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Alexandrins (12 pieds) - Page 3

  • Femme fatale

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Ne vous approchez pas car j'ai le con maudit
    Il vaudrait mieux, je crois, me voir guillotinée
    Le sort frappe toujours quand je me suis donnée
    Ah ! malheur à celui qui m'ôte mon body
     
    Faudra-t-il désormais qu'en solo je me brosse
    Sans qu'un homme jamais vienne me visiter ?
    D'où sort donc ce fléau, cette calamité
    Frappant mon orifice aux besoins si féroces ?
     
           Otto est fiché psychopathe
           Depuis qu'il m'a farci la chatte
     
           Jean-René fut retrouvé mort
           Après avoir joui de mon corps
     
           Adriano chopa la peste
           Il m'avait sautée à Trieste
     
           Un bus a fauché Léonard
           Juste au sortir de mon plumard
     
           Si Tom a la tuberculose
           Mon cul est là encore en cause
     
           Rien qu'une nuit à me piner
           Fit d'Alain un homme miné
     
           Mamadou a perdu la tête
           Deux jours après notre levrette
     
           Pierre et Paul tombèrent bien bas
           Au lendemain de nos ébats
     
           Michel qui m'a niquée dimanche
           A un cancer qui se déclenche
     
           L'avion de Jimi s'abîma
           Sitôt que ce gars-là m'aima
     
           Alexandre à présent déprime
           Alors qu'il m'encula en prime
     
           Zacharia se vit covidé
           Dès que nous eûmes coïté
     
           Hervé se brûla la cervelle
           Sa couille était pourtant si belle
     
           Didier mourut d'un infarctus
           Suite à un bref cunnilingus
     
           Théophile après notre baise
           Fila tout droit au Père-Lachaise
     
           On est sans nouvelles d'Yvan
           Qui lui m'enfila par devant
     
           Max se prend pour une éléphante
           Certes sa trompe était bluffante
     
           ...
     
           ...
     
           ...
     
           ...
     
           ...
     
           ...
     
           ...
     
           ...
     
           ...
     
    Chers lecteurs et -trices, j’ai laissé de la place pour vous permettre d’ajouter vos distiques... mais en bons octosyllabes, hein, sans quoi la malédiction s’abattra sur vous et vos organes reproducteurs !
     

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  • La piété récompensée (conte moral)

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Sous sa robe de bure elle avait un clito
    Frottant contre l'étoffe à la rendre cinglée
    Seigneur merci je crois... que me voilà tringlée
    Songeait en souriant la nonne un peu mytho
     
    Elle fit à pas lents le tour du monastère
    Connut plus d'une extase et sa respiration
    Geignait en trahissant l'affre de sa passion
    Il lui semblait déjà qu'elle quittait la terre
     
    Regagnant sa cellule elle s'y enferma
    Pour se dépouiller toute avec sauvagerie
    Et murmurer bon Christ regarde ta chérie
    Qui se branle pour toi c'est comme au cinéma
     
    Du haut du crucifix il contempla l'affaire
    L'œil ardent et la lèvre émue aurait-on dit
    Le clito de la belle avait encor grandi
    Dans sa fureur d'amour ses ongles l'éraflèrent
     
    De jouir elle mourut le ventre tout sanglant
    Et Jésus s'empressa de lui donner des ailes
    Afin que vienne au ciel la pieuse demoiselle
    Partager son nuage et lui piper le gland
     

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  • Une aventure du Capitaine Fracasse

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Au vu de mon œillet, il dit en s'esclaffant
          Là, mon chou, ça passe ou ça casse...
    On l'appelait ou bien l'homme au zob d'éléphant
          Ou bien Capitaine Fracasse
     
    Flo dit une prière, Anna m'ouvrit le fion
          À deux mains, par sollicitude
    Je songeai que toujours trop tard nous nous méfions
          Ô ce moment de solitude !
     
    Il en sortit des cris à tire-larigot
          Des sanglots et un peu de merde
    Les filles s'excitaient, frottaient leur berlingot
          Flo gémissait : Comme il me tarde !
     
