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Décasyllabes (10) - Page 2

  • Retour de bâton ?

    Catégories : Décasyllabes (10), Pentasyllabes (5)

    J’ai prêté la main à tant de branlettes
          Que le souvenir
    M’en poursuit, farouche, et, pour me punir,
          Me monte à la tête.

    Trop souvent je vois des doigts caressant
          Mon rivage intime,
    Qui frôlent, qui vont, qui viennent, qui liment,
          Me brûlant les sangs.

    Je les sens entrer, fendre mes muqueuses
          Et me les violer ;
    Mes miaulements ne font qu’accélérer
          Leur gigue moqueuse.

    Ô doigts de fantôme, à me masturber
          Vous me rendez folle !
    J’en perds appétit, sommeil et boussole :
          Vous me perturbez !

    Si jamais je me tapis sous la couette,
          C’est bien pis encor,
    Dix spectrales mains m’arrachant du corps
          De longs cris de mouette.

    J’ai prêté la main jadis, à tâtons,
          À tant de caresses
    Qu’aujourd’hui je jouis sans cesse et je stresse…
          Retour de bâton ?

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  • Buzz-moi encore !

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Sitôt entré il me fout ventre à terre
    Sans nul hello ni s’être dévêtu
          Il m’aime à couillons rabattus
    Trou dans son agenda totalitaire

    Baisée coup sur coup, prise à fond de train
    Crépitant comme une traînée de poudre
          En un éclair gicle la foudre
    Buzz n’a jamais le temps quand il m’étreint

    Moi coulante je mets les bouchées doubles
    Et me donne à lui à tombeau ouvert
          Monte en flèche dans l’univers
    Si haut que mes sens, mes pensées se troublent

    Buzz me travaille à vitesse grand V
    Crépitant comme une traînée de poudre
          En un éclair gicle la foudre
    Puis revient la nuit : ciao, je m’en vais…

    Un jour je bondis, m’accroche et m’écrie
    RESTE ! il me répond, blanc comme un martyr
          Je faisais qu’entrer et sortir
    Tu sais bien, je suis surbooké, chérie

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  • Un monde d’Èves

    Catégories : Décasyllabes (10), Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)

          Le tarin plongé dans sa moule
                Je la grignote à vif
          Et des grandes eaux qui s’écoulent
                M’en tartine le pif
    Tendre est son ventre et sa nymphe amollie
          J’aime une fille à la folie

          J’aime une fille à peine éclose
                Fraîche comme un torrent
          Pâle comme un bouton de rose
                Au pétale odorant
    Dont je fais miel en butinant fontaine
          Son petit con à perdre haleine

          Son petit con plus nu que paume
                Qu’elle épile avec soin
          Son con de satin qui embaume
                Le musc et le benjoin
    Je le boulotte et m’y plongerais toute
          Tant je la kiffe ma louloute

          Tant je la kiffe et la soulève
                Par ma lécheuse ardeur
          Que nous fondons un monde d’Èves
                Sans le moindre emmerdeur
    Contre sa blanche cuisse elle a ma joue
          Buvant à sa chair acajoue

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  • À pleines dents

    Catégories : Décasyllabes (10), Hexasyllabes (6)

    Suce, ma sœur, la tête du poisson
    Tète afin d’en aspirer la laitance
    Là sue le suc et la noble pitance
          Dont nous nous nourrissons

    Terrier femelle aux joues braisées de pompe
    Ne laisse pas s’épandre le bon grain
    Creuse et t’évase et façonne un écrin
          À la fertile trompe

    Saigne, ma sœur, l’écorce à pleines dents
    Déploie la sève et la redistribue
    Pine exhibée aussitôt se veut bue
          Ô sans-frein de l’Adam

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  • Ripaille

    Catégories : Décasyllabes (10), Quadrisyllabes (4)

    Le soir on dîne à fleuves épandus
    À gibier d’eau à langues baladines
    Par l’ocre crevé de nos gabardines
    S’écarquillant nos ventres bien fendus
    Peuplés de fleurs et de fruits défendus
          Le soir on dîne

