Dans l’église scandalisée
Je me touchais, l’âme rusée,
Lorsque du chœur montaient les chants ;
Quoiqu’ayant pas le cœur méchant,
Je rêvais toute à des fusées.
Dans l’église où le doux encens
Éveillait mon ventre indécent,
Simulant de vagues prières,
Je retombais dans mes ornières
Et me faisais rougir le sang.
Levez, ô temples, vos barrières
Aux folles férues du derrière !
Laissez-les s’éjouir au combat
Contre le brûlant ici-bas !
(Combien, plus tard, se marièrent...)
Dans l’église où errent mes pas,
M’aimant le pivot du compas,
J’ose de mes doigts d’eau bénite
Geindre plus fort que sous la bite,
Et si l’on vient... n’arrêter pas !
Octosyllabes (8) - Page 6
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Mes ornières
Catégories : Octosyllabes (8) -
La mer n’y peut rien
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Viens te balancer dans ma fucking chair
Un coup devant, un coup derrière
Tout le reste on s’en branle, on s’en balance
C’est pas le bon jour pour rompre une lance
Viens, je t’ai servi un poisseux cocktail
Ton cock m’en dira des nouvelles
Fait trop chaud pour les tempos assassins
Mais viens me tremper ta tige au bassin
La mer ne peut rien au sea, sex and sun
Quand ce cagnard-là nous assomme
Y a plus qu’à gémir sur nos plages roses
Lécher nos sorbets jusqu’à l’ankylose
Cet hiver on sortira les sextoys
Je ferai de toi mon bitch boy
Mais en attendant, viens qu’on se balance
L’un dans l’autre, c’est un peu les vacances -
La désirance
Catégories : Octosyllabes (8)À Marceline
Je suis la prière je passe
La main et m’en remets à toi
Seule suspendue dans l’espace
À la merci des autres doigts
Effleurant mes mammes si rondes
Glanant mes baves en tous lieux
Qui pleuvent pleuvent sur le monde
Ange planant parmi les dieux
Tout encordée je me redresse
L’âme mieux que ce corps rétif
Dont le chant n’est que pure ivresse
Coulant des flancs du primitif
Si je m’envole avant l’aurore
Et que ta main vient me punir
Je sais que je louerai encore
Ces cris longtemps à l’avenir
Car les gestes dont tu me prives
Car le feu des regards moqueurs
Clouant mes ailes là captives
Pour qu’enfin tu m’aimes vainqueur
Ne bannissent guère à la frange
La faim de te sentir en moi
La faim s’enfle oh oui je te mange
Des yeux du sexe en tapinois
Laissez passer je suis l’ardente
Requête à qui mua mon sort
Brûla mon cœur m’ouvrit la fente
Et démonta tous mes ressorts
Je suis la prière et les larmes
Un shibari en suspension
La désirance nue sans armes
Mûr est le fruit de ma passion -
Pour toi
Catégories : Octosyllabes (8)Vois comme j’ouvre bien les cuisses
À l’inconnu que tu m’envoies
Vois ma honte et mon jouir oh vois
Afin qu’après tu m’en punisses
J’ai perdu toute inhibition
Pour n’être plus qu’obéissance
Un grand trouble me fout les sens
Au-delà de nos prévisions
Vois je l’engloutis son pénis
Puisqu’aussi bien tu l’as voulu
Mais n’oublie pas pour mon salut
Qu’ensuite il faut que tu sévisses
Cet homme écœurant me fait mal
Pourtant que les choses soient claires
Si je fais ça pour te complaire
J’y prends un plaisir animal
Vois je me prête à tous ses vices
M’ouvrant le cul avec les doigts
Buvant sa jute oui mais pour toi
Pour qu’à la fin tu me punisses -
Mon locataire
Catégories : Chanson, Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Il avait d’immenses yeux verts
Un sourire joliment pervers
Et des tas d’amis de passage
Aux bras musclés pleins de tatouages
Qu’au début j’ai pas bien compris
Genre « Du valseur je suis épris »
« Viens faire un tour dans mon trou d’homme »
Ou « Aller simple pour Sodome »…
Je savais pas grand-chose de lui
On l’visitait souvent la nuit
Mon locataire
Je l’entendais faire la putain
Qu’on enfilait jusqu’au matin
Pourquoi le taire ?
