Nous sommes les mièvres drôlesses
Déhanchant parmi les flâneurs
Du parc pour nous pencher aux fleurs
Et ce faisant tendre les fesses
Bientôt pullulent les rôdeurs
Car les autres sont à la messe
Nos regards brillent de promesses
Et nos joues prennent des couleurs
Pour le moindre œillet on se baisse
Dévoilant des seins sans pudeur
D’où s’exhale une franche odeur
De sueur et de légère ivresse
Notre babil est sans saveur
Un bruit d’oiseaux qui va sans cesse
Traversé d’éclairs d’allégresse
Présageant de puissants bonheurs
Le soleil peu à peu se dresse
À nous mater et sa chaleur
Nous fait un manteau de vapeurs
Une aura de jeunes déesses
Sensible à nos traits enchanteurs
Il n’est pas rare que s’adresse
À nous un gars plein de tendresse
Nous lui opposons notre honneur
Quoi ! céder l’or et les richesses
De nos corps nus à ce hâbleur ?
Serait-il prince ou grand seigneur
Nous nous moquons d’être princesses
Le quittant nous musons ailleurs
En échangeant force caresses
Nos flancs collés nos mains se pressent
Ainsi que d’affectueuses sœurs
Nous sommes les sveltes faunesses
Pour qui plus d’un cœur d’homme meurt
Pour qui leur front a des pâleurs
Sous lequel brasse la tristesse
Mais suffit ! On se fout des fleurs !
Nous regagnons notre deux-pièces
Où tout en roucoulant de liesse
Nous nous gouinons avec ardeur…
Octosyllabes (8) - Page 10
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Au parc
Catégories : Octosyllabes (8) -
Un plein d’essences
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Mets ta physique chose-en-soi
Au cœur là de ma différence
Ontologique et nos vies rances
Jouiront du jeu que l’on perçoit
Sous l’existence
Dans mon être-à-poil-sous-ta-main
Mon vouloir-être-défoncée
Il n’entre guère de pensée
Ni de désir qu’être soudain
Ta fiancée
Baisant ton arquer-là-devant
Je sens mouiller nos conjointures
On réussira je t’assure
Ce saut par-delà les étants
Et leurs blessures
Bouche-moi la fissuration
Comble-moi les failles de l’être
Quand nos daseins s’interpénètrent
On aurait presque l’impression
Qu’on va renaître
Mets ta physique chose-en-soi
Au tréfonds de ma différence
Entrons nus dans la transcendance
Je m’ouvre au monde et je reçois
Ton plein d’essences -
Les nanas
Catégories : Chanson, Octosyllabes (8)Si les nanas n’étaient pas là
Vous seriez tous en Sodomie
À parler de je ne sais quoi
À enfiler je ne sais qui
Quand l’Ève chue en parachute
S’étendit nue contre sa peau
A pas fallu plus d’une minute
Pour qu’Adam lui lève le capot
Bien sûr c’était une autre époque
On est devenus des égaux
Sur le papier mais tu t’en moques
Pour préserver ton p’tit ego
Si les nanas n’étaient pas là
Vous seriez tous en Sodomie
À parler de je ne sais quoi
À enfiler je ne sais qui
Le con velu de Pélagie
Lui s’effoutait pas mal sans toi
Coulant pour aucune bougie
Mais t’aurais pu rester courtois
Bien sûr ces années-là sont mortes
Tu t’es un peu calmé depuis
Mais toujours le pied dans la porte
Quand tu veux planter ton biscuit
Si les nanas n’étaient pas là
Vous seriez tous en Sodomie
À parler de je ne sais quoi
À enfiler je ne sais qui
D’après « Les ricains » (Michel Sardou)
https://www.youtube.com/watch?v=Qzd-IEd3d0I -
Solidaires
Catégories : Octosyllabes (8)Ma copine et moi on s’arrime
Au même ténébreux dildo
En vis-à-vis ou dos à dos
Et que j’t’enfile et que j’te lime
C’est grâce à ce commun époux
Ne s’intéressant guère au foot
Qu’on se tamponne avec ma loute
Nuit et jour chacune à son bout
Quand l’une pousse l’autre crie :
Oui vas-y fous-le-moi au fond !
La première en saute au plafond :
Oh pompe aussi je t’en supplie !
