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Alexandrins (12 pieds) - Page 4

  • La daronne

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Pentasyllabes (5)

    J’arbore le bouc postiche des pharaonnes
    Et la couille en or de celle qui sait rugir
    J’ai de beaux fellahs mourant d’amour et d’agir
    Pour satisfaire à mes fringales de lionne
          C’est moi la daronne

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  • Feux invaincus

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)

    À chaque instant baiser tes lèvres assassines
    Et lécher du regard ton œil inapaisé
    Te refermer le con pour mieux le déniaiser
    D’un doigt plein de doigté que tes moiteurs calcinent
          À chaque instant baiser

    À chaque heure te prendre un peu de ce soleil
    Que tu détiens caché sous tes cheveux de cendre
    Et qui te fait briller sans bruit et sans esclandre
    Même à la nuit tombée aux portes du sommeil
          À chaque heure te prendre

    À perdre haleine jouir des jours et des semaines
    Qu’il nous reste à ramper et vivre et s’éblouir
    Avant que le futur s’en vienne nous enfouir
    Dans son sac et sans haine aussitôt nous emmène
          À perdre haleine jouir

    À tout moment se foutre et de tout et du rien
    Me gorger de toi tant que nos corps seront outres
    À reluire aux éclats comme la peau des loutres
    Qui fondent le silence en ébats aériens
          À tout moment se foutre

    Rien d’autre que nos culs entre soir et aurore
    Enlaçant sans faiblir leurs deux feux invaincus
    Aux cuivres encore verts ô brûlants seppukus
    Blêmes et innocents où l’on entredévore
          Rien d’autre que nos culs

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  • L'antienne

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

    Quand tu m’auras fait perdre et l’espace et le temps
    Et mon nom ma raison quand tu m’auras soumise
    Aux rythmes de ta queue enfouie sous ma chemise
    Rongeant mes chairs à vif tout en les écartant

    Quand tu m’auras foutue éperdue et démise
    Du moindre souvenir et quand sorcier Satan
    Tu me feras brailler des brames éclatants
    Éprouver des extases à nulle autre permises

    Quand tu m’auras poussée au bord de l’infini
    Fiché encore en moi dur lent bougeant à peine
    Me rendant presque folle et assurément chienne

    Puis quand tu auras joint ta jouissance à la mienne
    Tu réclameras sec un autre martini
           Je connais bien l’antienne

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  • Ballade de la Grande Putain

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)

    Quand j'étais Aphrodite, avatar de Vénus
    À mon évocation se dressaient mille bites
    Un million de vagins s'humidifiaient de suite
    Des colonnes d'Hercule aux berges de l'Indus
    Et le moindre coït prenait l'âme d'un rite
           Quand j'étais Aphrodite
     
    Je devins la Mère Ève, hors le vert paradis
    Et baisai tous mes fils, pompai toute la sève
    De cinq cents descendants qui défilaient sans trêve
    Il fallait bien peupler notre ici-bas maudit
    Je regorgeais d'amour, de luxure et de rêve
           Quand j'étais la Mère Ève
     
    Ayant nom Cléopâtre, ocre reine du Nil
    Pour mon dessert, des serfs, il m'en fallait cent quatre
    Membrus et vigoureux, je les faisais se battre
    Rivaliser pour moi de faits d'armes virils
    Dans les vapeurs d'encens de mon palais d'albâtre
           Quand j'étais Cléopâtre
     
    Puis je fus Messaline, empereur des Romains
    J'errais toutes les nuits de ruelle en cuisine
    De bandit en cocher, tétant toutes les pines
    M'ouvrant à qui voulait, passant de main en main
    Épousant tout humain que le sort me destine
           Quand j'étais Messaline
     
    Plus tard, humble Pucelle au service du Roy
    Chaque soldat françois put me monter sans selle
    Se gardant d'offenser ma très sainte escarcelle
    Et tant leur suffisait mon cul ferme et étroit
    Que l'on n'épuisa point les fastes qu'il recèle
           Quand j'étais la Pucelle
     
