Je la veux pressante
Et envahissante
Je la veux rubis
Perçant mes habits
Je la veux profonde
Qui m’ouvre et m’inonde
Je la veux sans frein
Me ruinant les reins
Ah je la sens chaude
Là qui me taraude
Je la sens d’un fer
Forgé aux enfers
Je la sens qui pousse
Me foutant la frousse
Je la sens m’ancrer
Au cœur du concret
Mais je l’aime entière
Creusant des rivières
Je l’aime sans loi
Ayant tous les droits
Je l’aime féroce
De plus en plus grosse
Oui je l’aime ainsi
Que rien n’adoucit
Car je me veux ronde
Docile à la sonde
Je me veux fourreau
Bouffant ce barreau
Je me veux la fente
La gueule vivante
Je me veux le feu
Durcissant son nœud
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Catégories : Pentasyllabes (5)
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Audace humide
Catégories : Octosyllabes (8)Coup pour coup et comme par jeu
Mademoiselle vous voulûtes
Tailler le bosquet nuageux
Où le vieil homme avait sa flûte
Un autre jour j’aurais fessé
Votre audace humide et peu sage
Au lieu de quoi je caressai
D’envieux regards vos deux visages
Et vous laissant siffler l’ancien
Du doigt je cherchai les limites
D’un souffle court plus que le sien
Quand vos faveurs le désorbitent
Après l’avalée votre clair
Rire d’enfant Mademoiselle
S’enfuit en déchirant dans l’air
Nos sexes flétris d’un coup d’aile -
Violents caprices
Catégories : Hexasyllabes (6)Maculée de ta pisse
Oubliée dans un coin
Où les jours se tapissent
La litière est de foin
Pour fruit de ton caprice
Toi trop barrée trop loin
Pour que se ressaisissent
Tes vices ou qu’au moins
De ma nudité lisse
Tu aies le moindre soin
Tu vois juste l’épice
Le geyser de tes joints
Et ma faim qui propice
Sous ton ventre fuyant
Nous remplit le calice
J’ai pas oublié l’an
D’avant que le temps glisse
Quand on vivait mêlant
Nos fantasmes d’abysses
Nos souffles nos élans
Mais même au précipice
De ton amour violent
Tout ce que ton con pisse
Je le boirai brûlant
Tant ma chair est complice -
En souvenir des aubes...
Catégories : Octosyllabes (8)Plus loin ta bouche ensevelit
Mille occidents nés de nos lits
Qui feignant de baiser embrase
D’un amour dépouillé de phrases
La peau tendre et dont elle écrase
Au fer un à un les replis
Qui dolemment joue la morsure
La ripaille qui réassure
Et ressuscite en les blessures
De souples feux inabolis
Qui du fané de vieilles roses
Tricote un philtre antinécrose
Vibrant comme un soleil explose
Pour les tirer nues de l’oubli
Qui rougit la candeur de cierge
D’un sein échoué d’où émerge
Lenteur trouble l’écume aux berges
Charnelles que ta bouche élit