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Hexasyllabes (6) - Page 4

  • L’homme hirondelle

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Il va de soi qu’il croit
    L’homme frère des cimes
    Et se veut librissime
    Porteur d’aucune croix

    Il va de soie en soie
    Trouvant tout naturel
    Que cent mille femelles
    Soient ses filles de joie

    Il vole à tire-d’elles
    Quêtant la nouveauté
    Le fruit jamais goûté
    Tel un homme hirondelle

    Filant de soif en soif
    Il s’étanche à leurs flaques
    Puis aussitôt les plaque
    Heureux comme les piafs

    Léger de ville en ville
    Il leur perce le cœur
    De son sifflet moqueur
    Puis preste se défile

    Flânant de soir en soir
    Il les mène au vertige
    Du bout de ses rémiges
    L’amour est accessoire

    Il va de soi qu’il croit
    Remercie l’Éternel
    Pour la bonne nouvelle
    Qui toujours lui échoit

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  • À pleine louche

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Docile tu te couches
    Et je viens m’accroupir
    Me percher sur ta bouche

    Dès le premier soupir
    Je sais que ma minouche
    N’a plus où se tapir

    À la moindre escarmouche
    Elle s’ouvre à tâtons
    Sur tes lèvres et s’y mouche

    Ta langue et mon bouton
    Jouant à touche-touche
    Ou à saute-mouton

    Bientôt à pleine louche
    Je te sers mes douceurs
    Les verse dans ta bouche

    Elle m’est une sœur
    Léchant de mon tue-mouche
    Les tendres épaisseurs

    Oh mon sexe débouche
    Tout droit dans ce palais
    De velours que je douche

    Bois mes fluides salés
    Car ta sainte nitouche
    Ne veut plus s’en aller

    Si j’en tiens une couche
    De mes jeux malséants
    Aucun ne t’effarouche

    Maîtresse de céans
    Je fourbis ma babouche
    À ton bisou béant

    En tous points tu m’attouches
    Je croule et vais brûlant
    Mes dernières cartouches

    Mes fleuves turbulents
    Roulent des cris farouches
    La nuit les avalant

    Toujours quand tu te couches
    Prompte je viens m’asseoir
    Et sourdre sur ta bouche

    Mon gentil déversoir
    Mari chauffe-la-couche
    Dont je jouis chaque soir
    Heureuse à pleine louche

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  • L’ultime butin

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Trou mignard, trou mignon
    Trou follet, troufignon
    Trou mutin où l’asperge
    Se prélasse et gamberge
    Se branle à tes satins
    Qu’il soit soir ou matin
    Trou que les vits dévissent
    Qui sert à tous les vices
    Honni des snobinards
    Trou mignon, trou mignard

    T’offrir en sacrifice
    Aux mâles bons offices
    Ô l’ultime butin
    Il n’est jusqu’aux putains
    Qui parfois ne te cèlent
    Demeurant là pucelles
    Par effroi du trognon
    De l’éventreur d’oignon
    De sinistre mémoire
    Trou mignon, que d’histoires !

    Mais moi je ne crains point
    Tant qu’il y aura du suint
    Je t’ouvre et te procure
    Et qui veuille me cure
    Le viscère à loisir
    Il suffit de saisir
    Mes hanches un rien grasses
    Aussitôt tu embrasses
    De ton anneau sagace
    Les nœuds les plus grognons
    Trou gourmand, trou mignon

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  • Arrêtez les bêtises !

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Tu t’fous d’ma gueule Einstein
    Avec tes particules
    T’es plus que ridicule
    Carrément borderline
    Au lieu d’nous agonir
    De machines à mourir
    Sors un peu ta virgule
    Reprenons les calculs

    Vous tous savants idiots
    Boulotteurs de planètes
    Révérés architectes
    D’un monde pour les robots
    Rangez vos inventions
    Vos ions vos équations
    Que vos foutues lorgnettes
    Étudient ma minette

    Chercheurs cancérigènes
    Bienfaiteurs nucléaires
    Qui nous pompez tout l’air
    On dirait qu’on vous gêne
    Mais ça va pas durer
    Vu qu’on va en crever
    Z’avez pas l’antidote ?
    Cherchez dans ma culotte

    Crétins surdiplômés
    Prix Nobel dynamite
    À qui le crime profite
    Allez plutôt chômer
    La vraie vie est ailleurs
    Qu’au cœur des réacteurs
    Z’avez encore un vit
    Ou juste un gros QI ?