    Adieu ces ères-là, notre monde est plus vieux
    Je baisote, suçote, ah ! le diable m'emporte
    Même si j'ouvre encor le moelleux de mes portes
    Où sont le feu, l'extase et les désirs furieux ?
    Nos mâles sont aigris, nos filles peu accortes
           Et l'avenir avorte
     

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  • Mâle d'un soir

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Poèmes lus ou chantés

    Corinne, ô doux mari, me foutras-tu ce soir,
    Et, me regardant jouir avec ton œil bravache,
    Ceinte de ton mandrin de silicone noir,
    Goinfre, m'inonderas de baisers pleins de crache ?
     
    Corinne, j'ai besoin de ta force au-dessus,
    Qui me fait retrouver le goût d'être femelle,
    Qui me fait frissonner jusqu'au brun des mamelles,
    Et rend moite le plus enfoui de mes tissus.
     
    Car l'homme est animal, un singe à l'état brut ;
    Dans ses bras je deviens obéissante, douce,
    Face à ses appétits pas plus grande qu'un pouce :
    Il est comme un géant, je suis de Lilliput.
     
    Impérieuse, tu peux même enculer mes fesses ;
    Il n'est rien que le mâle en toi ne puisse avoir ;
    Je prendrai du plaisir à tes rudes caresses ;
    Corinne, oh ! s'il te plaît, sois mon époux ce soir !
     
     
    Dernière minute ! Alain Cabello-Mosnier, poète et blogueur, a eu la gentillesse de lire ce texte et de réaliser un montage d'images charmantes pour l'illustrer. À voir et écouter sur son blog : http://poesiesqueer.canalblog.com/archives/2023/01/05/39770009.html
     
     

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  • Nos soirées aux urgences

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Sa lèvre est plus humide à l'approche des ombres
    Son œil est plus mutin son vit plus agité
    Car le désir est là de toute éternité
    Et déjà nos deux corps l'un vers l'autre se cambrent
     
    Chaque soir un appel à foutre nous saisit
    Urgence de baiser que rien jamais n'apaise
    Ni télé ni scrabble ni même le lait fraise
    Qui nous glace la langue et fourbe la rosit
     
    Ô bientôt nous choirons en tas surexcité
    Bientôt roulerons nus dans l'angle de la chambre
    Ma lèvre est plus humide à l'approche des ombres
    J'ai le téton nerveux le con déshabité...
     

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  • La cruelle

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Si je reviens ce soir, c'est pour lyncher l'engin
           Que vous m'avez montré naguère ;
    Je jouis de voir un mec qui dégoutte et qui geint
           En l'abreuvant de mots vulgaires.
     
    Devenez le joujou de mes désirs sournois
           Et quelquefois contre nature ;
    Si vous vous rebellez, je vous cingle les noix
           Avec le bout de ma ceinture.
     
    Le caleçon baissé, les poignets liés au dos,
           Veuillez sage me laisser faire
    Quelque morsure au moins, peut-être une sodo...
           Enfin, tout ce que je préfère.
     
    Je ne reviens ce soir que pour vous avilir,
           Vous traiter de façon cruelle ;
    Vous tremblerez longtemps à ce seul souvenir
           Et craindrez que je renouvelle
     
    Un beau jour ma démarche en vous téléphonant
           Pour resurgir dans votre vie,
    Mais, au tréfonds de vous, troublé et frissonnant,
           Vous en aurez pourtant envie.
     

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  • La depravada (alternate version)

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

    Moi, Maïté née Breux, la veuve au con seulet,
    Une ex-Miss Aquitaine, oh ! pas mal ramollie,
    Je me souviens de quand je les ensorcelais,
    Avant de me changer en grasse malpolie.
     
    En mes années de gloire, nue sous mon corselet,
    Je remuais Philippe et sa sœur Nathalie,
    Leur donnais rendez-vous sur les parkings-relais,
    Et tant pis si ma jupe en revenait salie.
     
