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Octosyllabes (8) - Page 8

  • Mustélidés obscènes

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Dans mon petit manchon fourré
    La bête est venue se fourrer
    Un animal ô fort méchant
    S’il ne ressort pas j’en mourrai

    Je l’avais trouvé attachant
    Tendre et molasse et pleurnichant
    Puis il enfle comme une oronge
    Et me transperce sur-le-champ

    À présent je sens qu’il s’allonge
    À l’intérieur et qu’il me ronge
    À crocs aigus et affairés
    Froissant mes chairs en tulle éponge

    Belette ? Hermine ? Je ne sais
    Peut-être même est-ce un furet
    Vison, martre ou bien zibeline
    Hélas ! Que l’ai-je cajolé !

    Il s’est planté comme une épine
    Dans ma chantepleure si fine
    L’abominable carnassier
    Ô dieux ! comme il me turlupine !

    Cessez donc ! Si vous me blessiez
    Avec votre museau d’acier ?…
    Il s’en moque et m’anéantit
    Fourgonnant quoi que vous fassiez

    Jamais mon puits n’a consenti
    À rien d’autre qu’être senti
    Humé, flairé en toute estime
    Ah ! Oh ! Tiens… le voilà parti

    Ayant pris sans verser centime
    Tout ce qu’il est en moi d’intime
    Me laissant le corps désolé
    Si creux qu’on dirait un abîme

    Bah ! j’irai tôt me consoler
    Auprès d’un gentil con seulet…

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  • Jusqu’à la lie Alice

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Porte du pays des merveilles
    Un chaud lapin à mon réveil
    Me la perça d’un coup d’oreille

    Je chus le cœur mal assuré
    Dans ce terrier inrécuré
    Où furetait plus d’un furet

    Bois-nous ! me susurraient les fioles
    Tu connaîtras la gaudriole
    Et que les lys te patafiolent

    Des licornes, des chevaliers
    Enfilaient pour moi, fous à lier
    D’encor plus déments chapeliers

    Vautrée au bout d’une amanite
    Une chenille, ver stylite
    Crachait des fumées illicites

    À toute heure on prenait le thé
    Et l’on parlait sexualité
    En grand ou petit comité

    Oh ! j’avais pris goût à la tarte
    Et refusait que l’on m’écarte
    Des jeux de mains, des jeux de cartes

    Au croquet ma vertu tomba
    Ce fut un drôle de sabbat
    Dans le haut de mes pays bas

    Ma chatte avait le premier rôle
    Semblant même douée de parole
    Et pour tout dire un peu frivole

    Puis en traversant le miroir
    Je découvris l’autre tiroir
    Étroit et long, secret et noir

    Un Jabberwock à l’œil sévère
    Jailli de quelque touffe amère
    M’enfournicula par derrière

    La reine assoiffée de mon sang
    Brandissait un sceptre pressant
    Je n’y coupai qu’en grandissant

    Tweedledee vida sa quenelle
    Et Tweedledum sous la tonnelle
    Me fit grimper à son échelle

    Charles votre échiquier curieux
    Où l’on bourrique à qui mieux mieux
    Répondait-il à un vœu pieux ?

    Où sont mes robes d’enfant sage ?
    Chaque pas qu’ici j’envisage
    Me mène à de nouveaux baisages

    Lapin blanc mon ami reviens
    Ô reprends-moi si tu veux bien
    Et me ramènes aux jours anciens !


    (Retrouvez Alice dans ma petite histoire outrageusement
    pornographique « Échec au roi »...)

     

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  • C’est les glandes

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Je change de sexe comme de body
    Dimanche bimbo, barbu lundi
    C’est pas ma faute, j’ai les hormones
    Plus instables que du bubble-gum

    Je change de sexe à tout bout d’champ
    Ça en devient presque indécent
    Quand mon clito s’enfle en quéquette
    J’cours me cacher dans ma chambrette

    J’perds un à un tous mes amis
    J’me sens seul/e comme c’est pas permis
    Je flipe sitôt qu’j’me déshabille
    C’est moi la honte de la famille

