Pas de brade bite sur l’écran de ma vie
je paie trop cher la livre de chair
pendant les pubs on m’entube
en dehors je dors
la speakerine me sourit
susurrant de vieilles promesses
Seigneur léchez mes plaies mon cœur sanguinolent
pourquoi me remettre à demain ?
j’ai déjà tant prié
je sais crier
mystérieusement dénouer les cordons de la bourse
quand il m’écarte de fidélité
où ça le poing bonus ?
faut-y vous l’empaler ?
toujours des promesses
Pas de brade bite sur l’écran de ma vie
vivement la fin des programmes
on ira me coucher
Seigneur si vous saviez comme je me refends
pas de brade bite rien
quelques seconds rôles sans épaisseur
un qui s’incruste
en surimpression sur mon piteux site comme
une fausse promesse jamais tenue
ex-flamme éteinte
star d’une nuit explosée au matin
je saigne en vain sur toutes les chaînes
quel câble m’accable ?
Vers libres
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Promesses
Catégories : Vers libres -
L’écume de nos nuits (3/3)
Catégories : Jocelyn Witz, Vers libresJ’écume de rage, de solitude, de désespoir, d’ennui
de ne pas retrouver l’envie perdue
l’âme sœur peut-être
ni le jour ni la nuit
puis voilà toi, la môme, la drôle de fille
Tout le temps j’écume
je bulle dans les bals, les bars, les halls de gare
les salles de cours, les séminaires
même des endroits qui n’existent pas peut-être
J’écume la crème des mondes possibles
le gratin du réel
en quête d’une terre un peu moins plate
d’enclaves privées où l’on ne se prive de rien, où l’on s’éclate
sortant la tête pour enfin vivre peut-être
insensée je m’entête à chercher la fête des sens
qui sait ? l’enfance
j’écluse des bières en attendant
Si seulement je pouvais disparaître sous la mousse
moi et mes rêves et mes peut-être
ne plus me réveiller
mais voilà toi, qui brille, virevolte et m’émoustille
Sauvage et fatiguée j’écume
et personne ne m’entend
je signe chaque soir un pacte avec le néant
toute seule je me raconte des histoires d’amour éculées
nettoie sans fin mes écuries
m’enferme dans des placards
rame, rame, rame, brame, trame des scénarios douteux
un gramme par litre et je roule à travers mes délires d’océan
juste dans l’espoir d’apercevoir une plage
d’autres rivages de l’existence
je m’échoue sans cesse en attendant
Puis voilà toi, qui pétille
voilà toi, libellule
drôle de fille qui crève ma bulle d’un coup aile
me bouscule, me stimule
tout part en vrille
et voilà nous…---
L’ultime chapitre vous attend :
https://www.atramenta.net/lire/lecume-de-nos-nuits/99205/3#oeuvre_page♥ ♥ ♥
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J’attrape la queue
Catégories : Vers libresJ’suis qu’une enfant
dont le slip a grandi trop vite
poussé les seins par inadvertance
dans les bacs au balcon
c’est quand le prochain goûter ?
la prochaine sieste avec daddy ?
J’suis qu’une enfant de soixante ans
un bon 43 fillette
qui fait l’andouille avec des andouillettes
étale sa vie en multicouche
sur une tartine qu’en finit pas
À mon anniversaire
y avait toutes mes chopines
plus des types invités pour le remplissage
j’suis qu’une enfant pas très sage
une enfant gâtée
mon chat s’appelle Minou
il boit du lait tiède toute la journée
Je veux plus descendre du manège
les garçons y sont bien montés
pourquoi pas moi ?
