D’où vient que sous tes doigts tous mes désirs se dressent,
Que durcissent mes seins d’un espoir douloureux,
Que j’ai le clitoris assoiffé de caresses
Sitôt que ta main fend mes cuisses jusqu’au creux ?
D’où vient que contre toi mon corps tremble, fiévreux ?
Ne devrais-je pas mieux résister à ce charme ?
Ne devrais-je pas fuir l’empire ensorcelant
Par lequel, en dépit de toutes mes alarmes,
Tu fais de moi le jouet de mes propres élans,
L’esclave sans pudeur d’un plaisir trop brûlant ?
Tes yeux aussi ! tes yeux me transpercent de honte,
Tes yeux boivent ma joue rougie, mon souffle court,
Ils savent percevoir quand les orgasmes montent
Au gré des libertés de cette main qui court,
Sillonnant mes chemins secrets, mes fonds de cour.
Ô démon, tu me fais durer, tu m’exténues !
Tu jouis, salaud, de voir trépider de tourment,
Ruisselante d’amour, mon intimité nue !
D’où vient que chaque nuit ma chair entièrement
S’abandonne à tes doigts, ô mon cruel amant ?
Alexandrins (12 pieds) - Page 2
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Jeux de mains...
Catégories : Alexandrins (12 pieds) -
Quelque chose se joue
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Dans la foule, Olivia, plonge encor ta main tendre
Entre nos deux corps, comme impatiente de fendre
Et la jupe et le slip et mes fesses, ce cul
Qui ne fait qu’espérer ta caresse et l’attendre !
Olivia, ma peau toute est un désir aigu.
Ne montre nul émoi ! Prends-moi sereine ! Affiche
Un visage de marbre en dénudant mes miches !
Que je sois, Olivia, la seule à réagir,
Et, au moment de foudre où ton index se fiche,
Que tous ces inconnus me regardent rougir.
De crus chuchotis tu me baiseras l’oreille ;
Je ne remuerai pas, me sentirai pareille
À la chienne qui, moite, attend que le viril
Appendice, écartant sa vulve, l’ensoleille
Et la fasse éclater, brûlante comme un grill.
Tes seins contre mon dos, ton souffle sur ma joue,
Ivre d’effluves de ta tignasse acajoue,
On lira dans mes yeux, qui tout à coup s’effraient,
Que quelque chose au fond de mon être se joue…
Mais, Olivia, la foule en sera pour ses frais. -
Confidences à chaud
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Ma sœur, il est parti ! Ma sœur, oh ! touche ! touche
Ces lèvres dont le feu n’est pas encore éteint !
Sens comme il a froissé, chiffonné mes satins,
Marquant leurs plis au fer amoureux de sa bouche !
Je voudrais que tu voies nos corps s’entrebaisant…
Mais qu’y entendrais-tu, toi qui n’as que dix ans ?
Ma sœur, ah ! j’ai tant joui ! Plus encor qu’avec l’autre
J’ai éprouvé cette épaisseur qui m’empalait,
Et puis, sais-tu ? après je lui ai bu le lait
Jusqu’à la lie — mais chut ! ce secret est le nôtre.
Me foutrait-il soir et matin en l’épousant ?
Bah ! tu l’ignores, toi, du haut de tes douze ans.
Ma sœur, défais mes liens et viens m’oindre les fesses
D’une crème apaisante aux endroits que le stick
Laisse à vif ! Oh ! ma sœur, ces deux affreux loustics
Font de moi leur putain, leur proie, je le confesse,
Mais une proie heureuse — ah ! Dieu, que c’est grisant !
Ça t’étonne, bien sûr ; tu n’as pas quatorze ans.
Ma sœur, où étais-tu ? Vois ! Vois ! Mes jambes tremblent
Et je daube la pisse et la jute à plein nez.
