J’arbore le bouc postiche des pharaonnes
Et la couille en or de celle qui sait rugir
J’ai de beaux fellahs mourant d’amour et d’agir
Pour satisfaire à mes fringales de lionne
C’est moi la daronne
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La daronne
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Pentasyllabes (5) -
Feux invaincus
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)À chaque instant baiser tes lèvres assassines
Et lécher du regard ton œil inapaisé
Te refermer le con pour mieux le déniaiser
D’un doigt plein de doigté que tes moiteurs calcinent
À chaque instant baiser
À chaque heure te prendre un peu de ce soleil
Que tu détiens caché sous tes cheveux de cendre
Et qui te fait briller sans bruit et sans esclandre
Même à la nuit tombée aux portes du sommeil
À chaque heure te prendre
À perdre haleine jouir des jours et des semaines
Qu’il nous reste à ramper et vivre et s’éblouir
Avant que le futur s’en vienne nous enfouir
Dans son sac et sans haine aussitôt nous emmène
À perdre haleine jouir
À tout moment se foutre et de tout et du rien
Me gorger de toi tant que nos corps seront outres
À reluire aux éclats comme la peau des loutres
Qui fondent le silence en ébats aériens
À tout moment se foutre
Rien d’autre que nos culs entre soir et aurore
Enlaçant sans faiblir leurs deux feux invaincus
Aux cuivres encore verts ô brûlants seppukus
Blêmes et innocents où l’on entredévore
Rien d’autre que nos culs -
L'antienne
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetQuand tu m’auras fait perdre et l’espace et le temps
Et mon nom ma raison quand tu m’auras soumise
Aux rythmes de ta queue enfouie sous ma chemise
Rongeant mes chairs à vif tout en les écartant
Quand tu m’auras foutue éperdue et démise
Du moindre souvenir et quand sorcier Satan
Tu me feras brailler des brames éclatants
Éprouver des extases à nulle autre permises
Quand tu m’auras poussée au bord de l’infini
Fiché encore en moi dur lent bougeant à peine
Me rendant presque folle et assurément chienne
Puis quand tu auras joint ta jouissance à la mienne
Tu réclameras sec un autre martini
Je connais bien l’antienne -
Ballade de la Grande Putain
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)Quand j'étais Aphrodite, avatar de VénusÀ mon évocation se dressaient mille bitesUn million de vagins s'humidifiaient de suiteDes colonnes d'Hercule aux berges de l'IndusEt le moindre coït prenait l'âme d'un riteQuand j'étais AphroditeJe devins la Mère Ève, hors le vert paradisEt baisai tous mes fils, pompai toute la sèveDe cinq cents descendants qui défilaient sans trêveIl fallait bien peupler notre ici-bas mauditJe regorgeais d'amour, de luxure et de rêveQuand j'étais la Mère ÈveAyant nom Cléopâtre, ocre reine du NilPour mon dessert, des serfs, il m'en fallait cent quatreMembrus et vigoureux, je les faisais se battreRivaliser pour moi de faits d'armes virilsDans les vapeurs d'encens de mon palais d'albâtreQuand j'étais CléopâtrePuis je fus Messaline, empereur des RomainsJ'errais toutes les nuits de ruelle en cuisineDe bandit en cocher, tétant toutes les pinesM'ouvrant à qui voulait, passant de main en mainÉpousant tout humain que le sort me destineQuand j'étais MessalinePlus tard, humble Pucelle au service du RoyChaque soldat françois put me monter sans selleSe gardant d'offenser ma très sainte escarcelleEt tant leur suffisait mon cul ferme et étroitQue l'on n'épuisa point les fastes qu'il recèleQuand j'étais la PucelleAdieu ces ères-là, notre monde est plus vieuxJe baisote, suçote, ah ! le diable m'emporteMême si j'ouvre encor le moelleux de mes portesOù sont le feu, l'extase et les désirs furieux ?Nos mâles sont aigris, nos filles peu accortesEt l'avenir avorte -