    Mon cul aujourd'hui, rouge, a l'air d'un potiron
    Et les fait déguerpir : je baisouille à grand peine,
    Moi qui n'ai que d'un poil passé la cinquantaine.
     
    Si un type a du cœur, là, dans les environs,
    Au lieu de me racler la lyre à l'étouffée,
    Je veux lécher sa pine et m'en sentir truffée.
     

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  • La depravada

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

    Je suis la butineuse accro au lance-lait,
    L'avide réclamant du chinois — bien polie —,
    Qui, un instant plus tôt, serviable, m'empalait,
    Cet amour de dessert, ma drogue, ma folie.
     
    Lorsqu'il gicle, inondant la nuit de mon palais,
    Plantant là la charnelle ô trop vite amollie,
    Moi, je cours au miroir avant que d'avaler
    Et contemple ma langue aux candeurs si jolies.
     
    Suis-je goinfre ou putain ? Lilith ou fin gourmet ?
    Mon con est rouge encor du baiser de la pine
    Et répand de violents effluves de cyprine,
     
    Que, déjà, jusqu'au fond du bec je me la mets,
    Modulant tour à tour, en attendant la pluie,
    De longs soupirs de sainte et des grognes de truie.
     
     
    Des centaines (!) d'autres poèmes inspirés d'El Desdichado ici : https://graner.name/nicolas/desdi/
     
     

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  • Femme fatale

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Ne vous approchez pas car j'ai le con maudit
    Il vaudrait mieux, je crois, me voir guillotinée
    Le sort frappe toujours quand je me suis donnée
    Ah ! malheur à celui qui m'ôte mon body
     
    Faudra-t-il désormais qu'en solo je me brosse
    Sans qu'un homme jamais vienne me visiter ?
    D'où sort donc ce fléau, cette calamité
    Frappant mon orifice aux besoins si féroces ?
     
           Otto est fiché psychopathe
           Depuis qu'il m'a farci la chatte
     
           Jean-René fut retrouvé mort
           Après avoir joui de mon corps
     
           Adriano chopa la peste
           Il m'avait sautée à Trieste
     
           Un bus a fauché Léonard
           Juste au sortir de mon plumard
     
           Si Tom a la tuberculose
           Mon cul est là encore en cause
     
           Rien qu'une nuit à me piner
           Fit d'Alain un homme miné
     
           Mamadou a perdu la tête
           Deux jours après notre levrette
     
           Pierre et Paul tombèrent bien bas
           Au lendemain de nos ébats
     
           Michel qui m'a niquée dimanche
           A un cancer qui se déclenche
     
           L'avion de Jimi s'abîma
           Sitôt que ce gars-là m'aima
     
           Alexandre à présent déprime
           Alors qu'il m'encula en prime
     
           Zacharia se vit covidé
           Dès que nous eûmes coïté
     
           Hervé se brûla la cervelle
           Sa couille était pourtant si belle
     
           Didier mourut d'un infarctus
           Suite à un bref cunnilingus
     
           Théophile après notre baise
           Fila tout droit au Père-Lachaise
     
           On est sans nouvelles d'Yvan
           Qui lui m'enfila par devant
     
           Max se prend pour une éléphante
           Certes sa trompe était bluffante
     
           ...
     
           ...
     
           ...
     
           ...
     
           ...
     
           ...
     
           ...
     
           ...
     
           ...
     
    Chers lecteurs et -trices, j’ai laissé de la place pour vous permettre d’ajouter vos distiques... mais en bons octosyllabes, hein, sans quoi la malédiction s’abattra sur vous et vos organes reproducteurs !
     