Il était mince, il était beau
Il sentait bon le foutre chaud
Mon locataire
Quand j’le croisais dans mon couloir
La mouille me coulait sans l’vouloir
Jusque par terre
Bonheur perdu, bonheur enfui
À les écouter toutes les nuits
Se donner ces plaisirs étranges
J’avais des envies qui m’démangent
D’être assise au bord de son lit
Pour voir son p’tit cul démoli
Mais j’ai jamais osé lui dire
Des fois faut pas approfondir…
Je savais pas grand-chose de lui
On l’visitait souvent la nuit
Mon locataire
Je l’entendais faire la putain
Qu’on enfilait jusqu’au matin
Pourquoi le taire ?
Il était mince, il était beau
Il sentait bon le foutre chaud
Mon locataire
Quand je l’croisais dans mon couloir
La mouille me coulait sans l’vouloir
Jusque par terre
Quand il m’a quittée cet hiver
J’ai lu dans ses yeux grand ouverts
Qu’il avait du cœur à l’ouvrage
Il s’était fait faire un tatouage
« Ici le plus beau trou d’Paris »
C’était à la suite d’un pari
Avec ceux qu’il app’lait ses hommes
Ces types échappés d’un péplum…
Je savais pas grand-chose de lui
On l’visitait souvent la nuit
Mon locataire
Je l’entendais faire la putain
Qu’on enfilait jusqu’au matin
Pourquoi le taire ?
Il était mince, il était beau
Il sentait bon le foutre chaud
Mon locataire
Chaque fois qu’j’arpente ce vieux couloir
Ma mouille dégouline sans l’vouloir
Jusque par terre
Sur l’air de « Mon légionnaire » (Edith Piaf)
https://www.youtube.com/watch?v=7ShrxDgnU3E -
De glace
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Il se fait caresser par elle
Ne veut rien d’autre de son corps
Et pourtant Dieu sait que la belle
Serait d’accord
Lorsqu’elle fouille en sa braguette
Il lui regarde droit les yeux
Tel un aigle affamé qui guette
Du haut des cieux
Trouver son sexe déjà raide
La fait rire elle dit Ma foi
Est-ce là l’acier de Tolède ?
À chaque fois
Crachant dans ses mains la petite
Monte descend respire fort
Elle-même il semble s’excite
De ses efforts
Lui cependant reste de glace
Dévisageant la douce enfant
Dont le ventre chaud se crevasse
S’ouvre et se fend
Il jouit du branle de la belle
Qui toute aimerait se donner
Mais qu’elle le dise il grommelle
L’air étonné -
Dans la fièvre
Catégories : Octosyllabes (8)Jambes mêlées cheveux défaits
Doigts se creusant des trous torrides
Toi tu regardes stupéfait
Ma peau blanche et sa peau café
Forcer ton sexe à la déride
Jambes miellées cons indécents
Collés d’amour comme des lèvres
Et toi tout près te caressant
Plus nos soupirs se font pressants
Et plus tu durcis dans la fièvre
Jambes fesses nos muscles vont
Chercher le plaisir aux limites
Du salace nous en avons
Quand toi de tes mains de savon
Violent tu te racles la bite
Jambes en nage et jus mousseurs
De nos corps fourbus hors d’usage
Regards défaits nos deux joues sœurs
Toi te levant guerrier jouisseur
Tu viens gicler sur nos visages -
L’otage
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Lit conjugal devenu mon donjon
Tel un carcan tout hérissé de joncs
Ceux de tes amis de passage
Venus voir la fille pas sage
Barboter dans le stupre où nous nageons
Lit conjugal où figurant l’otage
Ligotée nue j’ai le rouge au visage
Pour l’agrément de ces messieurs
Me caressant du bout des yeux
Où flambe le péché qu’ils envisagent
Lit conjugal et tu leur dis Mes vieux
Pinez branlez giflez à qui mieux mieux
De mon épouse humble soumise
Livrée pour vous sans sa chemise
Faites fête et soyez comme des dieux
Lit conjugal où par ton entremise
Je sens la fente de mon ventre mise
À rude épreuve par ces joncs
Accourus pour faire au donjon
Les vésanies par d’autres non permises -
Le désir qui me ronge
Catégories : Octosyllabes (8)La fée Branlette est de retour
En mon boudoir à moi Raiponce
Que ne vient-il dans cette tour
Un garçon me faisant sa cour
Ô fée connais-tu la réponse ?
