Étrange et fou l’ange transcende
Les genres et l’ordre établis
Ses ailes s’éploient sans un pli
Devant les ciels couleur lavande
Si son sexe est indécidé
Si tant de rêves le démangent
C’est peut-être avec Michel-Ange
Pour mieux sa vie désoxyder
Doux séraphin bel androgyne
Ô cible du regard des gens
Sens-tu sublime et dérangeant
Ton cœur autour qui s’invagine ?
Être aux cent noms hijra bissu
Viens interroger l’évidence
Trans-ange étoile de la danse
Fol animal d’amour tissu
Inspiré par l’aquarelle ci-dessus, signée Marco, poète et peintre :
https://lespoetes.net/cartedevisite.php?pseudomembre=Marco
https://www.lapassiondespoemes.com/?action=SHOWPORTFOLIO&ID=4172&order=date
Merci à lui !
Octosyllabes (8) - Page 17
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Sublime et dérangeant
Catégories : Octosyllabes (8), Poèmes illustrés -
La pouf à Surcouf (mémoires apocryphes)
Catégories : Octosyllabes (8)Creuse, pioche, mon beau pirate
Enfouis ce trésor dans ma chatte
Tu perles de félicité
Mon corps en est tout excité
Je vais t’aider à quatre pattes
Sonde profond dedans l’obscur
Mettons le butin en lieu sûr
Sous la mousse et sous les rivières
Fore le trou, la folle ornière
Et déverse tes diamants purs
Heureux, riches de nos pillages
Déchirons ce blond paysage
Pousse sur le manche, oh ! hardi !
J’en ai le con qui reverdit
Et salive sur ton passage
Sape, vieux forban, flibustier
Écumeur de mon monde entier
Corsaire au canon sans faiblesse
Après l’assaut, à nous l’ivresse !
Ah ! tu gicles enfin, c’est le pied -
Faire sauter la banque
Catégories : Octosyllabes (8)Jette ta jute, oh ! juste là,
Sur mes lèvres toujours si sèches,
Ma langue lilas qui te lèche !
Laisse-toi jouir et gicle-la !
Trace un arc, une voie lactée
Au ciel ardent de mon palais !
Onan et son manche à balai
Foutrait — le con ! — sur des cactées…
Bombarde-moi le fond du lac
De ton petit-suisse nature,
Ta soupe au lait, ma nourriture !
Qu’implose et sauce ton éjac !
Je sais que tu sais la manière
De garder le fric dans les sacs :
On vous apprend ça à la fac,
Et plus d’une pine en est fière.
Mais j’ai soif, moi, je suis en manque
De quintessence, ô, d’élixir ;
Jute, jute, ajuste le tir !
Ce soir on fait sauter la banque. -
Éblouissement
Catégories : Octosyllabes (8)Dis, mets les voiles, oh ! mets les voiles !
Seules les plus simples appareillent
Sans se munir d’un peu de toile.
Dès la moiteur de nos réveils,
Ton corps m’explose la prunelle,
Plus blanc que la mer au soleil.
Comme tu sens bon la femelle !
Comme tu sais me faire baver !
Ne te lave qu’après Noël !
Je peux te toucher, te rêver,
Te suçoter jusqu’à la moelle,
Mais de la vue tu m’as privée.
Mets les voiles, amie, mets les voiles !
Couvre tes courbes nonpareilles !
Tu es beaucoup trop belle à poil. -
Le refus
Catégories : Octosyllabes (8)Apercevoir, sous la chemise,
Ton nombril malin, tel un œil
Qui cligne, sourit, m’électrise…
Et puis me laisse sur le seuil ?
Apercevoir, sous la chemise,
Ce miel et en faire mon deuil ?...
M’en aller sans prendre ta bouche
Entre mes dents, la retenir,
La bercer de langues farouches
Plus arcboutées que des menhirs ?
M’en aller sans prendre ta bouche ?...
Le désespérant devenir !
Passer sans avoir vu tes cuisses
— Nues sous la lèvre ou sous la main —
Frémir à l’idée que je puisse
Pousser l’avantage plus loin ?
Passer sans avoir vu tes cuisses,
N’est-ce pas cela, vivre en vain ?