    Voyons le positif, nous gardâmes dès lors
          Un obusier bien plus commode
    Éclos à volonté un peu comme une fleur
          Sans sésame ni digicode
     
    On l'appelait ou bien Dick l'éléphant humain
          Ou bien Capitaine Fracasse
    Aujourd'hui j'ai encore élargi le chemin
          Pour deux de front il y a place
     

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  • Pour l’amour de l’inédit

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Mon intimité s'ouvre à tous les inconnus
          Elle a le goût de la surprise
    De délicieux frissons passent sur mon con nu
          Quand je m'attends à être prise
     
    Que sera-ce aujourd'hui ? Ira-t-il jusqu'au fond ?
          Faudra-t-il que je me caresse ?
    Me retournera-t-il ou bien est-ce un garçon
          Plutôt porté sur la paresse ?
     
    Durera-t-il longtemps ? Une heure ? Aurai-je mal ?
          Voudrai-je le revoir ensuite ?
    Me l'arrachera-t-il, ce rare cri primal
          Que suscite parfois la bite ?
     
    Je pourrais prendre en main mes amours, décréter
          Comment il sied que l'on me mette
    Mais je prise infiniment la passivité
          Quelque abjection que l'on commette
     
    Mon intimité s'ouvre à celui qui la veut
          Cela dit j'ai pour préférence
    Les imaginatifs, les fous impétueux
          Qui par tous les sentiers se lancent
     

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  • Et bien plus encore…

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    La femme est un silence à meubler de soupirs
    Profonds comme des mers, plus ardents que des glaives
    De feu : à leur appel les ouragans se lèvent
    Déchirant le vain brouhaha de vos sabirs
     
    La femme est une image à retracer sans cesse
    Dont sans relâche vous épousez les contours
    Pour preste les biffer puis dans le petit jour
    Lui refaire un visage et un corps de princesse
     
    La femme est un matin aussi long, aussi vieux
    Que s'il était le Temps en costume de perles
    La femme est l'abyssal océan qui déferle
    Et qui vous engloutit rien qu'en ouvrant les yeux
     
    La femme est une orée, un rivage, une grève
    Une steppe infinie à s'emblaver dedans
    Lac de boue collé à vos semelles d'Adam
    Et que vous emportez comme on traîne ses rêves
     
    La femme est faite pour plus d'un homme à la fois
    Pour que l'on y cimente une amitié farouche
    Qu'on se rejoigne au fond de son sexe ou sa bouche
    En émaciant les murs des mondes trop étroits
     
    La femme est la lumière : un soleil blanc et rose
    Brûlant de dispenser tous les miels qu'elle a cuits
    Éclairant par les cieux le lustre des circuits
    Où un beau jour vos nefs caressantes se posent
     

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  • Rossignol mon mignon

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

    Rossignol mon mignon, au rostre de sagaie,
    Qui perces à l'envi mon haleine et me fends,
    Je te chante en mon for, comme font les enfants,
    Ô toi que dans ma bouche il faut toujours que j'aie.
     
    Nous soupirons tous deux : moi car je t'aime tant
    Que si tu deviens porc je me ferai ta laie,
    Et toi pour ce que passe un vent qui te balaie
    À l'instant de verser en moi ce que j'attends.
     
    Toutefois, Rossignol, nous différons d'un point,
    C'est que je fus tronchée et tu ne le fus point :
    Il me faut sans tarder te rendre la pareille
     
    En te truffant l'anneau d'un latex attachant ;
    Et si onc te venait aux lèvres quelque chant,
    Je me garderai bien de boucher mes oreilles.
     

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  • L'instant prometteur

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8), Quintil

    Boris arbore une émotion en ronde-bosse
    Crosse encor dérobée à la courbe féroce
          En rester là serait atroce
          Ce soir c'est sûr on fait la noce
    Sans quoi je le chope aux couillons et je le rosse
     

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  • Stricte obédience

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Ah ! qu'il fait bon souffrir à vos genoux, Monsieur !
    Que je chéris ces mains qui me déshabillèrent !
    Que me brûle l'acier miroitant dans vos yeux
    Quand, farouche, vous brandissez la chambrière
    Et m'en cinglez le dos, les cuisses et le cul !
    Sous vos coups virulents je sens que j'ai vécu.
     
    Pour vous j'endure tout : faites de moi l'objet
    De vos insanités ; savourant mon martyre,
    D'avance je souscris à vos plus fous projets ;
    C'est cette incertitude même qui m'attire :
    De me savoir livrée à votre esprit tordu,
    Devenir un fragment de ce qui vous est dû.
     