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  • La piété récompensée (conte moral)

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Sous sa robe de bure elle avait un clito
    Frottant contre l'étoffe à la rendre cinglée
    Seigneur merci je crois... que me voilà tringlée
    Songeait en souriant la nonne un peu mytho
     
    Elle fit à pas lents le tour du monastère
    Connut plus d'une extase et sa respiration
    Geignait en trahissant l'affre de sa passion
    Il lui semblait déjà qu'elle quittait la terre
     
    Regagnant sa cellule elle s'y enferma
    Pour se dépouiller toute avec sauvagerie
    Et murmurer bon Christ regarde ta chérie
    Qui se branle pour toi c'est comme au cinéma
     
    Du haut du crucifix il contempla l'affaire
    L'œil ardent et la lèvre émue aurait-on dit
    Le clito de la belle avait encor grandi
    Dans sa fureur d'amour ses ongles l'éraflèrent
     
    De jouir elle mourut le ventre tout sanglant
    Et Jésus s'empressa de lui donner des ailes
    Afin que vienne au ciel la pieuse demoiselle
    Partager son nuage et lui piper le gland
     

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  • Une aventure du Capitaine Fracasse

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Au vu de mon œillet, il dit en s'esclaffant
          Là, mon chou, ça passe ou ça casse...
    On l'appelait ou bien l'homme au zob d'éléphant
          Ou bien Capitaine Fracasse
     
    Flo dit une prière, Anna m'ouvrit le fion
          À deux mains, par sollicitude
    Je songeai que toujours trop tard nous nous méfions
          Ô ce moment de solitude !
     
    Il en sortit des cris à tire-larigot
          Des sanglots et un peu de merde
    Les filles s'excitaient, frottaient leur berlingot
          Flo gémissait : Comme il me tarde !
     
    Voyons le positif, nous gardâmes dès lors
          Un obusier bien plus commode
    Éclos à volonté un peu comme une fleur
          Sans sésame ni digicode
     
    On l'appelait ou bien Dick l'éléphant humain
          Ou bien Capitaine Fracasse
    Aujourd'hui j'ai encore élargi le chemin
          Pour deux de front il y a place
     

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  • Pour l’amour de l’inédit

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Mon intimité s'ouvre à tous les inconnus
          Elle a le goût de la surprise
    De délicieux frissons passent sur mon con nu
          Quand je m'attends à être prise
     
    Que sera-ce aujourd'hui ? Ira-t-il jusqu'au fond ?
          Faudra-t-il que je me caresse ?
    Me retournera-t-il ou bien est-ce un garçon
          Plutôt porté sur la paresse ?
     
    Durera-t-il longtemps ? Une heure ? Aurai-je mal ?
          Voudrai-je le revoir ensuite ?
    Me l'arrachera-t-il, ce rare cri primal
          Que suscite parfois la bite ?
     
    Je pourrais prendre en main mes amours, décréter
          Comment il sied que l'on me mette
    Mais je prise infiniment la passivité
          Quelque abjection que l'on commette
     
    Mon intimité s'ouvre à celui qui la veut
          Cela dit j'ai pour préférence
    Les imaginatifs, les fous impétueux
          Qui par tous les sentiers se lancent
     

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  • Et bien plus encore…

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    La femme est un silence à meubler de soupirs
    Profonds comme des mers, plus ardents que des glaives
    De feu : à leur appel les ouragans se lèvent
    Déchirant le vain brouhaha de vos sabirs
     
    La femme est une image à retracer sans cesse
    Dont sans relâche vous épousez les contours
    Pour preste les biffer puis dans le petit jour
    Lui refaire un visage et un corps de princesse
     
    La femme est un matin aussi long, aussi vieux
    Que s'il était le Temps en costume de perles
    La femme est l'abyssal océan qui déferle
    Et qui vous engloutit rien qu'en ouvrant les yeux
     
    La femme est une orée, un rivage, une grève
    Une steppe infinie à s'emblaver dedans
    Lac de boue collé à vos semelles d'Adam
    Et que vous emportez comme on traîne ses rêves
     
    La femme est faite pour plus d'un homme à la fois
    Pour que l'on y cimente une amitié farouche
    Qu'on se rejoigne au fond de son sexe ou sa bouche
    En émaciant les murs des mondes trop étroits
     
    La femme est la lumière : un soleil blanc et rose
    Brûlant de dispenser tous les miels qu'elle a cuits
    Éclairant par les cieux le lustre des circuits
    Où un beau jour vos nefs caressantes se posent
     

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  • Rossignol mon mignon

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

    Rossignol mon mignon, au rostre de sagaie,
    Qui perces à l'envi mon haleine et me fends,
    Je te chante en mon for, comme font les enfants,
    Ô toi que dans ma bouche il faut toujours que j'aie.
     
