Décasyllabes (10) - Page 4
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Pour du beurre
Catégories : Décasyllabes (10), Hexasyllabes (6), Quadrisyllabes (4)Sur le mont d'Isabeau coulait le spermeEt nos amoursTant de choses en germeRudes loquets au cœur qui se refermentViennent l'ennui les chaleursMoi je comptais pour du beurreTes seins dans les miens tu restais de glaceSachant qu'au culD'autres mains me remplacentViriles pour te brosser la chagasseViennent l'ennui les chaleursMoi je comptais pour du beurreÀ ta santé à tes amours fuyantesÀ la santéDe ceux qui te la plantentJe resterai ta meilleure clienteViennent l'ennui les chaleursMoi je comptais pour du beurreAprès soudards ivres nigauds en permeLécher sa peauFolle amie à long termeSur le mont d'Isabeau coulait le spermeViennent l'ennui les chaleursMoi je comptais pour du beurre -
Aftercare
Catégories : Décasyllabes (10)À travers les frissons de l'aftercare
On voit les meufs s'ouvrir encore un peu
Avides de se confier aux vieux
Sadiques qui sans pitié les niquèrent
L'écoute c'est important il vaut mieux
Tout dire au sortir des moments précaires
Où l'on s'est retrouvée jambes à l'équerre
Avec ici et là d'énormes pieux
Et celui qui ravagea la moukère
À coups de fouet et de gestes odieux
Jette à présent des sourires mielleux
De pape en prière ou d'apothicaire
Tant pis pour les apôtres du bon dieu
Qui à ces mots feront de l'urticaire
À travers les frissons de l'aftercare
On voit les meufs s'ouvrir encore un peu -
Icare est-ce moi ?
Catégories : Décasyllabes (10), Quadrisyllabes (4)Fondue d'Icare au ciel j'm'y carapate
Avec ou sans elle en toute saison
J'm'y carbonise au soleil la raison
A quatre pattesIcare ôté que reste-t-il au fond ?
Armstrong n'est qu'un cancrelat imbitable
Qui n'foulera jamais mon délectable
P'tit carafonDix caravelles ont bien moins de mérite
Que le tricard qui s'envola tout seul
Au risque oui de se casser la gueule
Et les duritesOh cela dit carburer pour ce gus
C'est grand'folie car sa jolie carrière
Tomba à l'eau le long des golfes clairs
Et terminusFondue d'Icare au ciel pourtant j'aspire
J'y caracole et fais mon fly-man-show
J'm'y carambole et c'est vrai qu'il fait chaud
Mais j'ai vu pire -
Chihuahua blues
Catégories : Chanson, Décasyllabes (10), Pentasyllabes (5)Voix chaude à la Nina Simone
En mode mineur, nonchalamment
Entre les couplets, quelques mesures d'impro au piano, au sax, etc.
Il ne la croquait que du bout des lèvres
La pomme d'api
Etique intello tout bardé de livres
Poète maudit
Il cherchait le mou d'une fille mièvre
Pour chauffer son lit
Pas une gloutonne assidûment ivre
Avide de lui
Il votait à droite et portait à gauche
Ça n'est pas courant
Sans être Adonis, il n'était pas moche
La plupart du temps
Ses lunettes rondes, ses gilets bancroches
Me plaisaient pourtant
Mais pour l'éplucher, fallait patte blanche
Et des arguments
Il m'enseigna tout : l'Art, le Sacrifice
La Grâce, la Foi
Je lui montrai où doucement l'on glisse
Le dard ou le doigt
Il toléra même un soupçon de vice
Je vous dis pas quoi
J'étais le chienchien sautant sur ses cuisses
Genre un chihuahua
J'assurais la bouffe et tout le ménage
Sans faire de bruit
Car Monsieur voulait pas qu'on le dérange
Monsieur pense ! écrit !
Moi, pauvre amoureuse, adorable, un ange
Pleurant chaque nuit
Branleuse rêvant de baises sauvages
Blottie contre lui
Sans cesse il jactait des Progrès de l'Homme
Même en me pinant
Il ne put jamais me brouter en somme
Le sous-continent
Il ne la croquait, cette foutue pomme
Que du bout des dents
J'ai fini par fuir avec une nonne
C'était plus marrant
J'ai fini par fuir avec une nonne
C'était plus marrant ! -
Rondeau de la rondelle
Catégories : Décasyllabes (10), RondeauJ'aime ton cul, sa rondeur, sa souplesse
Sa façon d'onduler sous la caresse
Je pourrais rester là jusqu'à demain
Tâtant des yeux, de la bouche et des mains
L'orbe jumeau et suave de tes fessesDieu sait pourquoi, ce bout de toi ne cesse
De me plonger dans d'obscures ivresses
Oh ! tourne-toi, ouvre-moi le chemin !
J'aime ton culTon œillet brun est un puits de promesses
Un tonneau qu'il faut sitôt mettre en perce
Nous verrons bien s'il garde des tanins
Je te respire à cœur, ô antre humain
Que dirais-tu de m'offrir une vesse ?
J'aime ton cul -
La tentatrice
Catégories : Décasyllabes (10), TrioletSouple sirène enalguée de vertus
Tu t'évertues à me pousser au vice
De quel obscur océan naquis-tu
Souple sirène enalguée de vertusJe me sens ballotter comme un fétu
Quand le slip au bas de tes hanches glisse
Souple sirène enalguée de vertus
Qui t'évertues à me pousser au vice -
La gourmande
Catégories : Décasyllabes (10)J'aime la fraise autant que l'andouillette
Vice versa aussi, recto verso
Ah ! sentir battre au cul les coucougnettes
Lorsqu'on lape une fente humide à seauxQui voudrait d'une moule sans la frite
Craquante qui en exalte le goût ?