N’avoir jamais, contre ma joue
Amoureuse, roulé tes seins,
Trituré comme un chaton joue
Les bouts que l’aréole y ceint ?
N’avoir jamais, contre ma joue,
Ces fruits à l’effluve assassin ?...
Vivre sans sucer à ton ventre
La fleur de sel et le pistil,
Sans en avoir fouillé le centre,
À t’en chiffonner le coutil ?
Vivre sans sucer à ton ventre,
À quoi cela servirait-il ?
Ô cruelle qui me refuses
La joie de te goûter un peu,
Sans raison, sans la moindre excuse
Qu’un vague « non » tout orgueilleux !...
Ô cruelle qui me refuses,
Je te baise du bout des yeux. -
Quand la morue rue
Catégories : Chanson, Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Chanson odieuse (mais réaliste)
Maquereau, si ta morue rue
Boude le miché, fuit la rue
Pour qu’elle se tienne à carreau
Brandis le gourdin, le barreau
Car sitôt la chose apparue
Baguette magique au sirop
La grognonne redevient grue
Refrain :
C’est pour ton grand boutoir
Qu’elle bat le trottoir
Pour ton fût de colonne
Que brave elle michtonne
Homme libre ô si ton tapin
Fainéante en posant des lapins
Veille à lui redresser la fibre
À coups de canne, à coups de chibre
Lui récurant le gagne-pain
Fais que pour toi seul elle vibre
Sans qu’un autre envoie le grappin
C’est pour ton porte-plume
Qu’elle use le bitume
C’est pour ton chérubin
Qu’elle file au turbin
Gai souteneur, de ta roulure
Tire au besoin la chevelure
Puis d’un viril vit tamponneur
Remis pour l’occase à l’honneur
Chasse le mou dans ses moulures
Lui réapprenant le bonheur
Et le respect à toute allure
C’est pour ton nerf chafouin
Qu’elle racole au coin
C’est pour ta longue épine
Qu’elle arpente et tapine
Si ta morue rue maquereau
Et prend soudain son air faraud
Rêvasse à des coquecigrues
Refuse qu’on la dézobstrue
Reprends la main, pistolero
Afin qu’à nouveau soit férue
L’abeille de ton dard — haro !
C’est pour ta rude verge
Qu’elle va aux asperges
Pour ton daufe ô damné
Que la mignonne en est
C’est pour ton porte-plume...
ad lib. -
Fruits de tentation
Catégories : Octosyllabes (8)Tes nymphes, là, sous la frisure,
Attendent, tendres, palpitant,
S’entrebâillant de temps en temps,
Le doux baiser ou la morsure.
Tes nymphes jouent de l’émotion
Qu’étalées là elles procurent
À mon sang qui n’en avait cure…
Elles devraient faire attention.
Si tu ne couvres pas très vite
Ces chairs, ces fruits de tentation,
J’y plongerai avec passion
Les doigts ou le pif en visite.
Les garces n’attendaient que ça :
Que ne l’ai-je compris de suite !
Ma langue en danse la salsa,
Rouge, rongée de fièvre, enduite
Des sucs que ton désir pressa
Et que, ravies, tes nymphes fuitent. -
Par procuration
Catégories : Octosyllabes (8)J’aimais les regarder se mettre
Des jouets aussi gros que le poing
Il fallait pas leur en promettre
À ces deux jolis petits êtres
Moi derrière une autre fenêtre
Je peaufinais la mise au point
J’aimais les regarder se mettre
Des jouets aussi gros que le poing
Au vu des ébats des voisines
Je baisais par procuration
Me sentant l’âme d’une gouine
Me rêvant chaude et libertine
Et je m’étalais la cyprine
Par d’insolentes rotations
Au vu des ébats des voisines
Je baisais par procuration
L’une était brune et l’autre rousse
Deux diablotines sans défaut
Je ne les ai jamais vues douces
Lorsque se farcissant la gousse
Ou l’anus à fortes secousses
Elles braillaient mes deux nymphos
L’une était brune et l’autre rousse
Deux diablotines sans défaut
J’ai gémi quand elles quittèrent
La tour pour aller vivre ailleurs
Me laissant sombre et solitaire
Faire et refaire l’inventaire
Des clichés répandus par terre
Me branlant assise en tailleur
