses !
    De fort semblables éléments
    Furent baisés pour que tu naisses...

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  • Histoire de culs (pour changer)

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Au cul rond d’une demoiselle
    Des désirs se sont dégelés
    Qui nous ont redonné des ailes
    Nous voulions tout nous déceler
    Bavions de langueur et de zèle
    Sans craindre les dénivelés

    Au cul d’une agreste luronne
    Qui avait tout du percheron
    Je me suis vue qui l’éperonne
    Puis la mignonne a eu le front
    D’invoquer le mot de Cambronne
    Et d’en couler de bien marron

    Au cul de cuir d’une gaillarde
    J’ai bataillé tel un Bayard
    La langue enduite et frétillarde
    Visage enfoui dans son pétard
    Je me savais la plus paillarde
    Nous jouions à colin-maillard

    Au cul voilé d’une nonnette
    Je suis restée l’œil étonné
    Tant l’œillet de la mignonnette
    Languissait de vingt ans sonnés
    Qu’on vînt lui faire une minette
    Et pourquoi pas le fourgonner

    Du cul de toutes je suis folle
    Déjà j’épiais les culs mollets
    Chauffant les bancs de mon école
    Au cul des filles je volais
    Des baisers et autres bricoles
    D’un genre assez croquignolet

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  • Mustélidés obscènes

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Dans mon petit manchon fourré
    La bête est venue se fourrer
    Un animal ô fort méchant
    S’il ne ressort pas j’en mourrai

    Je l’avais trouvé attachant
    Tendre et molasse et pleurnichant
    Puis il enfle comme une oronge
    Et me transperce sur-le-champ

    À présent je sens qu’il s’allonge
    À l’intérieur et qu’il me ronge
    À crocs aigus et affairés
    Froissant mes chairs en tulle éponge

    Belette ? Hermine ? Je ne sais
    Peut-être même est-ce un furet
    Vison, martre ou bien zibeline
    Hélas ! Que l’ai-je cajolé !

    Il s’est planté comme une épine
    Dans ma chantepleure si fine
    L’abominable carnassier
    Ô dieux ! comme il me turlupine !

    Cessez donc ! Si vous me blessiez
    Avec votre museau d’acier ?…
    Il s’en moque et m’anéantit
    Fourgonnant quoi que vous fassiez

    Jamais mon puits n’a consenti
    À rien d’autre qu’être senti
    Humé, flairé en toute estime
    Ah ! Oh ! Tiens… le voilà parti

    Ayant pris sans verser centime
    Tout ce qu’il est en moi d’intime
    Me laissant le corps désolé
    Si creux qu’on dirait un abîme

    Bah ! j’irai tôt me consoler
    Auprès d’un gentil con seulet…

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  • Jusqu’à la lie Alice

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Porte du pays des merveilles
    Un chaud lapin à mon réveil
    Me la perça d’un coup d’oreille

    Je chus le cœur mal assuré
    Dans ce terrier inrécuré
    Où furetait plus d’un furet

    Bois-nous ! me susurraient les fioles
    Tu connaîtras la gaudriole
    Et que les lys te patafiolent

    Des licornes, des chevaliers
    Enfilaient pour moi, fous à lier
    D’encor plus déments chapeliers

    Vautrée au bout d’une amanite
    Une chenille, ver stylite
    Crachait des fumées illicites

    À toute heure on prenait le thé
    Et l’on parlait sexualité
    En grand ou petit comité

    Oh ! j’avais pris goût à la tarte
    Et refusais que l’on m’écarte
    Des jeux de mains, des jeux de cartes

    Au croquet ma vertu tomba
    Ce fut un drôle de sabbat
    Dans le haut de mes pays bas

    Ma chatte avait le premier rôle
    Semblant même douée de parole
    Et pour tout dire un peu frivole

    Puis en traversant le miroir
    Je découvris l’autre tiroir
    Étroit et long, secret et noir

    Un Jabberwock à l’œil sévère
    Jailli de quelque touffe amère
    M’enfournicula par derrière

    La reine assoiffée de mon sang
    Brandissait un sceptre pressant
    Je n’y coupai qu’en grandissant

    Tweedledee vida sa quenelle
    Et Tweedledum sous la tonnelle
    Me fit grimper à son échelle

    Charles votre échiquier curieux
    Où l’on bourrique à qui mieux mieux
    Répondait-il à un vœu pieux ?

