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Ton pantoum dans mon haïku - Page 33

  • Aux étoiles !

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Serpent, serpent, doux serpent,
    plante-toi là : ma blessure
    en guérira, j’en suis sûre.

    Serpent, serpent, blond serpent,
    déploie ta gorge de voile
    pour nous porter aux étoiles.

    Serpent, serpent, vieux serpent,
    qui connais si bien la vie,
    je te veux être asservie.

    Serpent, serpent, fou serpent,
    tu es le dragon céleste
    qui tendrement me moleste.

    Serpent, serpent, gros serpent,
    ton dos luisant — braise rouge ! —
    m’embrase aussitôt qu’il bouge.

    Serpent, serpent, lourd serpent,
    tu fores entre nos deux êtres
    des chemins qui me pénètrent.

    Serpent, serpent, blanc serpent,
    crache au terme de ta course
    ton venin à la Grande Ourse

    et repose, ô mon serpent
    flapi, au creux de mon ventre,
    où nos âmes se rencontrent.

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  • Démon à gueule d’ange

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Arque, mon loup, doux Cupidon,
    Putto d’Arès et d’Aphrodite !
    Plante-la-moi dans le bidon
    Et m’envoie tourner sur orbite !

    Il fut un temps, mon Cupidon,
    Où, grimpée plus qu’une Èvereste,
    Je faisais sans nul répit don
    De mon petit cul pis du reste.

    Tout passe et lasse, ah !... mais, dis donc,
    Que ne me reprends-tu pour cible,
    Accolée d’un bel Apollon
    Blond aux yeux bleus, si c’est possible ?

    Vise, ô marmot, mon bastidon,
    Et de ton long trait le burines !
    Par bonheur nous ne lapidons
    Plus les amours adultérines.

    Nos humains griefs nous vidons,
    Petit démon à gueule d’ange,
    Grâce à toi, le galopin, dont
    Les flèches font qu’on se mélange.

    Quand te pointes-tu, Cupidon,
    Pour r’être propice à mes baises ?
    Viens ! Passe à l’acte et liquidons
    Ces stocks de désir qui me pèsent !

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  • Souvenir lancinant

    Catégories : Décasyllabes (10), Quadrisyllabes (4)

    D’où vient ce goût de sexe errant la nuit
    À qui ce con qui se soulève et miaule
    Est-ce ton souvenir dans cette piaule
          Qui me poursuit

    La soie me gonfle et j’implore une bite
    Pour me punir de ne pas t’oublier
    J’aimais ta gueule âpre de sanglier
          Fouissant son gîte

    Comment vivre depuis que nos deux corps
    Ne se broient plus sur ces tapis de laine
    Je ne dors plus sans m’être à perdre haleine
          Branlée d’abord

    Même parti je reste ton esclave
    Quelle loi, quel interdit ai-je enfreint
    Pour que ce cri — mon cri — monte sans frein
          De tant d’octaves

    Dormir enfin pour cesser de gémir
    Pour assécher les débords de ma fente
    Dormir, mourir — que mes failles s’inventent
          D’autres désirs

    Mon cul te rêvera avant l’aurore
    Mouillant sans honte ô profond comme un puits
    D’où vient ce goût de sexe chaque nuit
           Qui rôde encore

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  • La noceuse

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Je fais la vie en libertine
    Au bras de tous les beaux cochons
    Adroits à sucer au cruchon
    Et paresser après matines.

    Enterrant les vies de garçons,
    Je m’invite à la moindre bringue
    Et, sitôt qu’on me fait du gringue,
    Plonge en l’orgie des caleçons.

    Viva la fiesta, la goguette
    En compagnie de gais lurons
    D’autant plus gais qu’ils sont plus ronds
    Et que je braque leur braguette !

    Je fais la bombe et la nouba,
    Me brûle à cent bouts de chandelles ;
    Si j’ai du lard à la rondelle,
    Ça n’est pas faute de coups bas.

    Dans cette éternelle bamboche,
    Je tiens l’office de douceur
    Pour les plus paillards des noceurs :
    La poularde mise à la broche.

