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Ton pantoum dans mon haïku - Page 39

  • Stricte obédience

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Ah ! qu'il fait bon souffrir à vos genoux, Monsieur !
    Que je chéris ces mains qui me déshabillèrent !
    Que me brûle l'acier miroitant dans vos yeux
    Quand, farouche, vous brandissez la chambrière
    Et m'en cinglez le dos, les cuisses et le cul !
    Sous vos coups virulents je sens que j'ai vécu.
     
    Pour vous j'endure tout : faites de moi l'objet
    De vos insanités ; savourant mon martyre,
    D'avance je souscris à vos plus fous projets ;
    C'est cette incertitude même qui m'attire :
    De me savoir livrée à votre esprit tordu,
    Devenir un fragment de ce qui vous est dû.
     
    Je baise, dur Seigneur, vos viriles beautés :
    Vos pieds, votre œillet noir, vos velues aumônières,
    Et rien n'est meilleur que lorsque vous boyautez
    D'un embrasant coït mes indignes ornières —
    Nirvana pour lequel, avant de l'obtenir,
    Des jours durant j'essaie de vous appartenir.
     
    Si vous me forniquez après la punition,
    Toute tremblante encore et pleine d'ecchymoses,
    Surtout ne montrez pas un signe de passion !
    Baisez-moi comme on baise une viande, une chose
    Inerte, un trou creusé dans la vase : on le prend
    Afin d'en jouir ou juste pour passer le temps.
     
    Monsieur, je ne veux pas d'autre maître que vous ;
    Chassez-moi : aussitôt je me change en cadavre ;
    Ma vie a-t-elle un sens auprès d'un être doux ?
    Hors vous je n'ai connu que pantins — il me navre
    D'entendre leurs douceurs, et surtout de subir
    Leurs mièvres palpations qui se croient des plaisirs.
    Ah ! tyran, qu'il fait bon par votre main souffrir !
     

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  • Supplique pour être enfilée à la plage par six types (ou sept)

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Chanson, Octosyllabes (8)

    Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus,
    Je me branlais la moule, un soir, faute de mieux,
          Lorsqu'au loin je vis apparaître
    Un essaim tapageur de fort jolis garçons
    Vêtus d'à peu près rien d'autre qu'un caleçon...
          Allais-je enfin me faire mettre ?
     
    Aussitôt les voilà, en rond, me reluquant,
    Tels des scouts épatants autour d'un feu de camp,
          Et tant d'yeux glissent sur mes formes
    Qu'en dépit de l'heure impossible qu'il était
    Et de mes éreintants efforts à me frotter,
          Pas de risque que je m'endorme.
     
    On bavarda de tout et de rien, mais je sus
    Ramener le propos à tout instant dessus
          Mes aimables paires de dunes
    Qui semblaient retenir un peu leur attention,
    Voire soulevaient même une grosse émotion
          En faisant la nique à la lune.
     
    Soudain, n'y tenant plus, je me jetai aux pieds
    De mes badauds, criant : « Faut pas que vous loupiez
          Une aussi fabuleuse occase !
    Baisez-moi, par pitié, à cinq, à six, à sept !
    Pour me tourner le dos, je vous le dis tout net,
          Faudrait qu'il vous manque une case.
     
    Trempez, trempez la plume et le biscuit partout !
    Vous verrez que je cache encor pas mal d'atouts ;
          Jouez gros jeu, c'est moi qui donne ;
    Carpe diem, les gars ! Pourquoi cet air nœud-nœud ?
    Je suis ouverte aux plans les plus libidineux...
          Me laissez pas comme une conne ! »
     
    Bon, je vous la fais courte : ils ont carapaté
    Qui vers sa régulière ou sa tendre moitié,
          Ou — qui sait ? — vers des pédérastes ;
    À moins que je ne sois tombée — ah ! pas de bol... —
    Sur une tribu de curés, et que Popaul
          Se fût juré de rester chaste.
     
    Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus,
    J'ai donc repris en main mon petit trou mielleux
          Tandis que le troupeau d'enflures
    S'éloignait en chantant un truc un peu trop fort ;
    Ça parlait de bateaux et de copains d'abord ;
          De ma conque, ils n'en avaient cure.
    S'éloignait en chantant un truc un peu trop fort ;
    Ça parlait de bateaux et de copains d'abord ;
          De ma conque, ils n'en avaient cure.
     
     
    D'après "Supplique pour être enterré à la plage de Sète" (Georges Brassens)

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  • Le p'tit cul

    Catégories : Chanson, Octosyllabes (8)

    Le p'tit cul qu'on foutait tout l'temps
    Qu'il avait donc du coura-age !
    Avec son p'tit œillet troublant
    Tous derrière, tous derriè-ère
    Avec son p'tit œillet troublant
    Tous derrière et lui devant
     
    Il s'ouvrait à tout impétrant
    Ce gentil cul phallophage
    Rond et lisse et toujours content
    Tous derrière, tous derrière
    Rond et lisse et toujours content
    Tous derrière et lui devant
     
    Il s'était ainsi mis dedans
    Tous les vits du voisinage
    Ce joufflu brave et compétent
    Tous derrière, tous derrière
    Ce joufflu brave et compétent
    Tous derrière et lui devant
     
    Sa rondelle allait palpitant
    S'assouplissant à l'usage
    C'était loin d'être un débutant
    Tous derrière, tous derrière
    C'était loin d'être un débutant
    Tous derrière et lui devant
     
    Mais un sadique impénitent
    Un dompteur d'un certain âge
    Le fit mettre par son éléphant
    Tous derrière, tous derrière
    Le fit mettre par son éléphant
    Tous derrière et lui devant
     
    Il est mort dans un éclair blanc
    Ce tout p'tit cul sans visage
    Un geyser de foutre puissant
    Tous derrière, tous derrière
    Un geyser de foutre puissant
    Tous derrière et lui devant
     
    Sans doute fut-il trop gourmand
    Trop avide au ramonage
    Il rendit son âme en pétant
    Tous derrière, tous derrière
    Il rendit son âme en pétant
    Tous derrière et lui : des vents
     
     
    D'après "Le petit cheval" (Georges Brassens)

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  • En attendant l'aube

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Ô languide languide nuit
    Je me sens si vide et futile
    À tout le moins sondons le puits
    Du désir ce peut être utile
    Quand l'instant s'étire incertain
    Il faut tenir jusqu'au matin
     
    D'abord écarteler les pans
    De ces draps brûlants et connaître
    Si de mon trouble se répand
    À la surface de mon être
    Et se dessine sur mon teint
    La roseur des petits matins
     
    Je ne vois rien d'autre que moi
    Mais la chair en semble affolée
    Une lune escorte mes doigts
    Le long de plaines et vallées
    Deux orbes se dressent soudain
    Tels deux blancs soleils au matin
     
    Tout autour de leurs mamelons
    Des perles de sel apparaissent
    J'en badigeonne le sillon
    Ô mes mains pourquoi tant de presse ?
    Que n'avez-vous déjà atteint ?
    Il est encor loin le matin
     
    N'importe elles cherchent toujours
    Ailleurs plus bas c'est un supplice
    Tiens ! une forêt de velours
    Tiens ! un étrange précipice
    Il faut ici planter vite un
    Jalon à retrouver matin
     
    Crève l'orage et les éclairs
    S'engouffrent dans les embrasures
    Un ineffable me conquiert
    Hors de toute littérature
    Je vais en perdre mon latin
    Ne te dépêche pas matin !
     
    Tout tourne et roule éperdument
    Le temps devient fleuve de joie
    Perdant pied j'ai le sentiment
    Que j'enfonce oui que je me noie
    Dans le stupre en pure catin
    Se foutant pas mal du matin
     

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  • Âpres négociations

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Théâtre

    (Ébauche de tragédie retrouvée dans les brouillons posthumes de Jean Racine, parmi d'autres cochonneries plutôt... je ne vous dis que ça.)
     
