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Hexasyllabes (6) - Page 3

  • Le cœur trop étroit

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Pénétrez-vous de moi
    Jusqu’au noir des entrailles
    Que le champ de bataille
    Ne soit plus mon minois
    Mais le cœur trop étroit
    De votre mâlitude
    Dont je lime et j’extrude
    Les relents barbelés

    Pénétrez-vous du culte
    De la féminité
    Ours pillard entêté
    Jouissant jusqu’à l’insulte
    Des pouvoirs inadultes
    Que vous tiriez de nous
    À vous d’être à genoux
    Et passé par les armes

    Des siècles de vacarme
    Ne vous ont pas changé
    Demeurant étranger
    À ce qui nous frissonne
    Jamais (point de maldonne)
    Nous ne serons égaux
    Je fendrai votre ego
    À coups de verve occulte

    Macho vous empaler
    Participe des luttes
    De la femelle en butte
    À vos élans banals
    Issus de l’animal
    Que vous restez en somme
    Courage ô petit homme
    Pénétrez-vous de moi

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  • Bouche à niquer

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    C’est ma très grande faute
    J’ai vomi sur ta queue
    Rendu des jus visqueux
    Et foiré ton deep throat

    Mea culpa mea
    Maxima ça me pèse
    Noue ma gorge et rebaise
    Me plantant ton méat

    Jusqu’au fond du visage
    Fous ! je réussirai
    J’en ai rien à cirer
    D’être qu’un œsophage

    Va plus loin si tu veux
    Fends l’écœurée la slut
    M’enclapotant la flotte
    Tirant sur mes cheveux

    J’engloutis tout entière
    Ma bile et sans tabou
    Bavant je viens à bout
    De ta chair à gouttière

    Être bouche à niquer
    Jusqu’à la lie te boire
    Ô m’immoler victoire !
    Sans jamais paniquer

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  • La cité m’excitait

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Soyez sympas les keums
    Suck it and make me cum
    Mon glory hole en bave
    Et se tord fou à lier
    Aux tuyaux de la cave
    Le laissez pas rouiller

    Foutez ! vos maladresses
    À tous les coups s’adressent
    À ma féminité
    Je dirai rien je kiffe
    La cité m’excitait
    Paysage affectif

    J’ai resserré l’anneaux
    Des muscles vaginaux
    Forez brisez la glace
    Tapez dans le bacon
    Soyez pas dégueulasses
    Fuck it and make me cum

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  • Ange ou démon

    Catégories : Hexasyllabes (6), Quadrisyllabes (4)

    Je suis la vierge pute
    Celle aux mille clients
    L’ingénue se pliant
    Aux lois de la culbute
    Sautée sans parachute

          Ange ou démon
          Bout de limon

    Pourvu que l’on préserve
    La peau de mon hymen
    À tout je dis amen
    Couchée soumise serve
    Sous vos vits qui m’innervent

          Ange ou démon
          Pas de sermon

    Menue je m’ouvre grande
    Pour qui veut fourrager
    Ces reins à peine âgés
    Dont je porte l’offrande
    Que tant de vous pourfendent

          Ange ou démon
          Chair à canon

    Qu’on me branle la butte
    Glabre de bleue Vénus
    En bouche ou dans l’anus
    Vos queues m’électrocutent
    Je suis la vierge pute

          Anges ? démons ?
          Qu’importe : aimons !

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  • Comme avec une femme

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Je mordrai la poussière
    De notre été de baise
    Rallumant les hiers
    Dont dans ma carnassière
    Je t’ai ravi les braises

    Tu peux foutre le camp
    Je garde entre mes joues
    Ton regard provocant
    Tes seins de miel fringant
    Le goût de tes bijoux

    Longtemps je rongerai
    Nos souvenirs de flamme
    Et m’y consumerai
    Par friction sans arrêt
    Comme avec une femme

    Tu peux me laisser choir
    Au seuil de ton automne
    J’ai planté les mâchoires
    Quand tu venais t’asseoir
    Et j’ai raflé la donne

    Tout au fond des ornières
    De feu tracées ensemble
    Je traîne nos hiers
    À mordre la poussière
    Elle au moins te ressemble

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  • Anus mirabilis

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Je te salue, Sphincter,
    Noir seigneur des anneaux,
    Curé du presbytère
    De nos plaisirs anaux.