Ma déesse et moi en cadeau
Après avoir viré nos types
Pour s’épauler et faire équipe
On s’est offert ce beau dildo
Unies telles deux mousquetaires
Par la rapière entant nos fûts
On jute et jouit à plein raffut
Comme qui dirait… solidaires -
Itinéraire d’une femme ordinaire
Catégories : Octosyllabes (8)Jugée mettable oh je fus mise
En d’exquises situations
Bombardée fruit de leurs passions
Bonbon, douceur, nègre-en-chemise
Cotée baisable ah on me prit
Tout en dehors de mes prothèses
L’œillet, les roudoudous, la fraise
Des trucs qui n’avaient pas de prix
Cataloguée bonne on s’abonne
À mon pétoulet réputé
Aussi bonnard à culbuter
Que pauvre en émissions carbone
Jugée mettable oui je fus mise
Puis remisée dans le placard
En compagnie d’une ex-cougar
À la foufoune encor plus grise -
Dans les cordes
Catégories : Octosyllabes (8)Va dans le coffre de la Ford
Tu pourras crier dans les bois
Jouer les pucelles aux abois
C’est moi la führer moi la lord
Toi la mouche et moi l’araignée
À toi le fil et la peignée
Tes seins nus volant dans les cordes
Douloureux durs et violacés
On s’tuméfie jamais assez
Tant d’amour pour toi je déborde
Que ta figue de barbarie
M’invite à tous les shibaris
Il faut que je morde et remorde
Que je cingle ta peau de sang
Si lisse… c’en est indécent
Cinglés aussi mes doigts te tordent
Des bouts de chair à profaner
Nos chattes en pleurent à vue de nez
Je réparerai le désordre
Te lècherai la moindre plaie
Avec un zèle ô décuplé -
Du con des connes
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Très en deçà d’être fut’-fute,
Mais, cela dit,
Cora méritait la culbute
En paradis.
Ses cuisses enserrant mes oreilles,
Je devins sourde
Aux bruits du monde — ô la merveille :
Boire à la gourde ! -
En route pour le nirvana
Catégories : Octosyllabes (8)Zen à lécher de longs lingams
Éveil quand le soleil se lève
Ni bouddhiste ni polygame
J’aime écouter monter la sève
Zen le yoni tel un lotus
Éclos je touche à la suprême
Félicité quand tant et plus
Mes chakras se noient dans la crème
Zen j’atteindrai le nirvana
Un jour mais rien ne presse en somme
Car comme a dit sœur Teresa
On peut plus y sucer des hommes -
Faire la moue
Catégories : Octosyllabes (8)De ton con nu j’ai fait litière
M’accroupissant, pissant dessus
Mes dix décilitres de bière
De moi tout ton être est issu
Je t’ai tirée de mon derrière
Mais ton œil pervers persévère…
Quoi ? Te lécher ?... Si j’avais su ! -
Coït d’un commis voyageur
Catégories : Octosyllabes (8)Ton œil de braise et ton pied d’biche
Ont eu raison de moi je biche
Ton œil de braise étourdissant
M’a mis dessus dessous les sangs
Et ton pied d’biche inexorable
Me sautant soudain sur le râble
D’un coup d’un seul m’a fait sortir
De mes gonds pour mieux m’emboutir…
Tu vends quoi, au fait ? Des culottes ?
Je t’en prends une pour ma petiote -
Un sanctuaire tout près du ciel
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Sur mon pénil rasé de près, humide,
Poussent des langues, leurs brûlants secrets
Vibrant longtemps dans l’air torpide
De ce mont saint : Olympe consacré.
Y montent des fumées d’encens, de myrrhe ;
S’y prêchent plus d’un credo indécent,
Et cent vestales nues se mirent
Au gai torrent de mouille qui descend.
Peu d’oxygène ; un chacun sue, halète :
C’est le prix de l’ascension au piolet.
Mais je n’y suis jamais seulette.
Quand la nuit fond, l’horizon luit violet… -
Panier percé
Catégories : Octosyllabes (8)Ton cul ! ce con presque oublié
Je l’ai sur le bout de la langue
Qui me revient tel un boomerang
Tel le trésor des templiers
J’y fourre un nez de sanglier
Ton cul ! pourquoi tirer un trait ?
Avais-je un trou une lacune ?
Étais-je aux fraises ou dans la lune ?
