De ma robe de chair écartez l’insolence
Pour que sous la moiteur votre œil ému s’élance
Et fasse entrer une aube aux gouffres maculés
Sans jamais reculer
Devant ces parfums mûrs de roses vieillissantes
Car il convient si vous m’aimez que je vous sente
Plonger au pâle orient de mon joyau natal
Creuset pour le métal
D’où jaillira bientôt l’étincelle et la fièvre
Nous mordant la peau nous déchiquetant les lèvres
Mouillant ma chevelure et chassant les hivers
De ma robe de chair
Alexandrins (12 pieds) - Page 2
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Si vous m’aimez
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6) -
Après-midi d’une foune
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Ô nymphes, regonflons nos souvenirs de l’heure
Où vous fûtes de lui le frisson : con qu’effleure
Son doigt de braise ardente, à la fois conque et fleur,
Repli heureux versant d’ivres et secrets pleurs,
Marécage, point d’eau où s’abreuva sa flûte,
Toison d’or, fauve doux mal armé pour ces luttes...
Aimais-je un rêve ?
Oh ! non, votre roseur s’offrait
Et, si bois vous fendit, ce fut de l’élan vrai
Qui, triomphant gaiement des sommeils de la touffe,
Vous ouvre et vous irrigue et plante et pine et pouffe
Au vu du soupir qui se fait jour dans l’œil bleu
De la femme éplorée —
Ah ! c’était fabuleux !...
Suffoquant de chaleurs, quêtant la pluie, avides
Nymphes, tout chante et bruit tandis qu’il vous évide
De son tuyau, roseau, pipeau, rameau subtil,
Le souffle enfle et halète et...
Bast ! comment fait-il
Pour si vite roussir votre fente écartée
Et, d’un sifflet joyeux, jeter sur la portée
Nos solos, nos baisers, nos folles pâmoisons
Et les fuites, les lacs, le soleil à foison,
Nos lumineuses peaux buvant la chair si mûre
D’un bélier pris de vin ?
Un plein essaim murmure
Qu’il nous remplit, qu’il puise à des sables sacrés,
Qu’il ruine, ô lèvres sœurs, vos rebords échancrés,
Et nous baisera tant que mourra le matin,
Nymphes, mais le désir, lui, jamais ne s’éteint,
Alors tant pis s’il vient, tant pis si c’est blasphème :
Je vais vous séparer afin que mes doigts m’aiment
En souvenir de lui !
Nymphes, rerougissez !
Mords, foufoune, à l’appât que je fais là glisser !
La motte échevelée, nos émois se rallument
Et rejouent le splendide incendie dont nous fûmes
À l’aube dévastées sous son corps nonpareil —
C’était ce matin même, au sortir du sommeil... -
Qu’en ferais-tu ?
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Je goûterai le suc pleuré par cette drupe
Et mordrai le charnu de tes pulpes lilas
Pillant l’arbre fruitier qui dore et mûrit là
Sous le lourd azur de ta jupe
Tu n’auras rien à faire outre t’ouvrir à temps
Mon larcin aura lieu pendant que tu t’occupes
Et si tu m’aperçois ou si tu n’es pas dupe
Tu ne piperas mot pourtant
Ce sirop ce nectar qu’en ferais-tu du reste
Qui à mes yeux seuls est un médoc entêtant
Laisse-le m’abreuver ne me dis pas va-t’en
J’ai tant besoin de nos incestes
Il se peut qu’un plaisir te vienne sur la fin
De ce forfait que ton cœur trop vierge déteste
Alors tu me battras mais ma sœur ô ma peste
Ne me laisse pas sur ma faim -
Nos lèvres l’ont su
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Pour la première fois nue devant l’autre nu
Plus de secret, plus de mystère
Fini le temps de feindre et le temps de se taire
Pour la première fois un garçon est venu
Au rendez-vous de mes tendresses
L’œil rieur, la main longue, un rocher qui se dresse
J’ai plongé dans le vaste océan de sa peau
De ses dents portant la lumière
Sans la moindre frayeur, la bouche la première
J’ai plongé tout entière et mon ventre zippo
Ruisselait l’or des incendies
Écumes de la vague entre nous deux brandie
Lorsqu’elle m’a fendue emportant le passé
Crevant les souvenirs d’enfance
Dure et cruelle ainsi que le temps qui s’élance
Lorsqu’elle m’a fendu le cœur elle annonçait
Des siècles de fièvres exquises
Et nos lèvres l’ont su qui toujours le redisent
Te souvient-il aussi, amour, sang de mon sang
De cette aube d’ambre lointaine
Sur la plage, ô nos corps l’un pour l’autre fontaines
Te souvient-il de nos lèvres d’adolescents
Et de cette presqu’inconnue
Pour la première fois devant toi toute nue ? -
Tais-toi !
