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Octosyllabes (8) - Page 18

  • Ma vie secrète

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Si j’tords des tétons à l’arrache ?
    Nan c’est d’la triche à base de trash
    En vérité j’suis toute mimi
    J’ai dans les trois millions d’amis
    On s’fait des longues soirées scrabble
    Personne se branle personne dégueule
    Écoutez pas c’qu’on dit sur moi
    J’ai pas baisé depuis six mois

    Il paraîtrait que j’pisse et crache
    Franchement j’aime mieux jouer à cache-cache
    J’suis ce qu’on appelle une fille coincée
    À peine foutue d’faire ses lacets
    C’est pas mon truc fouetter des types
    J’aurais trop peur qu’ils m’prennent en grippe
    Avec les gens j’la joue sympa
    D’une autre côté j’couche quasi pas

    J’ai beau frimer m’afficher trash
    Dire des gros mots mentir macache
    Toute petite j’embrouillais mes vieux
    J’leur balançais d’la poudre aux yeux
    J’ai jamais perdu mon pucelage
    Ce jour-là j’étais à la plage
    À faire des digues et des pâtés
    Ma life est complètement ratée

    Dites racontez ça à personne
    J’voudrais pas passer pour une conne

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  • À la demande

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Je pile ou fesse oh ça dépend
    Autour du cou duquel je pends
    Dessus dessous quand ça trombine
    Je rentre à fond dans la combine

    Juste m’ajuster aux besoins
    Jouer le jeu trouver le joint
    M’ouvrir à l’aventure humaine
    Gémir où mes amants m’emmènent

    Aux prises ici reprise ailleurs
    Entaillée assise en tailleur
    J’offre à qui veut la préférence
    Quant aux formes de l’indécence

    Je fesse ou pile et c’est selon
    La bosse au front des pantalons
    Je pile ou fesse à la demande
    Tout droit la queue ou par la bande

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  • Un amour de minotaure

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

         Des reins d’Ariadne
    Sortent des bras bardés d’airain,
    Un mufle sale au long chanfrein,
    Une légende en filigrane…

         « Frère bréneux,
    Ô damné, moi, l’enrubannée,
    Je n’oublie pas notre hyménée,
    Nos pelotons raidis de nœuds.

         Du labyrinthe,
    L’Athénien et son coutelas
    Ressortiront tout chocolat :
    C’est de toi que je suis enceinte.

         Au cœur de roc
    De l’ex-Crète, si tu m’épouses,
    Partout refleurira la bouse
    Et mugiront les beaux aurochs.

         Fais-moi génisse !
    Encorne-moi, beau prétendant !
    Maman nous a foutus dedans
    Afin qu’ensemble on nous punisse.

         Comme il m’émeut,
    Ton front velu à l’œil de vache ;
    Longtemps nos amours feront tache,
    Mais parle, chéri, dis-moi !
                                                   — Meeuuuuh ! »

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  • Les autoroutes à contresens

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Voguer vers de plus vastes pores
    Boire à nos vies qui s’évaporent
    Au rythme lent du quotidien
    Par-dessus bord par-dessus tête
    Culbuter les dos de la bête
    Hors les espaces euclidiens

    Nous découvrir des berges neuves
    Nous relire enfin sur épreuve
    Aux vieux sillons des vieilles mains
    Combien d’ifs de buissons de roses
    Combien d’oubliées celluloses
    Fleuriront en un tournemain

    Qu’on n’oublie pas de graisser l’axe
    De verser l’arriéré des taxes
    Ou nos amours tourneront court
    En suivant bien les directives
    Chacun reprenant part active
    Nous décuplerons nos encours

    Ronger nos freins en tète-à-tète
    Doubler d’un duo tous les sextettes
    Ces ruses ne suffisaient plus
    Il fallait reprendre d’urgence
    Les autoroutes à contresens
    Comme au temps où l’on s’était plu

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  • Doublement fille

    Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)

    M’insinuer dans le petit jour
          Que tu laisses paraître
    Pour te montrer une autre amour
    Loin des hommes qui te pénètrent
          Une autre façon d’être