    Je baise, dur Seigneur, vos viriles beautés :
    Vos pieds, votre œillet noir, vos velues aumônières,
    Et rien n'est meilleur que lorsque vous boyautez
    D'un embrasant coït mes indignes ornières —
    Nirvana pour lequel, avant de l'obtenir,
    Des jours durant j'essaie de vous appartenir.
     
    Si vous me forniquez après la punition,
    Toute tremblante encore et pleine d'ecchymoses,
    Surtout ne montrez pas un signe de passion !
    Baisez-moi comme on baise une viande, une chose
    Inerte, un trou creusé dans la vase : on le prend
    Afin d'en jouir ou juste pour passer le temps.
     
    Monsieur, je ne veux pas d'autre maître que vous ;
    Chassez-moi : aussitôt je me change en cadavre ;
    Ma vie a-t-elle un sens auprès d'un être doux ?
    Hors vous je n'ai connu que pantins — il me navre
    D'entendre leurs douceurs, et surtout de subir
    Leurs mièvres palpations qui se croient des plaisirs.
    Ah ! tyran, qu'il fait bon par votre main souffrir !
     

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  • Supplique pour être enfilée à la plage par six types (ou sept)

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Chanson, Octosyllabes (8)

    Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus,
    Je me branlais la moule, un soir, faute de mieux,
          Lorsqu'au loin je vis apparaître
    Un essaim tapageur de fort jolis garçons
    Vêtus d'à peu près rien d'autre qu'un caleçon...
          Allais-je enfin me faire mettre ?
     
    Aussitôt les voilà, en rond, me reluquant,
    Tels des scouts épatants autour d'un feu de camp,
          Et tant d'yeux glissent sur mes formes
    Qu'en dépit de l'heure impossible qu'il était
    Et de mes éreintants efforts à me frotter,
          Pas de risque que je m'endorme.
     
    On bavarda de tout et de rien, mais je sus
    Ramener le propos à tout instant dessus
          Mes aimables paires de dunes
    Qui semblaient retenir un peu leur attention,
    Voire soulevaient même une grosse émotion
          En faisant la nique à la lune.
     
    Soudain, n'y tenant plus, je me jetai aux pieds
    De mes badauds, criant : « Faut pas que vous loupiez
          Une aussi fabuleuse occase !
    Baisez-moi, par pitié, à cinq, à six, à sept !
    Pour me tourner le dos, je vous le dis tout net,
          Faudrait qu'il vous manque une case.
     
    Trempez, trempez la plume et le biscuit partout !
    Vous verrez que je cache encor pas mal d'atouts ;
          Jouez gros jeu, c'est moi qui donne ;
    Carpe diem, les gars ! Pourquoi cet air nœud-nœud ?
    Je suis ouverte aux plans les plus libidineux...
          Me laissez pas comme une conne ! »
     
    Bon, je vous la fais courte : ils ont carapaté
    Qui vers sa régulière ou sa tendre moitié,
          Ou — qui sait ? — vers des pédérastes ;
    À moins que je ne sois tombée — ah ! pas de bol... —
    Sur une tribu de curés, et que Popaul
          Se fût juré de rester chaste.
     
    Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus,
    J'ai donc repris en main mon petit trou mielleux
          Tandis que le troupeau d'enflures
    S'éloignait en chantant un truc un peu trop fort ;
    Ça parlait de bateaux et de copains d'abord ;
          De ma conque, ils n'en avaient cure.
    S'éloignait en chantant un truc un peu trop fort ;
    Ça parlait de bateaux et de copains d'abord ;
          De ma conque, ils n'en avaient cure.
     
     
    D'après "Supplique pour être enterré à la plage de Sète" (Georges Brassens)

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  • Âpres négociations

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Théâtre

    (Ébauche de tragédie retrouvée dans les brouillons posthumes de Jean Racine, parmi d'autres cochonneries plutôt... je ne vous dis que ça.)
     
    Bureau de Clitandre, qui travaille, cravaté, concentré, cerné par des piles de dossiers. Derrière lui on aperçoit : côté jardin, la cour avec les poubelles ; côté cour, un grand jardin bourgeois baigné de lumière matinale, où deux piafs s'enfilent sans vergogne à même les branches du pommier.
    Entre Cyprine, essoufflée, en jupe ultracourte et escarpins, s'efforçant de boutonner sa petite veste cintrée sur sa poitrine plus que généreuse.
     