Vingt fois, trente fois ils m’ont fait me retourner,
M’écartelant le cul tour à tour ou ensemble…
Mais tu n’écoutes plus, tu dis : « J’ai pas le temps,
Et puis je sais tout ça. N’ai-je pas dix-sept ans ? » -
Par-delà les embâcles du soir
Viens tendrement t’asseoir
Te blottir nu à mes genoux
Quand nos deux peaux se tendront un miroir
Un miroir de silence et de bleu cristal nous
Nous reconnaîtrons par-delà les embâcles du soir
Du puits de nos intimités trop longtemps clos de pierres
Montera le fredon d’une chanson d’amants
Et nos sangs frémiront comme une bière
Je crois si tu viens dans le noir
T’asseoir là tendrement -
Hélène en rogne
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetDeux heures moins le quart avant la guerre de Troie
… ou bien n’importe quand, n’importe où
Foutez-vous sur la gueule, et que le plus con vainque
Ou que l’autre l’emporte — il m’importe moyen
D’être pute aux genoux d’un assassin troyen
Ou grec : dans les deux cas je suis celle qui trinque.
Astiquez-vous l’épée et branlez-vous l’écu !
Puisque ça vous éclate, éclatez-les vos villes,
Et pendant dix années cognez dur, ô débiles,
En niquant au passage le moindre joli cul !
Mes sœurs et moi souffrons, comme souffre la terre
Que déchirent sans frein vos jeux de vieux ados.
Vénus ! sais-tu l’îlot sapphique et solitaire
Où l’on peut vivre encor ?... Bah ! vaine est ma prière.
À tout je me résigne, y compris la sodo,
Mais ne me mettez pas vos guerres sur le dos ! -
Féminité
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Aux soirs crucifiée les jambes en tête aux soirs
Plaintifs sous le sifflet douloureux de baguette
Sous le sifflet que multiplient de grands miroirs
Froids c’est ma punition mon calvaire du soir
Quand crucifiée je pends aux noirs coups qui me guettent
Vous le Donneur de Vie enflez le geste haut
Cherchez d’un cingle aigu l’angle de cuir à cuire
Faites monter le sang jusqu’aux lèvres du faux
Mal où le plaisir gît et je verrai reluire
Ce cri palpitant qui me coule au ventre chaud
Aux soirs saint André m’aime et m’étreint quand déchantent
Mes lacunes rougies brûlées crevant d’espoir
Quand la dent du stick m’astique au son des miroirs
L’entre-deux le rebord avide de la fente
Aux soirs crucifiée les jambes en tête ô soirs… -
Laisse aller…
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Tu bandes ? Oh, laisse-moi te prendre dans ma main,
Soupeser le désir que tu as, cette faim
Et le sang qui t’habite et t’enfle comme un pain.
Tu frémis ? Je ne fais qu’effleurer la racine
De nos rêves futurs. Ses rebonds me fascinent.
Mes doigts dansent en rond leur folle capucine.
Aimes-tu mieux l’humide ? Prises-tu les chaleurs
Que ma bouche referme autour de cette fleur
Rouge ? Couche-toi là et laisse aller tes pleurs.
Tu y es ? T’enfonçant plus profond dans mon être,
Je bois à nos amours venant juste de naître.
Abandonne-toi, tu rebanderas peut-être… -
Lot de consolation
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Bonheur arnaque ! Alors, que nous ayons la nique,
Qu’à la bonne heure on jouisse et pigne à cœurs perdus,
Que soient saillis nos cons, nos blancs tétins mordus
De chiennes pourtant peu cyniques !
La vie si courte ? Au moins, que les vits poussent longs
Et d’épaisseur à faire oublier le silence
Qui nous attend tout au bout du chemin de lances
Où gaiement nous nous empalons !
Ô pâle Amour, saigne-nous pour pallier la sève
Et, dans le tiède hiver, fais-nous le corps brûlant !
Molles, nous implorons des durs nous enculant
Pour que de trop baiser l’on crève ! -
Un cas d’incompatibilité
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Il ne sut pas la prendre au corps, ô cornichon !
Elle qui lui tendait sa bouche et ses nichons
Avec un porte-à-faux comme les corniches ont.
Il ne fut pas assez malin (mâle imbécile !)
