Fameux ton ventre ma pitance
Tout d’iode et de lubricité
Nous nous connûmes en été
Sur l’île où par inadvertance
Mon pédalo avait buté
Deux jours bénis nous lutinâmes
Moi tes branchies toi mes nichons
Et autres golfes folichons
Tes yeux de raie dardaient des flammes
Roses comme un petit cochon
Tu voulus m’apprendre la nage
Ah ! que n’avais-je la queue pour
Te suivre aux gouffres de l’amour
Au lieu d’affaler sur la plage
Un corps d’humaine bien trop lourd
Trois nuits trois nuits ! sous les étoiles
À tes écailles j’ai léché
Le sel mais on me recherchait
Et lorsqu’il surgit une voile
Toi tu plongeas pour te cacher
Squameux ton ventre ô ma sirène
Pâle et glauque être issu des eaux
Qui dus fuir loin de ces salauds
Lesquels au tribunal me traînent
Pour rembourser le pédalo
J’ai confié aux flots en délire
Ce vieux flacon que j’ai vidé
Avec mon mail et mon ID
En espérant que tu sais lire
Et que ton antre est raccordé
Octosyllabes (8) - Page 5
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Une bouteille à la mer
Catégories : Octosyllabes (8) -
L’ultime gorgée
Catégories : Octosyllabes (8)Encore une brune après j’me couche
Encore une fille contre ma bouche
Encore sa langue encore ses doigts
Fourrageant dans mon attrape-mouche
Encore une blonde une dernière fois
Juste en souvenir d’autrefois
Encore la faire miauler sa mère
La faire trembler terre et gravois
Encore une poupée douce-amère
Encore son con ses fruits mammaires
Avant d’refermer mon linceul
L’ultime gorgée de pisse-mémère
J’pourrai mourir le cœur tout seul
Dégobillant mes cellules louches
Encore une brune après j’me couche
Promis juré sous vos tilleuls -
La nue salamandre
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Sainte Vénus priez pour moi
Je sors ce soir avec dix gonzes
Dix malabars aux yeux de bronze
Un peu sournois
Sainte Vénus soyez gentille
Prêtez-moi moiteur et conseil
Faites-le chaud comme un soleil
Mon cul de fille
Je veux être sacrée putain
Numéro un dans l’HLM
Celle pinée qu’on oint de crème
Jusqu’au matin
Devenue la nue salamandre
Lubrique qu’on brique à loisir
Et par qui toujours le désir
Se réengendre
Je veux sentir à feu à sang
Mon con pleurer des mélodies
Mes indécences applaudies
À cent pour cent
Que votre saint effroi m’habite
La fente ainsi qu’aux temps anciens
Quand l’abîme enfantait les siens
Sans nulle bite
Sainte Vénus me laissez pas
Demeurer tristement humaine
Je veux régner sur l’œcoumène
Par les appâts
Accordez-moi rang de déesse
D’un soir au noir de leurs beaux yeux
Sainte Vénus dont je me veux
L’humble prêtresse -
La vérité sur Sodome et Gomorrhe
Catégories : Octosyllabes (8), Terza rimaPour Éric, poète, aphoriste etc.
Un soir que le dénommé Loth
S’enculait sous les sycomores
Avec un mec raide autant qu’hot,
Dieu, jalousant ces assauts d’homme,
Pina son fils ressuscité,
L’œil vicieux vissé sur Sodome.
Ainsi fut sauvée la cité ;
Mourir d’amour, quel oxymore !
Vivante est la lubricité !
Quoiqu’en revanche, on remémore
La triste fin des habitants
De ce charmant chef-lieu : Gomorrhe,
Lesquels périrent en se foutant
Droit dans le dargif des claymores...