    Tout ce gris des cités
    Sorti d’vos cellules grises
    Tous ces défis ces crises
    Ça doit vous exciter
    Tu t’fous d’ma gueule Einstein
    On court à la deadline
    On touche au crépuscule
    Il est temps qu’on s’encule

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  • Candaule

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Ô mon roi mon dix-cors
    Cette autre nuit encor
    J’enroulerai mon corps
    Sur de moins nobles gouges
    Si tu en es d’accord

    Rôdant parmi les bouges
    Con souligné de rouge
    Nue sous le burnous je
    Battrai le vieux record
    Foutrai tout ce qui bouge

          Il n’est pas un Lydien
          Qui ne doive connaître
          Se repaître à la lettre
          Du con qui t’appartient

    Ô mon amour prodigue
    Prête prête ma figue
    À celui qui la brigue
    Esclave ou artisan
    Au diable les intrigues

    Je livre mes seize ans
    Au soc des paysans
    Aux vieillards bêtisants
    Rompant toutes les digues
    Ce soir je vais baisant

          Mes appétits de chienne
          Chacun de tes sujets
          Doit pouvoir en juger
          Lorsqu’il me fera sienne

    Ô illustre cornard
    Au matin sans retard
    Je te reviens sans fard
    Les poils mouillés de colle
    Et le ventre blafard

    C’est à l’aube Candaule
    Que nos âmes convolent
    Quand ta vergette molle
    Rampe en mes plis soiffards

    Et je rêve aux soudards
    Dont j’ai tété la gaule
    Et bu le blanc nectar…

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  • Au clou

    Catégories : Hexasyllabes (6), Monosyllabes

    Quand il me prend la tête
    C’est afin que je tète
    Son mufle de bélier
    Gobant pieds et poings liés
    Jusqu’à sa collerette

          Aum !

    Paisible je médite
    Tout emplie de sa bite
    Le cœur réconcilié
    Je me fais oublier
    Mon âme a pris la fuite

          Aum !

    La vie se change en songe
    Je ne suis qu’une éponge
    Au clou de mon gourou
    Il s’écoule une heure où
    Aucun mal ne me ronge

          Aum !

    Je bois le vide honnête
    Lactescent des roupettes
    Pompant le blanc mana
    Je touche au nirvana
    Quand il me prend la tête

          MIAM !

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  • L'amant d'élite

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    À quoi bon lésiner ?
    Son gros pommeau de verre
    Est d’un noir si sévère...
    Quel joli martinet !

    Je me moque des bites
    Pour qui rêve de queer
    Un beau manche de cuir
    Fait un amant d’élite

    Sans plus me ressaisir
    Je me suis couchée nue
    Attendant ta venue
    Me feras-tu plaisir ?

    Brandis l’objet-fétiche
    Sur le ventre je tends
    À ses longs crins ardents
    La blondeur de mes miches

    Que s’abattent les coups
    Que ses fibres me mordent
    Me semant le désordre
    De la lèvre aux genoux

    Mes épidermes rouges
    Je deviendrai le feu
    Tu entendras l’affreux
    Cri des chattes farouches

    Mais pour ça mon minet
    Donne jusqu’au vertige
    Sur mon cul callipyge
    Ce joli martinet

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  • Doublement fille

    Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)

    M’insinuer dans le petit jour
          Que tu laisses paraître
    Pour te montrer une autre amour
    Loin des hommes qui te pénètrent
          Une autre façon d’être

    Me glisser dans l’intimité
          Aux moiteurs tropicales
    De ton giron vite excité
    Sentant l’approche des cigales
          Rudes qui le régalent

    Te mettre au jus et au parfum
          De nos tendres miellées
    Troquer contre ta malefaim
    Ventrée femelle à femelle et
          Leurs toisons emmêlées

    T’ouvrir à joie et à douceur
          Elles sauront le faire
    Mes chatteries de demi-sœur
    Doublement fille et qui s’enferre
          Dans ta blonde hydrosphère

    M’insinuer dans le petit jour
          Contre ta peau de soie
    Pour te souffler l’autre discours
    Voix de la plus suave des voies
          Où nos sexes se voient

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  • Question pour un tartempion

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Je suis sa bête noire
    Négatif au miroir
    De son humanité
    Tapie dans son calcif
    Je suis le répulsif
    L’antre à déshabiter

    Larve d’ange ou succube
    Je chante entre les pubes
    De ses siècles d’ennui
    Née hurlante et païenne
    Je suis l’aube incertaine
    Tout au fond de son puits

    Je suis son alibi
    Son bouc et sa brebis
    Son monde du silence
    Je suis l’inenvoûtée
    Par le chaos shootée
    Au sein des sexy stances

    Oui je suis sa brûlure
    Je suis sa déchirure
    Aux rebords veloutés
    Je suis la seule à être
    Et toi rêve des prêtres
    Bêlant Papa... où t’es ?