Pour deviner que, sous le mascara des cils,
Bavait pour lui l’œil bleu de cette Ève gracile.
« Son regard même — ô dieux ! — des robes se dérobe »,
Réalisa la belle. « A-t-il au moins un zob
Ou, sous l’aspect d’un mec, n’est-ce qu’un gros microbe ? »
La vérité l’eût surprise, l’eût-elle apprise :
S’il la dédaignait tant, s’il ne l’avait pas prise,
C’est qu’il aimait les proies moins aisément conquises… -
La fringale et l’hyperthermie
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Fable, Heptasyllabes (7)Yacina ayant coïté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la covid fut venue.
Plus un seul petit rencard
Avec le moindre queutard.
En chaleur elle alla braire
Chez sa voisine Anne-Claire,
La priant de lui prêter
Un gode, par charité,
Jusqu’à la saison nouvelle.
« Je te paierai, lui dit-elle,
En te broutant le minou.
Vois ! je t’implore à genoux »
Mais l’autre n’est pas tribade ;
C’est là son moindre défaut.
« Qu’as-tu l’entre-deux si chaud ?
Lui dit-elle. Es-tu malade ?
— Que sais-je ? C’est des pulsions :
Sans cesse il me faut des bites.
— Bah ! ça se résout très vite
Par un coup de latte au fion. »
Immoralité :
La pauvre Yacina, rouge brique et confuse,
Jura de plus revoir cette connasse obtuse. -
Jungle bells
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)Or un soir de Noël je déballai ses boules
Pour y lécher les ombres du jour finissant
Pour y sucer d’amour ces longs parfums puissants
Dont mon ventre se saoule
Son arbre ayant poussé un cimier indécent
J’en rongeai la racine avant que ne s’écroule
Ce bon géant pataud palpitant sous la houle
Chaude et gorgée de sang
Des lèvres je noyais son œil sous mes salives
Lorsqu’abrupt il plongea pour s’en aller ancrer
Dans ma gorge espérant boire enfin les secrets
De sa bouteille dive
Ô blancheur de sa panse aux plis gras et sucrés
Ô désir qui m’étrangle avec son front d’ogive
Comme il branla longtemps ma bouche à la dérive
D’un viol rude et sacré
Oui un soir de Noël je déballai ses boules
Pour nous redevenir l’un à l’autre présent
Veillée sombre en vue de repriser en baisant
Nos rêves qui s’écroulent -
Le feu au cul
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)À l’appel de la chair j’accours et je me viande
Ma belle âme jamais n’arrive à m’alpaguer
Je saute Pierre et Paule et me laisse draguer
Sans qu’aucun séraphin ne me coince et gourmande
Suffit d’être aux aguets
Empoignant vits et cons je m’en fais des guirlandes
De toutes les couleurs car pourquoi ségréguer
Sans la nique ici-bas ce serait guère gai
Je suis l’amie de tout ce qui mouille ou qui bande
Inuit ou Portugais
Oui j’ai le feu au cul nuit et jour j’ai les glandes
Qui m’envoient culbuter sur des tempos reggae
Sauter des Rubicons passer des reins à gué
À l’appel de la chair ô j’accours et me viande
Sans jamais fatiguer -
Cabales d’amoureuses
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Si ton ventre est mouillé, le mien ne l’est pas moins,
Que chacun de tes regards creuse,
Et sache que mes mains ne seront plus heureuses
Tant qu’elles n’auront pas pris ce sexe à témoin
De nos cabales d’amoureuses.
Devant une évidence, à quoi bon reculer ?
À quoi bon nier que renaisse
L’ancien mystère au creux de nos chaleurs épaisses,
Qui fait les envies sœurs, les corps ensorcelés,
Et préside aux longues caresses ?