    Le soir on mord de trop tendres amorces
    Sans éprouver le début d’un remords
    Si affamées que l’on en perd le nord
    Qu’à pleines dents on mâche les écorces
    Faisant le joint de nos colonnes torses
          Le soir on mord

    Le soir on bave un cri un miaulement
    De gorge sourd devenues deux épaves
    Démontées par la mer qui nous déprave
    En nous léchant l’étrave ô mollement
    À flots d’orage et sombres frôlements
          Le soir on bave

    Le soir on gît dans l’âpre après-ripaille
    Tout étonnées de ce qui a surgi
    On n’ose plus bouger on réagit
    À peine on referme nos flancs qui bâillent
    Où le plaisir demeure écrit en braille
          Le soir on gît

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  • Oraison sexuelle

    Catégories : Décasyllabes (10), Pentasyllabes (5)

    Minette ô habile à m’ouvrir en deux
    Minette ubiquiste, en voiture, en ville
    Au creux des draps ou d’un bois hasardeux
    Trompe toujours là qui suce et m’enfile
          Minette ô habile !

    Minette ô amante au cœur sans pitié
    Dont le mufle m’éventre et me tourmente
    Qui remet cent fois l’aiguille au métier
    Glisse la navette, élargit la fente
          Minette ô amante !

    Minette ô buveuse happant les sirops
    Léchant l’écume et la vague mielleuse
    Hissant l’eau du puits jusqu’au désir haut
    Et dévorant l’omelette baveuse
          Minette ô buveuse !

    Minette ô cruelle appuyant sur les
    Plis de l’ineffable oraison sexuelle
    Dont tu épaissis sans fin les ourlets
    Avant d’errer à travers la ruelle
          Minette ô cruelle !

    Minette ô baliste, ô engin super
    Auquel pas une excitée ne résiste
    Machine fourbe à envoyer en l’air
    Qui sape et affouille, ébranle et insiste
          Minette ô baliste !

    Minette ô remède à tes propres maux
    De nos jours banals sublime intermède
    Guérir inventé par les animaux
    Minette dont le divin baume m’aide
          Minette ô remède !

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  • Ni tombe ni mal

    Catégories : Décasyllabes (10), Sonnet

    Tant que mes seins frétilleront contents
    Sous le baiser de ceux qui les cajolent
    Tant qu’ondoiera mon giron si frivole
    Quand l’homme est dur et lui entre dedans

    Tant que mes sens garderont pour idole
    Le bon coït qui procure bon temps
    Tant que mon autre bouche et ses étangs
    S’ouvrira muette aux mandrins qu’elle affole

    Ni de l’or ou aucuns biens matériels
    Je n’aurai cure et nue dessous le ciel
    Je m’éjouirai des averses qui tombent

    Tant que viendront frotter contre ma peau
    D’autres humains je ne craindrai ni tombe
    Ni mal ayant l’âme toute en repos

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  • Lors du bain

    Catégories : Décasyllabes (10), Sonnet

    Je baiserai la bouche que tu tiens
    Emmitouflée entre tes cuisses pâles
    À quoi bon fuir et la prétendre sale
    Tu baiseras mon con et moi le tien

    Étant cadette ô j’attends et ravale
    Ce désir fou qui pourtant me soutient
    Qu’ensorcelés tous nos replis pubiens
    Mêlent leurs jus à briser leurs pétales

    Mais à te voir toujours nue lors du bain
    Que nous prenons à deux chaque dimanche
    Il se pourrait qu’un de ces jours je flanche

    Lors me coulant dans l’eau où nos eaux sourdent
    J’écarterai tes jambes mie de pain
    Et baiserai ta sublime palourde

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  • Jamais bien loin enfoui

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Tu es, tout seul, le feu qui me contient
    Mon cauchemar et toutes mes pensées
    Tu es la nuit et l’aube qui revient
    Me trouvant nue, brûlante et délaissée
    Les doigts froissant mes pétales pubiens

    Tu es celui qui me tiens enlacée
    Même aujourd’hui que tu t’es évanoui
    Et mes baises toujours recommencées
    N’ont d’autre but que retrouver le oui
    D’avant ton non — utopie insensée