    Nous soupirons tous deux : moi car je t'aime tant
    Que si tu deviens porc je me ferai ta laie,
    Et toi pour ce que passe un vent qui te balaie
    À l'instant de verser en moi ce que j'attends.
     
    Toutefois, Rossignol, nous différons d'un point,
    C'est que je fus tronchée et tu ne le fus point :
    Il me faut sans tarder te rendre la pareille
     
    En te truffant l'anneau d'un latex attachant ;
    Et si onc te venait aux lèvres quelque chant,
    Je me garderai bien de boucher mes oreilles.
     

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  • L'instant prometteur

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8), Quintil

    Boris arbore une émotion en ronde-bosse
    Crosse encor dérobée à la courbe féroce
          En rester là serait atroce
          Ce soir c'est sûr on fait la noce
    Sans quoi je le chope aux couillons et je le rosse
     

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  • Stricte obédience

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Ah ! qu'il fait bon souffrir à vos genoux, Monsieur !
    Que je chéris ces mains qui me déshabillèrent !
    Que me brûle l'acier miroitant dans vos yeux
    Quand, farouche, vous brandissez la chambrière
    Et m'en cinglez le dos, les cuisses et le cul !
    Sous vos coups virulents je sens que j'ai vécu.
     
    Pour vous j'endure tout : faites de moi l'objet
    De vos insanités ; savourant mon martyre,
    D'avance je souscris à vos plus fous projets ;
    C'est cette incertitude même qui m'attire :
    De me savoir livrée à votre esprit tordu,
    Devenir un fragment de ce qui vous est dû.
     
    Je baise, dur Seigneur, vos viriles beautés :
    Vos pieds, votre œillet noir, vos velues aumônières,
    Et rien n'est meilleur que lorsque vous boyautez
    D'un embrasant coït mes indignes ornières —
    Nirvana pour lequel, avant de l'obtenir,
    Des jours durant j'essaie de vous appartenir.
     
    Si vous me forniquez après la punition,
    Toute tremblante encore et pleine d'ecchymoses,
    Surtout ne montrez pas un signe de passion !
    Baisez-moi comme on baise une viande, une chose
    Inerte, un trou creusé dans la vase : on le prend
    Afin d'en jouir ou juste pour passer le temps.
     
    Monsieur, je ne veux pas d'autre maître que vous ;
    Chassez-moi : aussitôt je me change en cadavre ;
    Ma vie a-t-elle un sens auprès d'un être doux ?
    Hors vous je n'ai connu que pantins — il me navre
    D'entendre leurs douceurs, et surtout de subir
    Leurs mièvres palpations qui se croient des plaisirs.
    Ah ! tyran, qu'il fait bon par votre main souffrir !
     

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  • Supplique pour être enfilée à la plage par six types (ou sept)

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Chanson, Octosyllabes (8)

    Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus,
    Je me branlais la moule, un soir, faute de mieux,
          Lorsqu'au loin je vis apparaître
    Un essaim tapageur de fort jolis garçons
    Vêtus d'à peu près rien d'autre qu'un caleçon...
          Allais-je enfin me faire mettre ?
     
    Aussitôt les voilà, en rond, me reluquant,
    Tels des scouts épatants autour d'un feu de camp,
          Et tant d'yeux glissent sur mes formes
    Qu'en dépit de l'heure impossible qu'il était
    Et de mes éreintants efforts à me frotter,
          Pas de risque que je m'endorme.
     
    On bavarda de tout et de rien, mais je sus
    Ramener le propos à tout instant dessus
          Mes aimables paires de dunes
    Qui semblaient retenir un peu leur attention,
    Voire soulevaient même une grosse émotion
          En faisant la nique à la lune.
     