L’esprit malin me pénétrait
Retour aux sources du concret
Ton cul ! quand j’en perdis le fil
Je courus sans réminiscence
Vers d’épouvantables jouissances
Et trimbalai mon bas profil
En des orgies tout œnophiles
Ton cul ! fétiche dispersé
Hantait mes nuits de sa mémoire
Brave lanterne ! Ô écumoire !
À nouveau je veux y verser
L’écot de mon panier percé -
Sublime et dérangeant
Catégories : Octosyllabes (8), Poèmes illustrés
Étrange et fou l’ange transcende
Les genres et l’ordre établis
Ses ailes s’éploient sans un pli
Devant les ciels couleur lavande
Si son sexe est indécidé
Si tant de rêves le démangent
C’est peut-être avec Michel-Ange
Pour mieux sa vie désoxyder
Doux séraphin bel androgyne
Ô cible du regard des gens
Sens-tu sublime et dérangeant
Ton cœur autour qui s’invagine ?
Être aux cent noms hijra bissu
Viens interroger l’évidence
Trans-ange étoile de la danse
Fol animal d’amour tissu
Inspiré par l’aquarelle ci-dessus, signée Marco, poète et peintre :
https://lespoetes.net/cartedevisite.php?pseudomembre=Marco
https://www.lapassiondespoemes.com/?action=SHOWPORTFOLIO&ID=4172&order=date
Merci à lui ! -
La pouf à Surcouf (mémoires apocryphes)
Catégories : Octosyllabes (8)Creuse, pioche, mon beau pirate
Enfouis ce trésor dans ma chatte
Tu perles de félicité
Mon corps en est tout excité
Je vais t’aider à quatre pattes
Sonde profond dedans l’obscur
Mettons le butin en lieu sûr
Sous la mousse et sous les rivières
Fore le trou, la folle ornière
Et déverse tes diamants purs
Heureux, riches de nos pillages
Déchirons ce blond paysage
Pousse sur le manche, oh ! hardi !
J’en ai le con qui reverdit
Et salive sur ton passage
Sape, vieux forban, flibustier
Écumeur de mon monde entier
Corsaire au canon sans faiblesse
Après l’assaut, à nous l’ivresse !
Ah ! tu gicles enfin, c’est le pied -
Faire sauter la banque
Catégories : Octosyllabes (8)Jette ta jute, oh ! juste là,
Sur mes lèvres toujours si sèches,
Ma langue lilas qui te lèche !
Laisse-toi jouir et gicle-la !
Trace un arc, une voie lactée
Au ciel ardent de mon palais !
Onan et son manche à balai
Foutrait — le con ! — sur des cactées…
Bombarde-moi le fond du lac
De ton petit-suisse nature,
Ta soupe au lait, ma nourriture !
Qu’implose et sauce ton éjac !
Je sais que tu sais la manière
De garder le fric dans les sacs :
On vous apprend ça à la fac,
Et plus d’une pine en est fière.
Mais j’ai soif, moi, je suis en manque
De quintessence, ô, d’élixir ;
Jute, jute, ajuste le tir !
Ce soir on fait sauter la banque. -
Éblouissement
Catégories : Octosyllabes (8)Dis, mets les voiles, oh ! mets les voiles !
Seules les plus simples appareillent
Sans se munir d’un peu de toile.
Dès la moiteur de nos réveils,
Ton corps m’explose la prunelle,
Plus blanc que la mer au soleil.
Comme tu sens bon la femelle !
Comme tu sais me faire baver !
Ne te lave qu’après Noël !
Je peux te toucher, te rêver,
Te suçoter jusqu’à la moelle,
Mais de la vue tu m’as privée.
Mets les voiles, amie, mets les voiles !
Couvre tes courbes nonpareilles !
Tu es beaucoup trop belle à poil. -
Le refus
Catégories : Octosyllabes (8)Apercevoir, sous la chemise,
Ton nombril malin, tel un œil
Qui cligne, sourit, m’électrise…
Et puis me laisse sur le seuil ?
Apercevoir, sous la chemise,
Ce miel et en faire mon deuil ?...
M’en aller sans prendre ta bouche
Entre mes dents, la retenir,
La bercer de langues farouches
Plus arcboutées que des menhirs ?
M’en aller sans prendre ta bouche ?...
Le désespérant devenir !
Passer sans avoir vu tes cuisses
— Nues sous la lèvre ou sous la main —
Frémir à l’idée que je puisse
Pousser l’avantage plus loin ?
Passer sans avoir vu tes cuisses,
N’est-ce pas cela, vivre en vain ?
