Sans bruit au flanc de la nature (02/07/2023)

Voleront nos frocs au soleil,
Et, nues, nous roulerons dans l’herbe,
Déjà mêlant nos monts imberbes
Aux lèvres déjà de vermeil.

Caressante, une lente brise
Enveloppera nos deux corps,
Faisant un seul animal tors
Qui pleure des plaintes exquises.

Nos seins, à leurs joutes d’enfants,
Glisseront, doux, l’un contre l’autre,
Tandis que — ma bouche ou la vôtre ? —
Quelqu’une y mordra goulûment.

Perdues aux mers des chevelures
Ou sur des plages couleur chair,
Nos mains promèneront leur flair
Jusqu’à dénicher nos fêlures,

Lesquelles plaies nous baiserons,
Mouillées du miel d’une amour vive
Comme le vin et de salive ;
Et tant de jouirs s’étaleront

Sans bruit au flanc de la nature,
Que nos cons déjà de vermeil
Sombreront, suivant le soleil,
Dans le cuivre ardent des blessures.

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