                            Clitandre, levant le nez de ses papiers
    Vous vouliez me parler ? Un souci, ma très chère ?
    Je donnerai la lune, au bas mot, pour vous plaire.
     
                            Cyprine
    Mon ami, c'est plaisir de vous voir si joyeux,
    D'autant qu'il me faudrait...
     
                            Clitandre
                                                 Je le lis dans vos yeux.
     
                            Cyprine
    Vous savez, trois fois rien : un peu de votre flouze,
    Car la belle est gourmande, avide comme douze.
     
                            Clitandre
    La belle ?
     
                            Cyprine
                     Une amie... euh... disons...
     
                            Clitandre
                                                                  Dans le besoin ?
     
                            Cyprine
    C'est ça ! Vous comprenez plus lorsque je dis moins.
     
                            Clitandre
    Dites-m'en cependant davantage. La « belle »
    Est-elle honnête ?
     
                            Cyprine
                                 Honnête ? Oh ! parfaitement. Elle
    Annonce la couleur avant que d'accepter
    Votre candidature et vous faire monter.
     
                            Clitandre
    Chère épouse, je crains presque de vous entendre.
     
                            Cyprine
    Dépêchons ! Il ne faut jamais la faire attendre.
     
                            Clitandre
    Qui est-elle, à la fin ? Je veux savoir tout !
     
                            Cyprine
                                                                       Tout ?
     
                            Clitandre
    Jusqu'au moindre détail. Oh ! cette incertitude...
     
                            Cyprine
    Soit. Je vous le dirai. Sachez mes turpitudes :
    Jouet d'une déesse aux talons haut perchés,
    Je vais à elle pour dénuder mon derche et
    Le reste, afin...
     
                            Clitandre
                              Ô dieux ! Ô infamie honteuse !
     
                            Cyprine
    Bah ! n'exagérons rien. Ça n'est qu'une gagneuse
    Qui fait profession de fouetter les masos
    Dans mon genre.
     
                            Clitandre
                                Est-ce un rêve ?
     
                            Cyprine
                                                          Elle est sur le réseau.
     
                            Clitandre
    Vous, soumise, mamour ? Et en outre gouine ?
    Je n'aurais jamais cru cela. Que la ruine
    S'abatte dès ce jour sur notre pauvre hymen !
     
                            Cyprine
    À vous entendre, on croit que j'ai voté Le Pen.
    Reprenez-vous, chéri ! Ça n'est qu'une incartade,
    Un rien, quoiqu'onéreux. Même je me hasarde
    À dire que vous en profiterez à mort
    Quand je viendrai ce soir, percluse de remords
    Et le cul lacéré. Oui, pour vous faire envie
    Mon boule et mon honneur gaîment je sacrifie.
    Aussi, gardez-vous donc de jouer les Zorro
    Et, ladre, de fermer le tiroir aux euros.
    Il m'en faut quatre cents : c'est pas la mer à boire.
    Pour vos propres putains, vous faites moins d'histoires,
    Espèce de...
     
                            Clitandre
                         Bon, bon. N'allons pas nous fâcher,
    Ma douce.
     
    Déverrouillant un tiroir, il lui tend une liasse de billet.
     
                            Cyprine, s'en emparant d'un geste sec
                      Ah ! que je peine à vous faire cracher
    Le pognon. C'est plus dur à chaque jour qui passe.
     
                            Clitandre
    Sans doute parce que le nombre des pétasses
    Augmente chaque jour dans vos relations.
    Êtes-vous en chaleur ? Est-ce une affection
    Qui se puisse guérir avec...
     
                            Cyprine
                                                Bonne journée !
    Déjà, n'en doutez pas, je suis assez soignée
    Par la dame sévère à qui je cours m'offrir.
     
                            Clitandre
    Dites-lui de ne point trop vous faire souffrir,
    Et de surcroît, bien sûr, de revoir à la baisse
    Ses tarifs.
     
                            Cyprine
                       Ô idiot ! Je file à fond la caisse...
     