    Chaque fois que sous un autre je jouis
    C’est ton épieu qui de nouveau se plante
    Et que l’amant s’appelle Pierre ou Louis
    C’est ton prénom que je geins, délirante
    Ton cher prénom jamais bien loin enfoui

    Tu es le chaud fantôme qui me hante
    Nuit après nuit et personne ni rien
    Ne te supplée — ô mémoire méchante
    Tu es, tout seul, tout mon mal et mon bien
    Les doigts rageurs dont je me fous la fente

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  • Tardif et déplumé

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Ô triste enfant, renommée pécheresse
    Dont on courait pour attraper la fesse,
    Qu’est devenu ce céruséen cul
    Dont tu rendais les plus braves vaincus ?
    Où as-tu mis le corail et la crête
    D’or blond pour quoi chacun perdait la tête ?
    Où sont les seins lascifs et orgueilleux
    Que tu jetais au front des moins curieux ?
    Où est l’épée de latex si vorace
    Dont tu trouais, taquine, leur culasse ?
    Est-ce cet œil rougeâtre et larmoyant
    Qui te valait jadis un flot d’amants ?
    Voici que, nue, languissant sur ta couche,
    Tu ne jouis plus que si ton doigt te touche.
    Ah ! Cupidon, que n’es-tu sur le coup
    Afin que pût regodiller beaucoup
    Celle qui, comme en sa vive jeunesse,
    Appelle Amour et se branle sans cesse !
    Certes, son con tardif et déplumé
    N’exhale plus qu’un trop âcre fumet,
    Et l’on hésite à aiguiser les armes
    Dont s’armaient tant de messieurs pleins de charme
    Qui, ahanant, s’en venaient l’assaillir,
    Y emmancher leur désir de jaillir
    En gouttelettes de jus effusées…
    Ô pauvre vieille aujourd’hui imbaisée,
    Triste enfant aux ardeurs inapaisées !

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  • Quelque chose d’un mec aussi

    Catégories : Chanson, Décasyllabes (10)

    On a toutes quelque chose en nous d’un mec aussi
    Cette volonté de fourrer jour et nuit
    Ce désir fou d’enfiler à l’envi
    Ce rêve en nous mais sans sa queue à lui

    Ainsi vivent les mecs ici
    Le corps en fièvre et s’astiquant le vit
    Dans des Sylvie, des Berthe à l’infini
    Ce rêve en nous c’est du gâteau pour lui
    Quelque chose d’un mec aussi

    Comme une étoile s’enfonçant dans la nuit
    Il jute dans celle qui l’aime à la folie
    Puis file vers un autre vagin séduit
    Sans un seul amour, sans une seule amie
    C’est ça la vie des mecs aussi

    Traîner devant la télé sans souci
    Pour la vaisselle on verra vendredi
    Demandez-lui pas de passer l’aspi
    C’est pas son job, c’est pas son truc à lui
    Le ménage, les gosses et tout ce qui s’ensuit

    Quelque chose d’un mec aussi
    Cette force qui nous pousse à faire pipi
    Toujours plus haut en faisant plein de bruit
    Quand ça dégouline c’est tellement joli
    Quelque chose en nous d’un mec aussi

    Le week-end avec tous ses amis
    Il voit des matchs et s’envoie des demis
    Apporte encore des cacahuètes chérie
    Y a pas à dire elle a un beau châssis
    Mais quelque chose d’un mec aussi

    Puis il règle son compte à la Russie
    Au café du coin, c’est net et précis
    Envoyez les porte-avions, les fusils
    Missiles par-là, démocratie par-ci
    Tu verras qu’ils nous diront merci

    Y a des fois je vous jure où vers minuit
    Quand le gars dans mon lit s’est endormi
    J’ai comme un sentiment, comme une envie
    Ce rêve en nous d’avoir sa queue à lui
    Quelque chose d’un mec aussi
    Y a quelque chose en nous d’un mec aussi
    Oh ! quelque chose d’un mec aussi
    (ad lib.)

