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Octosyllabes (8) - Page 8

  • Pour terminer

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Viens-t’en dans ma bouche de nacre
    Avide du viandu de toi
    Que mon palais te soit le toit
    L’autel écru qui te consacre

    Viens sur mes seins durs affolés
    De te pomper l’air et l’humide
    Rien de ma gorge n’intimide
    Ces laits viens laisse-les couler

    Viens sur le khôl de mes paupières
    Les clouant du joint de ta glu
    Afin qu’après toi jamais plus
    Je ne visse cheville entière

    Viens-t’en sur mon ventre amoureux
    Vise aux gonds des entrées secrètes
    Abreuve-les et les cachète
    Scellant toute autre issue pour eux

    Viens au détroit d’entre mes fesses
    Noir fiancé d’épicées sueurs
    Rouleau déferlant aux rousseurs
    De mes plus coupables ivresses

    De ces chairs dont tu fis le plein
    Via ton émetteur multibande
    Il n’est nul recoin qui n’étende
    Un lit pour son fleuve opalin

    Viens entre mes mains que j’ai peintes
    De tous nos stupres parfumés
    Viens où tu veux pour terminer
    Pousse ô ta tant espérée pinte

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  • Les couteaux dedans l’appelaient

    Catégories : Octosyllabes (8), Terza rima

    Approche et regarde-nous jouer,
    Lui les couteaux, moi les blessures
    Moi les cris, lui les coups de fouet

    Vois ce que jamais ne perçurent
    Les lents rêves adolescents
    Qui t’habitent, ça j’en suis sûre

    Vois comme le vit caressant
    Mon ventre au pourpre d’ecchymose
    Entre et ressort, monte et descend

    Vois, contemple là si tu l’oses
    L’obélisque qui disparaît
    Tout au fond et me laisse éclose

    Vois-le pilonnant sans arrêt
    Sans répit, sans frein mes entrailles
    D’un amour dur et fort et vrai

    Vois et pardonne si je braille
    Si je te semble trop rugir
    Lorsque le plaisir me tenaille

    Vois, vois sans cesse et sans rougir
    Et sors donc la queue que tu caches
    En vain, je te la ferai jouir

    Vois combien mes lèvres s’attachent
    À vos deux membres si dévoués
    Baisant ma pulpe multitâche

    Vous me voyez brûlante à souhait
    Vous les couteaux, moi la blessure
    Ouverte sous vos coups de fouet

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  • Nus sous la lune

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Comme le tigre fend la biche
    D’un coup d’ongle tu me refends
    Avant toi je n’étais qu’enfant
    Je faisais l’amour comme on triche
    À des cohortes d’éléphants

    Comme le jour perce et embrase
    En déchirant les horizons
    M’ouvrant jusqu’à la déraison
    Tu jaillis tout d’amour sans phrase
    Dans mon corps aux mortes saisons

    Le mâle a trouvé sa femelle
    Tu vois : mon ventre s’agrandit
    Et fond tout le sucre candy
    Vin fou de nos ardeurs jumelles
    Que tu lapes lapes bandit

    Comme la mer happant les dunes
    Je m’enfle et me tords méchamment
    Balayant les vieux sentiments
    Nous danserons nus sous la lune
    Comme la mante et son amant

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  • En éruption

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Ton ventre ouvrait un vrai Vésuve
    Qui déversait à pleine cuve
    Force laves rougies de sang
    Te ruisselant le long des flancs

    Deux te foutaient, d’autres derrière
    Voulaient refoutre tes cratères
    On t’avait pendue par les pieds
    Telle la truie chez le tripier

    Mains ligotées en camisole
    Cheveux répandus sur le sol
    Cuisses livrées en grand écart
    Tu n’étais plus très belle à voir

    Le stick avait laissé des traces
    Sur ta peau douce, et tes crevasses
    Vomissaient des miellats roussins
    Te coulant jusqu’entre les seins

    Mais tu kiffais la barbarie
    De n’être que pute équarrie
    Viande à niquer jusqu’à plus faim
    Trou puant de mille parfums

    Il suffisait que l’on t’effleure
    Le clito pour que tes yeux pleurent
    Que tes dents mordent le bâillon
    Que ta chair bave en éruption