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  • Histoire de la minette qui a mal tourné

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)

    Ah je bande un clito plus haut que ton phallus
    Quand tu me tiens au jus sur le bout de ta langue
          Et mon cri rauque plus
    Que celui des putains dans les bouges à Hong Kong

    Ce pointeau que tu dresses un jour j’enfilerai
    Dans ton cul de velours ô l’exquise branlette
          J’en rêve sans arrêt
    Tète encor durcis-le qu’il te prenne en levrette

    À te foutre mon dard si maigrelet soit-il
    Je te ferai chanter des psaumes assez drôles
          Mordre dans le coutil
    À te baiser d’amour en inversant les rôles

    Va minette minet mon futur enculé
    Je divague et me rends mais nous y sommes presque
          Je me change en mulet
    Te désire en jument hennissante et grotesque

    Mais quoi ! me retournant tu m’embroches aussitôt
    Ai-je éveillé en toi cette énergie brutale ?
          Je bande un long clito
    Que font pleurer tes coups de pine sans égale

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  • Vision du paradis

    Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)

    En vérité je vous le dis
    Et tant pis si cela dérange
    Un jour viendra en paradis
    Où nous foutrons le cul des anges
    Sur un lit de fleurs d’églantier
    J’en bave au blond du bénitier

          La vie est éternelle
          Quand nos sexes s’en mêlent

    J’ai vu ces choses en esprit
    Entendez-vous humains humaines
    Je me suis sentie le con pris
    Et du grand train que l’on y mène
    L’âme ensuiffée de jus vermeil
    Je fus tirée de mon sommeil

          Vienne l’ondée charnelle
          Des baises à la pelle

    Nul besoin de vivre à demi
    Chaste et rasant les murs du monde
    Bien à l’inverse il est permis
    De s’exercer foutant des bondes
    S’empalant sur le bout des pieux
    Lesquels en rendent gloire à Dieu

          L’amour a deux mamelles
          Et des fesses jumelles

    Les gens seuls ça n’existe pas
    En l’éden aperçu en rêve
    Chacun baise maman papa
    Mémé s’encule aussi sans trêve
    Je vous le dis en vérité
    Hier soir j’ai pas bu que du thé

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  • Feux invaincus

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)

    À chaque instant baiser tes lèvres assassines
    Et lécher du regard ton œil inapaisé
    Te refermer le con pour mieux le déniaiser
    D’un doigt plein de doigté que tes moiteurs calcinent
          À chaque instant baiser

    À chaque heure te prendre un peu de ce soleil
    Que tu détiens caché sous tes cheveux de cendre
    Et qui te fait briller sans bruit et sans esclandre
    Même à la nuit tombée aux portes du sommeil
          À chaque heure te prendre

    À perdre haleine jouir des jours et des semaines
    Qu’il nous reste à ramper et vivre et s’éblouir
    Avant que le futur s’en vienne nous enfouir
    Dans son sac et sans haine aussitôt nous emmène
          À perdre haleine jouir

    À tout moment se foutre et de tout et du rien
    Me gorger de toi tant que nos corps seront outres
    À reluire aux éclats comme la peau des loutres
    Qui fondent le silence en ébats aériens
          À tout moment se foutre

    Rien d’autre que nos culs entre soir et aurore
    Enlaçant sans faiblir leurs deux feux invaincus
    Aux cuivres encore verts ô brûlants seppukus
    Blêmes et innocents où l’on entredévore
          Rien d’autre que nos culs

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  • La nuit a toujours tort

    Catégories : Décasyllabes (10), Hexasyllabes (6)

    Que faire d’autre il pleut le jour approche
          Viens-t’en me caresser
    Ranime-moi au cœur au cœur glacé
          Une anguille sous roche

    Nous n’avons plus connu de signes noirs
          Depuis bien des automnes
    Je voudrais qu’à nouveau ma peau se donne
          Ta main nue pour miroir