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  • Jeux de friponnes

    Catégories : Heptasyllabes (7), Trisyllabes (3)

    Aux bras nus de mon désir
          Si petite
          Si petite
    Aux bras nus de mon désir
    Dort la fille que j’invite

    À m’aimer quand vient le soir
          Elle et moi
          Moi et elle
    À m’aimer quand vient le soir
    Sur un grand lit de dentelles

    Elle dénoue ses rubans
          De soie rose
          De brodeuse
    Elle dénoue ses rubans
    Et me regarde boudeuse

    Je déverse des baisers
          Sur sa joue
          Ses oreilles
    Je déverse des baisers
    Sur ses lèvres sans pareilles

    C’est elle qui me dévêt
          Sans mot dire
          Sans sourire
    C’est elle qui me dévêt
    Et mille élans me déchirent

    Je la jette sur mon cœur
          Impatiente
          Trop ardente
    Je la jette sur mon cœur
    En lui caressant la fente

    Nos soupirs font un buisson
          Qui frissonne
          Qui bourgeonne
    Nos soupirs font un buisson
    Cachant nos jeux de friponnes

    En jouissant elle a des cris
          Hystériques !
          Magnifiques !
    En jouissant elle a des cris
    Pleins de syllabes magiques

    Rouges nous nous endormons
          En duplex
          Sans complexe
    Rouges nous nous endormons
    Dans la chaleur de nos sexes

    Et blottie contre mes seins
          Si petite
          Si petite
    Et blottie contre mes seins
    Vit ma joie, mon eau bénite 

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  • Fils de l'indécent

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Ah donne-moi des plaisirs aigres
    Comme des fleuves à demi morts
    Des joies embourbées de remords
    Dont les chemins se désintègrent

    Donne-moi le fouet et le mors
    Ne me laisse pas me complaire
    Dans ces embrasements solaires
    Qui vous consument sans effort

    Verse le sel de ta colère
    Dans mes crevasses au goût de sang
    Je sais que tes bras sont puissants
    Resserre-moi la jugulaire

    L’amour est fils de l’indécent
    Flottant comme un nuage maigre
    Ah donne-moi des plaisirs aigres
    Des bonheurs sombres et glaçants

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  • Pratique ancienne

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Certaines nuits Jeanne y va fort
    Qui s'enduit d’huile de raifort
    Puis fout la main dans ma crevasse
    Remue les doigts, creuse la place
    Produisant d'obscènes efforts
    Qui me font sourdre la lavasse

    Puis me curant à grands ahans
    Elle se donne du bon temps
    Se plaît à m’équarrir la chatte
    On dirait que le jeu l’éclate
    Et qu’elle en jouit à mes dépens
    Son œil sadique est une agate

    Ça brûle et je souffre la mort
    Mêlant le plaisir au remords
    De me tordre ainsi qu’une louve
    Sa main à l'ancre dans la douve
    Et de glapir Encore encore !
    C’est pas banal ce que j’éprouve

    Ma Jeanne avec son baisemain
    Me laisse un con rouge carmin
    Pourtant la pratique est ancienne
    Dit-elle et l’empereur de Vienne
    S’y adonnait chaque matin
    Sur des duchesses autrichiennes

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  • Les vieilles

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Longtemps j’avoue avoir tâté des filles
    Au con jeunet et aux fermes tétons ;
    J’aimais leur œil lorsqu’on les déshabille,
    Leurs vrais effrois lorsqu’un doigt les étrille,
    Les tremblements de leurs petits petons.

    Lapant la poisse aux fronces de leurs fesses
    Je me gavais de pure éternité ;
    Il reste que j’ai perdu ma jeunesse
    À force d’exercer ce droit d’aînesse,
    Et me voici le corps déshabité.

    C’est la raison qui fait que je me tape
    Dorénavant d’aussi chenues que moi,
    Aux nichons longs comme des fleurs en grappe,
    Et nous rions — disons plutôt l’on jappe —
    De réveiller ensemble nos émois.

    Ô larges bouches sans dents qui clapotent !
    Cons décousus fleurant bon le tilleul !
    Nous nous vautrons dans la chaude ribote
    En évoquant nos passés de cocottes
    Et le vit mou de quelque pauvre aïeul.