    Bureau de Clitandre, qui travaille, cravaté, concentré, cerné par des piles de dossiers. Derrière lui on aperçoit : côté jardin, la cour avec les poubelles ; côté cour, un grand jardin bourgeois baigné de lumière matinale, où deux piafs s'enfilent sans vergogne à même les branches du pommier.
    Entre Cyprine, essoufflée, en jupe ultracourte et escarpins, s'efforçant de boutonner sa petite veste cintrée sur sa poitrine plus que généreuse.
     
                            Clitandre, levant le nez de ses papiers
    Vous vouliez me parler ? Un souci, ma très chère ?
    Je donnerai la lune, au bas mot, pour vous plaire.
     
                            Cyprine
    Mon ami, c'est plaisir de vous voir si joyeux,
    D'autant qu'il me faudrait...
     
                            Clitandre
                                                 Je le lis dans vos yeux.
     
                            Cyprine
    Vous savez, trois fois rien : un peu de votre flouze,
    Car la belle est gourmande, avide comme douze.
     
                            Clitandre
    La belle ?
     
                            Cyprine
                     Une amie... euh... disons...
     
                            Clitandre
                                                                  Dans le besoin ?
     
                            Cyprine
    C'est ça ! Vous comprenez plus lorsque je dis moins.
     
                            Clitandre
    Dites-m'en cependant davantage. La « belle »
    Est-elle honnête ?
     
                            Cyprine
                                 Honnête ? Oh ! parfaitement. Elle
    Annonce la couleur avant que d'accepter
    Votre candidature et vous faire monter.
     
                            Clitandre
    Chère épouse, je crains presque de vous entendre.
     
                            Cyprine
    Dépêchons ! Il ne faut jamais la faire attendre.
     
                            Clitandre
    Qui est-elle, à la fin ? Je veux savoir tout !
     
                            Cyprine
                                                                       Tout ?
     
                            Clitandre
    Jusqu'au moindre détail. Oh ! cette incertitude...
     
                            Cyprine
    Soit. Je vous le dirai. Sachez mes turpitudes :
    Jouet d'une déesse aux talons haut perchés,
    Je vais à elle pour dénuder mon derche et
    Le reste, afin...
     
                            Clitandre
                              Ô dieux ! Ô infamie honteuse !
     
                            Cyprine
    Bah ! n'exagérons rien. Ça n'est qu'une gagneuse
    Qui fait profession de fouetter les masos
    Dans mon genre.
     
                            Clitandre
                                Est-ce un rêve ?
     
                            Cyprine
                                                          Elle est sur le réseau.
     
                            Clitandre
    Vous, soumise, mamour ? Et en outre gouine ?
    Je n'aurais jamais cru cela. Que la ruine
    S'abatte dès ce jour sur notre pauvre hymen !
     
                            Cyprine
    À vous entendre, on croit que j'ai voté Le Pen.
    Reprenez-vous, chéri ! Ça n'est qu'une incartade,
    Un rien, quoiqu'onéreux. Même je me hasarde
    À dire que vous en profiterez à mort
    Quand je viendrai ce soir, percluse de remords
    Et le cul lacéré. Oui, pour vous faire envie
    Mon boule et mon honneur gaîment je sacrifie.
    Aussi, gardez-vous donc de jouer les Zorro
    Et, ladre, de fermer le tiroir aux euros.
    Il m'en faut quatre cents : c'est pas la mer à boire.
    Pour vos propres putains, vous faites moins d'histoires,
    Espèce de...
     
                            Clitandre
                         Bon, bon. N'allons pas nous fâcher,
    Ma douce.
     
    Déverrouillant un tiroir, il lui tend une liasse de billet.
     
                            Cyprine, s'en emparant d'un geste sec
                      Ah ! que je peine à vous faire cracher
    Le pognon. C'est plus dur à chaque jour qui passe.
     
                            Clitandre
    Sans doute parce que le nombre des pétasses
    Augmente chaque jour dans vos relations.
    Êtes-vous en chaleur ? Est-ce une affection
    Qui se puisse guérir avec...
     