(Dieu se branlait pendant ce temps.) -
Cendres en toi
Catégories : Octosyllabes (8)Je veux être l’ensevelie
Dans les plaies vives de ta chair
Bavant de honte et manquant d’air
Je veux être l’anéantie
Morte entre tes bras de malheur
Rongée dedans par ta chaleur
Devenir trou fêlée perdue
Corps et âme et humanité
En ton ventre désexcité
La lie qu’autrefois tu as bue
La foutue garce ô à jamais
Cendres en toi mais qui t’aimait -
Arse à mourir
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Telle la terre à tous je suis à toutes
Telle le ciel que boivent nos poumons
Qu’on retourne l’humus et qu’on me broute
Telle les fleurs que nous humons
Telle la terre au soc je vais crevée
Telle l’eau des torrents ne coûte rien
Ivre et nue je me livre aux dépravées
Telle la terre à tout terrien
Jà ne m’épuiserez je puis encore
Toutes vous satisfaire et vous nourrir
Telle les fruits que nos ventres dévorent
Telle la terre arse à mourir -
Une pluie est venue
Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Moïse errant sur sa montagne
Vit un buisson de feu
Et puisque s’en dressait son pagne
Abreuva de tendres aveux
Cette rousse compagne
C’est toi divine dont je veux
Lécher l’écorce nue
Baiser là sous le dais des cieux
La vulve ô flamme entretenue
Qui m’incendie les yeux
Qu’en toi ma verge s’exténue
Brisant le vieux ciment
De nos déités inconnues
Sur tant d’arides sentiments
Une pluie est venue
Aux autres je te cache et mens
Qu’un seul écoute
Tes dix brûlants commandements
Entre au saint des saints et te foute
D’un seul amour dément
Moïse est celui qui redoute
L’or de tes quatre vœux
La myrrhe âcre que tu dégouttes
L’encens de ton buisson de feu
Arboré sur ma route -
Bouche haletante et rouge au front
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Elle et moi nous nous pénétrons
Comme en miroir le tiroir aux étrons
D’un chapelet de jolies boules
De croissant calibre au profond du boule
Bouche haletante et rouge au front
Alors nous devenons maboules
Férues d’envie de se laper la moule
Clapotant et versant litrons
De sangria macérée de citron
Sous nos yeux ardents qui riboulent
Elle et moi deux frêles tendrons
Comme en miroir nous nous administrons
Ce qui donne la chair de poule
Et fait soudain que l’orgasme déboule
Bouche haletante et rouge au front -
Au nombre des non-morts
Catégories : Octosyllabes (8)Je sortirai de mon tombeau
Pour chaque nuit baiser encore
Hommes et femmes les plus beaux
Tant j’ai le feu qui me dévore
Me changeant en chauve-souris
Je volerai parmi les chambres
Pour mordre au con quelque houri
Parfumée de violette et d’ambre
Sans me soucier de leurs clameurs
À mon apparence éthérée
Je romprai les os des dormeurs
D’une tendresse exagérée
Surprenant deux amants unis
En une heure hâve et attardée
Je les aurai vite punis
En griffant la pine dardée
Par-dessus tout je hanterai
L’être morose et solitaire
Que peut-être j’emporterai
Mourir avec moi sous la terre
Plantera-t-on des pieux d’argent
Dans mon ventre de chair sanieuse
J’en tirerai un outrageant
Plaisir de gorgone gouailleuse
D’autres me vouant un culte noir
Et m’allumant d’énormes cierges
J’apparaîtrai dans les miroirs
Pour profaner de tendres vierges
Oui je quitterai mon tombeau
Serrer encor des vivants contre
Ma peau putride et en lambeaux
Jouant le temps contre la montre
Je suis au nombre des non-morts
Trop amoureux de l’existence
Et du chaud vertige des corps
Pour se résigner au silence -
Combien s’ouvrent nos girons
Catégories : Octosyllabes (8)La parole humaine abolie
Il nous restera la folie
Douce des corps ils nous diront