    Hier j’étais la sphinge et le feuillage
          Mort des élans anciens
    Hier nos mensonges chacun le sien
          Crachaient jusqu’aux nuages

    Pourquoi ne pas s’offrir un autre éveil
          Faute de vraie lumière
    Caresse-moi va ne fais plus la fière
          Simulons le soleil

    Dans l’effort d’ébranler nos deux fatigues
          La nuit a toujours tort
    Je t’en supplie caresse-moi plus fort
          À nous rompre les digues

    Que faire d’autre il pleut sous l’astre gris
          Il reste un peu de place
    Pour nous aimer pour que le geste efface
          Ce qui semblait écrit

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  • Désirs

    Catégories : Hexasyllabes (6), Quadrisyllabes (4)

    C’est moi la plus sévère
           Quand vient le soir
    La fille au cœur de verre
           Aux désirs noirs

    Désir de rendre un mâle
           À demi fou
    D’en faire ma vestale
           Ou mon toutou

    Désir de le soumettre
           À mes désirs
    De le voir se commettre
           Et en rosir

    Désir que son œil tremble
           Plein de frayeurs
    Quand nous serons ensemble
           Dans mon ailleurs

    Désir qu’il me désire
           En déité
    Qui brûlera de cire
           Sa nudité

    Désir d’être adorée
           Et prise enfin
    Reine de la soirée
           Aux âpres faims

    Désirs parfois limites
           Et inquiétants
    Mais qui pourtant m’excitent
           En me tentant

    Désirs tellement graves
           Tellement noirs
    Que j’en deviens l’esclave
           Quand vient le soir

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  • L’œil rivé

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Dans le matin précoce
    Je m’éveille en secret
    Pour voir rouler ta bosse

    Grimpant tous les degrés
    Ta chair enfle et se bande
    Ça devient du concret

    Que le diable me pende
    À l’entour de la tour
    Mes cheveux se répandent

    Je lui ferais la cour
    Si j’avais le courage
    Je lui ferais l’amour

    Vagues d’odeurs sauvages
    Et discrètes moiteurs
    Déjà je suis en nage

    Ce membre corrupteur
    M’enchante et me soulève
    La houle à l’intérieur

    Comme au-dedans d’un rêve
    Je le sens me farcir
    Ô doigt prends la relève !

    Comme il a su durcir !
    Sans même avoir conscience
    Il invite au plaisir

    Dans le matin silence
    Branlette à l’œil rivé
    Sur ta longue indécence

    Je jouis à en baver
    Toi depuis dix minutes
    En coin tu m’observais

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  • Dans ma chair

    Catégories : Ennéasyllabes (9), Hexasyllabes (6)

           Reste en moi pour toujours
    Dans mon sang dans mon ventre immobile
    Tout clapotant nos fluides d’amour
    L’un dans l’autre épuisés heureux lourds

           Reste en moi le temps file
    Nous ferions des cailloux épatants
    T’en va pas ne fais pas l’imbécile
    Elle attendra la putain de ville

           Reste en moi j’aime autant
    Que jamais nos membres ne défassent
    Ce verrou cet ensemble mutant
    Cette Iseult avalant son Tristan

           Reste ancré dans la place
    Englouti comme au sein d’une mer
    Dérivant comme une algue molasse
    Disparu perdu sous la surface

           Reste en moi tout l’hiver
    Coin serti dans l’étroit de l’à-jour
    Dans mon sang dans mon con dans ma chair
    Bien après que soit mort le geyser

           Reste là reste sourd
    Aux sirènes pleurant leurs sarcasmes
    L’un dans l’autre au sortir de l’orgasme
    Reste en moi à jamais mon amour

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  • Toi

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Vers toi je viens ce soir
    Par toi me faire avoir
    Et lécher le suçoir

    Pour toi je me mets nue
    En toi je m’insinue
    De ma langue menue

    Avec toi je me fous
    Près de toi je me fous
    Des autres rendez-vous

    Sous toi mon cul s’enfièvre
    Sur toi je deviens chèvre
    Voulant mordre à tes lèvres

    Contre toi je mourrai
    Hors toi tout est muré
    Jamais ne m’en irai

    Sans toi la vie est vide
    De toi je suis avide
    Ailleurs je suis frigide

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  • Tu marchais au bout de mon visage

    Catégories : Décasyllabes (10), Hexasyllabes (6)