    Où sont mes robes d’enfant sage ?
    Chaque pas qu’ici j’envisage
    Me mène à de nouveaux baisages

    Lapin blanc mon ami reviens
    Ô reprends-moi si tu veux bien
    Et me ramènes aux jours anciens !


    (Retrouvez Alice dans ma petite histoire outrageusement
    pornographique « Échec au roi »...)

     

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  • C’est les glandes

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Je change de sexe comme de body
    Dimanche bimbo, barbu lundi
    C’est pas ma faute, j’ai les hormones
    Plus instables que du bubble-gum

    Je change de sexe à tout bout d’champ
    Ça en devient presque indécent
    Quand mon clito s’enfle en quéquette
    J’cours me cacher dans ma chambrette

    J’perds un à un tous mes amis
    J’me sens seul/e comme c’est pas permis
    Je flipe sitôt qu’j’me déshabille
    C’est moi la honte de la famille

    Un jour de spleen, j’en pouvais plus
    J’ai imploré le p’tit Jésus
    Allah, Bouddha et toute la bande
    Zéro résultat pour mes glandes

    Quant aux toubibs, n’en parlons pas
    Ils s’excitaient sur mes appâts
    Attendant la métamorphose
    Pour me faire subir un tas d’choses

    Je change de sexe, oh ! c’est débile
    Au niveau d’mon état civil
    Mon mari n’y comprend que dalle
    Et pis ma femme s’est fait la malle

    Je change de sexe mais y’a du mieux
    J’ai rencontré un truc curieux
    Un/e androgyne qui joue du jazz
    Il reste plus qu’à nous mettre en phase

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  • Bord à bord

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Ton cap mollit ? Quelle importance ?
    Je garde en lui bonne espérance
    Mes détroits te sont dévolus
    Après le reflux vient le flux

    Pour que la barre se redresse
    Souquons ferme sous la caresse
    D’une bordée de lents baisers
    Aux nonchalances d’alizés

    Sans y penser nous ferons voile
    Vers l’île chavirée d’étoiles
    Ou ces contrées sous l’Équateur
    Qui vous imbibent de moiteurs

    Mon timonier, tiens bon la route !
    En pompant les eaux de ma soute
    Tu hisseras le pavillon
    Rouges des grandes occasions

    Et à nouveau tout l’équipage
    À la manœuvre, en chœur, en nage
    Mènera le cotre à bon port
    Par mainte passe et bord à bord

    Ton cap mollit, vieux capitaine ?
    Il reverdira comme un chêne !

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  • C’est l’heure exquise

    Catégories : Octosyllabes (8), Sonnet

    Lance au bout rond et cramoisi
    Levier qui culbutas le monde
    Estoc qui fends perces et sondes
    D’ajours tous nos morceaux choisis

    Viens-t’en me dessouder la bonde
    C’est l’heure exquise où l’amour gronde
    Dans mon tout petit cœur transi

    Lardoire à farcir les oies blanches
    Ou les poulardes de cent ans
    Ô flamberge d’avant le temps
    Du verbe et des effets de manche

    Toi qui me donnes mon content
    De branle-bas au palpitant
    Viens-t’en qu’on s’en paie une tranche

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  • Chacun son tour

    Catégories : Octosyllabes (8)

    À moi ton cul de puceronne !
    Je veux y sucer le miellat,
    Mais des trompes, là, t’éperonnent,
    Trop de faux bourdons fanfaronnent
    Autour de toi — oh ! laissez-la !

