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La depravada

Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

Je suis la butineuse accro au lance-lait,
L'avide réclamant du chinois — bien polie —,
Qui, un instant plus tôt, serviable, m'empalait,
Cet amour de dessert, ma drogue, ma folie.
 
Lorsqu'il gicle, inondant la nuit de mon palais,
Plantant là la charnelle ô trop vite amollie,
Moi, je cours au miroir avant que d'avaler
Et contemple ma langue aux candeurs si jolies.
 
Suis-je goinfre ou putain ? Lilith ou fin gourmet ?
Mon con est rouge encor du baiser de la pine
Et répand de violents effluves de cyprine,
 
Que, déjà, jusqu'au fond du bec je me la mets,
Modulant tour à tour, en attendant la pluie,
De longs soupirs de sainte et des grognes de truie.
 
 
Des centaines (!) d'autres poèmes inspirés d'El Desdichado ici : https://graner.name/nicolas/desdi/
 
 

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Commentaires

  • Un extrait de "Limitation de la poésie", 102 fois 10 variations coécrites avec mon ami André Stas. Toujours disponible chez Cactus Inébranlable dans la collection poPoésie.

    NERVAL REVISITED

    00
    Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé,
    Le prince d’Aquitaine à la tour abolie.
    Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé
    Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

    01
    Je suis le malchanceux, le bœuf, le grand châtré,
    Fourré en quarantaine. Oh ! mon âme est pourrie !
    Tous mes projets avortent et l’on me croit fêlé.
    Tout ce que je fais foire ! À chier, cette vie !

    02
    Je suis ce blond bigleux qui s’en va au marché
    Acquérir des mitaines au demeurant jolies.
    Ah ! tout ongle dehors pour gratter dans ton nez !
    Va-t’en te faire voir ! Emporte ta sanie !

    03
    Je suis peut-être un peu, mais l’immortalité
    N’est pas vraiment aubaine. Alors je la conchie.
    Aussi, j’attends la mort fréquentant les cafés
    Où j’écluse des poires et puis les dégobille.

    04
    — Je suis beau comme un dieu, je voudrais te baiser.
    — Moi vraiment très vilaine et pas du tout polie,
    Raffolant des films gore à vraiment dégueuler,
    Je me refuse à croire en la moindre alchimie.

    05
    Je suis un rien pouilleux, un chouia délabré,
    Courant la prétentaine ou, con à la folie,
    Virant sec à bâbord, me faisant enculer.
    Puis je dors comme un loir en rêvant à des filles.

    06
    Je suis « fait ». C’est la beu. En plus trop picolé…
    Ma vision incertaine et ma bite flétrie
    Me causent bien des torts, je risque de tomber
    Sur un os, un beau soir de noce et de folie.

    07
    Je suis un fou heureux, un cliché insolé,
    À la fétide haleine, aux yeux pleins de chassies.
    Mes penchants sont retors, mon rêve est déglingué.
    Je ne songe qu’à boire, hélas ! et perds mes billes.

    08
    Je suis ton amoureux, pas mal olé olé,
    Ton cœur est capitaine en ma frêle coquille
    De noix. Quittons le port et son air pétrolé,
    Ce lieu aléatoire et gagnons l’Italie.

    09
    Je suis l’idiot furieux, le keuf déboussolé,
    Dingue d’une baleine au Canada partie.
    Je deviens un gros porc loin de mon cétacé
    Qui tua mes espoirs et mes économies.

    10
    Je suis l’été ombreux, le neuf, l’incontrôlé,
    Saison de porcelaine à troubler vos envies.
    Retirez le maillot, redressez le néné,
    Venez donc vous asseoir en léchant la vanille.

  • Génial :D
    Décidément ce poème inspire beaucoup de gens !

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