Mâle d'un soir
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Poèmes lus ou chantésCorinne, ô doux mari, me foutras-tu ce soir,Et, me regardant jouir avec ton œil bravache,Ceinte de ton mandrin de silicone noir,Goinfre, m'inonderas de baisers pleins de crache ?Corinne, j'ai besoin de ta force au-dessus,Qui me fait retrouver le goût d'être femelle,Qui me fait frissonner jusqu'au brun des mamelles,Et rend moite le plus enfoui de mes tissus.Car l'homme est animal, un singe à l'état brut ;Dans ses bras je deviens obéissante, douce,Face à ses appétits pas plus grande qu'un pouce :Il est comme un géant, je suis de Lilliput.Impérieuse, tu peux même enculer mes fesses ;Il n'est rien que le mâle en toi ne puisse avoir ;Je prendrai du plaisir à tes rudes caresses ;Corinne, oh ! s'il te plaît, sois mon époux ce soir !Dernière minute ! Alain Cabello-Mosnier, poète et blogueur, a eu la gentillesse de lire ce texte et de réaliser un montage d'images charmantes pour l'illustrer. À voir et écouter sur son blog : http://poesiesqueer.canalblog.com/archives/2023/01/05/39770009.html -
Nos soirées aux urgences
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Sa lèvre est plus humide à l'approche des ombresSon œil est plus mutin son vit plus agitéCar le désir est là de toute éternitéEt déjà nos deux corps l'un vers l'autre se cambrentChaque soir un appel à foutre nous saisitUrgence de baiser que rien jamais n'apaiseNi télé ni scrabble ni même le lait fraiseQui nous glace la langue et fourbe la rositÔ bientôt nous choirons en tas surexcitéBientôt roulerons nus dans l'angle de la chambreMa lèvre est plus humide à l'approche des ombresJ'ai le téton nerveux le con déshabité... -
La cruelle
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Si je reviens ce soir, c'est pour lyncher l'enginQue vous m'avez montré naguère ;Je jouis de voir un mec qui dégoutte et qui geintEn l'abreuvant de mots vulgaires.Devenez le joujou de mes désirs sournoisEt quelquefois contre nature ;Si vous vous rebellez, je vous cingle les noixAvec le bout de ma ceinture.Le caleçon baissé, les poignets liés au dos,Veuillez sage me laisser faireQuelque morsure au moins, peut-être une sodo...Enfin, tout ce que je préfère.Je ne reviens ce soir que pour vous avilir,Vous traiter de façon cruelle ;Vous tremblerez longtemps à ce seul souvenirEt craindrez que je renouvelleUn beau jour ma démarche en vous téléphonantPour resurgir dans votre vie,Mais, au tréfonds de vous, troublé et frissonnant,Vous en aurez pourtant envie. -
La depravada (alternate version)
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetMoi, Maïté née Breux, la veuve au con seulet,Une ex-Miss Aquitaine, oh ! pas mal ramollie,Je me souviens de quand je les ensorcelais,Avant de me changer en grasse malpolie.En mes années de gloire, nue sous mon corselet,Je remuais Philippe et sa sœur Nathalie,Leur donnais rendez-vous sur les parkings-relais,Et tant pis si ma jupe en revenait salie.Mon cul aujourd'hui, rouge, a l'air d'un potironEt les fait déguerpir : je baisouille à grand peine,Moi qui n'ai que d'un poil passé la cinquantaine.Si un type a du cœur, là, dans les environs,Au lieu de me racler la lyre à l'étouffée,Je veux lécher sa pine et m'en sentir truffée. -
La depravada
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetJe suis la butineuse accro au lance-lait,L'avide réclamant du chinois — bien polie —,Qui, un instant plus tôt, serviable, m'empalait,Cet amour de dessert, ma drogue, ma folie.Lorsqu'il gicle, inondant la nuit de mon palais,Plantant là la charnelle ô trop vite amollie,Moi, je cours au miroir avant que d'avalerEt contemple ma langue aux candeurs si jolies.Suis-je goinfre ou putain ? Lilith ou fin gourmet ?Mon con est rouge encor du baiser de la pineEt répand de violents effluves de cyprine,Que, déjà, jusqu'au fond du bec je me la mets,Modulant tour à tour, en attendant la pluie,De longs soupirs de sainte et des grognes de truie.Des centaines (!) d'autres poèmes inspirés d'El Desdichado ici : https://graner.name/nicolas/desdi/ -
