C’est la secrète fiancée,
La fille habitant mes pensées,
C’est l’ombre au blanc de mes miroirs,
Que je sais sans jamais la voir,
C’est la fée d’or bruni, l’ancienne
Histoire en deçà des persiennes,
C’est le flou babil au revers
De mes silences d’univers,
C’est l’écho dans l’oreille avide
Qui ne surprend plus que le vide,
C’est le souvenir d’un parfum
Aux relents de rêve défunt,
C’est la douleur qui se déguise
En vagues bleues et indécises,
C’est son œil surgi des beautés
D’un nuage détricoté,
C’est son ventre de pluie d’orage
Chaude où mes nefs ont fait naufrage,
C’est sa main, son rire, sa voix
Creusant ma chair à chaque fois,
C’est son pied me baisant la bouche,
Son nom resté telle une souche,
Et, tout soudain, happant l’instant,
Le miel amer d’un autre temps...
C’est celle, en somme, qu’on regrette :
Elle, ma fiancée secrète.
Octosyllabes (8) - Page 4
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Celle qu’on regrette
Catégories : Octosyllabes (8) -
Un cœur froissé
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Tu la cueillis ma rose inerme
En effeuillas les épidermes
Sans y penser
Moi frêle bouton sans alarmes
En te laissant le choix des armes
Je m’effaçai
Tu l’affolas ma fleur sauvage
L’abandonnas sur ce rivage
Bien délaissé
Depuis la pluie les vents me mangent
Et tous tes amours me dérangent
Quand je les sais
Tu les déchiras mes pétales
De naïve et neuve vestale
Était-ce assez
Humer l’âme et le bouquet d’elle
Puis t’en aller à tire-d’aile
Dans l’air glacé
Sans épine ivre sous ton charme
Je fus la violette de Parme
Au cœur froissé
Qu’au bout du jour qui se referme
Tu broyas sous le talon ferme
D’un pas pressé -
La jument infernale
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)En avant vers d’autres fuseaux
Horaires, d’autres latitudes,
Les îles aux sadomasos
Où j’aurai toute latitude !
Nul besoin de voter ! Foin des référendums !
Voici venu le temps béni de la femdom !
À poil, soumis, petits oiseaux
Se bousculeront à mes bottes ;
Je cinglerai ces damoiseaux,
Les enfilerai sans capote.
Trois milliards de nanas ? Tout autant de bégums !
Voici venu le temps béni de la femdom !
Fous mes désirs, troubles mes eaux :
Je veux malmener les balloches,
Gifler les culs et les museaux,
Puis soudain rouler des galoches.
Trois milliards d’ex-machos ? Autant de factotums !
Voici venu le temps béni de la femdom !
Le feu jaillissant des naseaux,
Je suis la jument infernale
Qui mord à sang les chorizos
Et ruine la fierté des mâles.
La foufounette enfin peut reluire au summum !
Voici venu le temps béni de la femdom !
En avant toute, amoroso !
Vers l’archipel auquel j’aspire,
Le pays des sadomasos
Dont je serai reine vampire ! -
À mes doigts de menhir
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Dieu vous garde, ô beau mec qui, n’ayant pas osé
Me prendre et me découdre au fil de votre aiguille,
Me laissiez pourtant voir que j’étais jolie fille !
Nos yeux se sont connus, mais nos pas se croisaient ;
Ce soir mes doigts ont refusé
D’attendre plus longtemps : ils sont votre cheville.
Dieu vous garde à qui la sentira pénétrer
Son temple plus heureux, cette ardeur missionnaire
Qui brûle en vous, née du soleil et du tonnerre !
Je l’ai lue sur le cercle indécis de ces traits
Où vos lèvres tenaient secret
Ce qui devait lécher à mes vasques lunaires.
Dieu vous garde pour elle et pour le souvenir
Que je chéris de vous, seule au nu de la chambre
Obscure où mes reins vont, viennent, s’ouvrent, se cambrent,
S’offrent aux doigts mouillés, à mes doigts de menhir,
Ô mec qui n’avez su venir
Mais connaissiez combien je briguais votre membre ! -
Chinoiseries
Catégories : Octosyllabes (8)Ce mandarin s’intéressa
De fort près à ma mandarine
Il fendit l’écorce et pressa
Sa bouche au ruisseau violine
C’était une orange sanguine
Du yin le yang fit un étang
Pour y plonger tantôt sa plume
Tantôt sa langue en même temps
Montaient des cris de corps de brume
Tant ruisselait le bel agrume
Ce chou Mandchou me chinoisait
Le ventre à force de supplices
Je ne l’ai plus jamais croisé
Mais quand d’Orient les ors jaillissent
Ma peau vire au rouge écrevisse -
Indiscrétions
Catégories : Octosyllabes (8)Voici qu’à nouveau se perdit
Dans quelque pubis et sa jungle
Ton doigt dodu dépourvu d’ongle
C’est mon p’tit doigt qui me l’a dit
D’un violacé de vieux radis
Troussant partout la capucine
Nulle part il ne s’enracine
C’est mon p’tit doigt qui me l’a dit
Sans cesse en rut toujours roidi
Il fout ladies et roturières
Par amour ou par le derrière
C’est mon p’tit doigt qui me l’a dit
La vue d’un cul l’engaillardit
Pourvu qu’il soit d’une poulette
Un peu facile, un peu seulette
C’est mon p’tit doigt qui me l’a dit
Sitôt dans la place, oh hardi !