    Me glisser dans l’intimité
          Aux moiteurs tropicales
    De ton giron vite excité
    Sentant l’approche des cigales
          Rudes qui le régalent

    Te mettre au jus et au parfum
          De nos tendres miellées
    Troquer contre ta malefaim
    Ventrée femelle à femelle et
          Leurs toisons emmêlées

    T’ouvrir à joie et à douceur
          Elles sauront le faire
    Mes chatteries de demi-sœur
    Doublement fille et qui s’enferre
          Dans ta blonde hydrosphère

    M’insinuer dans le petit jour
          Contre ta peau de soie
    Pour te souffler l’autre discours
    Voix de la plus suave des voies
          Où nos sexes se voient

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  • Amants de papier

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Bon nombre de mes aventures
    C’est du flan : je littérature
    Couchant des amants de papier
    Au fil de rêves immatures
    Où je tripe et je prends mon pied

    Rimant l’orgie dans ma caboche
    Me défonçant à la débauche
    Imaginaire avec des gens
    De plume et d’encre, des fantoches
    Foutant sans cesse et déchargeant

    Si quelques prétendants (chimères !)
    Vécurent et peut-être m’aimèrent
    La plupart sont des prétendus
    Nés du bulbe d’une mémère
    Bavant sur ses fruits défendus

    Ô roman de mes coucheries
    Plein de chéris et de chéries
    Thriller toujours à la hauteur
    Où des culbuteurs en série
    Font la peau nue de leur auteur...

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  • La fente à semer

    Catégories : Octosyllabes (8)

    C’est fou c’que j’suis une mauvaise mère
    Surtout pour ceux qu’j’ai enfantés
    Y en a tout partout sur la terre
    Des p’tits que ma grosse fente a s’més

    J’les laissais sous les portes cochères
    Avec au cou un mot disant
    « J’peux pas l’él’ver, la vie est chère »
    … Et ça a duré trente-deux ans

    C’est-y ma faute si j’m’emballonne
    Rien qu’à r’garder les hommes au slip ?
    (Mon type c’est Sylvester Stallone
    J’l’ai vu dans un vidéo clip)

    J’en ai pondu des quinze ou seize
    De ces galopins superflus
    Maint’nant ça va mieux j’baise à l’aise
    Rapport à c’que j’ai plus mes flux

    Seul’ment ça m’travaille la conscience
    À cause des p’tits qu’ma fente a s’més
    Est-ce qu’on bouffe bien à l’Assistance ?
    Est-ce qu’y a quelqu’un pour les aimer ?

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  • Sans intérêts

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Le foutre écoulait des beaux culs des travs
          Mais Xav ému dans l’aube claire
    À l’hâve heure des retours de lanlaire
          En pensée comptait ses sicavs

    Peu rares sont les amasseurs de billes
          Dont le vit gît sans appétits
    Que leur fric accouche en nombreux petits
          Voici ce qui les émoustille

    L’épargne j’ai rien contre mon minet
          Pleurnichais-je me sentant naze
    Mais tu sais pourtant qu’il y a des occases
          Où faut cracher au bassinet

    J’ai insisté tâtant jusqu’au délire
          Ses grosses bourses mais mon Xav
    Bandait pour l’écu non le cul des travs
          Encor moins mon cochon tirelire

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  • Salut Patrick

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Le lécher trompe d’éléphant
    Plus mou que la joue des enfants
    L’agacer d’une langue agile
    Et ronronner en le sniffant

    Me l’avaler larve fragile
    Émergeant juste de l’asile
    Tout chaud de son cocon velu
    Si vous croyez que c’est facile

    Ô pari fou ! jeu farfelu !
    Chimérique dans l’absolu
    Car sur le champ l’animal pousse
    Jette sur moi son dévolu

    Cet amour de bébé Tom Pouce
    Voilà qu’il frime et se trémousse
    Enfle son ventre d’alambic
    Et pour finir puissant me trousse

    Moi qui l’adorais tant lombric
    Qui mouillais pour son stylo Bic
    Sa nouvelle épaisseur me choque
    Je fous le camp salut Patrick !