    En soupirant, elle sort. Soucieux, Clitandre referme soigneusement son tiroir et se replonge dans sa paperasse. À jardin, un enfant court. À cour, le jardinier jardine tandis qu'au-dessus de lui, indifférents à tout le reste, les piafs n'en finissent pas de s'enfiler avec des pépiements lascifs.
    Rideau.
     

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  • Les vraies raisons de la soi-disant Chute

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

    Traduit d'un vieux grimoire anonyme en latin acquis à l'occasion du vide-grenier annuel de la Saint-Jean à Trouville-lès-Vesoul (Haute-Saône). Franchement, moi-même je n'ai pas tout compris. Sans doute faut-il donner un sens allégorique à ce curieux sonnet...
     
    Banane, ô fruit d'amour, que j'aime à t'éplucher,
    Ou mieux : à croupetons sur ton bout me jucher,
    Dur et lisse et charnu, pour me laisser descendre !
    As-tu la moindre idée des joies que tu engendres ?
     
    Fi de l'absurde pomme : elle est ronde à pleurer !
    Je la comprends, notre Ève — à quoi bon demeurer
    Là où l'Esprit ne vous pénétrera le ventre
    Qu'à bouchées menues et sans risque de vous fendre ?
     
    Tu es, Banane, la baie divine, martiale,
    Et femelles pour toi toujours se damneront ;
    Quel paradis vaudrait plus que deux ou trois ronds
     
    Si tu n'y trônes pas en posture royale,
    Entouré d'abricots amoureux qui se calent
    Ta majestueuse pulpe — en râlant — bien à fond ?
     

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  • Présages

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Avant de te savoir j'avais rêvé nos vices
          Ton sexe et mon sexe jumeaux
    Nos enroulements fous nos luttes de sumos
          Les cris du lit qui vous meurtrissent
    L'ivre forêt des nerfs jusqu'au dernier rameau
     
    Avant bien avant nous j'avais mordu ta bouche
          À d'autres hures de putains
    Mordu comme on déchire ou comme on dispute un
          Os à une strige hâve et louche
    Qui vous montre les dents et garde son butin
     
    Sans te connaître encor je t'avais aperçue
          Dans le sang noir qui me hantait
    Goutte à goutte il perlait et sitôt décanté
          Déjà tu me buvais sangsue
    Déjà je pouvais jouir à perdre la santé
     

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  • Au cul le spleen !

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Ô jours funestes on ne baise rien qui vaille
    Pas le moindre appareil sortant un peu du lot
    Pas l'ombre d'un taureau dont les épais grelots
    Vous donneraient envie d'en secouer la sonnaille
    Un magma grouille ici de petits vits falots
    Et le dégoût m'écœure... et le con me travaille
     

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  • Damnation de Jean le Baptiste

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

    Salomé tu dansais pendant qu'on sciait ma gorge
    Et je voyais ta gorge aux multiples tétins
    Combler d'aise et d'horreur mon regard qui s'éteint
     
    Salomé je t'aurais donné du sucre d'orge
    Prise sur mes genoux baignée dans le Jourdain
    Sacrifié cent brebis ce pays en regorge
     
    Pour le prix d'un baiser je tète à vos flacons
    Renie Christ et ma foi ces ornières stupides
    Salomé entends-moi sois humaine et décide
    Pour toi mon sang s'étale et s'y mire ton con
     
    Sache que tu mourras et que le ciel est vide
    Que même ce beau conte où nous nous embarquons
    Mourra aussi tout meurt d'où il résulte qu'on
    T'attend là Salomé aux enfers impavide
     

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  • Cœur d’artichaut

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Je n'ai pas pour béguin la plus ignoble pute,
    Mais presque, c'est un fait qu'on ne saurait nier ;
    Elle est de celles qui, tout en haut du panier,
    Vous sourient pour un bock, et pour deux vous turlutent.
     
    Messieurs, ne crachez pas, sinon par le pénis,
    Sur ma joie, ma nympho tombée dessous les sens ;
    Je confesse qu'elle est toute concupiscence,
    Et il s'en faut de peu que chacun la honnisse.
     
    Pour autant, sous le manteau percé de ses chauds
    Épidermes, se cache un doux cœur d'enfançonne,
    Un cœur qui s'interroge et se cherche et frissonne
    — Avec du poil autour, ainsi qu'aux artichauts.
     