Laisse-moi le champ libre oh ! soufflons fort et bien
Sur cette braise en nous qui fume,
Dont les lueurs carmin nous hérissent les plumes,
Car ton ventre n’est pas plus brûlant que le mien,
Qui pour toi s’ouvre et se consume. -
Comme en quarante
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Escadrons de l’amour fondez fondez sur moi
Depuis l’autre bout de l’Europe
Venez mettre le corps et le cul en émoi
De Bella la vile salope
L’an quarante déjà m’avait vue me donner
À des Teutons tout allégresse
Foutre avoué est plus qu’à demi pardonné
M’apprit le commandant SS
J’éprouvai dans ma chair la Gestapo d’Hitler
Aux profondes caves humides
Où l’on vous fout des nuits durant la motte en l’air
À coups de francfort dans le bide
Quelques années après putain à Saïgon
J’accueillis le cœur plein de joie
Les boys américains napalmant mes lagons
Et déchirant mes bas de soie
Je fus en Algérie quand les bouillants Français
Torturant gaiement l’âme pure
M’enseignèrent qu’on peut au besoin s’enfoncer
Un bazooka dans l’échancrure
De guerre en génocide en proie à tous les fronts
Je bus subjuguée au missile
De mille assassins qui jamais n’assouviront
Ma soif de plaisirs difficiles
Escadrons de l’amour revenez me violer
Islamistes Chinois ou Russes
Ma pauvre chatte attend sa frottée à miauler
Qu’on vienne lui secouer les puces !
(Joyeux 11 Novembre !...) -
Le ciel brûlait
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Je me suis étendue la jupe haut troussée
Mon slip inexistant béait au doux zéphyr
Le ciel brûlait de l’œil lumineux du désir
Et poussait pour mieux voir ma renonculacée
Le ciel brûlait d’envie de me baigner l’intime
De son baiser de fièvre et de faste mêlés
Et pressé d’assécher les eaux qui m’emmiellaient
Soufflait sans relâche un éther venu des cimes
Des doigts je lui ouvris plus large le chemin
Me laissant posséder par le bleu sans limite
Comme s’il s’agissait d’une invisible bite
Forçant la voie qu’offraient mes cuisses et mes mains
Le ciel brûlait d’ardeur sa lumière enfoncée
Jusqu’au centre de moi trouva fleuves et lacs
Si débordants d’amour que je me sentis sac
Gonflé à l’infini sans la moindre pensée -
Pas si mal armée…
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetLa vierge, la tiédasse et l’agnelle, au jour dit,
M’ont trouvée nue et paf, un coup dans l’aile, ô, ivre,
Et, zappant mon déjà relatif savoir-vivre,
J’émis plus d’un propos qui les abasourdit.
Un signe d’autrefois — Ah ! les teufs du mardi… —
Trompettait dans ma conque ainsi qu’un riff de cuivres,
Sur quoi il s’ensuivit ce qui devait s’ensuivre :
Aux seins de ces tendrons hardiment je mordis.
Mes chastes, l’œil secoué d’une étrange agonie,
Se donnèrent pourtant (connaissant mes manies)
Aux appétits fous de mon vieux plumage gris.
Je pus toute la nuit paître à même leurs vignes,
Me réchauffer l’ourlet si froid, si rabougri
… Et puis mettre au matin la vidéo en ligne.
D'après lui. -
Un amour de bitoniau
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Chanson, Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Chanson réaliste. Avec tendresse et pathos…
Cousin Bruno, pourquoi qu’tu pleures ? t’as des soucis ?
Oublie-les vite et viens qu’on joue à la docteuse
Comme quand on était p’tits et qu’j’étais amoureuse !