envoyez la musique et faites-moi tourner
à tous les coups j’attrape la queue
J’arrête le ballon
j’ai désappris mes tables de multiplication
je conjugue plus qu’au présent
j’ai douze ans
pour toujours j’ai douze ans -
Tout t’appartient
Catégories : Vers libresVoici ma bouche prostituée à tes baisers
Voici mon amour prostitué à ta vie
Voici mes cris prostitués à ta joie de me faire crier
Voici mon cœur prostitué aux cadences du tien
Voici mes mains prostituées aux muscles souples de ton dos, aux poils de tes fesses, à l’ardente épaisseur de ta queue
Voici le délicat de mes nymphes prostituées à tes doigts durs et fureteurs
Voici ma salive prostituée à la lente montée de ton plaisir
Voici mes seins prostitués à tes morsures, à tes poings qui les pressurent comme des fruits
Voici mon sourire prostitué à ta présence
Voici mon clitoris prostitué aux zigzags, au savoir-faire, aux cruelles fourberies de ta langue
Voici mes cuisses, mes genoux, mes coudes, mes halètements de chien prostitués à toutes les postures obscènes dans lesquelles tu aimes me voir et me prendre
Voici mes fesses prostituées à la brûlure de tes gifles comme à celle de tes effleurements
Voici mon con, mes viscères tout entier prostitués à tes envies d’éventrement
Voici ma langue et ma gorge prostituées à tes plus déchirants orgasmes
Voici mes bras, mes hanches, le galbe de mes jambes, le brun de mes mamelons prostitués à tes érections
Voici mon rectum prostitué à tes pires bassesses
Voici mon œil prostitué à tes regards
Voici ma parole prostituée elle aussi, à toi elle aussi, auquel tout appartient et qui voulais un poème…
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Sous le tir nourrie
Catégories : Vers libresJ’aime
comme tu pries dans le sillage
de mes génuflexions
quand tu t’enfonces en moi jusqu’à la coulpe
tel un gangster en plein braquage
J’aime
comme tu te caresses
aux frissonnants revers de ma bouche
dressé dans la blanche épaisseur
des salives
J’aime
comme tu tords mes cheveux dans l’écorchure du matin
hissant le ciel plus haut
creusant l’infini jusqu’à t’atteindre en personne
à travers ma gorge révulsée d’amour
J’aime
comme tu rêves
à quoi
à l’angle idéal pour déployer tes racines
à la toile vierge où tu juteras tes couleurs
à mon animalité sans faille
aux boules de verre de nos regards qui se dégomment
sur un bleu tapis de soupirs
J’aime
comme tu nais
comme tu renais
comme tu n’es plus certain d’être
comme tu baises le temps et l’espace
le souffle mort
fesses tendues comme pour emprisonner l’instant de ton désir
J’aime
comme tu grommelles un flot d’ordure
puis gifles pour que mes joues
ma langue
le palais entier se referme se rencogne s’effondre tout autour
dessus
dedans
implosion
là
maintenant !
J’aime
comme tu défigures le cri même
en ruissellements silencieux
sanglots saccadés que tu verses à deux
à moi
à jeun toujours sous le tir nourrie
qui à la fin t’ouvre ma chair obscène et rouge
écartant les lèvres pour te montrer
l’encore là
l’encore à toi toute
jouissance écumée
méduses échouées sur la plage
entre viande et coquillages de nacre
entre crachat humeur vitrée dégoût verticalité sans limite
de nos rapports
barbouillé de sueur qui tremble
J’aime
comme tu te penches alors pour m’embrasser… -
Un inlassable amour
Catégories : Vers libresCent fois
Tu aiguisas ta verge au diamant fou de mes regards
Cent fois
Tu fis connaître à mes doigts la forme exacte de sa candeur incandescente
Cent fois
Ma langue dut en apprécier le moelleux le fondant vertigineux la hâte
Cent fois
Tu pris mes chevilles pour le compas du monde
Cent fois
Tu disparus corps caverneux pendule de Foucault comète
Cent fois
Tu recrachas ma vulve pour dans ta rage
La refermer
Et feindre d’hésiter cent fois sur le seuil de ma raison
Cent fois
Je t’accueillis à lèvres humaines humides criant rêvant ravie cliente avide
Cent fois
Sans vergogne -
Tellement envice
Catégories : Vers libresCe soir je me recroquefille me raputisse me renconne
Dans ta mâlitude
Ce soir j’en ai envice
Naître plus rien qu’une assouverture
Défleure-moi
Désêtre-moi de la bête aux pieds
M’épouvantise bourrée de paille de fer
Évertuée sur le coup
Ce soir j’en ai envice
Âmort
Accorte perdue
Tu auras toutes les tartes en main
Ce soir je me féminictimise
Faisons de moi quelque chose d’inimbitable
Emphallucée à plein
Vitirée jusqu’à l’os stylité
Affroutre-moi par toutes les crevisses (si vierges soient-elles)
J’en ai tellement envice
C’est comme une vagine une mhoule qui me saoulèvre irrésistible
Et m’avortonne enfin
Naître plus rien
Que ta masse turban critique et rutilant
Tournant autour de ta muqueuse
Tu frotteras ton diamant dur en stéréo dans mes amplis
69 tours dans mon macrosillon
Ce soir j’en ai envice follement envice
Éprends-moi
Marave-moi le désirâble
Mésabuse de moi
Rabaise-moi plus bas queutaire -
Celui
Catégories : Vers libresÔ comme tu luis !
Comme tu lui plais
Comme ta plaie rêve, crève de lui
Celui qu’appelaient tous les replis de ton palais secret
Ta bouche s’ouvrait sur son passage
Ton œil mouillait d’envie de lui
Ta langue s’enroulait langoureuse autour de son nom
Tes seins se fendaient en deux
Tes bras esquissaient des étreintes interminables
Ton ventre distillait des alcools puissants
Tu le voulais saoulé
Sous les caresses
Sous les baisers brûlant le sang
Sous l’effet fée de ton désir ardent de lui
Et voilà que c’est là : tu luis
Tu lui plais -
Toujours vomissant la lumière
Catégories : Vers libresMa fente a bercé l’aube
Englouti des peut-être
Rêvé en s’ébrouant
Rompu des lances et des lances
L’insensée
Avec des adversaires
Beaucoup plus râblés qu’elle
Elle n’a ni passé ni sommeil
Tout est neuf
L’œuf
Brille pareil à la pluie
Ma fente splitte
Schize à mort et sans remords
Ouvre un œil de poisson polisson
Cherche à s’emparer du germe de demain
Qu’elle poussera
Poussera à la faute
Ma fente est grave
Parfois rieuse
Toujours vomissant la lumière
Crachant l’âme des poumons du monde
Calcinée ma fente grotesque
Proteste
En redemande
Mille liens cendrés de sang
Cent mêlées de mâles
Cinglée de sangles et d’ongles sales
J’ai peur pour elle
Ma fente a perdu l’esprit
À miauler ses romances visionnaires
Au front des foudres jaunes
C’est pas raisonnable
Ma fente en rajoute
Saute un peu vite aux conclusions
A bercé l’aube vomi la lumière croqué un bout du soleil levant
Impatience… -
Envoyez le jus !