    Sur l’air de « Quelque chose de Tennessee » (Johnny Halliday)
    https://www.youtube.com/watch?v=8Sc4Pb7d1Nk

     

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  • Deux chasseresses

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Félins pour l’autre à griffes à crocs tendus
    Rôdent farouches à cris accord perdu
          Deux chattes en proie à la béance
          Amour devenu déchirance
    Deux chasseresses à l’orée qui s’élancent

    Félins pour l’autre il nous reste l’instinct
    De survie quand la tendresse au matin
          Réclame sa livre de viande
          Poussant aux culs le jus des glandes
    Clits ô pointés sont les arcs que l’on bande

    Félins pour l’autre happant feulant toujours
    Nues sous les ongles et des lèvres l’ajour
          Que chacune lacère et lape
          Trous dans la chair vive salope
    De nos étreintes ici l’ultime étape

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  • J'ai planté ma graine

    Catégories : Chanson, Décasyllabes (10)

    J’ai planté ma graine dans l’cul de Jeanjean
    Oh ! la belle aubaine, perdrerai-je ma peine ?
    J’ai planté ma graine dans l’cul de Jeanjean
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    Avec un peu d’veine, y aura un enfant
    Dès l’année prochaine, perdrerai-je ma peine ?
    Avec un peu d’veine, y aura un enfant
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    Jeanjean c’est ma reine, moi j’suis qu’un manant
    Mais l’amour m’enchaîne, perdrerai-je ma peine ?
    Jeanjean c’est ma reine, moi j’suis qu’un manant
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    S’il vient une Carmen, que d’emmerdements
    Vont entrer en scène ! perdrerai-je ma peine ?
    S’il vient une Carmen, que d’emmerdements
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    Mais not’ capitaine dit T’inquiète, mon grand
    Les chiens font pas d’chiennes, perdrerai-je ma peine ?
    Mais not’ capitaine dit T’inquiète, mon grand
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    En attendant, zen, hein, pas d’affol’ment
    J’couds des trucs en laine, perdrerai-je ma peine ?
    En attendant, zen, hein, pas d’affol’ment
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    On l’appell’ra Ben ou p’t-être bien Bertrand
    Pourquoi pas Eugène ? perdrerai-je ma peine ?
    On l’appell’ra Ben ou p’t-être bien Bertrand
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    Il aura mon zen et les yeux d’Jeanjean
    Ses doux yeux de daine, perdrerai-je ma peine ?
    Il aura mon zen et les yeux d’Jeanjean
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    Bien sûr il s’f’ra ken par tout l’régiment
    Un fion ça s’entraîne, perdrerai-je ma peine ?
    Bien sûr il s’f’ra ken par tout l’régiment
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    S’ra fort comme un chêne et presque aussi grand
    Que not’ brave pitaine, perdrerai-je ma peine ?
    S’ra fort comme un chêne et presque aussi grand
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    Mais c’t affaire-là traîne depuis bien deux ans
    Qu’est-ce qu’il fout ? il freine ? perdrerai-je ma peine ?
    Mais c’t affaire-là traîne depuis bien deux ans
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    C’est qu’il faut qu’ça prenne, comme il dit Jeanjean
    Recharge-moi la benne ! perdrerai-je ma peine ?
    C’est qu’il faut qu’ça prenne, comme il dit Jeanjean
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?

    J’ai planté ma graine dans l’cul de Jeanjean
    Oh ! la belle aubaine, perdrerai-je ma peine ?
    J’ai planté ma graine dans l’cul de Jeanjean
    Perdrerai-je ma peine, perdrerai-je mon temps ?