    Dénoue-le, ton lacet,
    Mais sans l’ouvrir trop grand,
    Qu’on sente bien passer
    L’âpre épaisseur des glands.

    Ô toi, source des pets,
    Anus mirabilis
    Que les porteurs d’épée
    Forent avec délices !

    Toi, gorge de Sodome
    Où (Ultima Thulé !)
    Deviennent égaux l’homme
    Et la femme enculés !

    Est-il sot que ta buse
    Ne se limite qu’à
    Lâcher, telle une écluse,
    D’imbéciles cacas !

    Je te salue, Sphincter,
    Toi qui, par l’Éternel,
    Fut conçu au contraire
    Pour qu’on te dépucèle.

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  • Pétales

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Bien bâtis et brutaux
    Nos amants nous décalquent
    Nul n’huile ni ne talque
    Nos cons ou nos clitos
    Jamais de baisers tendres
    On sait à quoi s’attendre

    À la chienne ou frontal
    Nos chéris nous défoncent
    Aucune n’y renonce
    Besoin fondamental
    Elle et moi identiques
    Sous le joug de la trique

    Après on se rejoint
    En pleurs on se raconte
    Comme on a trop la honte
    Comme on revient de loin
    On se montre nos chattes
    Tuméfiées écarlates

    À renfort de mimis
    Bien à l’abri des bites
    On promet qu’on les quitte
    Dès demain c’est fini
    Et puis on recommence
    Ça n’a pas d’importance

    On devient des sextoys
    Joujoux poupées sur pattes
    Nos julots nous éclatent
    Nous kill et nous destroy
    Elle et moi ô pétales
    D’envie fondamentale

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  • La seule caresse

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Suck it bébé suck it
    Tète ma chatte et mon clit
    C’est là la seule caresse
    Rien d’autre m’intéresse

    Suck it encore plus vite
    C’est mon crack c’est mon shit
    Je plane quand on me lèche
    Carnier percé de flèches

    Tu peux ranger ta bite
    Les tringleurs je les quitte
    Kiffant juste les braves
    Prêts à m’emplir de bave

    Suck ô suck it and spit
    Si les mecs sont en kit
    Je prendrai que leur bouche
    Pour que mon con les mouche

    J’aurais voulu Brad Pitt
    Pour me faire un back seat
    Et que me lape en chienne
    Sa langue hollywoodienne

    N’empêche hein tu débites
    Tu frôles bébé le hit
    T’as l’art t’as l’endurance
    Je gicle et fais bombance

    Suck it oh oui suck it
    Tète ma chatte et mon clit
    C’est là la seule caresse
    Rien d’autre m’intéresse

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  • À tant le sentiment

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    J’ai tant de complaisance,
    Tant d’intime à offrir,
    De tendresse à m’ouvrir
    Qu’on tend à l’excellence...
    Autant que tous ces gens
    En aient pour leur argent.

    Ô tenter l’impossible
    Tempête au sein des corps,
    L’attentat, le record
    Sur de longs cents de cibles !
    Tant pis pour l’ingénu
    Floutant mon ventre nu.

    Mes amours tant vénales
    Viennent par tous les temps,
    Mais un mari m’attend,
    Tant pour le grand finale
    Que pour, impôt déduit,
    Calculer le produit.

    Au temps pour les ivresses :
    Nous vivons gentiment,
    À tant le sentiment
    De se payer mes fesses ;
    On verse son écot
    Droit sur mon abricot.

