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Décasyllabes (10) - Page 4

  • Rondeau de la rondelle

    Catégories : Décasyllabes (10), Rondeau

    J'aime ton cul, sa rondeur, sa souplesse
    Sa façon d'onduler sous la caresse
    Je pourrais rester là jusqu'à demain
    Tâtant des yeux, de la bouche et des mains
    L'orbe jumeau et suave de tes fesses

    Dieu sait pourquoi, ce bout de toi ne cesse
    De me plonger dans d'obscures ivresses
    Oh ! tourne-toi, ouvre-moi le chemin !
          J'aime ton cul

    Ton œillet brun est un puits de promesses
    Un tonneau qu'il faut sitôt mettre en perce
    Nous verrons bien s'il garde des tanins
    Je te respire à cœur, ô antre humain
    Que dirais-tu de m'offrir une vesse ?
          J'aime ton cul

     

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  • La tentatrice

    Catégories : Décasyllabes (10), Triolet

    Souple sirène enalguée de vertus
    Tu t'évertues à me pousser au vice
    De quel obscur océan naquis-tu
    Souple sirène enalguée de vertus

    Je me sens ballotter comme un fétu
    Quand le slip au bas de tes hanches glisse
    Souple sirène enalguée de vertus
    Qui t'évertues à me pousser au vice

     

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  • La gourmande

    Catégories : Décasyllabes (10)

    J'aime la fraise autant que l'andouillette
    Vice versa aussi, recto verso
    Ah ! sentir battre au cul les coucougnettes
    Lorsqu'on lape une fente humide à seaux

    Qui voudrait d'une moule sans la frite
    Craquante qui en exalte le goût ?
    Je suis gourmande et mon gros ventre abrite
    Assez de champ pour enfourner le tout

    J'aime l'abricot, j'aime la banane
    Pourquoi choisir ? Je les veux tous les deux
    Grimpée à l'arbre où j'ai fait ma cabane
    Je les savoure ensemble et c'est bien mieux

    Qu'une praline ou bien qu'un sucre d'orge
    Croise ma route, et aussitôt frémit
    Ma bonbonnière où le sirop dégorge
    En vue des jeux et délices promis

    Chez Paul on trouve comme chez Paulette
    Toute une gamme d'excellents morceaux
    J'aime la fraise autant que l'andouillette
    Vice versa aussi, recto verso

     

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  • Souvenir lesbien

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Elle s'envolait sans faire de bruit
          La nuit parisienne
    Ma bouche mes mains se gorgeaient de fruits
    Ninon dans le noir était enfin mienne

    Je l'ai dévorée intégralement
          Jusques à l'aurore
    Cette heure impossible où plus d'un amant
    Sent que dans son cœur un insecte fore

    Je n'ai joui de toi ma brune Ninon
          Qu'en ce matin triste
    Je savais déjà que tu dirais non
    A rien ne servait — à rien — que j'insiste

    Mais à tout jamais je me souviendrai
          De ta chatte pleine
    Dont avec ardeur je lapais le lait
    En la chambre obscure où tu étais mienne

     

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  • Suzon

    Catégories : Chanson, Décasyllabes (10)

    A chanter d'une voix traînante, rauque et sensuelle à la Juliette Gréco...

    Suzon la salace a le cul petit
    Comme un nid d'oiseau, mais dont l'appétit
    Pour les mandrins longs, épais et habiles,
    N'est plus ignoré d'aucun homme en ville ;
          Dès le soir venu, elle élit l'un d'eux
    Parmi ceux qui près de chez elle passent ;
    Qu'importent son nom, son âge ou sa classe ;
    Certaines nuits, même, il lui en faut deux,
          Suzon la salace.

    Suzon la coureuse offre à ses amants
    Des mets délicats, du vin de sarment,
    Puis, d'une main souple, les déshabille
    Pour les revêtir de dessous de fille ;
          On lui voit alors l'œil surexcité ;
    Grinçant des mâchoires et l'âme fiévreuse,
    Elle fait subir à son « amoureuse »
    Des tourments empreints de lubricité,
          Suzon la coureuse.

    Suzon la féroce éjecte au matin
    Quelque mâle en string, titubant, éteint ;
    On le plaint, on l'aide à reprendre vie ;
    Il arrive qu'un imprudent l'envie ;
          L'un de ces gâtés perdit la raison,
    Un autre obliqua vers le sacerdoce ;
    Tous ont mis des mois à soigner les bosses
    Qu'à l'âme elle leur fit dans sa maison,
          Suzon la féroce.

    Suzon l'insatiable, où te caches-tu ?
    Chacun se languit de ton con goûtu ;
    Les hommes sont niais et beaucoup trop sages
    Depuis que tu es partie en voyage ;
          L'épouse gémit car ils bandent mou,
    Sanglotent au lit, chipotent à table
    Dans la ville entière — ah ! c'est lamentable !
    Suzon, par pitié, reviens, reviens-nous,
          Suzon l'insatiable !

     

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  • V

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Devant le miroir élever les cuisses
    Exhiber un vrai triangle pubien
    Voir vivre les lèvres de l'orifice
    Ivres d'un vibro qui vous fait du bien

    Je veux vous ouvrir aux amours saphiques
    Nos vagins seront l'un de l'autre pleins
    Victoire à jamais sur l'homme et sa trique
    Avalez-moi toute et n'oubliez rien !

     

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  • Pantoum des abeilles

    Catégories : Décasyllabes (10), Pantoum, Poèmes lus ou chantés

    On sable le miel dans mon abricot
    On s'envoie des toasts par-dessus ma fente
    Dehors l'été lourd nous berce d'échos
    Une vibration erre, lancinante

    On s'envoie des toasts par-dessus ma fente
    Muriel en a bu plus que de raison
    Une vibration erre, lancinante
    Parmi la blondeur arse des moissons

    Muriel en a bu plus que de raison
    Oh ! je jouis, je crois que je jouis encore
    Parmi la blondeur arse des moissons
    Tout, sous le soleil, s'enmûrit et dore

    Oh ! je jouis, je crois que je jouis encore
    Anne, où es-tu donc ? A qui sont ces doigts ?
    Tout, sous le soleil, s'enmûrit et dore
    Languide, un essaim passe sur les toits

    Anne, où es-tu donc ? A qui sont ces doigts ?
    On me fait mourir et renaître ensemble
    Languide, un essaim passe sur les toits
    La reine, au milieu, se blottit et tremble

    On me fait mourir et renaître ensemble
    A présent j'abreuve Isis et Margot
    La reine, au milieu, se blottit et tremble
    On sable le miel dans mon abricot

     

    Alain Cabello-Mosnier, poète gay, a eu la gentillesse d'enregistrer sa lecture à voix haute de ce poème. Vous pourrez l'entendre sur la page qu'il m'a consacrée.

     

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  • L'enflure

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Quand je vois ce truc enfler son calbute
    Je me mords la lèvre et tremble du con
    Il pose un regard qui m'électrocute
    Et fait jaillir l'eau de mon Rubicon
          Le sautera-t-il ?

          

          

     

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