    Un jour de spleen, j’en pouvais plus
    J’ai imploré le p’tit Jésus
    Allah, Bouddha et toute la bande
    Zéro résultat pour mes glandes

    Quant aux toubibs, n’en parlons pas
    Ils s’excitaient sur mes appâts
    Attendant la métamorphose
    Pour me faire subir un tas d’choses

    Je change de sexe, oh ! c’est débile
    Au niveau d’mon état civil
    Mon mari n’y comprend que dalle
    Et pis ma femme s’est fait la malle

    Je change de sexe mais y’a du mieux
    J’ai rencontré un truc curieux
    Un/e androgyne qui joue du jazz
    Il reste plus qu’à nous mettre en phase

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  • Bord à bord

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Ton cap mollit ? Quelle importance ?
    Je garde en lui bonne espérance
    Mes détroits te sont dévolus
    Après le reflux vient le flux

    Pour que la barre se redresse
    Souquons ferme sous la caresse
    D’une bordée de lents baisers
    Aux nonchalances d’alizés

    Sans y penser nous ferons voile
    Vers l’île chavirée d’étoiles
    Ou ces contrées sous l’Équateur
    Qui vous imbibent de moiteurs

    Mon timonier, tiens bon la route !
    En pompant les eaux de ma soute
    Tu hisseras le pavillon
    Rouges des grandes occasions

    Et à nouveau tout l’équipage
    À la manœuvre, en chœur, en nage
    Mènera le cotre à bon port
    Par mainte passe et bord à bord

    Ton cap mollit, vieux capitaine ?
    Il reverdira comme un chêne !

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  • C’est l’heure exquise

    Catégories : Octosyllabes (8), Sonnet

    Lance au bout rond et cramoisi
    Levier qui culbutas le monde
    Estoc qui fends perces et sondes
    D’ajours tous nos morceaux choisis

    Viens-t’en me dessouder la bonde
    C’est l’heure exquise où l’amour gronde
    Dans mon tout petit cœur transi

    Lardoire à farcir les oies blanches
    Ou les poulardes de cent ans
    Ô flamberge d’avant le temps
    Du verbe et des effets de manche

    Toi qui me donnes mon content
    De branle-bas au palpitant
    Viens-t’en qu’on s’en paie une tranche

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  • Chacun son tour

    Catégories : Octosyllabes (8)

    À moi ton cul de puceronne !
    Je veux y sucer le miellat,
    Mais des trompes, là, t’éperonnent,
    Trop de faux bourdons fanfaronnent
    Autour de toi — oh ! laissez-la !

    Allez-vous-en ! fuyez la ruche
    Avant que je morde à vos dards !
    Bien trop longtemps j’ai fait l’autruche ;
    N’aurai-je point part au nectar
    Que vos vits pompent chaque soir ?

    Ne tremble plus, viens là, mignonne !
    Les mecs, je peux les massacrer
    Mais pas toi, si belle, ô si bonne ;
    À moi ton cul de puceronne
    Fleurant bon l’homme et le sucré !

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  • Ma vie secrète

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Si j’tords des tétons à l’arrache ?
    Nan c’est d’la triche à base de trash
    En vérité j’suis toute mimi
    J’ai dans les trois millions d’amis
    On s’fait des longues soirées scrabble
    Personne se branle personne dégueule
    Écoutez pas c’qu’on dit sur moi
    J’ai pas baisé depuis six mois

    Il paraîtrait que j’pisse et crache
    Franchement j’aime mieux jouer à cache-cache
    J’suis ce qu’on appelle une fille coincée
    À peine foutue d’faire ses lacets
    C’est pas mon truc fouetter des types
    J’aurais trop peur qu’ils m’prennent en grippe
    Avec les gens j’la joue sympa
    D’une autre côté j’couche quasi pas

    J’ai beau frimer m’afficher trash
    Dire des gros mots mentir macache
    Toute petite j’embrouillais mes vieux
    J’leur balançais d’la poudre aux yeux
    J’ai jamais perdu mon pucelage
    Ce jour-là j’étais à la plage
    À faire des digues et des pâtés
    Ma life est complètement ratée