    (Le bonjour à Mathilde qui, il y a plus de trente ans de ça, m'a appris cette contrepèterie. Où que tu sois, Mathilde, je ne t'oublie pas...)

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  • La rouille

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    J’suis comme une loque oh motive-moi
    R’donne-moi ton bruit tes roues dentées
    Les pointes de ta vélocité
          Feu de tout bois

    Seule hors service voies déglinguées
    Dans mes tunnels gémit le vent
    Je roule beaucoup moins droit qu’avant
          Y a d’quoi se flinguer

    Les signaux rouges les sémaphores
    Engrenages autrefois huilés
    Cuivres ronflants sirènes hurlées
          Tout ça c’est mort

    La rouille OK je sais s’est mise
    Dans nos culasses et nos cheminées
    Nos cornes de brume et nos fumées
          Nos places assises

    T’emporte et t’étreint électrique
    Cet engin rigide à faire peur
    Qui te fait bouillir la vapeur
          Quand il rapplique

    Moi si tu reviens pas je trace
    Jusqu’à la mer chez les Chinois
    J’suis comme une loque oh motive-moi
          J’veux que tu m’embrasses

     

    Dernière minute ! Alain Cabello-Mosnier, poète et blogueur, a eu la gentillesse de lire mon poème "Mâle d'un soir" et de réaliser un montage d'images charmantes pour l'illustrer. À voir et écouter sur son blog : http://poesiesqueer.canalblog.com/archives/2023/01/05/39770009.html
     
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  • Un ciel de traversins

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Barbaque de nymphes à l’acide
    Saveur ô passe-moi l’aisselle
    D’absinthe où ton palais ruisselle
    M’ogresse et me pompe le feed
    Back à la vulve de gazelle

    Que toi tu fluides aussi le trip
    Traverse nos monts d’ecchymose
    Un soleil meurt magicien d’Oz
    Qui nous boulotte à fond les tripes
    On frise putain l’overdose

    Tout ça pour s’élancer d’azur
    Flaquer le fade oser la claque
    Nous noyer là nues dans nos lacs
    Chienne à boire happons la fressure
    Nymphe au cœur tendre de barbaque

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  • Naturel habitat

    Catégories : Octosyllabes (8), Tétradécasyllabes (14)

    Ma niche écologique est tapie dessous ta ceinture
    C’est là que je prospère entre la hanche et le genou
          Là que s’éploient mes aventures
          Que vient ronronner mon minou
    Là que je te retrouve ou que seule je pense à nous

    Je suis un mammifère à sang chaud muni de muqueuses
    Qui se nourrit d’amour et du jus frais des voluptés
          Issu de nos flaques visqueuses
          Jamais à sec même en été
    Viens-t’en que l’on s’ébatte au sein des biodiversités

    Tout pelage dressé ô mes épidermes fleurissent
    Quand tu verses sur moi le soleil ocre de tes yeux
          Ma lionne ma prédatrice
          Aux sentiers fols et giboyeux
    Laissons parler le sang et l’acidité du milieu

    C’est pas ma faute à moi si j’ai besoin de toi je t’aime
    Je me voudrais pouponne en l’ourlet de ton placenta
          Toi mon tout mon écosystème
          Mon équilibre délicat
    L’absolue vérité de mon naturel habitat

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  • Des identités

    Catégories : Octosyllabes (8)

    A baise B incognito
    B se tape A en anonyme
    Iels s’en branlent le gland clito
    Des identités du ghetto
    Y a que l’amour qui les anime

    Qu’A turlute le con de B
    Et aussitôt B part en couille
    Puis s’écrie je vais t’entuber
    Par gués et détroits dérobés
    Et là c’est le douxce A qui mouille

    Rien à glander l’âge et le nom
    La société c’est morte branche
    A et B se torchent l’oignon
    Des CV puant le pognon
    Y a que le sexuel qui les branche

    Nos deux vécus enfin rejoints
    Ta corps est un violon ton chatte
    Bande et pine sa mise au poing
    Quel chienNe a jamais eu besoin
    D’exhiber de blanches papattes