    Soudain, n'y tenant plus, je me jetai aux pieds
    De mes badauds, criant : « Faut pas que vous loupiez
          Une aussi fabuleuse occase !
    Baisez-moi, par pitié, à cinq, à six, à sept !
    Pour me tourner le dos, je vous le dis tout net,
          Faudrait qu'il vous manque une case.
     
    Trempez, trempez la plume et le biscuit partout !
    Vous verrez que je cache encor pas mal d'atouts ;
          Jouez gros jeu, c'est moi qui donne ;
    Carpe diem, les gars ! Pourquoi cet air nœud-nœud ?
    Je suis ouverte aux plans les plus libidineux...
          Me laissez pas comme une conne ! »
     
    Bon, je vous la fais courte : ils ont carapaté
    Qui vers sa régulière ou sa tendre moitié,
          Ou — qui sait ? — vers des pédérastes ;
    À moins que je ne sois tombée — ah ! pas de bol... —
    Sur une tribu de curés, et que Popaul
          Se fût juré de rester chaste.
     
    Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus,
    J'ai donc repris en main mon petit trou mielleux
          Tandis que le troupeau d'enflures
    S'éloignait en chantant un truc un peu trop fort ;
    Ça parlait de bateaux et de copains d'abord ;
          De ma conque, ils n'en avaient cure.
    S'éloignait en chantant un truc un peu trop fort ;
    Ça parlait de bateaux et de copains d'abord ;
          De ma conque, ils n'en avaient cure.
     
     
    D'après "Supplique pour être enterré à la plage de Sète" (Georges Brassens)

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  • Âpres négociations

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Théâtre

    (Ébauche de tragédie retrouvée dans les brouillons posthumes de Jean Racine, parmi d'autres cochonneries plutôt... je ne vous dis que ça.)
     
    Bureau de Clitandre, qui travaille, cravaté, concentré, cerné par des piles de dossiers. Derrière lui on aperçoit : côté jardin, la cour avec les poubelles ; côté cour, un grand jardin bourgeois baigné de lumière matinale, où deux piafs s'enfilent sans vergogne à même les branches du pommier.
    Entre Cyprine, essoufflée, en jupe ultracourte et escarpins, s'efforçant de boutonner sa petite veste cintrée sur sa poitrine plus que généreuse.
     
                            Clitandre, levant le nez de ses papiers
    Vous vouliez me parler ? Un souci, ma très chère ?
    Je donnerai la lune, au bas mot, pour vous plaire.
     
                            Cyprine
    Mon ami, c'est plaisir de vous voir si joyeux,
    D'autant qu'il me faudrait...
     
                            Clitandre
                                                 Je le lis dans vos yeux.
     
                            Cyprine
    Vous savez, trois fois rien : un peu de votre flouze,
    Car la belle est gourmande, avide comme douze.
     
                            Clitandre
    La belle ?
     
                            Cyprine
                     Une amie... euh... disons...
     
                            Clitandre
                                                                  Dans le besoin ?
     
                            Cyprine
    C'est ça ! Vous comprenez plus lorsque je dis moins.
     
                            Clitandre
    Dites-m'en cependant davantage. La « belle »
    Est-elle honnête ?
     
                            Cyprine
                                 Honnête ? Oh ! parfaitement. Elle
    Annonce la couleur avant que d'accepter
    Votre candidature et vous faire monter.
     
                            Clitandre
    Chère épouse, je crains presque de vous entendre.
     
                            Cyprine
    Dépêchons ! Il ne faut jamais la faire attendre.
     
                            Clitandre
    Qui est-elle, à la fin ? Je veux savoir tout !
     
                            Cyprine
                                                                       Tout ?
     
                            Clitandre
    Jusqu'au moindre détail. Oh ! cette incertitude...
     
                            Cyprine
    Soit. Je vous le dirai. Sachez mes turpitudes :
    Jouet d'une déesse aux talons haut perchés,
    Je vais à elle pour dénuder mon derche et
    Le reste, afin...
     
