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Courte histoire dérivée en quelque sorte du poème d’hier...
Je m’inspire oh je m’inspire Des récits de sexe pire Je me souffle vent en poupe De fictions farcies de croupes Vite et sans frein je m’incite À forcer sur l’explicite...
Un ange est entré dans ma vie Alors que j’errais au hasard Parmi la brume et les blizzards Et cet ange entré dans ma vie Avoua m’avoir longtemps suivie
Un ange m’a brûlé les yeux En me découvrant sa peau d’ambre Il fit soleil en plein décembre Car l’ange me baisait les yeux Et j’épousais son corps radieux
Un ange m’a percée d’une aile Dure et m’a déchiré le flanc Moi la brebis moi l’agneau blanc Fol ange il m’a percée d’une aile Sans le vouloir un peu cruelle
Un ange a lacéré mon cœur Du rubis d’une lame épaisse Et il fallut que je me baisse Pour que cet ange entant mon cœur M’en fasse aimer l’âpre liqueur
Un ange a léché de mon âme Les plis godant et les ourlets Pas une larme n’a roulé Quand l’ange qui léchait mon âme Faisait de moi une autre femme
Puis l’ange en mon ventre oublia Avant de fuir être immature Une si frêle créature Que depuis lors je souris à L’ange qu’en moi l’ange oublia
M’arrache des cris, m’arrache la gueule À coups d’amour, me laisse pas seule M’arrache à ce triste présent Mais t’arrache pas, reste en baisant
Tords-moi la vie dans tous les sens Fais-moi mal en toute innocence Mords à mes seins qu’ont plus seize ans N’en démords pas, reste en baisant
Me claque, me flaque, me tue, me gifle Tes flots d’ordure, bafoue, persifle M’éclate, me plaque à la cloison Mais me plaque pas, reste en baisant
M’étouffe de jouir et d’érection M’assène tes poings d’exclamation Me tire la jungle à la Tarzan Mais te tire pas, reste en baisant
M’imprime tes envies, tes déprimes Ton panard de vivre et tes frimes M’estampille tes rimes sans raison Ton beat à donf, reste en baisant Ma gueule en prime
Même la mort devient une simple formalité administrative, une case à cocher au bas du formulaire en démat’ d’un contrat d’entretien.
Et comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, on aura soin de rendre en personne un dernier hommage à sa propre dépouille. Moment gai et convivial... à condition toutefois de prendre certaines précautions.
C’est ma dernière petite histoire en lecture libre :
Pas de brade bite sur l’écran de ma vie je paie trop cher la livre de chair pendant les pubs on m’entube en dehors je dors la speakerine me sourit susurrant de vieilles promesses
Seigneur léchez mes plaies mon cœur sanguinolent pourquoi me remettre à demain ? j’ai déjà tant prié je sais crier mystérieusement dénouer les cordons de la bourse quand il m’écarte de fidélité où ça le poing bonus ? faut-y vous l’empaler ? toujours des promesses
Pas de brade bite sur l’écran de ma vie vivement la fin des programmes on ira me coucher
Seigneur si vous saviez comme je me refends pas de brade bite rien quelques seconds rôles sans épaisseur un qui s’incruste en surimpression sur mon piteux site comme une fausse promesse jamais tenue ex-flamme éteinte star d’une nuit explosée au matin je saigne en vain sur toutes les chaînes quel câble m’accable ?