Je suis gourmande et mon gros ventre abrite
Assez de champ pour enfourner le toutJ'aime l'abricot, j'aime la banane
Pourquoi choisir ? Je les veux tous les deux
Grimpée à l'arbre où j'ai fait ma cabane
Je les savoure ensemble et c'est bien mieuxQu'une praline ou bien qu'un sucre d'orge
Croise ma route, et aussitôt frémit
Ma bonbonnière où le sirop dégorge
En vue des jeux et délices promisChez Paul on trouve comme chez Paulette
Toute une gamme d'excellents morceaux
J'aime la fraise autant que l'andouillette
Vice versa aussi, recto verso -
Souvenir lesbien
Catégories : Décasyllabes (10)Elle s'envolait sans faire de bruit
La nuit parisienne
Ma bouche mes mains se gorgeaient de fruits
Ninon dans le noir était enfin mienneJe l'ai dévorée intégralement
Jusques à l'aurore
Cette heure impossible où plus d'un amant
Sent que dans son cœur un insecte foreJe n'ai joui de toi ma brune Ninon
Qu'en ce matin triste
Je savais déjà que tu dirais non
A rien ne servait — à rien — que j'insisteMais à tout jamais je me souviendrai
De ta chatte pleine
Dont avec ardeur je lapais le lait
En la chambre obscure où tu étais mienne -
Suzon
Catégories : Chanson, Décasyllabes (10)A chanter d'une voix traînante, rauque et sensuelle à la Juliette Gréco...
Suzon la salace a le cul petit
Comme un nid d'oiseau, mais dont l'appétit
Pour les mandrins longs, épais et habiles,
N'est plus ignoré d'aucun homme en ville ;
Dès le soir venu, elle élit l'un d'eux
Parmi ceux qui près de chez elle passent ;
Qu'importent son nom, son âge ou sa classe ;
Certaines nuits, même, il lui en faut deux,
Suzon la salace.
Suzon la coureuse offre à ses amants
Des mets délicats, du vin de sarment,
Puis, d'une main souple, les déshabille
Pour les revêtir de dessous de fille ;
On lui voit alors l'œil surexcité ;
Grinçant des mâchoires et l'âme fiévreuse,
Elle fait subir à son « amoureuse »
Des tourments empreints de lubricité,
Suzon la coureuse.
Suzon la féroce éjecte au matin
Quelque mâle en string, titubant, éteint ;
On le plaint, on l'aide à reprendre vie ;
Il arrive qu'un imprudent l'envie ;
L'un de ces gâtés perdit la raison,
Un autre obliqua vers le sacerdoce ;
Tous ont mis des mois à soigner les bosses
Qu'à l'âme elle leur fit dans sa maison,
Suzon la féroce.
Suzon l'insatiable, où te caches-tu ?
Chacun se languit de ton con goûtu ;
Les hommes sont niais et beaucoup trop sages
Depuis que tu es partie en voyage ;
L'épouse gémit car ils bandent mou,
Sanglotent au lit, chipotent à table
Dans la ville entière — ah ! c'est lamentable !
Suzon, par pitié, reviens, reviens-nous,
Suzon l'insatiable ! -
V
Catégories : Décasyllabes (10)Devant le miroir élever les cuisses
Exhiber un vrai triangle pubien
Voir vivre les lèvres de l'orifice
Ivres d'un vibro qui vous fait du bienJe veux vous ouvrir aux amours saphiques
Nos vagins seront l'un de l'autre pleins
Victoire à jamais sur l'homme et sa trique
Avalez-moi toute et n'oubliez rien ! -
Pantoum des abeilles
Catégories : Décasyllabes (10), Pantoum, Poèmes lus ou chantésOn sable le miel dans mon abricot
On s'envoie des toasts par-dessus ma fente
Dehors l'été lourd nous berce d'échos
Une vibration erre, lancinanteOn s'envoie des toasts par-dessus ma fente
Muriel en a bu plus que de raison
Une vibration erre, lancinante
Parmi la blondeur arse des moissonsMuriel en a bu plus que de raison
Oh ! je jouis, je crois que je jouis encore
Parmi la blondeur arse des moissons
Tout, sous le soleil, s'enmûrit et doreOh ! je jouis, je crois que je jouis encore
Anne, où es-tu donc ? A qui sont ces doigts ?
Tout, sous le soleil, s'enmûrit et dore
Languide, un essaim passe sur les toitsAnne, où es-tu donc ? A qui sont ces doigts ?
On me fait mourir et renaître ensemble
Languide, un essaim passe sur les toits
La reine, au milieu, se blottit et trembleOn me fait mourir et renaître ensemble
A présent j'abreuve Isis et Margot
La reine, au milieu, se blottit et tremble
On sable le miel dans mon abricotAlain Cabello-Mosnier, poète gay, a eu la gentillesse d'enregistrer sa lecture à voix haute de ce poème. Vous pourrez l'entendre sur la page qu'il m'a consacrée.
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L'enflure
Catégories : Décasyllabes (10)Quand je vois ce truc enfler son calbute
Je me mords la lèvre et tremble du con
Il pose un regard qui m'électrocute
Et fait jaillir l'eau de mon Rubicon
Le sautera-t-il ?