    Quand l’une jouit on s’en tape les cuisses,
    Et il arrive aussi qu’en se gouinant
    Il nous échappe un ou deux jets de pisse
    Qu’incontinent, au droit de l’orifice,
    L’autre se boit avec des bruits gourmands.

    C’est désormais là le bain de jouvence
    Qui nous vaudra peut-être mille étés ;
    Sorcières nues en pleine déchéance,
    Quand nos varices dansent en cadence
    Nous nous gavons de pure éternité.

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  • Un malotru

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Oh la tête l’ami me tourne
    Quand tu me troues l’anus ainsi
    Indubitablement précis
    Pour ce vit je jette ma gourme
    Oh la tête l’ami me tourne
    Quand tu me troues l’anus ainsi

    On mouille à mort d’être enculée
    Par un malotru tel que toi
    Quand ta bite entre et me rudoie
    Je me sens désarticulée
    On mouille à mort d’être enculée
    Par un malotru tel que toi

    Pour ajouter à l’impuissance
    Qui me fait mordre les coussins
    Tu m’as menottée à dessein
    Tout en me perçant en cadence
    Pour ajouter à l’impuissance
    Qui me fait mordre les coussins

    Je ne me débats et ne braille
    Que pour la forme tu le sais
    Je jouis de te sentir pousser
    Jusqu’au tréfonds de mes entrailles
    Je ne me débats et ne braille
    Que pour la forme tu le sais

    Je vais même serrer les fesses
    Afin d’accroître ma douleur
    Je suis une louve en chaleur
    Sans vergogne je le confesse
    Je vais même serrer les fesses
    Afin d’accroître ma douleur

    Ne t’arrête pas pine pine
    Brûle-moi les muscles anaux
    Que se disloque mon anneau
    J’aime les amours assassines
    Ne t’arrête pas pine pine
    Brûle-moi les muscles anaux

    Ton coup tiré tu vas me dire
    Je regrette et tu lècheras
    Le sperme chaud perlant par là
    Comment pourrais-je te maudire
    Ton coup tiré tu vas me dire
    Je regrette et tu lécheras

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  • Bleu pour bleu

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Bouche à bouche, corps à corps, en apnée
    nous glisserons le long des astres morts
    et nuit pour nuit, année après année
    sur ta lèvre une douceur patinée
    nous tiendra bouche à bouche, bord à bord

    Ô, nuit pour nuit, ivresse après silence
    le monde autour tournera pour nous deux
    tandis qu’heureux, sur une autre cadence
    nous aurons l’œil rivé au fond des yeux
    silence après ivresse, bleu pour bleu

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  • Doigts de pute

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Dans le noir au cinéma
    S’assied près de moi un homme
    Incontinent je tâtonne
    Jusqu’à dénicher le mât
    Qu’à chaque fois je soupçonne

    Tout doucement sans un bruit
    Je le pelote et l’agace
    Mon mâle apprécie les garces
    Il attend et son œil luit
    Sur l’écran des ombres passent

    Vive je glisse bientôt
    Dans le trou de sa braguette
    M’empare des coucougnettes
    Referme autour un étau
    Mon homme déjà halète

    Sans plus de brutalité
    Je me fais tendre et lui flatte
    Le gros nœud de la cravate
    Que voici décalotté
    Presque aussi gros qu’une batte

    Avant la fin de mélo
    Je trairai toute sa jute
    Il jouira sur son calbute
    Puis je lui ferai hello
    En suçant mes doigts de pute

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  • Faire toilette

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Ton con large ton con fessu
    Après l’avoir rempli de godes
    Je viendrai me coucher dessus
    Verserai ma salive chaude
    Moi ta toiletteuse de cul

    Je viendrai me coucher dessus
    Ma langue fournira le baume
    Ton con ne sera pas déçu
    Tout comme si c’était mon môme
    J’y lisserai poil et tissu

    Ton con ne sera pas déçu
    Dès que l’orée luira de mouille
    Je forcerai d’un doigt ossu
    Chaque fronce de ta cramouille
    Antre dont le monde est issu

    Je forcerai d’un doigt ossu
    Et te resucerai les flaques
    J’en suis sûre tu l’avais su
    Que je reviendrais à l’attaque
    De ton superbe con pansu