D’où sourd l’heureux vin d’où la lie
Et combien s’ouvrent nos girons
Plus chauds que les ciels d’Italie
Une fois tu le vain jargon
On raccrochera les wagons
De nos solutions alcalines
Surfant voguant sur la vague on
Reverra nos lèvres câlines
Ardre aux sangs que nous conjuguons
Adieu babils menteries prêches
Engouffrons les doigts dans la brèche
Et la langue prise au carcan
D’une chair amie rose et fraîche
Abjurera ses écarts quand
Gicleront de blonds jus de pêche -
Par-delà les embâcles du soir
Viens tendrement t’asseoir
Te blottir nu à mes genoux
Quand nos deux peaux se tendront un miroir
Un miroir de silence et de bleu cristal nous
Nous reconnaîtrons par-delà les embâcles du soir
Du puits de nos intimités trop longtemps clos de pierres
Montera le fredon d’une chanson d’amants
Et nos sangs frémiront comme une bière
Je crois si tu viens dans le noir
T’asseoir là tendrement -
Va pas le fendre
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Ah tes coups d’rein
Ça sent la poudre et la foudre un
Éclair jailli de ton mandrin
Crépite oh va pas le fendre hein
Mon vage accro à tes coups d’rein
Salamandrins
Mon vage accro
S’accroche à toi là beaucoup trop
À ton bélier beaucoup trop gros
Les coussins pleurent sous mes crocs
Tout se déchire en cent accrocs
Blancs de nacre ô… -
Une drôle d’aventure
Catégories : Octosyllabes (8)Où que ce soit Lucie le suce
Le pompe et le boit tant et plus
Au cinéma dans l’autobus
Les salles d’attente les montagnes russes
Où que ce soit Lucie le suce
D’emblée fond sa lippe et lui gobe
Tout palpitant le bout du zob
Puis de sa bave l’oint et l’enrobe
Léchant tout fromage et microbes
Sans qu’aucun repli se dérobe
Sa langue alanguie tourbillonne
À sa manière un peu brouillonne
Autour du gland qui papillonne
Et ronge sa proie Lucie la lionne
Dans la savane des cris résonnent
Tout en lui emplissant la bouche
Il la supplie oh viens qu’on couche
Au moins je pourrai prendre une douche
Mais Lucie veut pas qu’on la touche
C’est la nana plutôt farouche
Quand il gicle pan ! dans la glotte
À Lucie le pauvre sanglote
Elle fait allons on reste potes
C’est comme ça que ta bite me botte
Pas question d’ôter ma culotte
Ça fait bien six mois que ça dure
Qu’elle engloutit sa merguez dure
Dans l’ascenseur dans la voiture
Ils vivent une drôle d’aventure
Ça fait bien six mois que ça dure -
Ma chevillette cherra
Catégories : Dissyllabe (2), Octosyllabes (8)Viens te vautrer dans ma gadoue ;
C’est chaud, c’est salé, c’est soyeux,
C’est doux…
Viens ! Tu t’en mettras jusqu’aux yeux.
Je te ferai supertriquer ;
J’ai tout préparé, tout prévu,
Briqué
Tout ça nickel : du jamais vu.
Tu pourras t’égarer le pif
Sur ma plage blonde où toi, le
Récif,
Tu fais crépiter les étoiles.
Viens m’avaler ! Que les murs fondent !
Adieu les autres hommes, adieu !
Le monde
Se résume à ce lac pour deux.
Tu pourras mordre à cœur les tendres
Chairs d’amoureuse à ta portée,
Et tendre
Un majeur pour les écarter.
De la langue tu pourras suivre
Les cols buissonniers de ma faille,
Mon cuivre,
Mes ors… et déjà je défaille !
De mes genoux tu forceras
L’ouverture, et ma chevillette
Cherra
Sur ta gueule affamée de bête.
Tu pourras savourer, ta bouche
Autour d’un clito haletant,
La douche
Jaillie du tout début des temps.
Tu pourras plonger (ça t’excite)
Au profond, tandis que j’effleure
Ta bite
Rouge satin, ta grosse fleur.
Tu pourras laper des rivières
Moussues de jus, de suc, de mouille,
De bière
Tiède au goût de reins et de rouille.
De mon ventre tu pourras faire
Cet oiseau moite et affolé
Qu’un fer
A privé d’ailes pour voler.
