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Décasyllabes (10) - Page 2

  • Jamais bien loin enfoui

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Tu es, tout seul, le feu qui me contient
    Mon cauchemar et toutes mes pensées
    Tu es la nuit et l’aube qui revient
    Me trouvant nue, brûlante et délaissée
    Les doigts froissant mes pétales pubiens

    Tu es celui qui me tiens enlacée
    Même aujourd’hui que tu t’es évanoui
    Et mes baises toujours recommencées
    N’ont d’autre but que retrouver le oui
    D’avant ton non — utopie insensée

    Chaque fois que sous un autre je jouis
    C’est ton épieu qui de nouveau se plante
    Et que l’amant s’appelle Pierre ou Louis
    C’est ton prénom que je geins, délirante
    Ton cher prénom jamais bien loin enfoui

    Tu es le chaud fantôme qui me hante
    Nuit après nuit et personne ni rien
    Ne te supplée — ô mémoire méchante
    Tu es, tout seul, tout mon mal et mon bien
    Les doigts rageurs dont je me fous la fente

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  • Tardif et déplumé

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Ô triste enfant, renommée pécheresse
    Dont on courait pour attraper la fesse,
    Qu’est devenu ce céruséen cul
    Dont tu rendais les plus braves vaincus ?
    Où as-tu mis le corail et la crête
    D’or blond pour quoi chacun perdait la tête ?
    Où sont les seins lascifs et orgueilleux
    Que tu jetais au front des moins curieux ?
    Où est l’épée de latex si vorace
    Dont tu trouais, taquine, leur culasse ?
    Est-ce cet œil rougeâtre et larmoyant
    Qui te valait jadis un flot d’amants ?
    Voici que, nue, languissant sur ta couche,
    Tu ne jouis plus que si ton doigt te touche.
    Ah ! Cupidon, que n’es-tu sur le coup
    Afin que pût regodiller beaucoup
    Celle qui, comme en sa vive jeunesse,
    Appelle Amour et se branle sans cesse !
    Certes, son con tardif et déplumé
    N’exhale plus qu’un trop âcre fumet,
    Et l’on hésite à aiguiser les armes
    Dont s’armaient tant de messieurs pleins de charme
    Qui, ahanant, s’en venaient l’assaillir,
    Y emmancher leur désir de jaillir
    En gouttelettes de jus effusées…
    Ô pauvre vieille aujourd’hui imbaisée,
    Triste enfant aux ardeurs inapaisées !

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  • Quelque chose d’un mec aussi

    Catégories : Chanson, Décasyllabes (10)

    On a toutes quelque chose en nous d’un mec aussi
    Cette volonté de fourrer jour et nuit
    Ce désir fou d’enfiler à l’envi
    Ce rêve en nous mais sans sa queue à lui

    Ainsi vivent les mecs ici
    Le corps en fièvre et s’astiquant le vit
    Dans des Sylvie, des Berthe à l’infini
    Ce rêve en nous c’est du gâteau pour lui
    Quelque chose d’un mec aussi

    Comme une étoile s’enfonçant dans la nuit
    Il jute dans celle qui l’aime à la folie
    Puis file vers un autre vagin séduit
    Sans un seul amour, sans une seule amie
    C’est ça la vie des mecs aussi

    Traîner devant la télé sans souci
    Pour la vaisselle on verra vendredi
    Demandez-lui pas de passer l’aspi
    C’est pas son job, c’est pas son truc à lui
    Le ménage, les gosses et tout ce qui s’ensuit

    Quelque chose d’un mec aussi
    Cette force qui nous pousse à faire pipi
    Toujours plus haut en faisant plein de bruit
    Quand ça dégouline c’est tellement joli
    Quelque chose en nous d’un mec aussi

    Le week-end avec tous ses amis
    Il voit des matchs et s’envoie des demis
    Apporte encore des cacahuètes chérie
    Y a pas à dire elle a un beau châssis
    Mais quelque chose d’un mec aussi

    Puis il règle son compte à la Russie
    Au café du coin, c’est net et précis
    Envoyez les porte-avions, les fusils
    Missiles par-là, démocratie par-ci
    Tu verras qu’ils nous diront merci

    Y a des fois je vous jure où vers minuit
    Quand le gars dans mon lit s’est endormi
    J’ai comme un sentiment, comme une envie
    Ce rêve en nous d’avoir sa queue à lui
    Quelque chose d’un mec aussi
    Y a quelque chose en nous d’un mec aussi
    Oh ! quelque chose d’un mec aussi
    (ad lib.)