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  • Déchirée

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Moi je me suis ouverte en deux
    Pour toi qui cherchais une terre
    Où planter le bout solitaire
    De ta racine au ventre creux

    Moi la fille à la peau tranquille
    Je me suis laissé recouvrir
    Par le fourré de tes désirs
    Obscure jungle loin des villes

    Quand tu t’es approché benoît
    J’ai eu au corps une brûlure
    Et j’ai senti ton âme dure
    Remplir un vide au fond de moi

    Tu m’as prise sous les nuages
    Et tu m’as appris à crier
    À tout haïr tout oublier
    Moi autrefois tellement sage

    Oui je me suis ouverte en deux
    Me voici douce et déchirée
    Et au terme de ta virée
    Toi tu m’as juste dit adieu

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  • Toi

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Vers toi je viens ce soir
    Par toi me faire avoir
    Et lécher le suçoir

    Pour toi je me mets nue
    En toi je m’insinue
    De ma langue menue

    Avec toi je me fous
    Près de toi je me fous
    Des autres rendez-vous

    Sous toi mon cul s’enfièvre
    Sur toi je deviens chèvre
    Voulant mordre à tes lèvres

    Contre toi je mourrai
    Hors toi tout est muré
    Jamais ne m’en irai

    Sans toi la vie est vide
    De toi je suis avide
    Ailleurs je suis frigide

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  • Tu marchais au bout de mon visage

    Catégories : Décasyllabes (10), Hexasyllabes (6)

    Dans le mol abandon où je me livre
    Il y a le secret de l’eau qui dort
    L’ivre sérénité du caillou mort
          Étrange joie de vivre

    Tu peux blesser les arbres silencieux
    Au vent qui te poursuit tu peux tout dire
    La femme, le soleil et le plaisir
          Sont nés pour tes beaux yeux

    J’ai rêvé d’être tout ton paysage
    J’ai aspiré l’air que tu recrachais
    Une nuit j’ai senti que tu marchais
          Au bout de mon visage

    En plein délaissement je m’offre à toi
    En pleine volonté et connaissance
    Que ta folle vigueur, que ta puissance
          Prennent ce qu’on leur doit

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  • Jusques à quand ?

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Mon vagin t’allait comme un gant
    Tu l’enfilais devant la glace
    Réfléchissant nos face-à-face
    Puis brute tigre ivre de chasse
    Tu me laissas — jusques à quand ?

    N’étais-je pas étroite et douce
    Plus que daim, suède ou chamois ?
    Lovée toute autour de tes doigts
    Je faisais semblant d’être moi
    Quand tu me baisais sur le pouce

    Tout en s’ouvrant c’est d’un futur
    Que languissait mon ventre avide
    J’avais l’avenir plein de vides
    Rêvant que ton cœur se décide
    J’acclamais la loi du plus dur

    Serve je te prenais l’envie
    Par la main et la conduisais
    Vers ses pinacles médusés
    Où la neige de tes baisers
    Brûlait mon âme inassouvie

    Mon vagin t’allait comme un gant
    Fourré t’épousant rendant grâce
    Ces choses-là laissent des traces
    À présent mes doigts dans la glace
    Miment l’amour... jusques à quand ?

     

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  • Catimini

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Je me masturbe en plein foule
    Les doigts dans le catimini
    Si tendres que quand j’ai fini
    Je titube comme une saoule

    Je me suis fait des deux côtés
    Un trou propice au fond des poches
    Froissant là ma douce bidoche
    Je pourrais presque siffloter

    Autour de moi on se bouscule
    On se presse le genre humain
    Est là tout entier à ma main
    M’enveloppant telle une bulle

    Parfois je heurte le regard
    Ému d’un mec qui s’interroge
    Même ainsi aux premières loges
    Que voit-il ? Rien : mon air hagard

    Mes frémissements bouche éclose
    Mes joues se prenant à rosir…
    Sent-il approcher le plaisir
    Dont ses yeux redoublent la dose ?