Branlette me dit que le temps
N’existe pas c’est un mensonge
Me briquerai-je ainsi cent ans ?
Sais-tu comme il est insistant
Ô fée le désir qui me ronge ?
Et elle alors m’ôtant le bas
Me pourvoit de suaves délices
Ses doigts mènent le branlebas
Mais ô fée ne pourrais-tu pas
Mettre un jeune homme entre mes cuisses ?
Branlette par toi je reluis
Quoique solitaire et tragique
Puis tu te fondras dans la nuit
Me laissant là sans toi sans lui
Sans une baguette magique…
La fée Branlette en cette tour
Souventes fois m’étrille et ponce
Pourtant de la gent mâle autour
Aucun ne vient à mon secours
Ô fée n’oublie pas ta Raiponce ! -
Où je m’immole
Catégories : Octosyllabes (8)C’est eux c’est eux c’est encore eux
Qui me font le cœur amoureux
Les cons charnus et liquoreux
C’est là l’autel où je m’immole
Grigri fétiche ô sombre idole
Où mes jambes deviennent molles
C’est la source c’est le sillon
Le filet de mon papillon
Puits et piège où nous godillons
C’est le ru chantant sous la mousse
C’est l’éclair blanc c’est la secousse
Le diable velu qui me trousse
C’est mon tout mes quatre horizons
Mon alcool à l’herbe aux bisons
Ma délivrance et ma prison
C’est le mamelon pour adulte
Gorgé de lait de miel occulte
Que ma langue souvent consulte
C’est eux c’est eux oui toujours eux
Par qui s’embue et vibre heureux
Mon con charnu et liquoreux -
Noëls secrets
Catégories : Octosyllabes (8)À la clinique on s’entrenique
Quand nos matons tournent le dos
Un doigt par-ci, la langue là
Un rien fout le feu aux rideaux
Façon de s’agripper au monde
D’inoublier nos êtres chair
Qu’un soir plus un cul ne réponde
Restera qu’à se foutre en l’air
Sans ces noëls secrets l’hospice
C’est la mort sûre et le trip bad
Car autrement ça pue la pisse
Et le chagrin dans nos ehpads
D’acharnement thérapeutique
Branlant suçant les vieux débris
De nos vécus on diagnostique
Un bout du bout moins assombri
Les infirmiers nous en empêchent
Mais nous bien sûr on sait ruser
On s’enfile à l’aube à la fraîche
Sur nos pieux médicalisés
À la clinique on s’entrenique
Quand tournent le dos les soignants
La mort, les soucis organiques
On les baise en se besognant -
Semaine après semaine
Catégories : Octosyllabes (8)Mon ventre est un manoir hanté
Le spectre de toi s’y promène
Et mes doigts en vain se démènent
À m’en altérer la santé
Seule semaine après semaine
Mon ventre nu désenchanté
Ça n’est qu’un épiphénomène
Vestige en creux de ton format
Preuve qu’autrefois tu m’aimas
Déversant la chaleur humaine
Du bout tendu de ton karma
Mon ventre est resté ton domaine
J’y cherche avec fébrilité
D’un doigt creuseur énergumène
Seule semaine après semaine
Ton souvenir ta vérité
Tout mon ventre à toi me ramène
Ce ventre que tu as quitté -
Sans merci
Catégories : Octosyllabes (8)Qui usait d’elle abusait d’elle
Il en allait ainsi d’Odile
Fille soumise enfant docile
À son devoir toujours fidèle
Kiffant les défis difficiles
Sans cesse il fallait la forcer
Se montrer sévère et précis
Lui dire ouvre-toi lèche ici
Elle avait le corps empressé
Et tant pis pour les indécis
Rien n’était suffisamment sale
Pour que le refusât Odile
Aucun trop fou trop imbécile
Dont elle ne se vît vassale
Bête aimante et chienne docile
Elle mourut d’avoir poussé
Beaucoup trop loin ce jeu sexy
À s’offrir ainsi sans merci
Sans en avoir jamais assez
Mais le banquet fut réussi -
Ô bacchanale !