    Allez-vous-en ! fuyez la ruche
    Avant que je morde à vos dards !
    Bien trop longtemps j’ai fait l’autruche ;
    N’aurai-je point part au nectar
    Que vos vits pompent chaque soir ?

    Ne tremble plus, viens là, mignonne !
    Les mecs, je peux les massacrer
    Mais pas toi, si belle, ô si bonne ;
    À moi ton cul de puceronne
    Fleurant bon l’homme et le sucré !

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  • Ma vie secrète

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Si j’tords des tétons à l’arrache ?
    Nan c’est d’la triche à base de trash
    En vérité j’suis toute mimi
    J’ai dans les trois millions d’amis
    On s’fait des longues soirées scrabble
    Personne se branle personne dégueule
    Écoutez pas c’qu’on dit sur moi
    J’ai pas baisé depuis six mois

    Il paraîtrait que j’pisse et crache
    Franchement j’aime mieux jouer à cache-cache
    J’suis ce qu’on appelle une fille coincée
    À peine foutue d’faire ses lacets
    C’est pas mon truc fouetter des types
    J’aurais trop peur qu’ils m’prennent en grippe
    Avec les gens j’la joue sympa
    D’une autre côté j’couche quasi pas

    J’ai beau frimer m’afficher trash
    Dire des gros mots mentir macache
    Toute petite j’embrouillais mes vieux
    J’leur balançais d’la poudre aux yeux
    J’ai jamais perdu mon pucelage
    Ce jour-là j’étais à la plage
    À faire des digues et des pâtés
    Ma life est complètement ratée

    Dites racontez ça à personne
    J’voudrais pas passer pour une conne

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  • À la demande

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Je pile ou fesse oh ça dépend
    Autour du cou duquel je pends
    Dessus dessous quand ça trombine
    Je rentre à fond dans la combine

    Juste m’ajuster aux besoins
    Jouer le jeu trouver le joint
    M’ouvrir à l’aventure humaine
    Gémir où mes amants m’emmènent

    Aux prises ici reprise ailleurs
    Entaillée assise en tailleur
    J’offre à qui veut la préférence
    Quant aux formes de l’indécence

    Je fesse ou pile et c’est selon
    La bosse au front des pantalons
    Je pile ou fesse à la demande
    Tout droit la queue ou par la bande

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  • Un amour de minotaure

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

         Des reins d’Ariadne
    Sortent des bras bardés d’airain,
    Un mufle sale au long chanfrein,
    Une légende en filigrane…

         « Frère bréneux,
    Ô damné, moi, l’enrubannée,
    Je n’oublie pas notre hyménée,
    Nos pelotons raidis de nœuds.

         Du labyrinthe,
    L’Athénien et son coutelas
    Ressortiront tout chocolat :
    C’est de toi que je suis enceinte.

         Au cœur de roc
    De l’ex-Crète, si tu m’épouses,
    Partout refleurira la bouse
    Et mugiront les beaux aurochs.

         Fais-moi génisse !
    Encorne-moi, beau prétendant !
    Maman nous a foutus dedans
    Afin qu’ensemble on nous punisse.

         Comme il m’émeut,
    Ton front velu à l’œil de vache ;
    Longtemps nos amours feront tache,
    Mais parle, chéri, dis-moi !
                                                   — Meeuuuuh ! »

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  • Les autoroutes à contresens

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Voguer vers de plus vastes pores
    Boire à nos vies qui s’évaporent
    Au rythme lent du quotidien
    Par-dessus bord par-dessus tête
    Culbuter les dos de la bête
    Hors les espaces euclidiens

    Nous découvrir des berges neuves
    Nous relire enfin sur épreuve
    Aux vieux sillons des vieilles mains
    Combien d’ifs de buissons de roses
    Combien d’oubliées celluloses
    Fleuriront en un tournemain