    Je me touche dans l’autobus
    À l’heure de grande affluence
    Et quand éclate la jouissance
    Ma bouche affiche un doux rictus

    Au fond je voudrais être nue
    Montrant le jeu de mes menottes
    Qui prestes me branlent la motte
    En plein milieu de l’avenue

    Mais c’est des choses qu’on punit
    Sous l’occulte gardons la moule
    Quoique l’on ait en plein foule
    Les doigts dans le catimini

     

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  • Bais-O-Matic

    Catégories : Chanson, Pentasyllabes (5)

    Mélodie minimaliste
    Accompagnement à base de synthés et de boîtes à rythme

    Sirupeuse envolée de violons sur les refrains…


    Jsuis la fille plug-in
    Tu la branches elle couine
    Jsuis la fille sympa
    Qu’habite à deux pas
    Jsuis la fille facile
    Presque une imbécile
    Une poupée dchiffon
    Des fois jtouche le fond

           Jdeviens mécanique
           Un robot dla nique
           Juste un pantin dchair
           Qui coûte pas bien cher
           Jressemble plus à rien

    Jsuis la fille pas chiante
    Qu’est toujours partante
    La Bais-O-Matic
    De chez Prisunic
    Pour la marche à suivre
    Ya tout un tas dlivres
    Des sites Internet
    Tu tapes zigounette

           Jdeviens une machine
           À mfarcir des pines
           Un genre de sextoy
           À l’huile de monoï
           Jressemble plus à rien

    Jsuis 24/24
    Tout ltemps à quat’ pattes
    Jsuis 7 jours sur 7
    Dispo en levrette
    Jvous prendrai pas lchou
    Je srai vot’ joujou
    Jsuis la fille ouverte
    La poupée experte

           Jsuis comme une Barbie
           J’ai les mêm’s habits
           Jsuis l’humain bâclé
           La fille à tringler
           Jressemble plus à rien

           Jsuis ldispositif
           Sur lequel on kiffe
           Jsuis pas compliquée
           Pas sophistiquée
           Jressemble plus à rien

           Juste un automate
           À peine un primate
           Jpeux pas expliquer
           Jsuis trop détraquée
           Jressemble plus à rien

           Jdeviens mécanique…
           (ad lib., les violons noyant peu à peu la voix de la chanteuse...)

     

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  • Un poil d'Adjani

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Ma poupée c’est que d’l’étoupe
    Ell’ s’embrase au quart de tour
    Te répand des litr’s de soupe
    Genr’ la rivièr’ sans retour
    Pour qu’ell’ se mette à hennir
    Suffit d’y palper la croupe
    Ma poupée c’est que d’l’étoupe
    J’ai un mal fou à la t’nir

    Elle et moi c’est pas un scoop
    On s’adore on s’aime à mort
    Voguant sur la mêm’ chaloupe
    On bourlingue au bord à bord
    Ç’ui qui voudrait m’la gauler
    J’y tranch’ le dard au coup’-coupe
    Elle et moi c’est pas un scoop
    On est carrément collés

    Physiqu’ment c’est Betty Boop
    Si tu connais l’animal
    À peu près tout dans la poupe
    Pis le bulbe au minimal
    D’ailleurs elle a pas d’amis
    À part moi et tout’ la troupe
    Physiqu’ment c’est Betty Boop
    Avec un poil d’Adjani

    Ma poupée si tu la loupes
    Tu resteras qu’un crétin
    Pour qu’ell’ te pass’ sous l’nez zoup !
    Faut vraiment y mett’ du tien
    Rapplique à la maison c’soir
    Ell’ kiff’ les thérapies d’groupe
    Ma poupée si tu la loupes
    Elle en f’ra toute une histoire

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  • Festin fou

    Catégories : Octosyllabes (8), Sonnet

    Ton éminence aux désirs fauves
    Tremble et je m'en lèche les doigts,
    Mais plus je grimpe, plus je bois
    Tes soupirs, et plus tu te sauves.

    Tu te réfugies hors de toi,
    Dans quelque saoulerie d'alcôve ;
    La nuit tombe sur ce mont chauve,
    Il me faut rentrer — pas le choix.

    Tes yeux recrachent leur lumière
    Bleue, encre défaite, et mon pas
    S'allonge — oh non, il ne faut pas !

    Brasier feulant, ma chatte fière
    Montre ce qu'elle a là derrière :
    Festin fou du premier repas...

     

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