    Sur l’air de « Quelque chose de Tennessee » (Johnny Halliday)
    https://www.youtube.com/watch?v=8Sc4Pb7d1Nk

     

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  • Deux chasseresses

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Félins pour l’autre à griffes à crocs tendus
    Rôdent farouches à cris accord perdu
          Deux chattes en proie à la béance
          Amour devenu déchirance
    Deux chasseresses à l’orée qui s’élancent

    Félins pour l’autre il nous reste l’instinct
    De survie quand la tendresse au matin
          Réclame sa livre de viande
          Poussant aux culs le jus des glandes
    Clits ô pointés sont les arcs que l’on bande

    Félins pour l’autre happant feulant toujours
    Nues sous les ongles et des lèvres l’ajour
          Que chacune lacère et lape
          Trous dans la chair vive salope
    De nos étreintes ici l’ultime étape

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  • J'ai planté ma graine

    Catégories : Chanson, Décasyllabes (10)

    J’ai planté ma graine dans l’cul de Jeanjean
    Oh ! la belle aubaine, perdrerai-je ma peine ?
    J’ai planté ma graine dans l’cul de Jeanjean
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    Avec un peu d’veine, y aura un enfant
    Dès l’année prochaine, perdrerai-je ma peine ?
    Avec un peu d’veine, y aura un enfant
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    Jeanjean c’est ma reine, moi j’suis qu’un manant
    Mais l’amour m’enchaîne, perdrerai-je ma peine ?
    Jeanjean c’est ma reine, moi j’suis qu’un manant
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    S’il vient une Carmen, que d’emmerdements
    Vont entrer en scène ! perdrerai-je ma peine ?
    S’il vient une Carmen, que d’emmerdements
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    Mais not’ capitaine dit T’inquiète, mon grand
    Les chiens font pas d’chiennes, perdrerai-je ma peine ?
    Mais not’ capitaine dit T’inquiète, mon grand
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    En attendant, zen, hein, pas d’affol’ment
    J’couds des trucs en laine, perdrerai-je ma peine ?
    En attendant, zen, hein, pas d’affol’ment
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    On l’appell’ra Ben ou p’t-être bien Bertrand
    Pourquoi pas Eugène ? perdrerai-je ma peine ?
    On l’appell’ra Ben ou p’t-être bien Bertrand
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    Il aura mon zen et les yeux d’Jeanjean
    Ses doux yeux de daine, perdrerai-je ma peine ?
    Il aura mon zen et les yeux d’Jeanjean
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    Bien sûr il s’f’ra ken par tout l’régiment
    Un fion ça s’entraîne, perdrerai-je ma peine ?
    Bien sûr il s’f’ra ken par tout l’régiment
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    S’ra fort comme un chêne et presque aussi grand
    Que not’ brave pitaine, perdrerai-je ma peine ?
    S’ra fort comme un chêne et presque aussi grand
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    Mais c’t affaire-là traîne depuis bien deux ans
    Qu’est-ce qu’il fout ? il freine ? perdrerai-je ma peine ?
    Mais c’t affaire-là traîne depuis bien deux ans
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    C’est qu’il faut qu’ça prenne, comme il dit Jeanjean
    Recharge-moi la benne ! perdrerai-je ma peine ?
    C’est qu’il faut qu’ça prenne, comme il dit Jeanjean
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    J’ai planté ma graine dans l’cul de Jeanjean
    Oh ! la belle aubaine, perdrerai-je ma peine ?
    J’ai planté ma graine dans l’cul de Jeanjean
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?