    Dites racontez ça à personne
    J’voudrais pas passer pour une conne

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  • À la demande

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Je pile ou fesse oh ça dépend
    Autour du cou duquel je pends
    Dessus dessous quand ça trombine
    Je rentre à fond dans la combine

    Juste m’ajuster aux besoins
    Jouer le jeu trouver le joint
    M’ouvrir à l’aventure humaine
    Gémir où mes amants m’emmènent

    Aux prises ici reprise ailleurs
    Entaillée assise en tailleur
    J’offre à qui veut la préférence
    Quant aux formes de l’indécence

    Je fesse ou pile et c’est selon
    La bosse au front des pantalons
    Je pile ou fesse à la demande
    Tout droit la queue ou par la bande

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  • Un amour de minotaure

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

         Des reins d’Ariadne
    Sortent des bras bardés d’airain,
    Un mufle sale au long chanfrein,
    Une légende en filigrane…

         « Frère bréneux,
    Ô damné, moi, l’enrubannée,
    Je n’oublie pas notre hyménée,
    Nos pelotons raidis de nœuds.

         Du labyrinthe,
    L’Athénien et son coutelas
    Ressortiront tout chocolat :
    C’est de toi que je suis enceinte.

         Au cœur de roc
    De l’ex-Crète, si tu m’épouses,
    Partout refleurira la bouse
    Et mugiront les beaux aurochs.

         Fais-moi génisse !
    Encorne-moi, beau prétendant !
    Maman nous a foutus dedans
    Afin qu’ensemble on nous punisse.

         Comme il m’émeut,
    Ton front velu à l’œil de vache ;
    Longtemps nos amours feront tache,
    Mais parle, chéri, dis-moi !
                                                   — Meeuuuuh ! »

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  • Les autoroutes à contresens

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Voguer vers de plus vastes pores
    Boire à nos vies qui s’évaporent
    Au rythme lent du quotidien
    Par-dessus bord par-dessus tête
    Culbuter les dos de la bête
    Hors les espaces euclidiens

    Nous découvrir des berges neuves
    Nous relire enfin sur épreuve
    Aux vieux sillons des vieilles mains
    Combien d’ifs de buissons de roses
    Combien d’oubliées celluloses
    Fleuriront en un tournemain

    Qu’on n’oublie pas de graisser l’axe
    De verser l’arriéré des taxes
    Ou nos amours tourneront court
    En suivant bien les directives
    Chacun reprenant part active
    Nous décuplerons nos encours

    Ronger nos freins en tète-à-tète
    Doubler d’un duo tous les sextettes
    Ces ruses ne suffisaient plus
    Il fallait reprendre d’urgence
    Les autoroutes à contresens
    Comme au temps où l’on s’était plu

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  • Doublement fille

    Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)

    M’insinuer dans le petit jour
          Que tu laisses paraître
    Pour te montrer une autre amour
    Loin des hommes qui te pénètrent
          Une autre façon d’être

    Me glisser dans l’intimité
          Aux moiteurs tropicales
    De ton giron vite excité
    Sentant l’approche des cigales
          Rudes qui le régalent

    Te mettre au jus et au parfum
          De nos tendres miellées
    Troquer contre ta malefaim
    Ventrée femelle à femelle et
          Leurs toisons emmêlées

    T’ouvrir à joie et à douceur
          Elles sauront le faire
    Mes chatteries de demi-sœur
    Doublement fille et qui s’enferre
          Dans ta blonde hydrosphère

    M’insinuer dans le petit jour
          Contre ta peau de soie
    Pour te souffler l’autre discours
    Voix de la plus suave des voies
          Où nos sexes se voient

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  • Amants de papier

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Bon nombre de mes aventures
    C’est du flan : je littérature
    Couchant des amants de papier
    Au fil de rêves immatures
    Où je tripe et je prends mon pied

    Rimant l’orgie dans ma caboche
    Me défonçant à la débauche
    Imaginaire avec des gens
    De plume et d’encre, des fantoches
    Foutant sans cesse et déchargeant

    Si quelques prétendants (chimères !)
    Vécurent et peut-être m’aimèrent
    La plupart sont des prétendus
    Nés du bulbe d’une mémère
    Bavant sur ses fruits défendus

    Ô roman de mes coucheries
    Plein de chéris et de chéries
    Thriller toujours à la hauteur
    Où des culbuteurs en série
    Font la peau nue de leur auteur...