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  • Ariadne aux printemps délaissés

    Catégories : Décasyllabes (10), Hexasyllabes (6)

    Sur ton thyrse s’enroule efflorescence
          Mon tendre ventre ému
    Volutes veloutées à contre-sens
    Cuisses de pêche au charnu qui s’avance

    Mords à ce fruit déchirant le feuillage
          Et froisse entre tes doigts
    Mes printemps délaissés qui n’envisagent
    Qu’avaler dru ton vin blanc de mouillage

    Comme le sable accroît notre plaisir
          Comme ton cœur divin
    Brûle d’amour et m’ouvre à fleur de cuir
    Sur ton thyrse profond je vais jouir

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  • Cruelles passions

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Parfois, mon sub, conscient
    Du flou de mes pensées,
    Susurre à bon escient
    Une messe épicée
    De noires punitions —
    Ô croix de la passion !…

    Flagellant l’impudent
    De ma verge ferrée,
    Je souscris cependant
    Aux crasses suggérées —
    Sublime dévotion
    Aux feux de la passion !…

    Quoique monstre qui bat,
    Je me montre à l’écoute
    Du subvenant d’en bas
    Et comble goutte à goutte
    Les faims de soumission —
    Ruses de la passion !…

    Se croyant le plus fin,
    Souvent mon sub alterne
    Entre adorateur feint
    Et chien, l’oreille en berne,
    Quêtant mon attention
    D’un œil fou de passion…

    Mais qui sait suborner
    Doit craindre sa maîtresse :
    Goûtant les subs ornés
    De pourpre, je le dresse
    À la génuflexion —
    Ô cruelles passions !...

    Puis, en dépit des cris
    Doux de mon sub sonique,
    Comme il était écrit,
    Pour finir je le nique,
    Fendant — ô émotion ! —
    Son fruit de la passion…

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  • Le pied à l’étrier

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Fils de l’amie d’enfance
    Vous n’aviez que seize ans
    De longs cheveux luisants
    La crinière en vacances
    D’un poulain alezan

    D’abord vos yeux m’épièrent
    Par le trou du rideau
    J’apparaissais de dos
    Vêtue d’une guêpière
    Show chaud devant l’ado

    Je surpris dans la glace
    L’infime mouvement
    D’une main doucement
    Que vous baisiez sur place
    Ô monacal amant

    Me retournant sans hâte
    Lors je vous révélai
    Mon pubis emmêlé
    Les lèvres de ma chatte
    Et ma gorge de lait

    Puis j’écartai les cuisses
    Ainsi que le plus fin
    De mes ourlets afin
    Que votre appétit puisse
    S’en enivrer enfin

    Je ne l’ignorais guère
    Ce farouche désir
    Il me faisait plaisir
    Nos deux faims se liguèrent
    Au lieu de se choisir

    Vous eûtes le courage
    De quitter votre abri
    De tulle et je souris
    À votre air d’enfant sage
    Nos yeux s’étaient compris

    Ce soir-là nous vibrâmes
    Chacun de son côté
    Vous avez hoqueté
    Quand sous mes yeux de femme
    Votre pine a juté

    Incube aux cheveux d’ambre
    Et au vit affamé
    Quand la villa dormait
    Vous veniez dans ma chambre
    Pour apprendre à aimer

    Et au fil des semaines
    Je sus vous prendre en main
    Vous montrer le chemin
    Jusqu’au vaste domaine
    Des secrets féminins

    Bientôt tout à fait homme
    Vous me pénétriez
    Bien que n’osant crier
    Je vous ai mis en somme
    Le pied à l’étrier

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  • Monsieur Loyal

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    J’ai l’oreiller en berne
    L’œil et le nichon terne
    J’ai l’oreiller toundra
    L’hiver est dans mes draps
    J’ai l’oreiller si vide
    Que j’en ai mal au bide
    J’ai l’oreiller sans un
    Amant sans un cousin
    J’ai l’oreiller reproche
    Pleurant nos amis proches
    J’ai l’oreiller amer
    Plus salé que la mer
    J’ai l’oreiller bredouille
    Les mecs sont des andouilles

    Mais j’ai l’oreiller bleu
    Tel un œil d’amoureux
    J’ai l’oreiller complice
    Connaissant tous mes vices
    J’ai l’oreiller de lin
    Si ouaté si câlin
    Mon bel oreiller lance
    Sur ma plaie de silence
    Tous ses ourlets frôleurs
    Si doux dans mon malheur
    Qu’il m’en pousse des ailes
    J’ai l’oreiller fidèle
    Brossant tendre mes poils
    En bon Monsieur Loyal

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  • Complainte de la Dame du Lac

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Lancelot ! Lancelot !
    Quitte ta table ronde
    Et reviens-moi ! Les eaux
    Du lac sont si profondes…
    Qui polissait le fil
    Le soir à l’étouffée
    De ton mâle profil ?
    Souviens-toi de ta fée !