Femme fatale
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Ne vous approchez pas car j'ai le con mauditIl vaudrait mieux, je crois, me voir guillotinéeLe sort frappe toujours quand je me suis donnéeAh ! malheur à celui qui m'ôte mon bodyFaudra-t-il désormais qu'en solo je me brosseSans qu'un homme jamais vienne me visiter ?D'où sort donc ce fléau, cette calamitéFrappant mon orifice aux besoins si féroces ?Otto est fiché psychopatheDepuis qu'il m'a farci la chatteJean-René fut retrouvé mortAprès avoir joui de mon corpsAdriano chopa la pesteIl m'avait sautée à TriesteUn bus a fauché LéonardJuste au sortir de mon plumardSi Tom a la tuberculoseMon cul est là encore en causeRien qu'une nuit à me pinerFit d'Alain un homme minéMamadou a perdu la têteDeux jours après notre levrettePierre et Paul tombèrent bien basAu lendemain de nos ébatsMichel qui m'a niquée dimancheA un cancer qui se déclencheL'avion de Jimi s'abîmaSitôt que ce gars-là m'aimaAlexandre à présent déprimeAlors qu'il m'encula en primeZacharia se vit covidéDès que nous eûmes coïtéHervé se brûla la cervelleSa couille était pourtant si belleDidier mourut d'un infarctusSuite à un bref cunnilingusThéophile après notre baiseFila tout droit au Père-LachaiseOn est sans nouvelles d'YvanQui lui m'enfila par devantMax se prend pour une éléphanteCertes sa trompe était bluffante...........................Chers lecteurs et -trices, j’ai laissé de la place pour vous permettre d’ajouter vos distiques... mais en bons octosyllabes, hein, sans quoi la malédiction s’abattra sur vous et vos organes reproducteurs ! -
La piété récompensée (conte moral)
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Sous sa robe de bure elle avait un clitoFrottant contre l'étoffe à la rendre cingléeSeigneur merci je crois... que me voilà tringléeSongeait en souriant la nonne un peu mythoElle fit à pas lents le tour du monastèreConnut plus d'une extase et sa respirationGeignait en trahissant l'affre de sa passionIl lui semblait déjà qu'elle quittait la terreRegagnant sa cellule elle s'y enfermaPour se dépouiller toute avec sauvagerieEt murmurer bon Christ regarde ta chérieQui se branle pour toi c'est comme au cinémaDu haut du crucifix il contempla l'affaireL'œil ardent et la lèvre émue aurait-on ditLe clito de la belle avait encor grandiDans sa fureur d'amour ses ongles l'éraflèrentDe jouir elle mourut le ventre tout sanglantEt Jésus s'empressa de lui donner des ailesAfin que vienne au ciel la pieuse demoisellePartager son nuage et lui piper le gland -
Une aventure du Capitaine Fracasse
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Au vu de mon œillet, il dit en s'esclaffantLà, mon chou, ça passe ou ça casse...On l'appelait ou bien l'homme au zob d'éléphantOu bien Capitaine FracasseFlo dit une prière, Anna m'ouvrit le fionÀ deux mains, par sollicitudeJe songeai que toujours trop tard nous nous méfionsÔ ce moment de solitude !Il en sortit des cris à tire-larigotDes sanglots et un peu de merdeLes filles s'excitaient, frottaient leur berlingotFlo gémissait : Comme il me tarde !Voyons le positif, nous gardâmes dès lorsUn obusier bien plus commodeÉclos à volonté un peu comme une fleurSans sésame ni digicodeOn l'appelait ou bien Dick l'éléphant humainOu bien Capitaine FracasseAujourd'hui j'ai encore élargi le cheminPour deux de front il y a place -
Pour l’amour de l’inédit