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  • La fente à semer

    Catégories : Octosyllabes (8)

    C’est fou c’que j’suis une mauvaise mère
    Surtout pour ceux qu’j’ai enfantés
    Y en a tout partout sur la terre
    Des p’tits que ma grosse fente a s’més

    J’les laissais sous les portes cochères
    Avec au cou un mot disant
    « J’peux pas l’él’ver, la vie est chère »
    … Et ça a duré trente-deux ans

    C’est-y ma faute si j’m’emballonne
    Rien qu’à r’garder les hommes au slip ?
    (Mon type c’est Sylvester Stallone
    J’l’ai vu dans un vidéo clip)

    J’en ai pondu des quinze ou seize
    De ces galopins superflus
    Maint’nant ça va mieux j’baise à l’aise
    Rapport à c’que j’ai plus mes flux

    Seul’ment ça m’travaille la conscience
    À cause des p’tits qu’ma fente a s’més
    Est-ce qu’on bouffe bien à l’Assistance ?
    Est-ce qu’y a quelqu’un pour les aimer ?

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  • Sans intérêts

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Le foutre écoulait des beaux culs des travs
          Mais Xav ému dans l’aube claire
    À l’hâve heure des retours de lanlaire
          En pensée comptait ses sicavs

    Peu rares sont les amasseurs de billes
          Dont le vit gît sans appétits
    Que leur fric accouche en nombreux petits
          Voici ce qui les émoustille

    L’épargne j’ai rien contre mon minet
          Pleurnichais-je me sentant naze
    Mais tu sais pourtant qu’il y a des occases
          Où faut cracher au bassinet

    J’ai insisté tâtant jusqu’au délire
          Ses grosses bourses mais mon Xav
    Bandait pour l’écu non le cul des travs
          Encor moins mon cochon tirelire

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  • Salut Patrick

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Le lécher trompe d’éléphant
    Plus mou que la joue des enfants
    L’agacer d’une langue agile
    Et ronronner en le sniffant

    Me l’avaler larve fragile
    Émergeant juste de l’asile
    Tout chaud de son cocon velu
    Si vous croyez que c’est facile

    Ô pari fou ! jeu farfelu !
    Chimérique dans l’absolu
    Car sur le champ l’animal pousse
    Jette sur moi son dévolu

    Cet amour de bébé Tom Pouce
    Voilà qu’il frime et se trémousse
    Enfle son ventre d’alambic
    Et pour finir puissant me trousse

    Moi qui l’adorais tant lombric
    Qui mouillais pour son stylo Bic
    Sa nouvelle épaisseur me choque
    Je fous le camp salut Patrick !


    (Le bonjour à Mathilde qui, il y a plus de trente ans de ça, m'a appris cette contrepèterie. Où que tu sois, Mathilde, je ne t'oublie pas...)

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  • La rouille

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    J’suis comme une loque oh motive-moi
    R’donne-moi ton bruit tes roues dentées
    Les pointes de ta vélocité
          Feu de tout bois

    Seule hors service voies déglinguées
    Dans mes tunnels gémit le vent
    Je roule beaucoup moins droit qu’avant
          Y a d’quoi se flinguer

    Les signaux rouges les sémaphores
    Engrenages autrefois huilés
    Cuivres ronflants sirènes hurlées
          Tout ça c’est mort

    La rouille OK je sais s’est mise
    Dans nos culasses et nos cheminées
    Nos cornes de brume et nos fumées
          Nos places assises

    T’emporte et t’étreint électrique
    Cet engin rigide à faire peur
    Qui te fait bouillir la vapeur
          Quand il rapplique

    Moi si tu reviens pas je trace
    Jusqu’à la mer chez les Chinois
    J’suis comme une loque oh motive-moi
          J’veux que tu m’embrasses

     

    Dernière minute ! Alain Cabello-Mosnier, poète et blogueur, a eu la gentillesse de lire mon poème "Mâle d'un soir" et de réaliser un montage d'images charmantes pour l'illustrer. À voir et écouter sur son blog : http://poesiesqueer.canalblog.com/archives/2023/01/05/39770009.html
     