    Lancelot ! Lancelot !
    Ne suis-je pas la dame
    Dont la vue des lolos
    Te durcissait la lame ?
    Tu avais fait serment
    — Ô menterie fieffée ! —
    D’être fidèle amant…
    Souviens-toi de ta fée !

    Lancelot ! Lancelot !
    Laissant tomber la quête,
    Viens réchauffer mes os
    Au feu de ta quéquette !
    Il n’y a d’autre graal
    Ni le moindre trophée
    Que mon nu intégral :
    Souviens-toi de ta fée !

    Lancelot ! Lancelot !
    Dans mon étang je coule
    Tandis qu’à Camelot
    Tu es l’homme à la coule
    Pourfendant jour et nuit
    Dieu sait quelle empaffée…
    Oh ! t’ai-je jamais nui ?
    Souviens-toi de ta fée !

    Lancelot ! Lancelot !
    Quitte ta table ronde
    Et reviens-moi ! Les eaux
    Du lac sont si profondes…

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  • Dans mon clandé

    Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Les yeux bandés
          Seulement tu bandais
    Ta fausse nuit m’était propice
    Je me brûlais les orifices
    Sur ces membres dégingandés
    Que j’élimais de tous mes vices

    Dans ton désert
          Tu te donnais des airs
    Éperdus de beau saint ermite
    Sentant ramper d’affreux termites
    Un million de monstres de chair
    Léchant tes ultimes limites

    Les yeux bandés
          Tremblant tu demandais
    Grâce à l’invisible démone
    Succube amie de Perséphone
    Dont les lèvres nues t’attendaient
    Aux replis d’un vit qui frissonne

    Désir et peur
          Te secouaient la torpeur
    Des sages amours caressantes
    Tu haletais quand la descente
    Vers mes abîmes de moiteur
    Devenait par trop indécente

    Les yeux bandés
          Tendu tu entendais
    Murmurer la soie ténébreuse
    De nos poils et de nos muqueuses
    Et nous jouissions dans mon clandé
    Fleur obscure à la tige creuse

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  • Une roulure

    Catégories : Hexasyllabes (6), Terza rima

    Une volée d’orties
    Des genoux jusqu’aux seins
    C’est la peine impartie

    Brûlant comme un essaim
    Envenimé d’abeilles
    Je prierais tous les saints

    Mais chaque coup balaye
    Toute lucidité
    De ma gorge vermeille

    Et ce ventre excité
    Malgré moi me l’assure
    Je l’ai bien mérité

    Ne suis-je à l’emmanchure
    Maculée de plaisirs
    Affamée de luxure

    Impatiente à gésir
    Sous le bassin d’un homme
    Qui m’aura su choisir ?

    Une roulure en somme
    Une pomme où l’on mord
    Un fruit que l’on consomme

    Ah ! souffrir mille morts
    Par cette sœur fidèle
    Qui punit sans remords

    Cingle encore ô cisèle
    M’ayant liée au lit
    Fustige ta jumelle

    Sur ce sein trop joli
    Déchaîne l’amertume
    Des serments qui nous lient

    Mon amour se rallume
    Ta main inamortie
    M’en verse à plein volume

    Une volée d’orties
    Cent vingt coups au bas mot
    Sans la moindre amnistie

    Autant pour la chameau
    De larmes envolées
    Et de cris animaux

    Non ma chair affolée
    Qui pourtant se réjouit
    Ne l’avait pas volée

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  • Ombres et cruautés

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Nos rencontres secrètes
    Dans ton ventre mouillé
    Jamais de bredouille et
    Le couchant sur les crêtes

    Pense plus au tombeau
    Fuis la barque servile
    Que nos fibres s’enfilent
    Et chante le rhombe haut