    Qu’on n’oublie pas de graisser l’axe
    De verser l’arriéré des taxes
    Ou nos amours tourneront court
    En suivant bien les directives
    Chacun reprenant part active
    Nous décuplerons nos encours

    Ronger nos freins en tète-à-tète
    Doubler d’un duo tous les sextettes
    Ces ruses ne suffisaient plus
    Il fallait reprendre d’urgence
    Les autoroutes à contresens
    Comme au temps où l’on s’était plu

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  • Doublement fille

    Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)

    M’insinuer dans le petit jour
          Que tu laisses paraître
    Pour te montrer une autre amour
    Loin des hommes qui te pénètrent
          Une autre façon d’être

    Me glisser dans l’intimité
          Aux moiteurs tropicales
    De ton giron vite excité
    Sentant l’approche des cigales
          Rudes qui le régalent

    Te mettre au jus et au parfum
          De nos tendres miellées
    Troquer contre ta malefaim
    Ventrée femelle à femelle et
          Leurs toisons emmêlées

    T’ouvrir à joie et à douceur
          Elles sauront le faire
    Mes chatteries de demi-sœur
    Doublement fille et qui s’enferre
          Dans ta blonde hydrosphère

    M’insinuer dans le petit jour
          Contre ta peau de soie
    Pour te souffler l’autre discours
    Voix de la plus suave des voies
          Où nos sexes se voient

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  • Amants de papier

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Bon nombre de mes aventures
    C’est du flan : je littérature
    Couchant des amants de papier
    Au fil de rêves immatures
    Où je tripe et je prends mon pied

    Rimant l’orgie dans ma caboche
    Me défonçant à la débauche
    Imaginaire avec des gens
    De plume et d’encre, des fantoches
    Foutant sans cesse et déchargeant

    Si quelques prétendants (chimères !)
    Vécurent et peut-être m’aimèrent
    La plupart sont des prétendus
    Nés du bulbe d’une mémère
    Bavant sur ses fruits défendus

    Ô roman de mes coucheries
    Plein de chéris et de chéries
    Thriller toujours à la hauteur
    Où des culbuteurs en série
    Font la peau nue de leur auteur...

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  • La fente à semer

    Catégories : Octosyllabes (8)

    C’est fou c’que j’suis une mauvaise mère
    Surtout pour ceux qu’j’ai enfantés
    Y en a tout partout sur la terre
    Des p’tits que ma grosse fente a s’més

    J’les laissais sous les portes cochères
    Avec au cou un mot disant
    « J’peux pas l’él’ver, la vie est chère »
    … Et ça a duré trente-deux ans

    C’est-y ma faute si j’m’emballonne
    Rien qu’à r’garder les hommes au slip ?
    (Mon type c’est Sylvester Stallone
    J’l’ai vu dans un vidéo clip)

    J’en ai pondu des quinze ou seize
    De ces galopins superflus
    Maint’nant ça va mieux j’baise à l’aise
    Rapport à c’que j’ai plus mes flux

    Seul’ment ça m’travaille la conscience
    À cause des p’tits qu’ma fente a s’més
    Est-ce qu’on bouffe bien à l’Assistance ?
    Est-ce qu’y a quelqu’un pour les aimer ?

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  • Sans intérêts

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Le foutre écoulait des beaux culs des travs
          Mais Xav ému dans l’aube claire
    À l’hâve heure des retours de lanlaire
          En pensée comptait ses sicavs

    Peu rares sont les amasseurs de billes
          Dont le vit gît sans appétits
    Que leur fric accouche en nombreux petits
          Voici ce qui les émoustille

    L’épargne j’ai rien contre mon minet
          Pleurnichais-je me sentant naze
    Mais tu sais pourtant qu’il y a des occases
          Où faut cracher au bassinet

    J’ai insisté tâtant jusqu’au délire
          Ses grosses bourses mais mon Xav
    Bandait pour l’écu non le cul des travs
          Encor moins mon cochon tirelire

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