                            Cyprine
                                                Bonne journée !
    Déjà, n'en doutez pas, je suis assez soignée
    Par la dame sévère à qui je cours m'offrir.
     
                            Clitandre
    Dites-lui de ne point trop vous faire souffrir,
    Et de surcroît, bien sûr, de revoir à la baisse
    Ses tarifs.
     
                            Cyprine
                       Ô idiot ! Je file à fond la caisse...
     
    En soupirant, elle sort. Soucieux, Clitandre referme soigneusement son tiroir et se replonge dans sa paperasse. À jardin, un enfant court. À cour, le jardinier jardine tandis qu'au-dessus de lui, indifférents à tout le reste, les piafs n'en finissent pas de s'enfiler avec des pépiements lascifs.
    Rideau.
     

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  • Merci papa

    Catégories : Octosyllabes (8)

    La baguette qui m'engendra
    Magiquement voici des lustres
    Je l'ai mise dessous mes draps
    Et dans mon petit con que frustre
    Un plaisir longtemps retardé
    Ô la sentir me posséder
     
    Il fallait la prendre à maman
    Qui la gardait pour elle seule
    Qui récusait mes sentiments
    Trop souvent les adultes veulent
    Emprisonner leurs rejetons
    On ne s'évade qu'à tâtons
     
    Maman désormais n'est plus là
    Papa erre et sa tête est vide
    Quand ce matin il mélangea
    Nos prénoms je fus intrépide
    Il bande encore avec fierté
    Je l'aime pour l'éternité
     
    Ce beau serpent procréateur
    Je le désirais dès l'enfance
    Il m'affolait j'en avais peur
    Mais le voici pour moi qui danse
    En me clouant au fond du lit
    Merci merci papa chéri
     

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  • Profession de foi

    Catégories : Chanson, Heptasyllabes (7), Pentasyllabes (5)

    Java guillerette, quelque part entre Boris Vian et Dutronc...
     
    Mon mec à moi je l'épluche
    Lui lie les pieds, les paluches
    Lui fourre un slip dans le bec
    Lui remplit le cul avec
    Un fort calibre, une bûche
    Il a l'air assez nunuche, nunuche, nunuche...
    ... Et je me casse aussi sec
     
          Ta-ï-aut mes sœurs
          Éreintons le mâle
          Sus à l'animal
          On n'en a plus peur
     
    Mon mari je le papouille
    Bien sûr il tremble de trouille
    Je l'entraîne dans les bois
    Le ligote bras en croix
    À un arbre et le chatouille
    Lui tiraille un peu la nouille, la nouille, la nouille...
    ... Puis m'en vais au cinéma
     
          Ta-ï-aut mes sœurs
          Dézinguons le mâle
          Sus à l'animal
          C'est nous les chasseurs
     
    Mes amants je les tourmente
    À la tenaille et leur plante
    Des épingles tout partout
    Droit dans les couilles surtout
    Les mélodies qu'ils me chantent
    Sont alors rafraîchissantes, puissantes, poilantes...
    ... Mais le ménage avant tout
     
          Ta-ï-aut mes sœurs
          Étripons le mâle
          Sus à l'animal
          Sinistre agresseur
     
    Les garçons faut bien qu'ils pigent
    Que cette minable tige
    Au milieu de leur buisson
    On s'en tamponne le con
    Au cas même où ça s'érige
    Ça vaudra jamais un cierge, deux cierges, Sainte Vierge !...
    ... Et vive la religion !
     
          Ta-ï-aut mes sœurs
          Évinçons le mâle
          Passons l'animal
          Au démolisseur
     
          Ta-ï-aut mes sœurs...
          (ad lib.)
     

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  • Elle court, elle court...