    Sur l’air de « J’ai planté un chêne » (Gilles Vigneault)
    https://www.youtube.com/watch?v=We1-cagx7TI
     

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  • Deux cœurs siamois

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Prenez ma vie chérie prenez mon corps
    J’en suis d’accord je vous l’offre ravie
    Prenez ma vie vous vous verrez suivie
    Où vos envies vous mèneront à cor

    À cri encore une heure un jour sans cesse
    Jolie princesse oublions cet amant
    Infiniment moins suave qui nous ment
    Et dont l’ardeur est à l’emporte-pièce

    Vous m’aurez toute à vous et vous à moi
    Et nos émois sèmeront sous la voûte
    Du ciel sans doute ô d’inédites routes
    Que ne redoutent pas nos cœurs siamois

    Du bel arc or des visions poursuivies
    Qu’on ne dévie ramenons le décor
    Amour encor sur nos brûlants raccords
    Prenez mon corps et mon âme et ma vie

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  • Au milieu de l’arène

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Ton corps est un paysage infini
    Dont je parcours les eaux vives, les sentes,
    Et une sourde émotion nous unit
    Quand mon pas erre aux criques indécentes,

    Aux replis nus où la mer entre et sort
    En soulevant ton ventre de sirène,
    Tel le désir dressé comme un ressort
    Qui me propulse au milieu de l’arène :

    Plage de sable, rose éternuement
    De chair frémie, ample d’amours futures,
    S’étendant là — peut-être infiniment —
    Et dont j’ai fait mon rêve, ma pâture.

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  • À dada

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Au galop mon mustang à robe écrue
    Mords aux mors de ta maîtresse cougar
    Ton pauvre désir sans aucun égard
    Se voit réduit à la portion congrue

    Je les capture aux abords de la gare
    Les attelle aussitôt, les monte à cru
    Et de peur que s’égarent mes recrues
    Je les marque à l’igné de mon cigare

    Monter le mâle humain c’est mon dada
    J’en ai dressé plus d’un à la badine
    De temps à autre avec quelques copines
    On se fait des ferias, des corridas

    Celui qui bronche il se prend une avoine
    On le cingle à le rendre flagada
    Comptez pas sur nous pour le marida
    Avec nos mecs en bride on se pavane

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  • L’invitation au vice

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Ma fente (amies louloutes) est folle à lier
    Attirant les furieux et les salaces
    Leur donnant fantaisie, idées, audace
    Aucun n’essuie son vit sur le palier

    Ma fente (ainsi que toutes) invite au vice
    On la rêve envulvée, ouverte en grand
    On se voit quatre doigts creusant dedans
    Le pouce ratissant les écrevisses

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  • Un sanctuaire tout près du ciel

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Sur mon pénil rasé de près, humide,
    Poussent des langues, leurs brûlants secrets
          Vibrant longtemps dans l’air torpide
    De ce mont saint : Olympe consacré.

    Y montent des fumées d’encens, de myrrhe ;
    S’y prêchent plus d’un credo indécent,
          Et cent vestales nues se mirent
    Au gai torrent de mouille qui descend.

    Peu d’oxygène ; un chacun sue, halète :
    C’est le prix de l’ascension au piolet.
          Mais je n’y suis jamais seulette.
    Quand la nuit fond, l’horizon luit violet…

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  • Lanterne sourde

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Révéremment te torcher la palourde
    Toutes les fois qu’elle s’ouvre à pisser
    Ma langue ira glisser et déplisser
    Ses bancs de nacre ô ma lanterne sourde

    Ensuite un peu m’étendre et coulisser
    En gestes tendres à peine esquissés
    Déféremment te torcher la palourde
    Moucher le blond de tes miels épicés

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  • Tant de flambeaux

    Catégories : Décasyllabes (10)

          À Louise, bien entendu…

    Beaux cierges fins ainsi qu’une allumette
    Boutant le feu par où l’on se les mette
    Épais brandons nous éclairant dedans
    Depuis le temps qu’Ève instruisit Adam