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Je ne veux rien savoir de tes autres amantes,
De leur beauté ni de leur nom
Ni des choses qu’avec elles tu fais — ah ! non,
Ne me dis rien : j’aime encor mieux que tu me mentes,
J’aime encor mieux rêver que tu travailles trop,
Trouver un sens à tes absences,
Imaginer ton corps tout seul dans le silence
D’un autre univers ou d’un wagon de métro,
Mais pas en compagnie de ces garces lubriques
Rôdant sempiternellement
Dans la nuit agité de mes vrais sentiments…
Tais-toi ! Qu’importe ce qu’hors d’ici tu fabriques,
Tant que tu reviens me foutre, entre les miroirs,
La chair et le cœur en lumière ;
Tant que tu n’oublies pas que je fus la première,
De tes autres putains je ne veux rien savoir. -
Après le match
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetIl fait bon voir, m’amie, ces couillons mirifiques
Jouant à se cacher sous le gant savonneux,
Dégoulinants de mousse et d’eau qui perle au nœud,
Et reluquer la main qui passe et les astique.
Il y a grande joie, plaisir ignominieux
À mater tant de mecs, plus muette que brique ;
On a beau être gousse, une faim atavique
Vous saisit chaque fois, et chaque fois c’est mieux.
Quand me rejoindras-tu, toi, mon amour sur terre,
Pour river ton œil bleu au trou de la cloison
Et jouir comme je jouis, espionne solitaire ?
Viens ! Voici que débute à nouveau la saison,
Nous pourrons nous repaître à perdre la raison
Des membres de l’équipe occupant les vestiaires. -
Considérons le pire
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetJe besogne mon corps d’un indigne exercice
Dont le pape éructa des bulles, condamnant
En termes vigoureux l’abominable Onan
Afin qu’aux enfers il se repente et moisisse.
Je me frotte au péché de chair incontinent,
Quêtant, bien plus que la pourpre cardinalice,
Celle du feu qui me démange entre les cuisses
Au niveau du vécu et du sous-continent.
Ô, ne sois pas sévère avec moi, gentil pape,
Si ma main s’émancipant parfois me décape !
Retiens l’auguste tienne à l’âpre couperet !
Considérons le pire : après tout, je pourrais
Païennement m’ouvrir à ce bon vieux Priape
Pour qu’il forcisse et m’entre un soc à labourer... -
Après tant et tant de saisons
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)C’est grand’félicité d’être celle-là qu’use
Ton membre pour s’éjouir et décharger le feu,
De me savoir toujours la fille que tu veux
Pour tes envies jamais intruses.
Chaque fois que — bonheur ! — ton désir rechoisit,
De s’y frotter l’âme et le fût jusqu’au supplice,
Chaque fois, ce con redevenant ton complice,
Je bois le miel et l’ambroisie.
Nul ne peut nous disjoindre — ô l’orbe de tes couilles
M’est plus précieux que la voûte de l’univers !
Je suis celle qui mouille et gît, le corps ouvert,
Arrosé, mais jamais ne rouille.
Prends ! m’écarte le slip ! je n’ai plus ma raison,
Et mon ventre à ton ventre a sa colle et s’aimante !
C’est grand’félicité qu’être encor ton amante
Après tant et tant de saisons. -
Cons sensuels
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Co-écrit avec Audrey Deroze
https://www.lapassiondespoemes.com/Audrey Deroze
https://www.instagram.com/audrey_deroze_ecrits/
Nul besoin, sachez-le, d’être intellectuel
Pour séduire et charmer. Nous autres poétesses
Préférons les nigauds lorsqu’il s’agit de fesses,
La rime est étrangère au rite sexuel.
