À mes doigts de menhir (31/05/2024)

Dieu vous garde, ô beau mec qui, n’ayant pas osé
Me prendre et me découdre au fil de votre aiguille,
Me laissiez pourtant voir que j’étais jolie fille !
Nos yeux se sont connus, mais nos pas se croisaient ;
       Ce soir mes doigts ont refusé
D’attendre plus longtemps : ils sont votre cheville.

Dieu vous garde à qui la sentira pénétrer
Son temple plus heureux, cette ardeur missionnaire
Qui brûle en vous, née du soleil et du tonnerre !
Je l’ai lue sur le cercle indécis de ces traits
       Où vos lèvres tenaient secret
Ce qui devait lécher à mes vasques lunaires.

Dieu vous garde pour elle et pour le souvenir
Que je chéris de vous, seule au nu de la chambre
Obscure où mes reins vont, viennent, s’ouvrent, se cambrent,
S’offrent aux doigts mouillés, à mes doigts de menhir,
       Ô mec qui n’avez su venir
Mais connaissiez combien je briguais votre membre !

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