    B nique A sans rien demander
    A boit saon B telle un vampire
    Pour le reste ô flics attendez
    Iels cherchent pas à s’amender
    Y a que le cul qui les inspire

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  • Guenipe planète

    Catégories : Dissyllabe (2), Octosyllabes (8)

    Chu trop harcelée par mon boss
    I veut quasi tout l’temps que j’bosse
    Sauf que j’ai pas vraiment la bosse
          À ça
    J’préfère les doux moments qu’on dort
    Ou qu’en bikini on s’les dore
    En écoutant flûter l’condor
          Pasa

    Mon chef i file un trip chelou
    Où qu’i s’agit d’rafler des sous
    En les taxant à d’aut’ marlous
          Pas nets
    Chu tarabustée par ces types
    Le monde est plein d’robots bip bip
    J’ai pas ma place sur c’te guenipe
          Planète

    Rien à branler moi des talbins
    J’veux paresser dans l’eau du bain
    En caressant mon p’tit lapin
          Tout rose
    Mais l’encor mieux le rêve beatnik
    C’est quand en enl’vant nos tuniques
    Avec la belle Anna on s’nique
          Le chose

    Vrai chu concassée par ce boss
    Qui veut à l’infini que j’bosse
    J’y ai pourtant dit qu’j’ai pas la bosse
          À ça
    Passer sa life à turbiner
    S’faire houspiller turlupiner
    Je voyais pas l’mot tapiner
          Comme ça

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  • Lui le fétiche

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Si rubiconds que soient les glands
    J’aime encor mieux ma rouge fesse
    Lorsqu’elle a subi la caresse
    De crin du martinet cinglant

    Je jouis des coups à toute allure
    Que tu me prodigues brutal
    Mon cul rêvait du choc frontal
    De cette sauvage brûlure

    Ah je veux vous idolâtrer
    Toi le sorcier lui le fétiche
    De cuir dont tout mon corps s’entiche
    Toujours toujours vous me battrez

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  • Comme un piano crevé

    Catégories : Chanson, Dissyllabe (2), Octosyllabes (8)

    Chanson punk
    Couplets jetés hors rythmique par une voix fragile, nerveuse, brisée
    Dissyllabes des refrains hurlés à pleins poumons
    Arrière-plan de synthés inquiétants où dérivent parfois des bouffées de piano désaccordé

     

    Jsuis submissive autant te ldire
    Balayée par tous les blizzards
    Grain dpollen fouetté au hasard
    Pour le meilleur ou pour le pire
    Jsuis pas maîtresse de mes désirs

          Anus !
          Baignoire !
          Gorgeon !
          Branlée !

    Jronge le présent en animal
    Toujours effarée dêtre au monde
    Jsuis qun oubli dla chair qui gronde
    À lintérieur le bien le mal
    Jveux pas savoir si cest normal

          Que mouille !
          Genoux !
          Suceuse !
          Soleil !

    Je prends aucune initiative
    Jexpérimente le devnir chien
    Ouverte à lenvie qui advient
    Je suivrai bien les directives
    Jme dissoudrai dans ta salive

          Nous trous !
          Plein fiste !
          Cest mort !
          À baise !

    Donn-moi des trucs à éprouver
    Nimporte du trash et du sordide
    Dévie ma vie régie décide
    Jressemble à un piano crevé
    Un dieu qaurait fini drêver

          Délire !
          Con trash !
          Jla bouffe !
          Givrer !

    Jsuis submissive hein rien qune faille
    Un cul des lèvres à ta dispo
    Un sextoy au cœur en lambeaux
    Dentrée jai fui le champ dbataille
    Autant qtu lsaches avant qon yaille

          Oui quoi !
          On elle !
          Ce jhappe !
          Fou aah !
          …

    Le refrain se poursuit ad libitum, les mots braillés ressemblant de plus en plus à des cris de bêtes, tandis que la musique elle-même se perd en rythmes sauvages et suites d’accords sans queue ni tête…

     

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  • La fille d’en face

    Catégories : Octosyllabes (8)

    (Sorte de remake du précédent poème...)