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Mouillez naïades !
Nymphes aux cons bien emperlés
Il n’est plus temps pour les œillades
Le désir vient à déferler
Voici du cul les olympiades
Divins tendrons !
Filles de Zeus ou de Neptune
Visez les vits tendus et ronds
Qu’importe et la gloire et la thune
Vos amours tendres attendront
Et vous satyres !
Quittez vos bois et vos fourrés
La queue brandie en cran de mire
L’heure est venu de tout fourrer
De tirer ce qui vous attire
Fols salivez !
Mordez les seins de ces génisses
Gonflez clitos ! plantez rivets !
Que gorges et ventres gémissent
Le jour de baise est arrivé
Ô bacchanale !
Orgie sans frein de Dionysos
Oubli du gris d’ères banales
Niques paniques jusqu’à l’os
Jouirs aux fièvres phénoménales -
No fur !
Catégories : Octosyllabes (8)La peau d’lapin c’est doux c’est frais
Mais bientôt les poils se débinent
C’est plus bon à que dalle après
Même astiquer les carabines
La peau d’lapin c’est chou c’est vrai
Mais j’aime mieux la peau d’la pine
Aussi tendre qu’un cul d’bébé
Sensible à mort et extensible
Sa muqueuse me fait tomber
À g’noux d’amour irrémissible
Plus polie qu’un caillou d’abbé
Ô peau d’la pine c’est toi qu’je cible
J’la déshabille à l’apéro
J’la flatte et frôle au gras du pouce
J’y fais tout doux monter l’sirop
Tant pis si la mousse éclabousse
À siffler c’est pas bien chérot
Deux-trois peaux d’la pine sur le pouce
J’la laisse aussi (mais ça va d’soi)
À l’occasion m’fourrer où j’pense
Panse honnie où nul mâle y soit
Pis faut bien qu’un homme i s’dépense
Aussi j’l’invite ô soie sur soie
À m’peau-d’la-piner sans défense
OK la peau d’lapin c’est doux
Mais un détail me turlupine
Il faut tuer la bébête et tout
Et qu’essque d’vient la pauv’ lapine ?