Quelque beau paysan, fût-il analphabète,
Dont musèrent les doigts souvent au doux des nids
Saura nous émouvoir sans verser un penny
Ouvrant notre appétit patent de galipette.
On traite les cons mal : ils ont de vrais talents
Mêlant sens animal et brute intelligence.
Par ingénuité (imbécile obligeance ?)
Ils oublient leur plaisir et deviennent galants.
Tel balourd bas du front à l’âme inérudite
Nous ravira par sa santé d’âpre égipan
Dont la pensée chancelle et va clopin-clopant,
Mais aux membres duquel l’instinct d’amour habite.
Car il est superflu, pour réussir au lit,
De s’annoncer docteur, tout bardé de science :
Avec les plus obtus la madrée se fiance
Pour peu qu’ils aient l’ardeur qui jamais ne mollit.
Sans tourmenter en vain la grammaire française,
Leur langue retenue toute en suavité
Convergeant sans un mot vers notre cavité,
Qu’ils évitent les phrases et seulement se taisent.
Aussi, si par hasard, en vous introspectant,
Vous étiez de ces cons, allons prenez courage !
Vous pouvez contenter les femmes de tout âge
Dont les cons, grâce à vous, s’ouvrent en s’humectant. -
J’ai tout inventé
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Y a des jours où j’me dis putain
Des jours où j’me prétends salope
Pourtant ces temps derniers mon triangle châtain
Ne baise pas bézef de vits de philanthropes
En dépit d’mon côté catin
Au franc-parler de libertine
Trop souvent j’me morfonds dans mes draps de satin
Sans aucun bon sauveur pour me tendre la pine
Y a des jours où j’me dis putain
Des jours où je joue les traînées
Mais ne vous fiez donc pas à mon p’tit air mutin
J’ai tout inventé — tout ! — les orgies effrénées
Les trips cochons jusqu’au matin
Et le foutre à la régalade
Faut r’connaître pourtant (ah ! j’en perds mon latin)
Que plus grand monde au vrai ne m’saute ou m’escalade
Y a des jours où j’me dis : Putain
T’es plus dans l’coup ma pauv’ cocotte
Mais j’me f’rais à mon sort en pensant : Oh zut hein !
Si j’avais pas le feu sans cesse à la culotte... -
Tant à lui déjà
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)Il m’ouvre les genoux pour y bouter sa flamme
Mais je brûle déjà
Depuis que son œil bleu l’autre jour me jaugea
Parmi tout un essaim de plus suprêmes femmes
Il glisse un doigt trouvant mon ventre un peu étroit
Je m’écarte au possible
Ses phalanges vont loin presque au fond de la cible
Le nombre de ses doigts s’enfle de deux ou trois
Me désirant humide en abondance il crache
Mais je coule pourtant
Coule coule depuis qu’avant-hier en partant
Il me souffla Bientôt à ces cons je t’arrache
Il me renverse et dresse à ce point haut mes pieds
Que mes joues en rougissent
Puis fait jouer son vit sur le doux de mes cuisses
Tout en ne cessant pas un instant de m’épier
Enfin il me prend me pénètre me possède
Moi tant à lui déjà
Depuis qu’un certain soir mon regard se figea
Tremblant comme une porte au moment qu’elle cède
Sur sa bouche là qui m’obsède -
Le sentir encor
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)Je t’arrache ta robe et bois à tes besoins
Abreuve-moi vilaine
Reverse un peu de ce dont ils te rendent pleine
En plantant la baguette où ton corps se rejoint
Jalouse moi ? ça non ! mais qu’au moins je profite
De cette immense faim
Qui te fait galoper pour le moindre parfum
D’un mâle passant même si tu reviens vite
Ô te baisser culotte et le sentir encor
Lui qui à peine une heure
Plus tôt te fendait là tiens ma langue l’effleure
Léchant de lui la trace oubliée sur ton corps
Repars ! retourne pour que cent autres te pinent
Je les effacerai
Je t’arrache ta robe et brûle à tes forêts
Si volage et putain tu restes ma copine -
La jument infernale
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)En avant vers d’autres fuseaux
Horaires, d’autres latitudes,
Les îles aux sadomasos
Où j’aurai toute latitude !