    Sur l’air de « J’ai planté un chêne » (Gilles Vigneault)
    https://www.youtube.com/watch?v=We1-cagx7TI
     

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  • Deux cœurs siamois

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Prenez ma vie chérie prenez mon corps
    J’en suis d’accord je vous l’offre ravie
    Prenez ma vie vous vous verrez suivie
    Où vos envies vous mèneront à cor

    À cri encore une heure un jour sans cesse
    Jolie princesse oublions cet amant
    Infiniment moins suave qui nous ment
    Et dont l’ardeur est à l’emporte-pièce

    Vous m’aurez toute à vous et vous à moi
    Et nos émois sèmeront sous la voûte
    Du ciel sans doute ô d’inédites routes
    Que ne redoutent pas nos cœurs siamois

    Du bel arc or des visions poursuivies
    Qu’on ne dévie ramenons le décor
    Amour encor sur nos brûlants raccords
    Prenez mon corps et mon âme et ma vie

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  • Au milieu de l’arène

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Ton corps est un paysage infini
    Dont je parcours les eaux vives, les sentes,
    Et une sourde émotion nous unit
    Quand mon pas erre aux criques indécentes,

    Aux replis nus où la mer entre et sort
    En soulevant ton ventre de sirène,
    Tel le désir dressé comme un ressort
    Qui me propulse au milieu de l’arène :

    Plage de sable, rose éternuement
    De chair frémie, ample d’amours futures,
    S’étendant là — peut-être infiniment —
    Et dont j’ai fait mon rêve, ma pâture.

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  • À dada

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Au galop mon mustang à robe écrue
    Mords aux mors de ta maîtresse cougar
    Ton pauvre désir sans aucun égard
    Se voit réduit à la portion congrue

    Je les capture aux abords de la gare
    Les attelle aussitôt, les monte à cru
    Et de peur que s’égarent mes recrues
    Je les marque à l’igné de mon cigare

    Monter le mâle humain c’est mon dada
    J’en ai dressé plus d’un à la badine
    De temps à autre avec quelques copines
    On se fait des ferias, des corridas

    Celui qui bronche il se prend une avoine
    On le cingle à le rendre flagada
    Comptez pas sur nous pour le marida
    Avec nos mecs en bride on se pavane

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  • L’invitation au vice

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Ma fente (amies louloutes) est folle à lier
    Attirant les furieux et les salaces
    Leur donnant fantaisie, idées, audace
    Aucun n’essuie son vit sur le palier

    Ma fente (ainsi que toutes) invite au vice
    On la rêve envulvée, ouverte en grand
    On se voit quatre doigts creusant dedans
    Le pouce ratissant les écrevisses

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  • Un sanctuaire tout près du ciel

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Sur mon pénil rasé de près, humide,
    Poussent des langues, leurs brûlants secrets
          Vibrant longtemps dans l’air torpide
    De ce mont saint : Olympe consacré.

    Y montent des fumées d’encens, de myrrhe ;
    S’y prêchent plus d’un credo indécent,
          Et cent vestales nues se mirent
    Au gai torrent de mouille qui descend.

    Peu d’oxygène ; un chacun sue, halète :
    C’est le prix de l’ascension au piolet.
          Mais je n’y suis jamais seulette.
    Quand la nuit fond, l’horizon luit violet…

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  • Lanterne sourde

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Révéremment te torcher la palourde
    Toutes les fois qu’elle s’ouvre à pisser
    Ma langue ira glisser et déplisser
    Ses bancs de nacre ô ma lanterne sourde

    Ensuite un peu m’étendre et coulisser
    En gestes tendres à peine esquissés
    Déféremment te torcher la palourde
    Moucher le blond de tes miels épicés

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  • Tant de flambeaux

    Catégories : Décasyllabes (10)

          À Louise, bien entendu…

    Beaux cierges fins ainsi qu’une allumette
    Boutant le feu par où l’on se les mette
    Épais brandons nous éclairant dedans
    Depuis le temps qu’Ève instruisit Adam

    Chandelles dont la pointe enflée, rougie
    Épanche et perle un blanc jus de bougie
    Torches de pin, luminaires divins
    Nous embrasant toute mieux que le vin

    Ardents bâtons de suif ô nos bobèches
    Recueilleront du bout dur de vos mèches
    Le dernier branle et l’ultime soupir
    Après lequel vous laisserons flapir

    Tant de jolies pointes jamais jumelles
    Tant de flambeaux pour ardre une femelle
    En l’attisant de cent mille façons
    Tant qu’il y aura au monde des garçons

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