… Mais là j’ai vu qu’le truc qui nous différencie
L’a pas forci
Chose curieuse
Juste un r’troussis
De chair soyeuse
Son bitoniau j’l’ai en amour
J’lui fais des nœuds-nœuds, des frisettes
J’le taille en pointe, en allumette
Pis j’le léchouille en f’sant bien l’tour
Mon cousin pigne : à voir sa tête
On croirait que j’le passe au four
Ah ! j’le tripot’rais nuit et jour
Si mon mari était moins bête
Cousin Bruno, cesse donc d’pleurer, viens quand tu veux
À la maison, mais n’oublie pas ton vermicelle
C’macaroni qui fait ricaner les pucelles
Moi il m’attire et j’vais même te faire un aveu
Ton brin morveux
Il m’ensorcelle
J’en ai les yeux
Pleins d’étincelles
Ton bitoniau j’en suis gaga
J’passe un temps fou dans ta culotte
Je l’décalotte, je l’recalotte
C’est ma gym et c’est mon yoga
Son p’tit museau d’poisson-pilote
Je m’le grignote comme un nougat
J’lui fais cracher son pastaga
Au bon goût d’beurre et d’échalote
Ton bitoniau j’l’ai en amour…
(ad lib.) -
Les serments du passé
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Aux angles des couloirs tu me prenais les joues
Mes lèvres tu les mordillais
Et les mains jouant dans tes boucles acajoues
Je sentais mes genoux plier
Pendant que tu suçais tous mes doigts ronronnante
Pour te branler à cœur avec
Moi mignotant tes seins je contemplais ta fente
Ce puits de joie rarement sec
Nous avions un studio où nous foutre des roustes
Au martinet au ceinturon
Et tu gueulais Moleste ah fouette oh ça me booste
Un de ces jours nous nous tuerons
Ce jour n’est pas venu nous nous sommes quittées
Rouges de peine et sans espoir
Nos fibres en lambeaux, nos peaux déshabitées
Pour ne plus jamais nous revoir
À tous les coins de rues tu me prenais les joues
Mes lèvres tu les embrassais
En buvant mes soupirs, mais l’avenir déjoue
Chacun des serments du passé -
À s’en lécher les doigts
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Chanson, Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Couplets lents et dramatiques, un trémolo de cordes ponctuant chaque alexandrin.
Transitions (« Juste une idée ») pleines de silences espiègles et de pizzicati.
Refrains vifs et guillerets…
Monsieur l’agent me surprenant qui passe au rouge
Me menaça d’une voix dure et d’un tonfa
J’eus la nausée, terrorisée, sans rien qui bouge
Quand tout à coup quelque chose en moi triompha
Juste une idée
Une p’tite idée
Pourtant ma foi
Si ça marchait ?...
J’lui ai offert d’la tarte aux poils
Un plat à s’en lécher les doigts
J’lui ai offert d’la tarte aux poils
Et il en a repris deux fois
Un vieux chômeur sur le trottoir criait famine
Éperdue de pitié j’ouvris mon sac à main
Mais là que dalle, un vrai néant, j’avais bonn’ mine
Lorsqu’un éclair de génie me frappa soudain
Juste une idée
Une bête idée
Et malgré tout
Si ça marchait ?...
J’lui ai offert d’la tarte aux poils
J’en ai toujours un peu sur moi
J’lui ai offert d’la tarte aux poils
Et il en a repris trois fois
Mon proprio hurlait : Je vous laisse un’ semaine !
Tout ça pour douze ou quinze loyers de retard
J’eus beau invoquer les hautes valeurs humaines
Amour, bonté, ce salaud n’voulait rien savoir
Quand une idée
Un peu chtarbée
Naquit en moi
Hum… pourquoi pas ?
J’lui ai offert d’la tarte aux poils
C’est pas malin, tout l’monde aime ça
J’lui ai offert d’la tarte aux poils
Il en a repris quatre fois
J’lui ai offert d’la tarte aux poils
C’est un mets des plus délicats
(ad lib.) -
Une fente à la nuit
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6), SonnetRôde un rayon de lune à son ventre : elle dort,
Et la mousse, enfantant des perles qui scintillent,
Vient éclairer l’orée de ce sentier de fille
De drôles d’éclats d’or.
Elle a sans le savoir, emmêlant ses chevilles,
Écartelé d’amour une fente à la nuit ;
Partout, rouges, gorgées d’impudeur et sans bruit,
Volent les escarbilles.
Sait-elle qu’à sa lèvre est suspendu le Temps ?
Que ses halètements me crèvent les oreilles
Comme un tambour battant ?
Baignée du flux de nos étreintes de la veille,
Je ne respire plus, je suis morte et j’attends
Que son corps se réveille…