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Racine humaine que j'adore
    Chauve, tors et rougeaud bébé
    Reviens-t'en et baise m'encore
     
    Tu vois le jour sous les gibets
    Où les assassins se balancent
    Geignant comme des masturbés
     
    D'infime larme de semence
    Tu deviens gros radis fendu
    Gorgé d'horreur et de puissance
     
    On t'arrache (c'est défendu)
    À contre-lune et onzième heure
    Sous les pieds même du pendu
     
    La terre gronde alors et pleure
    Ta naissance affreux avorton
    Dont chaque promesse est un leurre
     
    Sur tes échasses de bâton
    Tu cours le monde et nous les femmes
    Dociles nous nous soumettons
     
    Nous déchirant telle une lame
    Nous emplissant de flux odieux
    Tu veux pourtant que l'on t'acclame
     
    Et je t'acclame moi (grands dieux !)
    Ce viol infâme je l'implore
    Brute, sorcier que j'aime au pieu
     
    Pourquoi faut-il que je t'adore
    Oh viens-t'en et baise m'encore
    Racine humaine ô Mandragore
     

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  • Les vraies raisons de la soi-disant Chute

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

    Traduit d'un vieux grimoire anonyme en latin acquis à l'occasion du vide-grenier annuel de la Saint-Jean à Trouville-lès-Vesoul (Haute-Saône). Franchement, moi-même je n'ai pas tout compris. Sans doute faut-il donner un sens allégorique à ce curieux sonnet...
     
    Banane, ô fruit d'amour, que j'aime à t'éplucher,
    Ou mieux : à croupetons sur ton bout me jucher,
    Dur et lisse et charnu, pour me laisser descendre !
    As-tu la moindre idée des joies que tu engendres ?
     
    Fi de l'absurde pomme : elle est ronde à pleurer !
    Je la comprends, notre Ève — à quoi bon demeurer
    Là où l'Esprit ne vous pénétrera le ventre
    Qu'à bouchées menues et sans risque de vous fendre ?
     
    Tu es, Banane, la baie divine, martiale,
    Et femelles pour toi toujours se damneront ;
    Quel paradis vaudrait plus que deux ou trois ronds
     
    Si tu n'y trônes pas en posture royale,
    Entouré d'abricots amoureux qui se calent
    Ta majestueuse pulpe — en râlant — bien à fond ?
     

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  • Après la partie de campagne

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Pauvre connin qui fus tiré
          Plus qu'à ton tour
    Ce pelage qui attirait
    L'œil et te valait chasse à cour
    Le voici poisseux et gluant
    Et tu gis là vide sans gland
    Écartelé transi d'amour
    La meute t'a laissé gisant
    Parmi l'humide et frais labour
     
    Pauvre connin qui fus tiré
          Plus qu'à ton tour
    Le réveil est dur on dirait...
     

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  • La véritable histoire de Moby Dick

    Catégories : Octosyllabes (8)

    D'après un premier jet manuscrit de Melville que j'ai découvert par hasard dans les réserves de la bibliothèque municipale de Vierzon (Cher), sous une pile de vieux Spirou.
     
    La grand-vergue enculait la lune ;
    Achab cinglait, le cœur tremblant,
    Sus au stupreux cachalot blanc
    À l'œil retors de femme brune —
    Ô fortune des faux-semblants !
     
    « Reviens, hurlait-il, ma sirène
    Obèse ! Aimons-nous malgré tout !
    Point ne veux courir le garou ;
    Juste me vautrer sur tes plaines,
    M'abîmer dans tes vastes trous.
     
    Hardi ! ho ! matelots fidèles,
    Hissez les focs ! serrez les nœuds !
    L'amour me taraude et m'émeut...
    Où crawles-tu mon hirondelle ?
    Qu'émerge ton dos lumineux !
     
    — Oublie-moi, fou ! C'est assez d'être
    La risée des nymphes céans »,
    lui dit la bête aux flancs géants,
    Puis, de la queue, l'envoya paître
    Aux pampas des noirs océans.
     
    La chose, pourtant, est connue
    Depuis au moins la nuit des thons :
    Moby et ses cent vingt tétons,
    Fourbe baleine ou garce nue,
    Les balançait tous par le fond.
     