J’ai gémi quand elles quittèrent
La tour pour aller vivre ailleurs -
Après le rêve
Catégories : Octosyllabes (8)Il a suffi d’un flou de crin
D’une blondeur à ton aisselle
Je me suis dit je serai celle
Qui ouvrira ce bel écrin
S’emparera des flots de perles
Des eaux fortes que tu déferles
Il a suffi d’un ourlet dur
À ta lèvre épaisse et boudeuse
Je me suis vue en ravaudeuse
Lisser ce pli, passer ce mur
En redresser l’ombre déclive
Et nous nous buvions la salive
J’ai tant rêvé de toi avant
De te coucher contre mon ventre
Je t’ai tellement mise au centre
Que ton image allait vivant
M’invitant à d’ébouriffantes
Saillies qui m’apaisaient la fente
Puis il a suffi de trois mots
Pour qu’ensemble nous soyons nues
Redevenant deux inconnues
Deux femelles, deux animaux
Le nez fouillant dans la broussaille
Lorsque les chaleurs les assaillent
Il a suffi d’un Je te veux
Au foehn torride de ta bouche
Brutal et doux comme une douche
Pour que se dressent mes cheveux
Contre ta paume et que je pisse
Le désir à même mes cuisses
Oui je rêvais depuis longtemps
Ton corps livré à mes caresses
Nos jambes qu’habile tu tresses
Nos deux cons trempés s’effoutant
Mais tu es là, ton cul m’enfièvre
Ton cri me bave sur les lèvres
Depuis le temps que je l’attends -
À poil les beautés de la terre !
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Je mouille à flots pour les succubes
Aguichants qu’on voit dans les pubes
L’œil polisson
Rien d’autre au fond ne m’intéresse
À la télé je m’en caresse
Le calisson
S’agit-il de produit vaisselle
Ou de sent-bon pour les aisselles
Allez savoir
Matant la gazelle à l’affiche
J’ai tant de doigts que je m’enfiche
Le dégorgeoir
Bénissons les publicitaires
Par qui les beautés de la terre
Là sous nos yeux
Défilent plus qu’à demi nues
Les lèvres rubis et charnues
Le cul radieux
Je mouille à flots pour ces salopes
Vantant les plus infectes dopes
Aux autres cons
Dommage pourtant qu’on ne voie
Jamais de ces filles de joie
Les poils du con -
On tient le bon bout
Catégories : Octosyllabes (8), SonnetLe fiston des âges farouches
Mit son coutelas dans ma bouche
Croyant semer à grands ahans
Une chiée de petits Rahans
C’est pourtant pas si difficile
Même les bonobos s’enfilent
Du bon côté par le bon bout
Et nous Ceux-qui-marchent-debout
Tailleurs de flûtiaux en Afrique
Bien emmerdés avec nos triques…
Mais courage ! à se turluter
On deviendra l’Humanité
Et on remplira les savanes
De beaux Rahans et de Rahanes ! -
Droit aux écueils
Catégories : Octosyllabes (8)Trop cons nous deux… ou c’est la poisse
Moi chargée jusqu’au blanc de l’œil
Toi marinant dans tes angoisses
Au beau milieu un banc de glace
Qu’épaissit chaque jour qui passe
Et nous glissons droit aux écueils
Trop cons nous deux on s’entr’agace
Au lieu de jouir de l’autre l’un
Chacun dans son recoin ressasse
De vains griefs que rien n’efface
Défend son minuscule espace
Et de surcroît se croit malin
Nos géraniums en sont malades
De nous voir à ce point merdeux
Souviens-toi pourtant nos gambades
Nos rires nos jeux fous nos fades…
Alors la vie une enculade
Ou simplement trop cons nous deux ? -
Ballade du con affamé
Catégories : Ballade, Octosyllabes (8)Qu’as-tu de si urgent à faire
T’empêchant d’être mon amant ?
Cours-tu le fric ? une autre guerre ?
Ne peut-elle attendre un moment ?
Souviens-toi de papa-maman
Qui un jour se sont dits : « On laisse
Tout en plan ! » et tout uniment
Ont bien baisé pour que tu naisses.
Je n’exige nulle promesse,
Nul engagement, nul serment,
Nulle chaîne d’aucune espèce
Entre nous, pas d’autre ciment
Que l’éclair des appariements.