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Mon intimité s'ouvre à tous les inconnusElle a le goût de la surpriseDe délicieux frissons passent sur mon con nuQuand je m'attends à être priseQue sera-ce aujourd'hui ? Ira-t-il jusqu'au fond ?Faudra-t-il que je me caresse ?Me retournera-t-il ou bien est-ce un garçonPlutôt porté sur la paresse ?Durera-t-il longtemps ? Une heure ? Aurai-je mal ?Voudrai-je le revoir ensuite ?Me l'arrachera-t-il, ce rare cri primalQue suscite parfois la bite ?Je pourrais prendre en main mes amours, décréterComment il sied que l'on me metteMais je prise infiniment la passivitéQuelque abjection que l'on commetteMon intimité s'ouvre à celui qui la veutCela dit j'ai pour préférenceLes imaginatifs, les fous impétueuxQui par tous les sentiers se lancent -
Et bien plus encore…
Catégories : Alexandrins (12 pieds)La femme est un silence à meubler de soupirsProfonds comme des mers, plus ardents que des glaivesDe feu : à leur appel les ouragans se lèventDéchirant le vain brouhaha de vos sabirsLa femme est une image à retracer sans cesseDont sans relâche vous épousez les contoursPour preste les biffer puis dans le petit jourLui refaire un visage et un corps de princesseLa femme est un matin aussi long, aussi vieuxQue s'il était le Temps en costume de perlesLa femme est l'abyssal océan qui déferleEt qui vous engloutit rien qu'en ouvrant les yeuxLa femme est une orée, un rivage, une grèveUne steppe infinie à s'emblaver dedansLac de boue collé à vos semelles d'AdamEt que vous emportez comme on traîne ses rêvesLa femme est faite pour plus d'un homme à la foisPour que l'on y cimente une amitié faroucheQu'on se rejoigne au fond de son sexe ou sa boucheEn émaciant les murs des mondes trop étroitsLa femme est la lumière : un soleil blanc et roseBrûlant de dispenser tous les miels qu'elle a cuitsÉclairant par les cieux le lustre des circuitsOù un beau jour vos nefs caressantes se posent -
Rossignol mon mignon
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetRossignol mon mignon, au rostre de sagaie,Qui perces à l'envi mon haleine et me fends,Je te chante en mon for, comme font les enfants,Ô toi que dans ma bouche il faut toujours que j'aie.Nous soupirons tous deux : moi car je t'aime tantQue si tu deviens porc je me ferai ta laie,Et toi pour ce que passe un vent qui te balaieÀ l'instant de verser en moi ce que j'attends.Toutefois, Rossignol, nous différons d'un point,C'est que je fus tronchée et tu ne le fus point :Il me faut sans tarder te rendre la pareilleEn te truffant l'anneau d'un latex attachant ;Et si onc te venait aux lèvres quelque chant,Je me garderai bien de boucher mes oreilles. -
L'instant prometteur
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8), QuintilBoris arbore une émotion en ronde-bosseCrosse encor dérobée à la courbe féroceEn rester là serait atroceCe soir c'est sûr on fait la noceSans quoi je le chope aux couillons et je le rosse -
Stricte obédience
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Ah ! qu'il fait bon souffrir à vos genoux, Monsieur !Que je chéris ces mains qui me déshabillèrent !Que me brûle l'acier miroitant dans vos yeuxQuand, farouche, vous brandissez la chambrièreEt m'en cinglez le dos, les cuisses et le cul !Sous vos coups virulents je sens que j'ai vécu.Pour vous j'endure tout : faites de moi l'objetDe vos insanités ; savourant mon martyre,D'avance je souscris à vos plus fous projets ;C'est cette incertitude même qui m'attire :De me savoir livrée à votre esprit tordu,Devenir un fragment de ce qui vous est dû.Je baise, dur Seigneur, vos viriles beautés :Vos pieds, votre œillet noir, vos velues aumônières,Et rien n'est meilleur que lorsque vous boyautezD'un embrasant coït mes indignes