    Chandelles dont la pointe enflée, rougie
    Épanche et perle un blanc jus de bougie
    Torches de pin, luminaires divins
    Nous embrasant toute mieux que le vin

    Ardents bâtons de suif ô nos bobèches
    Recueilleront du bout dur de vos mèches
    Le dernier branle et l’ultime soupir
    Après lequel vous laisserons flapir

    Tant de jolies pointes jamais jumelles
    Tant de flambeaux pour ardre une femelle
    En l’attisant de cent mille façons
    Tant qu’il y aura au monde des garçons

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  • C’est dans les vieux pots…

    Catégories : Décasyllabes (10), Pentasyllabes (5)

    Lait miel et safran me voilà farcie
    Un soupçon de poivre et de menthe aussi
    Suis-je une outre à vin toute à ta merci ?
          Ça me cuit dedans

    Lait miel et safran penchée sur ta pine
    Je suce et je branle à pleines babines
    Tendre et ravageur ton doigt me lutine
          Le con gentiment

    Lait miel et safran au fond de mon ventre
    Mêlent leurs saveurs roulent se concentrent
    Et je sens ton œil rivé sur mon antre
          Bien clos pour l’instant

    Lait miel et safran qu’à coup de clystère
    Tu m’as introduits droit dans le cratère
    J’y mêle un chouïa d’ingrédients mystère
          Vils et enivrants

    Lait miel et safran mon anatomie
    N’est qu’un réceptacle a posteriori
    Pour tes jeux pervers et tes infamies
          Il faut être franc

    Lait miel et safran je saurai m’ouvrir
    Au moment crucial où tout près de jouir
    Ta bouche avide à ces blancs élixirs
          Ira s’empiffrant

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  • Recette facile pour deux personnes (âgées)

    Catégories : Décasyllabes (10), Pentasyllabes (5)

    C’est dans les tuyaux ardents des aïeules
    Que mijote au mieux le tendre aloyau
    C’est dans l’édenté de leurs vieilles gueules
    Que bout la sauce à mouiller les maillots
          C’est dans les tuyaux

    Hommelet au lard ces barbonnes savent
    Sans briser les œufs et l’œil rigolard
    Saisir à feu vif ton céleri-rave
    Se le rissoler l’enfance de l’art
          Hommelet au lard

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  • Sans intérêts

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Le foutre écoulait des beaux culs des travs
          Mais Xav ému dans l’aube claire
    À l’hâve heure des retours de lanlaire
          En pensée comptait ses sicavs

    Peu rares sont les amasseurs de billes
          Dont le vit gît sans appétits
    Que leur fric accouche en nombreux petits
          Voici ce qui les émoustille

    L’épargne j’ai rien contre mon minet
          Pleurnichais-je me sentant naze
    Mais tu sais pourtant qu’il y a des occases
          Où faut cracher au bassinet

    J’ai insisté tâtant jusqu’au délire
          Ses grosses bourses mais mon Xav
    Bandait pour l’écu non le cul des travs
          Encor moins mon cochon tirelire

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  • La nuit a toujours tort

    Catégories : Décasyllabes (10), Hexasyllabes (6)

    Que faire d’autre il pleut le jour approche
          Viens-t’en me caresser
    Ranime-moi au cœur au cœur glacé
          Une anguille sous roche

    Nous n’avons plus connu de signes noirs
          Depuis bien des automnes
    Je voudrais qu’à nouveau ma peau se donne
          Ta main nue pour miroir

    Hier j’étais la sphinge et le feuillage
          Mort des élans anciens
    Hier nos mensonges chacun le sien
          Crachaient jusqu’aux nuages

    Pourquoi ne pas s’offrir un autre éveil
          Faute de vraie lumière
    Caresse-moi va ne fais plus la fière
          Simulons le soleil

    Dans l’effort d’ébranler nos deux fatigues
          La nuit a toujours tort
    Je t’en supplie caresse-moi plus fort
          À nous rompre les digues