     

    Je baise celle du miroir
    Cette autre moi ronde et parfaite
    Toujours là quand je viens la voir
    Attendant que je la reflète

    Nos mains s’ouvrent en même temps
    Nos regards jamais ne s’esquivent
    Je suis soumise à bout portant
    À ses moindres initiatives

    On se redessine des seins
    D’argent sous nos doigts de lumière
    Nageant nues sous les fonds de tain
    Entre elle et moi pas de manières

    Nos lèvres aussi s’avouent sœurs
    Qui ensemble soudain se penchent
    Palots sans gestes annonceurs
    Plus violents que des avalanches

    J’aime ! oui c’était à prévoir
    Et je multiplie les serments
    À la fille dans le miroir
    Qui me ressemble tellement

     

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  • Comme les autres

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Sous vos soutanes à surplis
    Je sais que vous avez le vôtre
    Un jour même je l’ai surpris
    C’était un nœud comme les autres

    M’agenouillant pour regarder
    Je le vis prendre altière allure
    Et le convaincre de darder
    Fut en somme une sinécure

    La langue en taquinant le bout
    Je me disais qu’au séminaire
    Il avait dû danser debout
    Dans maint et maint pieux derrière

    Il n’en gardait point la saveur
    Si goulûment que je suçasse
    Vous me preniez pour l’avaleur
    De sabre et je buvais la tasse

    Vanité tout est vanité
    Et cætera dit l’Ecclésiaste
    Ronchonnant dans l’éternité
    Mais vous étiez plus enthousiaste

    Ah Dieu ta bouche vaut cent culs
    Crachâtes-vous avec le reste
    Un compliment que je reçus
    En me léchant les doigts modeste

    Sous vos surplis sous vos soutanes
    Nul doute vous en avez un
    Un peu chaque jour je vous damne
    En vous grappillant les raisins

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  • Sous l’œil de Vénus

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Ô louve à m’allaiter tu vois mes envies s’ouvrent
          À des peut-être immensément
    Du marécage obscur montent des rêves fauves
          Où nos filles iront s’aimant

    À sucer le désir de tant d’années couillonnes
          De siècles brutaux et banals
    Je dresserai des Rome et d’ocre Babylone
          Dans ce désert de l’animal

    Nous remplirons de cris tous les jardins du sexe
          Du stupre on fera des autels
    Nous tes petits de lait dessinerons les fresques
          Roses d’iridescents bordels

    Allaite-moi le sang la bouche et rends-moi folle
          Déverse en moi le blanc venin
    Je bois aux infinis qu’une sombre aréole
          Floute au bronze des lendemains

    Ô louve louve oublie que je suis née femelle
          Mère et bourreau de Romulus
    Que ta langue lécheuse entre nos poils s’emmêle
          Sous l’œil caressant de Vénus

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  • Fruits attardés

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Elle et elle ensemble se voient
    Et leur cœur en est traversé
    D’éclairs révélant d’autres voies
    Loin des gris cendre du passé

    Elle et elle ensemble se disent
    Des secrets d’elles toujours sus
    Des riens de tremblantes bêtises
    Enfants sanglots bouts de tissus

    Elle et elle ensemble s’effleurent
    La main la jupe et le regard
    Sans entendre passer les heures
    Et s’apprivoisent sous le fard

    Elle et elle ensemble s’octroient
    Une semaine rien qu’à deux
    Et tout en devenant la proie
    Chacune est l’aigle à l’œil de feu

    Elle et elle ensemble succombent
    Aux crises de baisers mutuels
    Assourdissant comme des bombes
    Au-delà presque du sexuel

    Elle et elle ensemble se donnent
    L’une à l’autre ce que gardait
    Mûris au soleil de l’automne
    Leur ventre de fruits attardés

    Elle et elle ensemble se voient
    Unies jusqu’au bout du chemin
    Et leurs deux cœurs sereins rougeoient
    Quand elles se tiennent la main

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