Ma chatte a pris le mors aux dents Cherchant partout l’outil d’Adam Qui comblera sa démesure Ma chatte a pris le mors aux dents Mais moi je l’aurai à l’usure
Ma chatte a pris le mauvais pli De renverser l’ordre établi D’être continûment pinée Ma chatte a pris le mauvais pli Mais je lui rendrai la monnaie
Allant de frasque en jeu de con Ma chatte est sortie de ses gonds Et se fout de moi la gredine Qui va de frasque en jeu de con Quand je veux dormir ou je dîne
Pleine de vits de sacripants Ma chatte en rupture de ban Jette sa gourme et fait des siennes Pleine de vits de sacripants Au fond c’est une histoire ancienne
Je fais ses quatre volontés Ses quatre cents coups excités Bien obligée : elle m’harcèle Pour que j’alpague une bite et Qu’elle me la redépucelle
Un jour j’entrerai au couvent Fini minou le mors aux dents Et les fredaines interlopes Un jour j’entrerai au couvent S’ils veulent bien d’une salope
J’écume de rage, de solitude, de désespoir, d’ennui de ne pas retrouver l’envie perdue l’âme sœur peut-être ni le jour ni la nuit puis voilà toi, la môme, la drôle de fille
Tout le temps j’écume je bulle dans les bals, les bars, les halls de gare les salles de cours, les séminaires même des endroits qui n’existent pas peut-être
J’écume la crème des mondes possibles le gratin du réel en quête d’une terre un peu moins plate d’enclaves privées où l’on ne se prive de rien, où l’on s’éclate sortant la tête pour enfin vivre peut-être insensée je m’entête à chercher la fête des sens qui sait ? l’enfance j’écluse des bières en attendant
Si seulement je pouvais disparaître sous la mousse moi et mes rêves et mes peut-être ne plus me réveiller mais voilà toi, qui brille, virevolte et m’émoustille
Sauvage et fatiguée j’écume et personne ne m’entend je signe chaque soir un pacte avec le néant toute seule je me raconte des histoires d’amour éculées nettoie sans fin mes écuries m’enferme dans des placards rame, rame, rame, brame, trame des scénarios douteux un gramme par litre et je roule à travers mes délires d’océan juste dans l’espoir d’apercevoir une plage d’autres rivages de l’existence je m’échoue sans cesse en attendant
Puis voilà toi, qui pétille voilà toi, libellule drôle de fille qui crève ma bulle d’un coup aile me bouscule, me stimule tout part en vrille et voilà nous…
Je porte la balafre Plaie vraie de mon destin De velours intestin Stoïque je vis l’affre Et reçois le venin Fleuve du genre humain Que parfois je me bâfre
Je lance à fond de ciel Mes jambes assassines Dont l’épi blanc dessine Un triangle inertiel Les gars de la marine En curent la narine Pour y voler le miel
Je promène la lune Sous mes airs anodins Que percèrent plus d’un Soupirant à la brune Sans être bien malin Juste il se trouva l’un Pour lequel j’étais l’une
La fille nue s’en vient d’un long pas déhanché Ma tête éclate une ruche Ô chemins semés d’embûches Qui mêlent au divin blé les fleurs du péché
Le bourg est loin voici ses toits noirs qui se couchent La fille a l’or aux cheveux Aimons-nous si tu le veux Si tu le veux tu pourras gémir dans ma bouche
J’entends le coq j’entends la cloche un chien aboie Qui nie ma foi mes prières Elle m’ouvre son derrière Ô cherche ton foutu rêve ma bite en bois
Là c’est fini une mouche passe et s’étonne Le village aussi s’endort Car la fille à cheveux d’or A fermé les yeux... Que la vie est monotone !
Posté jeudi, mis en musique et en images dimanche : mon compère poète Alain a visiblement flashé sur ce texte, et bien entendu je l’en remercie une fois de plus. De surcroît, si pour moi il s’agissait d’un poème parmi le flot que je diffuse quotidiennement, sa réactivité et son travail étonnant ont attiré mon attention et m’ont poussée à revenir un instant sur ces quelques vers. C’est pourquoi j’aimerais ici, contrairement à mes habitudes, vous livrer un certain nombre d’éléments qui ont présidé à son écriture.
Au plan formel, il est formé de quatre strophes identiques composées chacune de quatre octosyllabes et d’un quadrisyllabe final qui constitue le refrain.
Mon point de départ était précisément ce refrain : « Endors-toi donc ». Par conséquent, j’ai cherché des rimes en « don » : gardons, pardon, don, bidon. Au passage, signalons que j’essaie toujours de varier la catégorie lexicale de mes rimes. Rimer deux adjectifs entre eux (ex. : navré, délivré) me semble trop facile. Ici, nous avons un verbe, deux noms et un adjectif.
Pour alterner avec cette rime sourde et masculine en « don », j’ai choisi des rimes féminines tout aussi nasales (cette nasalité crée une sorte de ronflement qui s’accorde bien avec le sujet) mais plus amples et sonores : -ontre, -emble, -ense, -entre. Par ailleurs, partout dans le poème, les sons « ronflants » prédominent : chérie, chair, éternité, notre rencontre, rêve, étreinte, tirer l’or, etc., etc.
Comme souvent, j’ai éliminé au maximum les « e » muets à l’intérieur du vers, ce qui à mon avis améliore la fluidité des poèmes.
Voilà pour la sonorité. Sur le plan du sens, rien de compliqué à saisir. Au contraire, les termes employés sont des mots de tous les jours. De plus, chaque strophe est semée de notions fortes, cardinales, essentielles : vie, éternité, or, substance, amour, ensemble, baisers, désir, etc., qui soulignent de façon diffuse le caractère authentique de cet amour. Baudelaire, entre autres, utilisait beaucoup cette combinaison de notions essentielles et de musicalité.
La chute, avec ce « moi » au lieu du « toi » des refrains précédents, signifie bien sûr la réciprocité de l’amour. Quant à l’antre du vers précédent, il est à la fois un refuge contre tout le reste (ce qui est bidon, le monde extérieur) et le symbole de la passion dévorante unissant ces deux femmes.