Nul besoin de voter ! Foin des référendums !
Voici venu le temps béni de la femdom !
À poil, soumis, petits oiseaux
Se bousculeront à mes bottes ;
Je cinglerai ces damoiseaux,
Les enfilerai sans capote.
Trois milliards de nanas ? Tout autant de bégums !
Voici venu le temps béni de la femdom !
Fous mes désirs, troubles mes eaux :
Je veux malmener les balloches,
Gifler les culs et les museaux,
Puis soudain rouler des galoches.
Trois milliards d’ex-machos ? Autant de factotums !
Voici venu le temps béni de la femdom !
Le feu jaillissant des naseaux,
Je suis la jument infernale
Qui mord à sang les chorizos
Et ruine la fierté des mâles.
La foufounette enfin peut reluire au summum !
Voici venu le temps béni de la femdom !
En avant toute, amoroso !
Vers l’archipel auquel j’aspire,
Le pays des sadomasos
Dont je serai reine vampire ! -
À mes doigts de menhir
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Dieu vous garde, ô beau mec qui, n’ayant pas osé
Me prendre et me découdre au fil de votre aiguille,
Me laissiez pourtant voir que j’étais jolie fille !
Nos yeux se sont connus, mais nos pas se croisaient ;
Ce soir mes doigts ont refusé
D’attendre plus longtemps : ils sont votre cheville.
Dieu vous garde à qui la sentira pénétrer
Son temple plus heureux, cette ardeur missionnaire
Qui brûle en vous, née du soleil et du tonnerre !
Je l’ai lue sur le cercle indécis de ces traits
Où vos lèvres tenaient secret
Ce qui devait lécher à mes vasques lunaires.
Dieu vous garde pour elle et pour le souvenir
Que je chéris de vous, seule au nu de la chambre
Obscure où mes reins vont, viennent, s’ouvrent, se cambrent,
S’offrent aux doigts mouillés, à mes doigts de menhir,
Ô mec qui n’avez su venir
Mais connaissiez combien je briguais votre membre ! -
Jeux de mains...
Catégories : Alexandrins (12 pieds)D’où vient que sous tes doigts tous mes désirs se dressent,
Que durcissent mes seins d’un espoir douloureux,
Que j’ai le clitoris assoiffé de caresses
Sitôt que ta main fend mes cuisses jusqu’au creux ?
D’où vient que contre toi mon corps tremble, fiévreux ?
Ne devrais-je pas mieux résister à ce charme ?
Ne devrais-je pas fuir l’empire ensorcelant
Par lequel, en dépit de toutes mes alarmes,
Tu fais de moi le jouet de mes propres élans,
L’esclave sans pudeur d’un plaisir trop brûlant ?
Tes yeux aussi ! tes yeux me transpercent de honte,
Tes yeux boivent ma joue rougie, mon souffle court,
Ils savent percevoir quand les orgasmes montent
Au gré des libertés de cette main qui court,
Sillonnant mes chemins secrets, mes fonds de cour.
Ô démon, tu me fais durer, tu m’exténues !
Tu jouis, salaud, de voir trépider de tourment,
Ruisselante d’amour, mon intimité nue !
D’où vient que chaque nuit ma chair entièrement
S’abandonne à tes doigts, ô mon cruel amant ? -
Quelque chose se joue
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Dans la foule, Olivia, plonge encor ta main tendre
Entre nos deux corps, comme impatiente de fendre
Et la jupe et le slip et mes fesses, ce cul
Qui ne fait qu’espérer ta caresse et l’attendre !
Olivia, ma peau toute est un désir aigu.
Ne montre nul émoi ! Prends-moi sereine ! Affiche
Un visage de marbre en dénudant mes miches !
Que je sois, Olivia, la seule à réagir,
Et, au moment de foudre où ton index se fiche,
Que tous ces inconnus me regardent rougir.
De crus chuchotis tu me baiseras l’oreille ;
Je ne remuerai pas, me sentirai pareille
À la chienne qui, moite, attend que le viril
Appendice, écartant sa vulve, l’ensoleille
Et la fasse éclater, brûlante comme un grill.