    Dans le mol abandon où je me livre
    Il y a le secret de l’eau qui dort
    L’ivre sérénité du caillou mort
          Étrange joie de vivre

    Tu peux blesser les arbres silencieux
    Au vent qui te poursuit tu peux tout dire
    La femme, le soleil et le plaisir
          Sont nés pour tes beaux yeux

    J’ai rêvé d’être tout ton paysage
    J’ai aspiré l’air que tu recrachais
    Une nuit j’ai senti que tu marchais
          Au bout de mon visage

    En plein délaissement je m’offre à toi
    En pleine volonté et connaissance
    Que ta folle vigueur, que ta puissance
          Prennent ce qu’on leur doit

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  • Parfums de fille

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Parfum de chèvrefeuille
    Quand Chahina s'effeuille
    Parfum de lait suri
    De ses mamelons gris
     
    L'ambre de sa peau fleure
    Des brumes qui m'effleurent
    Et me transportent vers
    D'incandescents déserts
     
    Du puits de ses aisselles
    Le bouquet m'ensorcelle
    Dans ses cheveux de nuit
    Je flaire qui je suis
     
    Ah je me vautre nue
    Dans la myrrhe inconnue
    De son œil souriant
    Sur ses tapis d'Orient
     
    Arômes de lavande
    Quand Chahina demande
    D'un feulement rusé
    Si je veux un baiser
     
    Benjoin jasmin violette
    Quand nos bouches se tètent
    Mutuellement l'amour
    À langue de velours
     
    Un musc âpre me grise
    Soufflant comme une brise
    Je cherche d'où provient
    Cet effluve divin
     
    Une rumeur d'épices
    Flotte parmi ses cuisses
    J'y respire avec soin
    Et m'en vais voir plus loin
     
    En humant toute chose
    Je découvre une rose
    C'est là que bat le sang
    De là monte l'encens
     
    Beauté à peine éclose
    C'est tout juste si j'ose
    Fendre du bout des doigts
    Tes pétales étroits
     
    Doux relents de jouissance
    Chahina dans sa transe
    Chante comme en rêvant
    Un long chant sous le vent
     
    Parfums de deux femelles
    Aux chaleurs éternelles
    Ô féroces odeurs
    D'une extase qui meurt
     
    Parfum de chèvrefeuille
    Quand Chahina s'effeuille
    Et celle qui l'aimait
    N'y résistait jamais
     

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  • Ballade de la Grande Putain

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)

    Quand j'étais Aphrodite, avatar de Vénus
    À mon évocation se dressaient mille bites
    Un million de vagins s'humidifiaient de suite
    Des colonnes d'Hercule aux berges de l'Indus
    Et le moindre coït prenait l'âme d'un rite
           Quand j'étais Aphrodite
     
    Je devins la Mère Ève, hors le vert paradis
    Et baisai tous mes fils, pompai toute la sève
    De cinq cents descendants qui défilaient sans trêve
    Il fallait bien peupler notre ici-bas maudit
    Je regorgeais d'amour, de luxure et de rêve
           Quand j'étais la Mère Ève
     
    Ayant nom Cléopâtre, ocre reine du Nil
    Pour mon dessert, des serfs, il m'en fallait cent quatre
    Membrus et vigoureux, je les faisais se battre
    Rivaliser pour moi de faits d'armes virils
    Dans les vapeurs d'encens de mon palais d'albâtre
           Quand j'étais Cléopâtre
     
    Puis je fus Messaline, empereur des Romains
    J'errais toutes les nuits de ruelle en cuisine
    De bandit en cocher, tétant toutes les pines
    M'ouvrant à qui voulait, passant de main en main
    Épousant tout humain que le sort me destine
           Quand j'étais Messaline
     
    Plus tard, humble Pucelle au service du Roy
    Chaque soldat françois put me monter sans selle
    Se gardant d'offenser ma très sainte escarcelle
    Et tant leur suffisait mon cul ferme et étroit
    Que l'on n'épuisa point les fastes qu'il recèle
           Quand j'étais la Pucelle
     
    Adieu ces ères-là, notre monde est plus vieux
    Je baisote, suçote, ah ! le diable m'emporte
    Même si j'ouvre encor le moelleux de mes portes
    Où sont le feu, l'extase et les désirs furieux ?
    Nos mâles sont aigris, nos filles peu accortes
           Et l'avenir avorte
     

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