La moule et l’oiseau (23/02/2024)
Mimi la moule errait entre deux eaux,
Quand la héla de là-haut un oiseau
Dont jolis mots et paroles choisies
Pleuvaient du bec, empreints de poésie :
« Que tu me plais, belle bivalve, avec
Ta chevelure hérissée de varech,
Le satiné de ta chair frémissante,
L’ocre moelleux de tes lèvres qui sentent
Bon la marée, et tes frisants ourlets…
Oh ! ne te ferme pas, non, montre-les !
Ouvre plus grand ces pans de nacre noire
Où je contemple à perdre la mémoire
Ton être nu, ton corps invertébré,
Si gracieux qu’il m’en faut célébrer
Chaque détail ! Approche encor, mollusque,
Et si je tâte un peu, va, ne t’offusque
Pas pour autant !
— Bon, d’accord », dit Mimi,
Qui était simple et avait plein d’amis.
Elle monta, confiante, à la surface
Pour exhiber mieux ses tendres crevasses.
Le traître piaf se la farcit d’un coup
De son long bec emmanché d’un long cou.
Moralité :
Méfiez-vous, fillette,
Lorsqu’un empenné
Vous conte fleurette :
Il veut vous piner.
09:04 | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Belle semaine... très réussie.
Écrit par : Andre | 23/02/2024
Merci beaucoup de me suivre ! :D
Écrit par : Bella | 23/02/2024
La moule (de la) fontaine ?
Écrit par : Éric | 25/02/2024
J'ai tout pompé !!
Écrit par : Bella | 26/02/2024