N’avoir jamais, contre ma joue
Amoureuse, roulé tes seins,
Trituré comme un chaton joue
Les bouts que l’aréole y ceint ?
N’avoir jamais, contre ma joue,
Ces fruits à l’effluve assassin ?...
Vivre sans sucer à ton ventre
La fleur de sel et le pistil,
Sans en avoir fouillé le centre,
À t’en chiffonner le coutil ?
Vivre sans sucer à ton ventre,
À quoi cela servirait-il ?
Ô cruelle qui me refuses
La joie de te goûter un peu,
Sans raison, sans la moindre excuse
Qu’un vague « non » tout orgueilleux !...
Ô cruelle qui me refuses,
Je te baise du bout des yeux. -
Quand la morue rue
Catégories : Chanson, Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Chanson odieuse (mais réaliste)
Maquereau, si ta morue rue
Boude le miché, fuit la rue
Pour qu’elle se tienne à carreau
Brandis le gourdin, le barreau
Car sitôt la chose apparue
Baguette magique au sirop
La grognonne redevient grue
Refrain :
C’est pour ton grand boutoir
Qu’elle bat le trottoir
Pour ton fût de colonne
Que brave elle michtonne
Homme libre ô si ton tapin
Fainéante en posant des lapins
Veille à lui redresser la fibre
À coups de canne, à coups de chibre
Lui récurant le gagne-pain
Fais que pour toi seul elle vibre
Sans qu’un autre envoie le grappin
C’est pour ton porte-plume
Qu’elle use le bitume
C’est pour ton chérubin
Qu’elle file au turbin
Gai souteneur, de ta roulure
Tire au besoin la chevelure
Puis d’un viril vit tamponneur
Remis pour l’occase à l’honneur
Chasse le mou dans ses moulures
Lui réapprenant le bonheur
Et le respect à toute allure
C’est pour ton nerf chafouin
Qu’elle racole au coin
C’est pour ta longue épine
Qu’elle arpente et tapine
Si ta morue rue maquereau
Et prend soudain son air faraud
Rêvasse à des coquecigrues
Refuse qu’on la dézobstrue
Reprends la main, pistolero
Afin qu’à nouveau soit férue
L’abeille de ton dard — haro !
C’est pour ta rude verge
Qu’elle va aux asperges
Pour ton daufe ô damné
Que la mignonne en est
C’est pour ton porte-plume...
ad lib. -
Fruits de tentation
Catégories : Octosyllabes (8)Tes nymphes, là, sous la frisure,
Attendent, tendres, palpitant,
S’entrebâillant de temps en temps,
Le doux baiser ou la morsure.
Tes nymphes jouent de l’émotion
Qu’étalées là elles procurent
À mon sang qui n’en avait cure…
Elles devraient faire attention.
Si tu ne couvres pas très vite
Ces chairs, ces fruits de tentation,
J’y plongerai avec passion
Les doigts ou le pif en visite.
Les garces n’attendaient que ça :
Que ne l’ai-je compris de suite !
Ma langue en danse la salsa,
Rouge, rongée de fièvre, enduite
Des sucs que ton désir pressa
Et que, ravies, tes nymphes fuitent. -
Par procuration
Catégories : Octosyllabes (8)J’aimais les regarder se mettre
Des jouets aussi gros que le poing
Il fallait pas leur en promettre
À ces deux jolis petits êtres
Moi derrière une autre fenêtre
Je peaufinais la mise au point
J’aimais les regarder se mettre
Des jouets aussi gros que le poing
Au vu des ébats des voisines
Je baisais par procuration
Me sentant l’âme d’une gouine
Me rêvant chaude et libertine
Et je m’étalais la cyprine
Par d’insolentes rotations
Au vu des ébats des voisines
Je baisais par procuration
L’une était brune et l’autre rousse
Deux diablotines sans défaut
Je ne les ai jamais vues douces
Lorsque se farcissant la gousse
Ou l’anus à fortes secousses
Elles braillaient mes deux nymphos
L’une était brune et l’autre rousse
Deux diablotines sans défaut
J’ai gémi quand elles quittèrent
La tour pour aller vivre ailleurs
Me laissant sombre et solitaire
Faire et refaire l’inventaire
Des clichés répandus par terre
Me branlant assise en tailleur
J’ai gémi quand elles quittèrent
La tour pour aller vivre ailleurs