ornières —Nirvana pour lequel, avant de l'obtenir,Des jours durant j'essaie de vous appartenir.Si vous me forniquez après la punition,Toute tremblante encore et pleine d'ecchymoses,Surtout ne montrez pas un signe de passion !Baisez-moi comme on baise une viande, une choseInerte, un trou creusé dans la vase : on le prendAfin d'en jouir ou juste pour passer le temps.Monsieur, je ne veux pas d'autre maître que vous ;Chassez-moi : aussitôt je me change en cadavre ;Ma vie a-t-elle un sens auprès d'un être doux ?Hors vous je n'ai connu que pantins — il me navreD'entendre leurs douceurs, et surtout de subirLeurs mièvres palpations qui se croient des plaisirs.Ah ! tyran, qu'il fait bon par votre main souffrir ! -
Supplique pour être enfilée à la plage par six types (ou sept)
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Chanson, Octosyllabes (8)Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus,Je me branlais la moule, un soir, faute de mieux,Lorsqu'au loin je vis apparaîtreUn essaim tapageur de fort jolis garçonsVêtus d'à peu près rien d'autre qu'un caleçon...Allais-je enfin me faire mettre ?Aussitôt les voilà, en rond, me reluquant,Tels des scouts épatants autour d'un feu de camp,Et tant d'yeux glissent sur mes formesQu'en dépit de l'heure impossible qu'il étaitEt de mes éreintants efforts à me frotter,Pas de risque que je m'endorme.On bavarda de tout et de rien, mais je susRamener le propos à tout instant dessusMes aimables paires de dunesQui semblaient retenir un peu leur attention,Voire soulevaient même une grosse émotionEn faisant la nique à la lune.Soudain, n'y tenant plus, je me jetai aux piedsDe mes badauds, criant : « Faut pas que vous loupiezUne aussi fabuleuse occase !Baisez-moi, par pitié, à cinq, à six, à sept !Pour me tourner le dos, je vous le dis tout net,Faudrait qu'il vous manque une case.Trempez, trempez la plume et le biscuit partout !Vous verrez que je cache encor pas mal d'atouts ;Jouez gros jeu, c'est moi qui donne ;Carpe diem, les gars ! Pourquoi cet air nœud-nœud ?Je suis ouverte aux plans les plus libidineux...Me laissez pas comme une conne ! »Bon, je vous la fais courte : ils ont carapatéQui vers sa régulière ou sa tendre moitié,Ou — qui sait ? — vers des pédérastes ;À moins que je ne sois tombée — ah ! pas de bol... —Sur une tribu de curés, et que PopaulSe fût juré de rester chaste.Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus,J'ai donc repris en main mon petit trou mielleuxTandis que le troupeau d'enfluresS'éloignait en chantant un truc un peu trop fort ;Ça parlait de bateaux et de copains d'abord ;De ma conque, ils n'en avaient cure.S'éloignait en chantant un truc un peu trop fort ;Ça parlait de bateaux et de copains d'abord ;De ma conque, ils n'en avaient cure.D'après "Supplique pour être enterré à la plage de Sète" (Georges Brassens) -
Âpres négociations
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Théâtre(Ébauche de tragédie retrouvée dans les brouillons posthumes de Jean Racine, parmi d'autres cochonneries plutôt... je ne vous dis que ça.)Bureau de Clitandre, qui travaille, cravaté, concentré, cerné par des piles de dossiers. Derrière lui on aperçoit : côté jardin, la cour avec les poubelles ; côté cour, un grand jardin bourgeois baigné de lumière matinale, où deux piafs s'enfilent sans vergogne à même les branches du pommier.Entre Cyprine, essoufflée, en jupe ultracourte et escarpins, s'efforçant de boutonner sa petite veste cintrée sur sa poitrine plus que généreuse.Clitandre, levant le nez de ses papiersVous vouliez me parler ? Un souci, ma très chère ?Je donnerai la lune, au bas mot, pour vous plaire.CyprineMon ami, c'est plaisir de vous voir si joyeux,D'autant qu'il me