    Ton ventre ouvrait des précipices
    Sans fond de cyprine et de pisse
    Où donnait lieu chaque orgasme à
    Des giclées de brûlant magma

    Au bout de cette nuit farouche
    Tu pus ramper jusqu’à ta couche
    Lorsqu’ils te l’ont enfin permis
    Chaud volcan aux multiples bouches
    Fille de joie de tes amis

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  • Tout tenter

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Sexe au repos bonheur passé
    Pas moyen de recommencer

    ... Sauf à réveiller le taureau
    Par un massage aux pectoraux

    ... Sauf à prier sainte Agrippine
    Patronne des énormes pines

    ... Sauf à dissoudre des viagras
    En louc’dé dans son bouillon gras

    ... Sauf à le menacer s’il traîne
    De virer à jamais lesbienne

    ... Sauf à la jouer chienne en chaleur
    Venue lui flairer l’enculeur

    ... Sauf à s’autoligoter toute
    Dans l’espoir qu’il vous la refoute

    ... Sauf à jurer pour l’avenir
    Des irrumations sans vomir

    ... Sauf à lui raconter l’histoire
    de sœur Marie des Génitoires

    ... Sauf à lui mettre un clitoris
    Sous le nez long comme un’ saucisse

    ... Sauf à suçoter tant et plus
    Les moindres plis de son prépuce

    ... Sauf à saliver dans sa bouche
    Des giclées de désir farouche

    ... Sauf à lécher son périnée
    Pendant que lui cherche un ciné

    ... Sauf à river entre ses miches
    Deux doigts mouillés pour voir s’il biche

    ... Sauf à se branler devant lui
    S’il faut la moitié de la nuit

    ... Sauf à lui parler d’Isidore
    Qui lui au moins rebande encore

    ... Sauf à évoquer Jean-Cédric
    Qu’est toujours droit comme un derrick

    ... Sauf à invoquer Marie-Claude
    Qui vous prêt’ra un ou deux godes

    ... Sauf à lui tordre les tétons
    En gueulant Prends-moi ’spèc’ de con !

    ... Sauf à lui promettre un’ pucelle
    Et de faire aussi la vaisselle

    ... Sauf à lui promettre un’ putain
    Dotée d’un cul tout en satin

    ... Sauf à promettre l’impossible
    Pourvu qu’il remette un fusible

    ... Sauf à le griffer jusqu’au sang
    En chantant des trucs indécents

    ... Sauf... mais v’là qu’il redevient tendre
    En somme il suffisait d’attendre

     

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  • ἀγάπη

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Sus à la bâfre et à l’agape
    Que pas un bout ne nous échappe
    C’est nous les meufs au bec friand

    Les gras du gland on les kidnappe
    Nul d’entre eux ne passe à la trappe
    On les suce en les étrillant

    C’est nous les goinfres de la gouape
    Chopant les mecs on les dessape
    Pour les bouffer d’amour chrétien

    OK… y a des jours on dérape
    On fait des nœuds avec Priape
    Le bonhomme après s’en souvient

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  • Au mitan des rognons

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Cœur étranglé des joues de fesses
    Silo des dernières pudeurs
    Gorge qui chie, fleuron qui vesse
    Foutoir à jamais en odeur
    D’obscénité, d’ivres bassesses
    À ramoner à fond la caisse

    Œil filou, lèvre déféquant
    Perdue dans tes boulets de graisse
    Occulte et rond stratovolcan
    Qu’on débouche à l’emporte-pièce
    D’un gode ou d’un vit capricant
    Quand tout le reste fout le camp

    Tripe, boyau, gueule à promesses
    Ventre que nous troufignolons
    Baby discret que l’on engraisse
    Lorsqu’au mitan des deux rognons
    On t’emplit de joie vengeresse
    Cœur étranglé des joues de fesses

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  • ?!