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  • L'arme à gauche

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Le sein des seins, c'était le sien
    Celui de Marylou la moche
    Chez elle, y avait que ça de bien
    Et encor, seulement le gauche
     
    Elle montrait à qui voulait
    Cet orbe au-dessus des reproches
    Ce surnichon qui lui valait
    Des éloges, surtout le gauche
     
    Un mamelon vaste et charnu
    Digne d'une fermière boche
    D'un rose corail jamais vu
    C'était Marylou côté gauche
     
    Cette doudoune premier choix
    Elle craignait qu'on la lui fauche
    D'où alarme et pièges à rats
    Planqués autour du téton gauche
     
    À l'ombre de ce beau néné
    On se faisait des médianoches
    Marylou fournissait le lait
    On se bagarrait pour le gauche
     
    Chacun pouvait téter à l'œil
    Il ne restait pas dans sa poche
    Elle tirait un peu d'orgueil
    De nous voir tous pendus à gauche
     
    Les Amazones n'en ont qu'un
    Pour que la flèche se décoche
    Marylou deux, ça c'est certain
    Mais nous on voyait que le gauche
     
    Il nous faisait presque un peu peur
    D'aucuns refusaient qu'elle approche
    Elle en frappait les emmerdeurs
    Vlan ! un grand coup avec le gauche
     
    Moi, je cherchais à m'y blottir
    Comme sous une aimable roche
    Pour tripoter, lécher, sentir
    Ses roberts, notamment le gauche
     
    Pour lui — ah ! que n'aurais-je fait !
    Je l'aimais, Marylou la moche
    Mais le cancer a tout bouffé
    En commençant par le sein gauche
     

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  • Bricolons à l’école

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    (Pour soutenir le moral des pauvres collégiennes qui, déjà, attendent les prochaines vacances...)
     
    Sous le bois de mon pupitre
    Je me branle au quotidien
    Avec des ruses d'Indien
    Le soleil mouille la vitre
     
    Il est si mignon le prof
    Si mince avec sa cravate
    Deux doigts m'écartent la chatte
    Clin d'œil amusé de Soph
     
    S'il approche ô front de neige
    Plongée dans ses yeux saphir
    Sa bouche de mes désirs
    Et s'active mon manège
     
    No risk il voit jamais rien
    Frissonnante j'imagine
    Que décalottant sa pine
    Je la berce entre mes seins
     
    Faudrait que je me réjouisse
    Des charmes du vers français
    Mais je préfère enfoncer
    Un stylo entre mes cuisses
     
    Celui à quatre couleurs
    Me garnit toute la fente
    Le cours se termine à trente
    J'ai des bouffées de chaleur
     
    Pas que j'exècre l'école
    Mais je fuis les jours d'ennui
    Alors tranquille et sans bruit
    En douce je me bricole
     
    Oh là ô le bel éclair
    Liquide ah une brûlure
    On sonne la fin de l'heure
     
    Demain je m'envoie en l'air
    Pendant le cours de peinture
    Le kif la rentrée scolaire
     

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  • Pleins gaz

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    À la rose des vents
    Je m'abreuve et j'inspire
    Ce que monsieur devant
    Peut exhaler de pire
    À la rose des vents
     
    Je veux de ses viscères
    Dévorer à pleins gaz
    Ce feu où le vice erre
    Son solo de free jazz
    Aux accents délétères
     
    Ô souffle du démon
    Embaumant la praline
    Si je pouvais saumon
    Ton ruisseau violine
    Remonter vers l'amont
     
    Hardie spéléologue
    Je me verrais happer
    Le long du tuyau d'orgue
    Glanant les ors suspects
    Mon inavouable drogue
     
    Ces choses-là souvent
    La pudeur les occulte
    Mais moi je voue bavant
    Un véritable culte
    À la rose des vents
     

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  • Bijoux bijoux

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Le jaspe l'or la tourmaline
    N'égalent pas le bel orient
    De ces perles douces et fines
    Dont de tout temps je fus friand
          Avidement j'ai fait rapine
    Du blond écrin luxuriant
    J'en avais surpris le brillant
    Au travers de la mousseline
     
    L'œil sûr et la main pateline
    J'ai dérobé tous tes trésors
    Foré jusqu'à tes puits de mine
    Un pirate en tout homme dort
          Tu coucheras sur ma poitrine
    En sautoir là contre mon corps
    Bourgeon de chair à réconfort
    Enchâssée de cheveux platine
     