    Que faire d’autre il pleut sous l’astre gris
          Il reste un peu de place
    Pour nous aimer pour que le geste efface
          Ce qui semblait écrit

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  • Le sac à l'aube

    Catégories : Décasyllabes (10), Pentasyllabes (5)

           Pétrin de tes hanches
    J’arraisonne un cul dont j’avais visé
           La raie aux nuits blanches
    Te perçant de cris pour te diviser
    À moi tes trésors si civilisés
           Je suis l’avalanche

           La raison n’est plus
    De mise en cette heure étranglée cette aube
           Où règnent les flux
    Fouille pille tue sous l’or de ta robe
    Et que tu te rendes à qui te dérobe
           Ça n’est pas exclu

           Pétrin de tes hanches
    Moiteur de nos clashs matin le dimanche

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  • Souvenir lancinant

    Catégories : Décasyllabes (10), Quadrisyllabes (4)

    D’où vient ce goût de sexe errant la nuit
    À qui ce con qui se soulève et miaule
    Est-ce ton souvenir dans cette piaule
          Qui me poursuit

    La soie me gonfle et j’implore une bite
    Pour me punir de ne pas t’oublier
    J’aimais ta gueule âpre de sanglier
          Fouissant son gîte

    Comment vivre depuis que nos deux corps
    Ne se broient plus sur ces tapis de laine
    Je ne dors plus sans m’être à perdre haleine
          Branlée d’abord

    Même parti je reste ton esclave
    Quelle loi, quel interdit ai-je enfreint
    Pour que ce cri — mon cri — monte sans frein
          De tant d’octaves

    Dormir enfin pour cesser de gémir
    Pour assécher les débords de ma fente
    Dormir, mourir — que mes failles s’inventent
          D’autres désirs

    Mon cul te rêvera avant l’aurore
    Mouillant sans honte ô profond comme un puits
    D’où vient ce goût de sexe chaque nuit
           Qui rôde encore

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  • Les vieilles

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Longtemps j’avoue avoir tâté des filles
    Au con jeunet et aux fermes tétons ;
    J’aimais leur œil lorsqu’on les déshabille,
    Leurs vrais effrois lorsqu’un doigt les étrille,
    Les tremblements de leurs petits petons.

    Lapant la poisse aux fronces de leurs fesses
    Je me gavais de pure éternité ;
    Il reste que j’ai perdu ma jeunesse
    À force d’exercer ce droit d’aînesse,
    Et me voici le corps déshabité.

    C’est la raison qui fait que je me tape
    Dorénavant d’aussi chenues que moi,
    Aux nichons longs comme des fleurs en grappe,
    Et nous rions — disons plutôt l’on jappe —
    De réveiller ensemble nos émois.

    Ô larges bouches sans dents qui clapotent !
    Cons décousus fleurant bon le tilleul !
    Nous nous vautrons dans la chaude ribote
    En évoquant nos passés de cocottes
    Et le vit mou de quelque pauvre aïeul.

    Quand l’une jouit on s’en tape les cuisses,
    Et il arrive aussi qu’en se gouinant
    Il nous échappe un ou deux jets de pisse
    Qu’incontinent, au droit de l’orifice,
    L’autre se boit avec des bruits gourmands.

    C’est désormais là le bain de jouvence
    Qui nous vaudra peut-être mille étés ;
    Sorcières nues en pleine déchéance,
    Quand nos varices dansent en cadence
    Nous nous gavons de pure éternité.

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  • Bleu pour bleu

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Bouche à bouche, corps à corps, en apnée
    nous glisserons le long des astres morts
    et nuit pour nuit, année après année
    sur ta lèvre une douceur patinée
    nous tiendra bouche à bouche, bord à bord

    Ô, nuit pour nuit, ivresse après silence
    le monde autour tournera pour nous deux
    tandis qu’heureux, sur une autre cadence
    nous aurons l’œil rivé au fond des yeux
    silence après ivresse, bleu pour bleu

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