Tu pourras mettre enfin ta queue
Dans ma gadoue, dans ce délire
Aqueux,
Afin d’y prendre ton plaisir. -
Ventre ouvert et cerveau splitté
Catégories : Octosyllabes (8)Toujours plus bas je dégringole
Toujours plus râpeux mes instincts
Le monde est un foutu festin
Et l’amour tue comme un alcool
Toujours plus bas je dégringole
J’ai pas inventé le plaisir
Ni la malfin des aventures
Mon prochain gisant en pâture
Je dis yes à tous mes désirs
Aux vits tendus pour les saisir
Me pulse un flux bisque d’hormones
Qui me maintient la tête ailleurs
Loin du labyrinthe intérieur
Se déserter changer la donne
Ma vie n’appartient à personne
Me parlez pas moralité
Me parlez pas sérénitude
L’animale à fait des études
Son corps veut mourir alité
Ventre ouvert et cerveau splitté
Possible au fond que je sois folle
Mais là au fond rien de sérieux
Ne me regarde au blanc des yeux
Cœur volatil va-t’en décolle
Toujours plus bas je dégringole -
Bas percé
Catégories : Octosyllabes (8)À cœur perdu jeté au vent
Prodigué à celle ou celui
Dans l’œil duquel mon corps a lui
J’aime sans cesse ô perdument
Brûlant ma vie à tous les bouts
Croquant semence et vidant bourses
N’amassant pas un brin de mousse
Je passe peu de temps debout
Vite en besogne allons enfants
Amoureux de mon bas percé
Qu’on dilapide indépecé
Le cuir à vif dont je me fends
Mon giron pour qui bâille-t-il
Sinon pour quiconque l’embrasse
Dont sexe âge opinion ou race
Ne sont qu’attributs volatils
À cœur perdu jeté au vent
Prodigué à celle ou celui
Dans l’œil duquel mon corps a lui
J’aime sans cesse ô perdument -
À chacun ses occupations
Catégories : Octosyllabes (8)Nous, les héros de la sociale,
Avions un sourire indigent
Pour vous, les clients affligeants,
Les brisés à la voix qui chiale,
Qui sont un poids pour la nation,
Comme on dit aux informations.
Nous, du bureau des braves types,
S’usant bien peu si l’on s’en sert,
Votre souci, votre cancer,
Nous avions pour commun principe
De l’oublier avec passion
Quand nos meufs nous les embrassions.
Nous, tout en vous écoutant braire,
Planqués au fond de nos guichets,
On se sentait plus aguichés
Par Zohra, la jolie stagiaire,
Salope experte en fellation ;
Alors pensez, votre pension…
Nous, quand vous nous lâchiez la grappe
Pour aller sangloter plus loin,
On vous collait des plus, des moins,
Des bons points ou des handicaps :
À chacun ses occupations ;
Faut bien que nous nous délassions.
Car aux héros de la sociale,
Vous n’étiez que des numéros,
Cul trois neuf sept tiret zéro ;
Nous traitions à fins salariales
Votre dossier sans compassion,
Et puis à d’autres cons passions. -
En sentinelle
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)À coups de gaule ô guidez mes errances
Redites-moi la juste direction
Le droit chemin à coups de lance
Vers vos jardins vos fruits de la passion
À coups de verge ô montrez-moi la route
Avant que ne s’égarent à nouveau
Mes rêves vers d’autres biroutes
Vite une tige à dresser les nymphos
On ne badine avec l’envie charnelle
Qu’à condition d’avoir le cœur cochon
Mais vous restez en sentinelle
Et m’aiguillez sévère à coups de jonc
À la baguette ô menez-moi penaude
Canalisez de votre bien-fondé
Le corps souillé l’abîme chaude
De celle qui trop a vagabondé -
D’empire en pire
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Immortellement nue Vénus attend
Seule au fond d’un musée il est dimanche
Et ses fesses d’albâtre blanches
Frissonnent sans un bruit de temps en temps
Immortellement triste elle regrette
L’âge des mages fous qui se branlaient
Pour elle et l’oignaient de leurs laits
Sur les places d’Hellade ou de la Crète
Immortellement vieille elle a vécu
Depuis toutes les ruines des empires
Vu le monde de pire en pire
Et nul ne lui caresse plus le cul
Immortellement nue Vénus attend
Seule au fond d’un musée il est dimanche
Et sur sa joue d’albâtre blanche
Roule un sanglot nacré de temps en temps -
L’amour wi-fi
Catégories : Octosyllabes (8)Vos connexions frileux fantômes
D’amour éteint surdistancié
Déroulant des câbles d’acier
D’un ventre à l’autre vous passiez
Vos vits croyaient relier les hommes
Ils bandaient large vos modems
Proxys mités d’envies subites
Via le streaming oh ça débite
Vous foutiez le temps sur orbite
Un œil rivé aux sous-systèmes
Ça commutait morne enfilade
Plastifiée bardée de vaccins
Log in log out chacun le sien
Tous vos flux sonnaient le tocsin
Et la fibre en était malade
(Mais, ouf ! pour nous remonter le moral, le 5e et dernier épisode de l’inénarrable saga des "Zobahisseurs" est désormais en ligne. Enjoy it !)