Dans mon clandé (13/08/2024)

Les yeux bandés
      Seulement tu bandais
Ta fausse nuit m’était propice
Je me brûlais les orifices
Sur ces membres dégingandés
Que j’élimais de tous mes vices

Dans ton désert
      Tu te donnais des airs
Éperdus de beau saint ermite
Sentant ramper d’affreux termites
Un million de monstres de chair
Léchant tes ultimes limites

Les yeux bandés
      Tremblant tu demandais
Grâce à l’invisible démone
Succube amie de Perséphone
Dont les lèvres nues t’attendaient
Aux replis d’un vit qui frissonne

Désir et peur
      Te secouaient la torpeur
Des sages amours caressantes
Tu haletais quand la descente
Vers mes abîmes de moiteur
Devenait par trop indécente

Les yeux bandés
      Tendu tu entendais
Murmurer la soie ténébreuse
De nos poils et de nos muqueuses
Et nous jouissions dans mon clandé
Fleur obscure à la tige creuse

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