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Jusqu’où tu me griffes et me mords
    Jusqu’où tu vas me mettre en pièces
    Jusqu’où tu me prends me déflores
          Jusqu’où j’acquiesce

    Jusqu’où tu règles mes humeurs
    Jusqu’à mes désirs tu les crèves
    Jusqu’où je jouis jusqu’où je meurs
          Jusqu’où je rêve

    Jusqu’à quel point tu me détruis
    De quel couteau tu me possèdes
    Jusqu’où je m’ouvre comme un fruit
          Jusqu’où je cède

    Jusqu’où tu m’a ruiné le corps
    Jusqu’où tu règnes à la baguette
    Jusqu’où je crie j’en veux encore
          J’en perds la tête

    Jusqu’où tu m’aimes à ta façon
    Ainsi qu’un chien une tulipe
    Jusqu’où j’ai besoin des garçons
          Jusqu’où je flippe

    Jusqu’où j’espère en avoir mal
    Jusqu’où j’entre dans tes délires
    Jusqu’où notre amour est normal
          Qui peut le dire ?

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  • Dans les assiettes

    Catégories : Octosyllabes (8)

          Co-écrit avec Gruaur, alias Plume borgne

    Viens donc partager notre union
    En te mêlant de nos oignons
    Si on se met tous à pleurer
    Sans avoir le ventre écœuré
    Il sera temps que nous dînions

    Et si toi l'humain nous proposes
    La chair soyeuse et ronde et rose
    De ce condiment qu'on préfère
    Au salon nous saurons y faire
    S'agissant de saler la chose

    Viens prendre part à nos reliefs
    Nos saillies nos modelés bref
    Tous nos méplats mis dans les grands
    Nappes draps lits en plein écran
    Où l'arbre de nos reins se greffe

    Face à ces beaux conglomérats
    Sans peur tu nous éventreras
    D'avance en retard d'une montre
    Ton air absent nous le démontre
    Tu vis saoul d'alcools scélérats

    Viens nous pourrons tout à loisir
    Mixer ensemble nos désirs
    Additionner d'huile et de miel
    Cet aliment tant essentiel
    Puis à feu vif le ressaisir

    Viens nos envies se débraguettent
    Viens te vautrer dans les assiettes
    En te mêlant de nos oignons
    Viens ! viens partager notre union
    Sans en laisser la moindre miette

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  • À la chasse aux jeunes loups

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Longtemps j’ai fricoté en bourse
    Et renchéri sur des traders
    Dont les opulentes raideurs
    Valaient bien le risque et la course

    Via mes actions ces excités
    Me jugeaient telle qu’on l’effeuille
    Or en sous-main mon portefeuille
    Leur pompait les liquidités

    Je tirais des plans des tendances
    Fermes promesses de retour
    Afin d’investir mes atours
    Et m’injecter quelques finances

    Bref me croyant le cœur subtil
    J’espérais des rentrées futures
    Mais ces loups-là ont la dent dure
    Et les marchés sont volatils

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  • J’ai comme un doux (et même plusieurs)

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    (Il me restait des rimes en « dou »…)

    Mon Dieu viens voir ! j’ai comme un doux
    Là c’est pas du cuir de Cordoue
    C’te muqueuse en peau d’mammifère
    Oh ! seigneur Jésus, quoi qu’en faire
          D’une chair si dou-
                -Ce ?

    Dieu m’gronde ah bon ? mais Mamadou
    M’dit des mots crus qui m’amadouent
    Qui m’foutent le feu au fond du ben
    Qui m’dilatent les parties obscènes
          Pis les doudou-
                -Nes

    Dieu, si tu m’as faite en gadoue
    Pour que j’te tresse des scoubidous
    Là c’est clair que tu nous enfumes
    Moi j’ai besoin d’tailler des plumes
          À bouchées dou-
                -Bles

    Que j’me mette la cale en radoub ?
    Non mais t’es qui, Dieu ? tu sors d’où ?
    J’veux du stupre et des galipettes
    Ou à défaut une bonne branlette
          Nue sous la dou-
                -Che

    Ta morale à la Pompidou
    J’me la fourre où c’est humide ou
    J’en fais des confettis, tu piges ?
    Et j’cours m’emboutir à des tiges
          Sur une peau d’ou-
                -Rse

    Dieu m’damne OK, mais si Dieu m’doue
    D’un tas d’épidermes aussi doux
    C’est-y pour taper la belote
    Avec l’abbé pis deux bigotes ?
          J’ai comme un dou-
                -Te…

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  • Née d’un mystère ancien

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Qui me regarde là se change en roc,
    En barreau de métal incompressible,
          Rouge cuivre ou crête de coq
    Pointant déjà vers le cœur de la cible.