    Nos lacs luisent la lune
    Proclamant ta beauté
    Ombres et cruautés
    Jetées de l’autre à l’une

    Dans la nuit nos antennes
    Se rencontrant sans mots
    Nos deux doigts dans l’anneau
    D’une même fontaine

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  • Tant à lui déjà

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)

    Il m’ouvre les genoux pour y bouter sa flamme
          Mais je brûle déjà
    Depuis que son œil bleu l’autre jour me jaugea
    Parmi tout un essaim de plus suprêmes femmes

    Il glisse un doigt trouvant mon ventre un peu étroit
          Je m’écarte au possible
    Ses phalanges vont loin presque au fond de la cible
    Le nombre de ses doigts s’enfle de deux ou trois

    Me désirant humide en abondance il crache
          Mais je coule pourtant
    Coule coule depuis qu’avant-hier en partant
    Il me souffla Bientôt à ces cons je t’arrache

    Il me renverse et dresse à ce point haut mes pieds
          Que mes joues en rougissent
    Puis fait jouer son vit sur le doux de mes cuisses
    Tout en ne cessant pas un instant de m’épier

    Enfin il me prend me pénètre me possède
          Moi tant à lui déjà
    Depuis qu’un certain soir mon regard se figea
    Tremblant comme une porte au moment qu’elle cède
          Sur sa bouche là qui m’obsède

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  • Du passé le moins proche

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Dans mes parois rupestres
    Tu gravas tant d’encoches
    Chaman ô homme-orchestre
    Du passé le moins proche !
    Reviens et me séquestre
    Te renfonçant fastoche !

    J’aimais comme on se poile
    Et que m’empapaoute
    Ta queue néandertale
    Plus velue qu’un mammouth
    Ou ta main pariétale
    Dessinant sous mes voûtes

    Je te taillais des plumes
    Afin d’orner ton crâne
    Au tout petit volume
    Quasiment quadrumane
    Si bien que nous conclûmes
    Ta fin en filigrane

    Quand nous vînmes sapiens
    Nous minus rachitiques
    Nous mous des badigoinces
    Presque paralytiques
    Il fallut qu’on t’évince
    Au paléolithique...

    Dans mes parois rupestres
    Tu gravas tant d’encoches
    Chaman ô homme-orchestre
    Du passé le moins proche !
    Refous ange terrestre
    L’anguille sous ma roche !

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  • Noir sur fond satiné

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Si bref le pilori
    Cuir de mon esclavage
    Que mon cul leur fleurit
    Plus haut que mon visage
    Large offert aux amants
    Comment faire autrement ?

    Un vieux cérémonial
    M’a soulignée de rouge
    Tel un violent signal
    Pour tout mâle en ce bouge
    J’ai force d’élément
    Comment faire autrement ?

    Ceux m’entrant dans le vif
    Je ne les vois qu’à peine
    Ils m’embrochent furtifs
    Tirant peu sur ma chaîne
    Parfois même en dormant
    Comment faire autrement ?

    On cingle au martinet
    Le chiffre de ma mère
    Noir sur fond satiné
    Et je répands d’amères
    Larmes sur le ciment
    Comment faire autrement ?

    Je suis la fille en creux
    La peau barrée de croûtes
    Nue dans le ténébreux
    Cellier du restoroute
    Ça n’est pas un roman
    Comment faire autrement ?

    À mes tétons aussi
    Pendent de lourdes masses
    Pendant qu’on me farcit
    Je les vois dans la glace
    Tout bleus se déformant
    Comment faire autrement ?

    Me distendant les reins
    Des chauffeurs me possèdent
    Et leur sexe ou leur main
    Perce et jamais ne cède
    À ce muscle infâmant
    Comment faire autrement ?

    Mais les cléments ne sont
    Pas ceux que je préfère
    J’éprouve le frisson
    Lorsqu’un urinifère
    Me remplit d’orpiment
    Comment faire autrement ?

    Au matin le valet
    Me caresse d’éponges
    Et je me laisse aller
    À d’impossibles songes
    Je l’aime infiniment
    Comment faire autrement ?

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