Moi la fourrure au fond j’m’en fous
Vraiment rien n’vaut la peau d’la pine -
Les gars de la Navy
Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Le canon s’est tu dans les plaines
Et la fille à soldats se plaint
Dès que son ventre n’est plus plein
La pauvre a de la peine
Que reviennent ces galopins
Ces régiments de blanche épine
Elle aimait leurs façons lapines
Qui lui valaient son pain
La guerre a fui c’est pas de veine
Fini les fouteries le vin
La belle se caresse en vain
Et s’envoie des verveines
Où sont les gars de la Navy
Les kalachs les shakos l’évitent
La fille à soldats ô maudite
Se lustre le parvis -
Celle qu’on regrette
Catégories : Octosyllabes (8)C’est la secrète fiancée,
La fille habitant mes pensées,
C’est l’ombre au blanc de mes miroirs,
Que je sais sans jamais la voir,
C’est la fée d’or bruni, l’ancienne
Histoire en deçà des persiennes,
C’est le flou babil au revers
De mes silences d’univers,
C’est l’écho dans l’oreille avide
Qui ne surprend plus que le vide,
C’est le souvenir d’un parfum
Aux relents de rêve défunt,
C’est la douleur qui se déguise
En vagues bleues et indécises,
C’est son œil surgi des beautés
D’un nuage détricoté,
C’est son ventre de pluie d’orage
Chaude où mes nefs ont fait naufrage,
C’est sa main, son rire, sa voix
Creusant ma chair à chaque fois,
C’est son pied me baisant la bouche,
Son nom resté telle une souche,
Et, tout soudain, happant l’instant,
Le miel amer d’un autre temps...
C’est celle, en somme, qu’on regrette :
Elle, ma fiancée secrète. -
Un cœur froissé
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Tu la cueillis ma rose inerme
En effeuillas les épidermes
Sans y penser
Moi frêle bouton sans alarmes
En te laissant le choix des armes
Je m’effaçai
Tu l’affolas ma fleur sauvage
L’abandonnas sur ce rivage
Bien délaissé
Depuis la pluie les vents me mangent
Et tous tes amours me dérangent
Quand je les sais
Tu les déchiras mes pétales
De naïve et neuve vestale
Était-ce assez
Humer l’âme et le bouquet d’elle
Puis t’en aller à tire-d’aile
Dans l’air glacé
Sans épine ivre sous ton charme
Je fus la violette de Parme
Au cœur froissé
Qu’au bout du jour qui se referme
Tu broyas sous le talon ferme
D’un pas pressé -
La jument infernale
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)En avant vers d’autres fuseaux
Horaires, d’autres latitudes,
Les îles aux sadomasos
Où j’aurai toute latitude !
Nul besoin de voter ! Foin des référendums !
Voici venu le temps béni de la femdom !
À poil, soumis, petits oiseaux
Se bousculeront à mes bottes ;
Je cinglerai ces damoiseaux,
Les enfilerai sans capote.
Trois milliards de nanas ? Tout autant de bégums !
Voici venu le temps béni de la femdom !
Fous mes désirs, troubles mes eaux :
Je veux malmener les balloches,
Gifler les culs et les museaux,
Puis soudain rouler des galoches.
Trois milliards d’ex-machos ? Autant de factotums !
Voici venu le temps béni de la femdom !
Le feu jaillissant des naseaux,
Je suis la jument infernale
Qui mord à sang les chorizos
Et ruine la fierté des mâles.
La foufounette enfin peut reluire au summum !
Voici venu le temps béni de la femdom !
En avant toute, amoroso !
Vers l’archipel auquel j’aspire,
Le pays des sadomasos
Dont je serai reine vampire ! -
À mes doigts de menhir
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Dieu vous garde, ô beau mec qui, n’ayant pas osé
Me prendre et me découdre au fil de votre aiguille,
Me laissiez pourtant voir que j’étais jolie fille !
Nos yeux se sont connus, mais nos pas se croisaient ;
Ce soir mes doigts ont refusé
D’attendre plus longtemps : ils sont votre cheville.
Dieu vous garde à qui la sentira pénétrer
Son temple plus heureux, cette ardeur missionnaire
Qui brûle en vous, née du soleil et du tonnerre !
Je l’ai lue sur le cercle indécis de ces traits
Où vos lèvres tenaient secret
Ce qui devait lécher à mes vasques lunaires.
Dieu vous garde pour elle et pour le souvenir
Que je chéris de vous, seule au nu de la chambre
Obscure où mes reins vont, viennent, s’ouvrent, se cambrent,
S’offrent aux doigts mouillés, à mes doigts de menhir,
Ô mec qui n’avez su venir
Mais connaissiez combien je briguais votre membre !