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  • Deux trous

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    À force de briquer ton cul de perle rare
    J'y ai creusé deux trous deux dantesques ravins
    L'un suinte le verjus comme une cave à vin
    L'autre est plus rond que l'œil cyclopéen des phares
     
    Quand montent mes soupirs et me vient une faim
    Je déploie les raffinements muets d'une langue
    Au pertuis du premier que sans fin je harangue
    Jusqu'à venir à bout de ses silences feints
     
    Le second s'ouvre aux jours où tes désirs se rendent
    À l'évidence et tout roule devant derrière
    Lors me changeant pour toi en garçon de fourrière
    Je garnis ce goulet bouche toujours friande
     
    Taisons-nous percevons chaque éclair qui survient
    De tes trésors cachés ne soyons pas avare
    À force de briquer ton cul de perle rare
    J'y ai creusé deux vals où faunes et sylvains
          Mènent leur danse hilares
     

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  • Lacis sombre des bazars

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Gorge large et gourmande et mamelons pointus ;
    Sur sa lèvre un éclat de rire qui s'est tu
    Sous l'œil luisant de ceux qui, l'entourant, la pressent...
     
    Ô méandres des sens ! S'enfoncer au hasard
    Du lacis tortueux et sombre des bazars !
    Là, un parfum jaillit — là, une bière épaisse...
     
    Vaste bouche pleine et le reste à l'avenant,
    Accueillante en tout point, ouverte au tout venant ;
    Livrée seule, et après ? Pourvu qu'elle ait l'ivresse...
     

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  • Hier

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Je me suis dévêtue hier au creux de tes mains
    Tendue toute vers toi légère ô aspirée
    Plus douce que le ciel plus chaude qu'habillée
          La peau couverte de parfums
    Qui me faisaient paraître étrangement mouillée
     
    J'ai laissé ma pudeur hier au fond du jardin
    Quoiqu'un franc jour brillât l'herbe s'était couchée
    La trompe d'une abeille ocre et feu m'a léchée
          Toi tu me dévorais les seins
    D'un regard si glouton que je m'effarouchais
     
    Je t'ai livré mon corps hier autour de midi
    Combien j'avais tremblé en pensant te déplaire
    Combien j'ai cru pleurer quand tout contre ma chair
          Ta chair aussi nue s'étendit
    Pour m'envoyer rouler dans ce paradis vert
     

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  • Trois fois rien

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Là ! je l'ai nettoyé, ça n'était pas grand chose
    Tout le monde est content, tu es clean à nouveau
    Juste mouillée à peine, et moi j'ai eu ma dose
    De ce nectar humain qui me monte au cerveau
     
    Là ! je l'ai nettoyé, arrête de te plaindre
    Tu as le mont bien lisse et propre et merveilleux
    Et s'il reste une larme au fond, je peux l'atteindre
    À condition que tu veuilles t'ouvrir un peu
     
    Là ! je l'ai nettoyé, on dirait une plage
    Toute blanche où un homme est venu ratisser
    Ta fente a des reflets nacrés de coquillage
    Que la vague a léché, pensive, et délaissé
     
    Là ! je l'ai nettoyé, tout ça pour quelques gouttes
    Tièdes encore — un rêve ! un délice de mec !
    À l'avenir, chérie, en cas où l'on te foute
    Ne peut-il juter directement dans mon bec ?
     

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  • Triste histoire de l’abbé Ducon

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Ducon n'a pas connu l'antre suave du con,
    La bite enfouie dedans, le frisson qui l'habite,
    L'œuf où très gentiment jaillit à flots le foutre
    À fond dans le conduit comme en un carafon.
     
    « Des gueuses viles ! leur entrejambe est dégueue ! »
    Branlait-il du bonnet au lieu de les branler ;
    Curé jusqu'à sa mort, il n'a pas récuré
    Ce que souvent récure une sagace queue.
     
    Injuste et bigot, il méprisait certains jus,
    S'étriquait d'autant plus qu'il censurait ses triques,
    Inique envers tout ceux, toutes celles qui niquent,
    Aucunement sensible aux chattes ni aux culs.
     
     
    Astuce : Les rimes étant ici placées aussi bien en début qu’en fin de vers, on pourra utilement les rabattre l’une sur l’autre en découpant le poème pour l’enrouler sur un objet cylindrique, genre pot de fleur, gode, verre à dents, etc.
     

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