    Qui me voit là sans voile est pris soudain
    Du désir fou de me vouloir percée
          À force de raideur née d’un
    Mystère ancien — ô, fuis plutôt Persée !

    Tes serrements de dents, ton bouclier
    N’y feront rien, tu deviendras rigide,
          On ne pourra plus te plier,
    Marbre à jamais figé sous mon égide.

    Je suis celle qui rend les hommes durs
    Comme l’airain, celle aux reins que rien n’use ;
          Tu n’auras plus d’autre futur,
    Si tu regardes là : je suis Méduse.

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  • Molle et ouverte

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Rosée des luttes amoureuses
    Qu’au terme brûlant d’une nuit
    On te boive à la tige creuse
          Jamais ne nuit

    Parfums capiteux de l’humide
    Qui sublimez dans le matin
    Les corps se rêvant pyramides
          Aux ciels éteints

    Pointes gémissant trop mordues
    Des seins vidés comme des fruits
    Que ces cruautés à vous dues
          N’ont pas détruits

    Nos ventres battent disant certes
    L’amour est un bel assassin
    Qui rend la chair molle et ouverte
          Comme à dessein

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  • Un surcroît de brillance

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Dedans le ventre obscur, il est éclos,
    Rouge, le fruit tenant le monde en bride,
          Semant ses perles de sirop
    Dedans le ventre obscur qui le déride.

    Qui découvrit l’accord et le secret
    De ces fusées où nos chairs se fiancent,
          Quand, l’un en l’autre bien ancré,
    Le corps se donne un surcroît de brillance ?

    Ici, de mille fards nous déguisons
    La volupté sous l’averse impétueuse
          Qui, accourue des horizons,
    Dissimulait éclair blanc, lame tueuse.

    Dedans le ventre obscur, il se répand
    Sanglots, murmure (on célèbre la prise),
          Lumière ambre et sang de serpent ;
    Dedans, le ventre en cent éclats se brise.

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  • Rapprivoiser la chance

    Catégories : Octosyllabes (8), Terza rima

    Un mec à moi ! c’est l’hyperbol
    Le bingo pas gagné d’avance
    Un qui me préfère au football

    Ce vieux rêve à présent s’élance
    Bander l’arc tester les ressorts
    Au pieu rapprivoiser la chance

    Un mec à moi entre et ressort
    M’étend la courbe et la déplisse
    La totale au tirage au sort

    Heureuse enfin qui comme hélice
    Trouvant l’essieu se hisse envers
    Et contre tout vers les délices

    Un mec à moi ? fi des revers
    Poisseux nos points se coordonnent
    Jusqu’au sommet des univers

    Il m’aspire haut tel un cyclone
    Moi qui décollais pas du nid
    Coincée dans la section des connes

    Un mec et moi : nous réunis
    On monte en flèche oiseaux frivoles
    Visant ensemble à l’infini
    Au fil du plan d’une hyperbole

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  • Tantine Justine, tonton Gaston et moi

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Une fois n’est pas coutume, le poème ci-dessous n’est pas de moi ! L’auteur en est Éric Dejaeger, aphoriste et poète qui court toujours en dépit de ses crimes littéraires innombrables et des multiples enquêtes policières dont il fait l’objet. Récemment, on l’aurait aperçu dans l’Ouest américain...
    Je décline toute responsabilité etc.


    J’ai vu la tige à mon tonton,
    Aussi la touffe à ma tantine,
    Deux avunculaires cochons
    Aimant exhiber chatte et pine.

    Tonton a défoncé mon fion,
    Tantine a léché ma kikine*.
    J’avoue que j’ai eu vraiment bon
    À mes trous de sale gamine.

    Demain nous recommencerons.
    C’est moi qui laperai Justine
    Et puis je sucerai Gaston
    Pour m’abreuver de sa bibine.

    J’adore la bite et le con !
    Je prends par tous les trous, j’opine
    Quelle que soit la position.
    Dix ans et foutrement coquine !

    * kikine ou quiquine (belgicisme) : mot enfantin désignant la vulve.

    © Éric Dejaeger
    http://courttoujours.hautetfort.com/

     

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  • Après tant et tant de saisons

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    C’est grand’félicité d’être celle-là qu’use
    Ton membre pour s’éjouir et décharger le feu,
    De me savoir toujours la fille que tu veux
          Pour tes envies jamais intruses.