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  • Un ciel de traversins

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Barbaque de nymphes à l’acide
    Saveur ô passe-moi l’aisselle
    D’absinthe où ton palais ruisselle
    M’ogresse et me pompe le feed
    Back à la vulve de gazelle

    Que toi tu fluides aussi le trip
    Traverse nos monts d’ecchymose
    Un soleil meurt magicien d’Oz
    Qui nous boulotte à fond les tripes
    On frise putain l’overdose

    Tout ça pour s’élancer d’azur
    Flaquer le fade oser la claque
    Nous noyer là nues dans nos lacs
    Chienne à boire happons la fressure
    Nymphe au cœur tendre de barbaque

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  • Naturel habitat

    Catégories : Octosyllabes (8), Tétradécasyllabes (14)

    Ma niche écologique est tapie dessous ta ceinture
    C’est là que je prospère entre la hanche et le genou
          Là que s’éploient mes aventures
          Que vient ronronner mon minou
    Là que je te retrouve ou que seule je pense à nous

    Je suis un mammifère à sang chaud muni de muqueuses
    Qui se nourrit d’amour et du jus frais des voluptés
          Issu de nos flaques visqueuses
          Jamais à sec même en été
    Viens-t’en que l’on s’ébatte au sein des biodiversités

    Tout pelage dressé ô mes épidermes fleurissent
    Quand tu verses sur moi le soleil ocre de tes yeux
          Ma lionne ma prédatrice
          Aux sentiers fols et giboyeux
    Laissons parler le sang et l’acidité du milieu

    C’est pas ma faute à moi si j’ai besoin de toi je t’aime
    Je me voudrais pouponne en l’ourlet de ton placenta
          Toi mon tout mon écosystème
          Mon équilibre délicat
    L’absolue vérité de mon naturel habitat

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  • Des identités

    Catégories : Octosyllabes (8)

    A baise B incognito
    B se tape A en anonyme
    Iels s’en branlent le gland clito
    Des identités du ghetto
    Y a que l’amour qui les anime

    Qu’A turlute le con de B
    Et aussitôt B part en couille
    Puis s’écrie je vais t’entuber
    Par gués et détroits dérobés
    Et là c’est le douxce A qui mouille

    Rien à glander l’âge et le nom
    La société c’est morte branche
    A et B se torchent l’oignon
    Des CV puant le pognon
    Y a que le sexuel qui les branche

    Nos deux vécus enfin rejoints
    Ta corps est un violon ton chatte
    Bande et pine sa mise au poing
    Quel chienNe a jamais eu besoin
    D’exhiber de blanches papattes

    B nique A sans rien demander
    A boit saon B telle un vampire
    Pour le reste ô flics attendez
    Iels cherchent pas à s’amender
    Y a que le cul qui les inspire

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  • Guenipe planète

    Catégories : Dissyllabe (2), Octosyllabes (8)

    Chu trop harcelée par mon boss
    I veut quasi tout l’temps que j’bosse
    Sauf que j’ai pas vraiment la bosse
          À ça
    J’préfère les doux moments qu’on dort
    Ou qu’en bikini on s’les dore
    En écoutant flûter l’condor
          Pasa

    Mon chef i file un trip chelou
    Où qu’i s’agit d’rafler des sous
    En les taxant à d’aut’ marlous
          Pas nets
    Chu tarabustée par ces types
    Le monde est plein d’robots bip bip
    J’ai pas ma place sur c’te guenipe
          Planète

    Rien à branler moi des talbins
    J’veux paresser dans l’eau du bain
    En caressant mon p’tit lapin
          Tout rose
    Mais l’encor mieux le rêve beatnik
    C’est quand en enl’vant nos tuniques
    Avec la belle Anna on s’nique
          Le chose

    Vrai chu concassée par ce boss
    Qui veut à l’infini que j’bosse
    J’y ai pourtant dit qu’j’ai pas la bosse
          À ça
    Passer sa life à turbiner
    S’faire houspiller turlupiner
    Je voyais pas l’mot tapiner
          Comme ça

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