La fadeur de la vie ne cesse
De réclamer sel et piment :
On a baisé pour que tu naisses.
Tu te débats, les joues vermeilles,
Évoques le harcèlement.
Con affamé n’a point d’oreilles ;
Le mien salive énormément :
Tu l’attires comme un aimant.
Puisqu’on ne va pas à la messe,
Baisons, gentil prince charmant !
N’a-t-on baisé pour que tu naisses ?
Reste cet ultime argument :
Voici mes seins, mon con, mes fesses !
De fort semblables éléments
Furent baisés pour que tu naisses... -
Histoire de culs (pour changer)
Catégories : Octosyllabes (8)Au cul rond d’une demoiselle
Des désirs se sont dégelés
Qui nous ont redonné des ailes
Nous voulions tout nous déceler
Bavions de langueur et de zèle
Sans craindre les dénivelés
Au cul d’une agreste luronne
Qui avait tout du percheron
Je me suis vue qui l’éperonne
Puis la mignonne a eu le front
D’invoquer le mot de Cambronne
Et d’en couler de bien marron
Au cul de cuir d’une gaillarde
J’ai bataillé tel un Bayard
La langue enduite et frétillarde
Visage enfoui dans son pétard
Je me savais la plus paillarde
Nous jouions à colin-maillard
Au cul voilé d’une nonnette
Je suis restée l’œil étonné
Tant l’œillet de la mignonnette
Languissait de vingt ans sonnés
Qu’on vînt lui faire une minette
Et pourquoi pas le fourgonner
Du cul de toutes je suis folle
Déjà j’épiais les culs mollets
Chauffant les bancs de mon école
Au cul des filles je volais
Des baisers et autres bricoles
D’un genre assez croquignolet -
Mustélidés obscènes
Catégories : Octosyllabes (8)Dans mon petit manchon fourré
La bête est venue se fourrer
Un animal ô fort méchant
S’il ne ressort pas j’en mourrai
Je l’avais trouvé attachant
Tendre et molasse et pleurnichant
Puis il enfle comme une oronge
Et me transperce sur-le-champ
À présent je sens qu’il s’allonge
À l’intérieur et qu’il me ronge
À crocs aigus et affairés
Froissant mes chairs en tulle éponge
Belette ? Hermine ? Je ne sais
Peut-être même est-ce un furet
Vison, martre ou bien zibeline
Hélas ! Que l’ai-je cajolé !
Il s’est planté comme une épine
Dans ma chantepleure si fine
L’abominable carnassier
Ô dieux ! comme il me turlupine !
Cessez donc ! Si vous me blessiez
Avec votre museau d’acier ?…
Il s’en moque et m’anéantit
Fourgonnant quoi que vous fassiez
Jamais mon puits n’a consenti
À rien d’autre qu’être senti
Humé, flairé en toute estime
Ah ! Oh ! Tiens… le voilà parti
Ayant pris sans verser centime
Tout ce qu’il est en moi d’intime
Me laissant le corps désolé
Si creux qu’on dirait un abîme
Bah ! j’irai tôt me consoler
Auprès d’un gentil con seulet… -
Jusqu’à la lie Alice
Catégories : Octosyllabes (8)Porte du pays des merveilles
Un chaud lapin à mon réveil
Me la perça d’un coup d’oreille
Je chus le cœur mal assuré
Dans ce terrier inrécuré
Où furetait plus d’un furet
Bois-nous ! me susurraient les fioles
Tu connaîtras la gaudriole
Et que les lys te patafiolent
Des licornes, des chevaliers
Enfilaient pour moi, fous à lier
D’encor plus déments chapeliers
Vautrée au bout d’une amanite
Une chenille, ver stylite
Crachait des fumées illicites
À toute heure on prenait le thé
Et l’on parlait sexualité
En grand ou petit comité
Oh ! j’avais pris goût à la tarte
Et refusais que l’on m’écarte
Des jeux de mains, des jeux de cartes
Au croquet ma vertu tomba
Ce fut un drôle de sabbat
Dans le haut de mes pays bas
Ma chatte avait le premier rôle
Semblant même douée de parole
Et pour tout dire un peu frivole
Puis en traversant le miroir
Je découvris l’autre tiroir
Étroit et long, secret et noir
Un Jabberwock à l’œil sévère
Jailli de quelque touffe amère
M’enfournicula par derrière
La reine assoiffée de mon sang
Brandissait un sceptre pressant
Je n’y coupai qu’en grandissant
Tweedledee vida sa quenelle
Et Tweedledum sous la tonnelle
Me fit grimper à son échelle
Charles votre échiquier curieux
Où l’on bourrique à qui mieux mieux
Répondait-il à un vœu pieux ?