                            Clitandre
                              Ô dieux ! Ô infamie honteuse !
     
                            Cyprine
    Bah ! n'exagérons rien. Ça n'est qu'une gagneuse
    Qui fait profession de fouetter les masos
    Dans mon genre.
     
                            Clitandre
                                Est-ce un rêve ?
     
                            Cyprine
                                                          Elle est sur le réseau.
     
                            Clitandre
    Vous, soumise, mamour ? Et en outre gouine ?
    Je n'aurais jamais cru cela. Que la ruine
    S'abatte dès ce jour sur notre pauvre hymen !
     
                            Cyprine
    À vous entendre, on croit que j'ai voté Le Pen.
    Reprenez-vous, chéri ! Ça n'est qu'une incartade,
    Un rien, quoiqu'onéreux. Même je me hasarde
    À dire que vous en profiterez à mort
    Quand je viendrai ce soir, percluse de remords
    Et le cul lacéré. Oui, pour vous faire envie
    Mon boule et mon honneur gaîment je sacrifie.
    Aussi, gardez-vous donc de jouer les Zorro
    Et, ladre, de fermer le tiroir aux euros.
    Il m'en faut quatre cents : c'est pas la mer à boire.
    Pour vos propres putains, vous faites moins d'histoires,
    Espèce de...
     
                            Clitandre
                         Bon, bon. N'allons pas nous fâcher,
    Ma douce.
     
    Déverrouillant un tiroir, il lui tend une liasse de billet.
     
                            Cyprine, s'en emparant d'un geste sec
                      Ah ! que je peine à vous faire cracher
    Le pognon. C'est plus dur à chaque jour qui passe.
     
                            Clitandre
    Sans doute parce que le nombre des pétasses
    Augmente chaque jour dans vos relations.
    Êtes-vous en chaleur ? Est-ce une affection
    Qui se puisse guérir avec...
     
                            Cyprine
                                                Bonne journée !
    Déjà, n'en doutez pas, je suis assez soignée
    Par la dame sévère à qui je cours m'offrir.
     
                            Clitandre
    Dites-lui de ne point trop vous faire souffrir,
    Et de surcroît, bien sûr, de revoir à la baisse
    Ses tarifs.
     
                            Cyprine
                       Ô idiot ! Je file à fond la caisse...
     
    En soupirant, elle sort. Soucieux, Clitandre referme soigneusement son tiroir et se replonge dans sa paperasse. À jardin, un enfant court. À cour, le jardinier jardine tandis qu'au-dessus de lui, indifférents à tout le reste, les piafs n'en finissent pas de s'enfiler avec des pépiements lascifs.
    Rideau.
     

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  • Les vraies raisons de la soi-disant Chute

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

    Traduit d'un vieux grimoire anonyme en latin acquis à l'occasion du vide-grenier annuel de la Saint-Jean à Trouville-lès-Vesoul (Haute-Saône). Franchement, moi-même je n'ai pas tout compris. Sans doute faut-il donner un sens allégorique à ce curieux sonnet...
     
    Banane, ô fruit d'amour, que j'aime à t'éplucher,
    Ou mieux : à croupetons sur ton bout me jucher,
    Dur et lisse et charnu, pour me laisser descendre !
    As-tu la moindre idée des joies que tu engendres ?
     
    Fi de l'absurde pomme : elle est ronde à pleurer !
    Je la comprends, notre Ève — à quoi bon demeurer
    Là où l'Esprit ne vous pénétrera le ventre
    Qu'à bouchées menues et sans risque de vous fendre ?
     
    Tu es, Banane, la baie divine, martiale,
    Et femelles pour toi toujours se damneront ;
    Quel paradis vaudrait plus que deux ou trois ronds
     
    Si tu n'y trônes pas en posture royale,
    Entouré d'abricots amoureux qui se calent
    Ta majestueuse pulpe — en râlant — bien à fond ?
     

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