Catégories : Vers libresLes hommes je m’en fiche
Un ici
Un autre là
Plus si affinités grande et belle forme jour faste
Si le courant passe entre nos atomes crochus
Si des câbles et des câbles se déroulent en souplesse
En tension
Froissements soyeux joyeux fusibles
Prise mâle prise femelle
Prise en sandwich
Éprise éprise à maintes reprises
Le doigt déjà sur l’interrupteur
Envoyez le jus
Condamnée toute petite à la fichaise
Électrique
Les hommes je m’en fiche
Plusieurs à la fois
Tout le temps
À la centrale je suis juste un numéro
Une ampoule qui clignote
Circulent s’enculent les particules élémentaires et me délivrent
De quoi j’ai oublié
Ô nous machines inertes
Nos âmes à jamais déconnectées du monde
Augmenter le rendement éviter les pertes en ligne
Guetter la panne éventuelle
Ventiler recharger décharger pomper
Booster
Ne jamais perdre le contact
La foi le fluide l’espoir l’envie féconde génératrice
Sauter les repas
Fondre les plombs fondre en larmes
Aimer l’ombre pour elle-même
Et dans l’ombre suivre l’arc ou le faisceau ionisé
Nos compteurs presque morts qui défilent
Défient les chiffres de l’impossible
La foudre a dû tomber
C’est ce qu’ils se diront à la station relais
Quand ils verront se dessiner nos sinusoïdes folles
Alternateurs malades d’amour
Oui les hommes je m’en fiche
En circuit fermé nos sens tournent en rond
Nos yeux se renvoient les étincelles
L’air sent l’ozone
Et ça crépite et fume aux points de jonction
Où chaque effet de seuil nous propulse plus haut encore
Rien qu’eux et moi
Cosmos de poche
Physique des hautes énergies
Les hommes je m’en fiche
Bien profond
Sans combinaison protectrice ni caoutchouc
J’ai déchiré le revêtement isolant
En gémissant le curseur remonte lentement l’échine du potard
S’épousent nos enroulements de cuivre
Déjà chauds brillants parcourus de frissons
T’en fais une drôle de bobine
Et le murmure s’élève
Vrombissement sourd des forces fondamentales
Déferlant depuis l’autre rive de l’univers
Depuis le temps d’avant le temps d’avant les hommes
Promesse d’un prochain big bang
Claquez la langue ô disjoncteurs !
Shuntez ô chant des résistances !
On risque gros
Tout faire péter n’importe
Accrochez-vous les garçons
Pleine intensité
Puissance maximale
Surtension
TILT ! -
Le digicode je m’en souviens
Catégories : Vers libresJe viens !
Réserve-moi tes pétales intacts
Une joie neuve et bien en chair
Tu m’appelles je viens
Je t’ai cueilli un long serpent de baisers
Il rampera sur ta peau
Rampera si vite que jamais tu ne pourras le rattraper
Si lentement que le Temps lui-même cessera de nous battre aux tempes
Et noiera son chagrin dans l’éternité
Je viens
Tu m’attendras plus lumineuse que la nuit
Plus scintillante que l’hiver aux dents sales qui nous a éparpillées
Oh oui putain je viens
Ventre à terre me vautrer contre ton ventre
Le digicode je m’en souviens
Ta scandaleuse beauté je m’en souviens
Mes doigts n’ont rien oublié
De toutes mes pattes plus ou moins épilées
De toute ma solitude à crever ma libido j’accours vers toi
Je te ferai gémir crier mourir rêver
Je te ferai tout
Comme autrefois tu seras celle nonchalante que l’on butine et moi
Moi
Je serai la pluie d’orage qui te laissera rouge et trempée
La griffe qui t’ouvrira comme un fruit
Je viens
Seule
Si seule
Bientôt seule avec toi Sarah
Bientôt te pénétrant pour me fondre en toi
Et disparaître
M’ancrer sous ta peau quelque part
Ne plus jamais refaire surface
J’en viens à ne plus trop y croire
Tu seras là ?
Bien vrai ?
Réserve-moi tous tes pétales
Une joie neuve
Le digicode je m’en souviens