Où sont mes robes d’enfant sage ?
Chaque pas qu’ici j’envisage
Me mène à de nouveaux baisages
Lapin blanc mon ami reviens
Ô reprends-moi si tu veux bien
Et me ramènes aux jours anciens !
(Retrouvez Alice dans ma petite histoire outrageusement
pornographique « Échec au roi »...) -
C’est les glandes
Catégories : Octosyllabes (8)Je change de sexe comme de body
Dimanche bimbo, barbu lundi
C’est pas ma faute, j’ai les hormones
Plus instables que du bubble-gum
Je change de sexe à tout bout d’champ
Ça en devient presque indécent
Quand mon clito s’enfle en quéquette
J’cours me cacher dans ma chambrette
J’perds un à un tous mes amis
J’me sens seul/e comme c’est pas permis
Je flipe sitôt qu’j’me déshabille
C’est moi la honte de la famille
Un jour de spleen, j’en pouvais plus
J’ai imploré le p’tit Jésus
Allah, Bouddha et toute la bande
Zéro résultat pour mes glandes
Quant aux toubibs, n’en parlons pas
Ils s’excitaient sur mes appâts
Attendant la métamorphose
Pour me faire subir un tas d’choses
Je change de sexe, oh ! c’est débile
Au niveau d’mon état civil
Mon mari n’y comprend que dalle
Et pis ma femme s’est fait la malle
Je change de sexe mais y’a du mieux
J’ai rencontré un truc curieux
Un/e androgyne qui joue du jazz
Il reste plus qu’à nous mettre en phase -
Bord à bord
Catégories : Octosyllabes (8)Ton cap mollit ? Quelle importance ?
Je garde en lui bonne espérance
Mes détroits te sont dévolus
Après le reflux vient le flux
Pour que la barre se redresse
Souquons ferme sous la caresse
D’une bordée de lents baisers
Aux nonchalances d’alizés
Sans y penser nous ferons voile
Vers l’île chavirée d’étoiles
Ou ces contrées sous l’Équateur
Qui vous imbibent de moiteurs
Mon timonier, tiens bon la route !
En pompant les eaux de ma soute
Tu hisseras le pavillon
Rouges des grandes occasions
Et à nouveau tout l’équipage
À la manœuvre, en chœur, en nage
Mènera le cotre à bon port
Par mainte passe et bord à bord
Ton cap mollit, vieux capitaine ?
Il reverdira comme un chêne ! -
C’est l’heure exquise
Catégories : Octosyllabes (8), SonnetLance au bout rond et cramoisi
Levier qui culbutas le monde
Estoc qui fends perces et sondes
D’ajours tous nos morceaux choisis
Viens-t’en me dessouder la bonde
C’est l’heure exquise où l’amour gronde
Dans mon tout petit cœur transi
Lardoire à farcir les oies blanches
Ou les poulardes de cent ans
Ô flamberge d’avant le temps
Du verbe et des effets de manche
Toi qui me donnes mon content
De branle-bas au palpitant
Viens-t’en qu’on s’en paie une tranche -
Chacun son tour
Catégories : Octosyllabes (8)À moi ton cul de puceronne !
Je veux y sucer le miellat,
Mais des trompes, là, t’éperonnent,
Trop de faux bourdons fanfaronnent
Autour de toi — oh ! laissez-la !
Allez-vous-en ! fuyez la ruche
Avant que je morde à vos dards !
Bien trop longtemps j’ai fait l’autruche ;
N’aurai-je point part au nectar
Que vos vits pompent chaque soir ?
Ne tremble plus, viens là, mignonne !
Les mecs, je peux les massacrer
Mais pas toi, si belle, ô si bonne ;
À moi ton cul de puceronne
Fleurant bon l’homme et le sucré !