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Terza rima

  • Le déjeuner des ogresses

    Catégories : Heptasyllabes (7), Terza rima

    Maintenant qu’il m’a niquée
    Je peux m’occuper de toi
    Et te donner la becquée

    Ouvre la bouche étends-toi
    Ici nue je te caresse
    Ce faisant du bout des doigts

    Un flot de vin pour l’ivresse
    Il en coule à ton menton
    Avale ô ma belle ogresse

    La bouchée de miroton
    Que j’ai mêlée de mes baves
    Moins vite gourmande a-t-on

    Encor faim viens je te gave
    D’abricot de lait de miel
    Tu manges tout quelle brave

    Fille quel ventre sensuel
    Jouissant sitôt que l’on touche
    Aux appétits essentiels

    Poursuivons le bouche-à-bouche
    Savoure et moi je te sers
    Des fruits de plus en plus louches

    Chocolat lambeaux de chair
    Et t’ai gardé ma goulue
    Son foutre pour le dessert

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  • Bien caché

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8), Terza rima

    J’errais parmi des foules, indécise
    S’il me fallait encore un peu rester —
          ... Vos seins vous enflaient la chemise.

    J’avais le cœur ivre et tout empesté
    D’âcres fumées dont le gris vous agresse —
          ... Votre œil facétieux insistait.

    J’étais amère, oh ! tous les nerfs en tresse,
    Et fuyais chaque apparence d’émoi —
          ... Vos mains me parlaient de caresses.

    Je me sentais malhabile aux tournois
    Amoureux, je redoutais l’heure tendre —
          ... Vos lèvres hurlaient : « Baise-moi ! »

    J’avais, au fond, de l’amour à revendre,
    Bien caché... — Mais vous saviez tout cela,
          Et votre corps se laissa prendre.

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  • Les couteaux dedans l’appelaient

    Catégories : Octosyllabes (8), Terza rima

    Approche et regarde-nous jouer,
    Lui les couteaux, moi les blessures
    Moi les cris, lui les coups de fouet

    Vois ce que jamais ne perçurent
    Les lents rêves adolescents
    Qui t’habitent, ça j’en suis sûre

    Vois comme le vit caressant
    Mon ventre au pourpre d’ecchymose
    Entre et ressort, monte et descend

    Vois, contemple là si tu l’oses
    L’obélisque qui disparaît
    Tout au fond et me laisse éclose

    Vois-le pilonnant sans arrêt
    Sans répit, sans frein mes entrailles
    D’un amour dur et fort et vrai

    Vois et pardonne si je braille
    Si je te semble trop rugir
    Lorsque le plaisir me tenaille

    Vois, vois sans cesse et sans rougir
    Et sors donc la queue que tu caches
    En vain, je te la ferai jouir

    Vois combien mes lèvres s’attachent
    À vos deux membres si dévoués
    Baisant ma pulpe multitâche

    Vous me voyez brûlante à souhait
    Vous les couteaux, moi la blessure
    Ouverte sous vos coups de fouet

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  • Rapprivoiser la chance

    Catégories : Octosyllabes (8), Terza rima

    Un mec à moi ! c’est l’hyperbol
    Le bingo pas gagné d’avance
    Un qui me préfère au football

    Ce vieux rêve à présent s’élance
    Bander l’arc tester les ressorts
    Au pieu rapprivoiser la chance

    Un mec à moi entre et ressort
    M’étend la courbe et la déplisse
    La totale au tirage au sort

    Heureuse enfin qui comme hélice
    Trouvant l’essieu se hisse envers
    Et contre tout vers les délices

    Un mec à moi ? fi des revers
    Poisseux nos points se coordonnent
    Jusqu’au sommet des univers

    Il m’aspire haut tel un cyclone
    Moi qui décollais pas du nid
    Coincée dans la section des connes

    Un mec et moi : nous réunis
    On monte en flèche oiseaux frivoles
    Visant ensemble à l’infini
    Au fil du plan d’une hyperbole

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  • Une roulure

    Catégories : Hexasyllabes (6), Terza rima

    Une volée d’orties
    Des genoux jusqu’aux seins
    C’est la peine impartie

    Brûlant comme un essaim
    Envenimé d’abeilles
    Je prierais tous les saints

    Mais chaque coup balaye
    Toute lucidité
    De ma gorge vermeille

    Et ce ventre excité
    Malgré moi me l’assure
    Je l’ai bien mérité

    Ne suis-je à l’emmanchure
    Maculée de plaisirs
    Affamée de luxure

    Impatiente à gésir
    Sous le bassin d’un homme
    Qui m’aura su choisir ?

    Une roulure en somme
    Une pomme où l’on mord
    Un fruit que l’on consomme

    Ah ! souffrir mille morts
    Par cette sœur fidèle
    Qui punit sans remords

    Cingle encore ô cisèle
    M’ayant liée au lit
    Fustige ta jumelle

    Sur ce sein trop joli
    Déchaîne l’amertume
    Des serments qui nous lient

    Mon amour se rallume
    Ta main inamortie
    M’en verse à plein volume

    Une volée d’orties
    Cent vingt coups au bas mot
    Sans la moindre amnistie

    Autant pour la chameau
    De larmes envolées
    Et de cris animaux

    Non ma chair affolée
    Qui pourtant se réjouit
    Ne l’avait pas volée

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  • La vérité sur Sodome et Gomorrhe

    Catégories : Octosyllabes (8), Terza rima

     

          Pour Éric, poète, aphoriste etc.

     

    Un soir que le dénommé Loth
    S’enculait sous les sycomores
    Avec un mec raide autant qu’hot,

    Dieu, jalousant ces assauts d’homme,
    Pina son fils ressuscité,
    L’œil vicieux vissé sur Sodome.

    Ainsi fut sauvée la cité ;
    Mourir d’amour, quel oxymore !
    Vivante est la lubricité !

    Quoiqu’en revanche, on remémore
    La triste fin des habitants
    De ce charmant chef-lieu : Gomorrhe,

    Lesquels périrent en se foutant
    Droit dans le dargif des claymores...
    (Dieu se branlait pendant ce temps.)

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