Plus tendre qu’un galet, polie par le remous
De cent trop brefs regards sur sa chair trop ancienne,
Ceux des hommes indifférents qui vont et viennent,
Une femme s’offre à genoux.
Si l’aube la voit là, sans qu’aucun ne la veuille,
Sans que nul ne désire encore aimer ce corps,
Elle connaît le sort qui l’attend — c’est la mort —
Et en tremble comme une feuille.
Ô loi mâle, cruel oukase des miroirs !
Après avoir servi le vit bien des années,
Sentant combien ses pauvres beautés sont fanées,
Une femme nue perd espoir.
Mais voici qu’on lui passe autour du cou la chaîne
Et l’entraîne — elle renaît ! son cœur fait des bonds :
Elle vivra peut-être, aux pieds de ce barbon,
Jusqu’à la semaine prochaine...
Sous la loi mâle
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)