Tes seins contre mon dos, ton souffle sur ma joue,
Ivre d’effluves de ta tignasse acajoue,
On lira dans mes yeux, qui tout à coup s’effraient,
Que quelque chose au fond de mon être se joue…
Mais, Olivia, la foule en sera pour ses frais. -
Confidences à chaud
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Ma sœur, il est parti ! Ma sœur, oh ! touche ! touche
Ces lèvres dont le feu n’est pas encore éteint !
Sens comme il a froissé, chiffonné mes satins,
Marquant leurs plis au fer amoureux de sa bouche !
Je voudrais que tu voies nos corps s’entrebaisant…
Mais qu’y entendrais-tu, toi qui n’as que dix ans ?
Ma sœur, ah ! j’ai tant joui ! Plus encor qu’avec l’autre
J’ai éprouvé cette épaisseur qui m’empalait,
Et puis, sais-tu ? après je lui ai bu le lait
Jusqu’à la lie — mais chut ! ce secret est le nôtre.
Me foutrait-il soir et matin en l’épousant ?
Bah ! tu l’ignores, toi, du haut de tes douze ans.
Ma sœur, défais mes liens et viens m’oindre les fesses
D’une crème apaisante aux endroits que le stick
Laisse à vif ! Oh ! ma sœur, ces deux affreux loustics
Font de moi leur putain, leur proie, je le confesse,
Mais une proie heureuse — ah ! Dieu, que c’est grisant !
Ça t’étonne, bien sûr ; tu n’as pas quatorze ans.
Ma sœur, où étais-tu ? Vois ! Vois ! Mes jambes tremblent
Et je daube la pisse et la jute à plein nez.
Vingt fois, trente fois ils m’ont fait me retourner,
M’écartelant le cul tour à tour ou ensemble…
Mais tu n’écoutes plus, tu dis : « J’ai pas le temps,
Et puis je sais tout ça. N’ai-je pas dix-sept ans ? » -
Par-delà les embâcles du soir
Viens tendrement t’asseoir
Te blottir nu à mes genoux
Quand nos deux peaux se tendront un miroir
Un miroir de silence et de bleu cristal nous
Nous reconnaîtrons par-delà les embâcles du soir
Du puits de nos intimités trop longtemps clos de pierres
Montera le fredon d’une chanson d’amants
Et nos sangs frémiront comme une bière
Je crois si tu viens dans le noir
T’asseoir là tendrement -
Hélène en rogne
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetDeux heures moins le quart avant la guerre de Troie
… ou bien n’importe quand, n’importe où
Foutez-vous sur la gueule, et que le plus con vainque
Ou que l’autre l’emporte — il m’importe moyen
D’être pute aux genoux d’un assassin troyen
Ou grec : dans les deux cas je suis celle qui trinque.
Astiquez-vous l’épée et branlez-vous l’écu !
Puisque ça vous éclate, éclatez-les vos villes,
Et pendant dix années cognez dur, ô débiles,
En niquant au passage le moindre joli cul !
Mes sœurs et moi souffrons, comme souffre la terre
Que déchirent sans frein vos jeux de vieux ados.
Vénus ! sais-tu l’îlot sapphique et solitaire
Où l’on peut vivre encor ?... Bah ! vaine est ma prière.
À tout je me résigne, y compris la sodo,
Mais ne me mettez pas vos guerres sur le dos ! -
Féminité
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Aux soirs crucifiée les jambes en tête aux soirs
Plaintifs sous le sifflet douloureux de baguette
Sous le sifflet que multiplient de grands miroirs
Froids c’est ma punition mon calvaire du soir
Quand crucifiée je pends aux noirs coups qui me guettent
Vous le Donneur de Vie enflez le geste haut
Cherchez d’un cingle aigu l’angle de cuir à cuire
Faites monter le sang jusqu’aux lèvres du faux
Mal où le plaisir gît et je verrai reluire
Ce cri palpitant qui me coule au ventre chaud
Aux soirs saint André m’aime et m’étreint quand déchantent
Mes lacunes rougies brûlées crevant d’espoir
Quand la dent du stick m’astique au son des miroirs
L’entre-deux le rebord avide de la fente
Aux soirs crucifiée les jambes en tête ô soirs…