faudrait...ClitandreJe le lis dans vos yeux.CyprineVous savez, trois fois rien : un peu de votre flouze,Car la belle est gourmande, avide comme douze.ClitandreLa belle ?CyprineUne amie... euh... disons...ClitandreDans le besoin ?CyprineC'est ça ! Vous comprenez plus lorsque je dis moins.ClitandreDites-m'en cependant davantage. La « belle »Est-elle honnête ?CyprineHonnête ? Oh ! parfaitement. ElleAnnonce la couleur avant que d'accepterVotre candidature et vous faire monter.ClitandreChère épouse, je crains presque de vous entendre.CyprineDépêchons ! Il ne faut jamais la faire attendre.ClitandreQui est-elle, à la fin ? Je veux savoir tout !CyprineTout ?ClitandreJusqu'au moindre détail. Oh ! cette incertitude...CyprineSoit. Je vous le dirai. Sachez mes turpitudes :Jouet d'une déesse aux talons haut perchés,Je vais à elle pour dénuder mon derche etLe reste, afin...ClitandreÔ dieux ! Ô infamie honteuse !CyprineBah ! n'exagérons rien. Ça n'est qu'une gagneuseQui fait profession de fouetter les masosDans mon genre.ClitandreEst-ce un rêve ?CyprineElle est sur le réseau.ClitandreVous, soumise, mamour ? Et en outre gouine ?Je n'aurais jamais cru cela. Que la ruineS'abatte dès ce jour sur notre pauvre hymen !CyprineÀ vous entendre, on croit que j'ai voté Le Pen.Reprenez-vous, chéri ! Ça n'est qu'une incartade,Un rien, quoiqu'onéreux. Même je me hasardeÀ dire que vous en profiterez à mortQuand je viendrai ce soir, percluse de remordsEt le cul lacéré. Oui, pour vous faire envieMon boule et mon honneur gaîment je sacrifie.Aussi, gardez-vous donc de jouer les ZorroEt, ladre, de fermer le tiroir aux euros.Il m'en faut quatre cents : c'est pas la mer à boire.Pour vos propres putains, vous faites moins d'histoires,Espèce de...ClitandreBon, bon. N'allons pas nous fâcher,Ma douce.Déverrouillant un tiroir, il lui tend une liasse de billet.Cyprine, s'en emparant d'un geste secAh ! que je peine à vous faire cracherLe pognon. C'est plus dur à chaque jour qui passe.ClitandreSans doute parce que le nombre des pétassesAugmente chaque jour dans vos relations.Êtes-vous en chaleur ? Est-ce une affectionQui se puisse guérir avec...CyprineBonne journée !Déjà, n'en doutez pas, je suis assez soignéePar la dame sévère à qui je cours m'offrir.ClitandreDites-lui de ne point trop vous faire souffrir,Et de surcroît, bien sûr, de revoir à la baisseSes tarifs.CyprineÔ idiot ! Je file à fond la caisse...En soupirant, elle sort. Soucieux, Clitandre referme soigneusement son tiroir et se replonge dans sa paperasse. À jardin, un enfant court. À cour, le jardinier jardine tandis qu'au-dessus de lui, indifférents à tout le reste, les piafs n'en finissent pas de s'enfiler avec des pépiements lascifs.Rideau. -
Les vraies raisons de la soi-disant Chute
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetTraduit d'un vieux grimoire anonyme en latin acquis à l'occasion du vide-grenier annuel de la Saint-Jean à Trouville-lès-Vesoul (Haute-Saône). Franchement, moi-même je n'ai pas tout compris. Sans doute faut-il donner un sens allégorique à ce curieux sonnet...Banane, ô fruit d'amour, que j'aime à t'éplucher,Ou mieux : à croupetons sur ton bout me jucher,Dur et lisse et charnu, pour me laisser descendre !As-tu la moindre idée des joies que tu engendres ?Fi de l'absurde pomme : elle est ronde à pleurer !Je la comprends, notre Ève — à quoi bon demeurerLà où l'Esprit ne vous pénétrera le ventreQu'à bouchées menues et sans risque de vous fendre ?Tu es, Banane, la baie divine, martiale,Et femelles pour toi toujours se damneront ;Quel paradis vaudrait plus que deux ou trois rondsSi tu n'y trônes pas en posture royale,Entouré d'abricots amoureux qui se calentTa majestueuse pulpe — en râlant — bien à fond ?