    Chaque fois que — bonheur ! — ton désir rechoisit,
    De s’y frotter l’âme et le fût jusqu’au supplice,
    Chaque fois, ce con redevenant ton complice,
          Je bois le miel et l’ambroisie.

    Nul ne peut nous disjoindre — ô l’orbe de tes couilles
    M’est plus précieux que la voûte de l’univers !
    Je suis celle qui mouille et gît, le corps ouvert,
          Arrosé, mais jamais ne rouille.

    Prends ! m’écarte le slip ! je n’ai plus ma raison,
    Et mon ventre à ton ventre a sa colle et s’aimante !
    C’est grand’félicité qu’être encor ton amante
          Après tant et tant de saisons.

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  • Mon costaud

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Il me nourrit à la cuillère
    Refend mes dessous indécents
    Puis me fait fondre des rivières
    De lait de miel d’amour de sang
    C’est mon costaud à cent pour cent

    Il prend mon corps et le décolle
    Des boues des glus de l’ici-bas
    Il booste en moi sa bonne école
    Pour le vol au plus haut des draps
    C’est mon costaud mon fier-à-bras

    Quand il m’ouvre le monde intime
    Je sais que je vais m’en payer
    Sans que ça me coûte un centime
    Il m’éclate et me fait briller
    Mon mufle à l’œil ensoleillé

    Bien sûr près de sa jolie gueule
    Et ses muscles sur la photo
    Forcément je suis pas la seule
    À me coucher nue aussitôt...
    C’est quand même un peu mon costaud

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  • Au sein de ma chambre

    Catégories : Octosyllabes (8)

          Écrit avec Audrey Deroze

    Au sein de ma chambre d’amante
    On garde peu son quant-à-soi
    M’écartant les voiles les soies
    Des bouts tabous de peau s’aimantent
    Et nul d’entre eux ne me déçoit

    Au sein de ma chambre inconnue
    Tendue par sa simple présence
    De damas lourd et de luisance
    Je me sens reine quoique nue
    Dans des drapés d’insouciance

    Au sein de ma chambre à miroirs
    On glisse ensemble sous les draps
    Le temps d’un lent kamasutra
    Pour se reraconter l’histoire
    Quant à la peine elle attendra

    Au sein de ma chambre trop vaste
    Je sens les flux de nos haleines
    Errer dans la capsule pleine
    De buée de stupre et de faste
    Végétal poudré de pollen

    Au sein de ma chambre sucrée
    Chacun se sert et sans manière
    Puise épuise la bonbonnière
    De mes appétits indiscrets
    Tant pis pour ceux qui s’éloignèrent

    Au sein de ma chambre boisée
    Au long de suaves neuvaines
    Battant une chamade vaine
    Les cœurs s’étaient apprivoisés
    Un même sang gorgeait nos veines

    Au sein de ma chambre on se donne
    Nuit après nuit l’ivre illusion
    D’encor toucher à la fusion
    D’encor vivre et peser des tonnes
    Au creuset des vraies effusions

    Au sein de ma chambre secrète
    Ô mes dix doigts trouvez le pli
    Invoquons je vous en supplie
    Celui que mon ventre regrette
    Et qui m’a jetée dans l’oubli

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  • Si c’est vice…

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

          Venez mes belles
    Avec vos longs flancs de velours
    Sur le tapis je vous appelle
    Afin que nous fassions l’amour

          Jolies félines
    Bêtes à pelisse angora
    Que vos doux museaux me câlinent
    Si c’est vice qui le saura ?

          Venez mes chattes
    Satisfaire qui vous nourrit
    Me caresser à quatre pattes
    Cette nuit pas d’autre souris

          À crocs de fauves
    Mordillez-moi cuisses et seins
    Pas de danger que je me sauve
    Ce soir je suis votre festin

          Venez minettes
    D’un bout de langue ô si râpeux
    Me nettoyer telle une assiette
    Lécher mes laits tant qu’il se peut

          Ah ! sauvageonnes
    Comme vous m’envoyez au ciel
    Sous vos chatteries je ronronne
    En versant des torrents de miel

          Venez pupilles
    Filles de mon orphelinat
    Que cette nuit nos replis brillent
    Si c’est vice… eh bien tant pis, na !

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