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  • Aux filles furieuses

    Catégories : Décasyllabes (10), Quadrisyllabes (4)

    Ode à toi ô ouvreuse et découvreuse
          De nos trous noirs
    Perceuse en force de nos entonnoirs
    Bénie entre toutes les enculeuses
     
    En baisant tes genoux j'ai bon espoir
          Pour mon derrière
    Déesse godée entends ma prière
    Viens-t'en me le saillir en grand douloir
     
    Ceinte du cuir de la sous-ventrière
          Portant jacquot
    Fends et laboure en ahans radicaux
    Mon aspirante et humble soufrière
     
    Je n'expose le cul désormais qu'aux
          Filles furieuses
    Telles que toi ouvreuse et découvreuse
    De ce besoin au fond de moi éclos
     

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  • Double casquette

    Catégories : Octosyllabes (8), Sonnet

    Bella poétesse et cochonne
    Quêtant le verbe pénétrant
    Tâte songeuse ses amants
    Et déjà les décapuchonne
     
    Au jus d'homme elle se torchonne
    Puis crache aussi sec à l'écran
    Quelques vers chiadés pour les grands
    (Pauvres petits la vie est conne)
     
    Sploutch ! encore un sonnet maudit
    Qui voit le jour sous vos mirettes
    Au choix ou bien l'on applaudit
     
    Ou l'on se polit la zézette
    Les deux d'un coup (qui serait chouette)
    Dame Nature l'interdit
     

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  • Cueillez la fleur

    Catégories : Décasyllabes (10), Hexasyllabes (6), Quadrisyllabes (4)

    Hissez haut les rouleurs de mécaniques
          La blanche humeur
    Au mat télescopique
    Fier étendard aux couleurs de la nique
     
    À jamais je suivrai votre panache
          Pauvre de cœur
    J'ai le con qui s'attache
    Il convient qu'on se le dise et le sache
     
    Hardi petits sur ma raison de vivre
          Cueillez la fleur
    Avant qu'entre le givre
    Et l'entraîne où vous ne pourrez la suivre
     
    Mâles béliers n'attendez pas décembre
          En douce sœur
    Je vous ouvre la chambre
    Secrète à vous d'y étirer vos membres
     
    Puisse y fuser le remède alchimique
          Votre liqueur
    Ô les jus de la trique
    Hissez-les haut rouleurs de mécaniques
     

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  • Champs de cinabre

    Catégories : Octosyllabes (8), Sonnet

    Je crois bien que nos bouches n'ont
    Jamais connu racine amère
    Ni sur un gland ne refermèrent
    L'incarnat vif de leurs fanons
     
    Tendre amour doux fauve minon
    Surgie aussi de notre mère
    Nourrie au même flot mammaire
    L'une à l'autre nous nous donnons
     
    Hors les peuples où se délabre
    L'acier bleu des châteaux de sabre
    Gorge tendue aux chiens de sang
     
    Viens poursuivons notre palabre
    Érosive aux sillons versants
    De nos vineux champs de cinabre
     

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  • La mignonne

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Sally aux blancs nichons pointus
    Toujours raides jamais vêtus
          Qu'importe l'heure
    De quelle étoile venais-tu
    Couleur de miels blonds et de beurre
     
    Ton curieux cœur éparpillé
    Pas plus épais que le papier
          À cigarette
    Je dus afin de le plier
    Nous verser les vins qui entêtent
     
    Chanter ivre les airs anciens
    Pisser debout devenir chien
          Ou éléphante
    Pour qu'à la fin tu fasses tien
    Le satin fleuri de ma fente
     
    Ton plaisir colère ouragan
    Je l'affrontais en naviguant
          Souvent à vue
    Nous ne prenions guère de gants
    Si vulve en fut jamais pourvue
     
    Sally tes lèvres au réveil
    Montraient les dents mais sur le seuil
          De toi personne
    De quelle étoile ou quel soleil
    Sally venais-tu ma mignonne
     

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