Sans attendre le tour de chauffe
Il les investit, les endauffe
C’est mon p’tit doigt qui me l’a dit
La laide ne le refroidit
Pas même, car il ne s’entiche
Que des cavités de leurs miches
C’est mon p’tit doigt qui me l’a dit
Chercherait-il le paradis
La flânerie dans les venelles
Ou la matrice originelle ?...
Ça, mon p’tit doigt ne l’a pas dit -
Le tapineur
Catégories : Chanson, Octosyllabes (8)Dans une ville où je passais
Un gars zarbi, une gueule cassée
Pour se payer sa fricassée
Dans les ruelles suçait, suçait
Il s’était fait faire un futal
Ouvert aux parties génitales
Mais d’une seule jambe, c’est fatal
On l’appelait Marie-Chantal
C’était un échassier bizarre
Le zob à l’air sous son peignoir
Sur une jambe et jusqu’au soir
Il racolait sur les trottoirs...
Il tapinait
Il tapinait
Sur une jambe il tapinait
Quand le crépuscule arrivait
Il quittait sa sombre cave et
Faisait bander les dépravés
Autour de la gare TGV
Une belle femme aux cheveux blancs
Vint un jour lui palper le gland
Son regard était si troublant
Qu’il s’écria « Oups !... » en giclant
C’était un échassier bizarre
Le zob à l’air sous son peignoir
Sur une jambe et jusqu’au soir
Il racolait sur le trottoir...
Il tapinait
Il tapinait
Sur une jambe il tapinait
Dans une ville où je passais
Il trottait sur sa patte unique
Vivant des revenus de la nique
Et son valseur valsait, valsait...
Il tapinait
Il tapinait
Sur une jambe il tapinait
Il tapinait
(ad lib.)
Sur l’air de « Le patineur » (Julien Clerc)
https://www.youtube.com/watch?v=XTepMDlRYeM -
Nulle autre sagesse
Catégories : Octosyllabes (8)Nous avons eu des différends,
Nombre de moments pas marrants ;
Nos corps oubliaient de s’éprendre,
Vous renonciez aux gestes tendres
De peur de céder du terrain,
Ô imbécile au cœur d’airain…
Ôtez-moi donc votre cravate
Et venez m’honorer la chatte !
Amis d’enfance, un doux hasard
Nous met face à face ce soir ;
Évoquerons-nous les années
Défuntes et nos vies fanées ?
Merde au passé ! Il n’est que temps
D’assouvir nos désirs d’antan ;
Tombez, fidèle, à quatre pattes
Pour enfin me brouter la chatte !
Toi, j’ignore jusqu’à ton nom ;
Surtout ne me le dis pas, non !
Je ne veux nulle autre sagesse
Que l’âtre en creux de tes caresses ;
Le bonheur pour deux inconnus,
Serait-ce pas se montrer nus
Sans les approches délicates ?
Ah ! vite, enfile-moi la chatte !
Voisins, passants, gentils quidams,
Gens de Marseille ou de Panam’,
Frères humains, compatriotes,
Pour vous, la main dans la culotte,
Je touche du doigt mes chaleurs ;
Laisserez-vous dans le malheur
Une créature aussi moite,
Ou viendrez-vous fourrer ma chatte ? -
Un rêve d’odalisque
Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Née au sein du sérail
D’une mère inconnue
Olfa n’a de travail
Autre que d’être nue
Mais l’envie s’insinue
Téter le vieux sultan
Chaque fois qu’il la mande
S’offrir en exultant
Luisant de lait d’amande
Olfa rêve pourtant…
Rêve d’infinis paysages
Au-delà des murs du palais
Elle en a entendu parler
Elle y vivra de coquillages
Se couchera le long des plages
Sans plus de maître riche et laid
Née au sein du sérail
Uniquement vêtue
De colliers de corail
Olfa presque se tue
D’une aiguille pointue
Accourant le sultan
Prie la mine effarée
Ce tendron de vingt ans
Qui est sa préférée
Lors Olfa hésitant…
Je veux d’infinis paysages
Ramasser garçons et galets
Loin des marbres de ce palais
Passer le restant de mon âge
À courir après les nuages
Seigneur laissez-moi m’en aller
Et au sein du sérail
Le vieux maître décède
Qu’importent les détails
Le mal est sans remède
Son neveu lui succède
Il a des yeux saphir
Un beau torse de cuivre
Conçu pour s’y blottir
Olfa se sent revivre
Et ne veut plus partir -
Ce désir propre à tous les êtres
Catégories : Octosyllabes (8)J’en ai rêvé ! Dieu que j’exulte
D’entre mes lèvres retenir
Ce gland dur à n’y plus tenir !
De ta pine j’acquis le culte
Dès que je nous vis communiant.
Quoique moi j’aspire à te boire,
Tu peux encore, en te maniant,
M’enculer pendant l’offertoire.
J’en ai rêvé ! Rêves sans prix
Où ton nœud m’ouvrait les viscères !
Mais, disons-le d’un cœur sincère,
Le curé nous a tout appris.
Après le cours de catéchèse
Il nous faisait mettre à genoux
Et, se tortillant sur sa chaise,
Son bon jésus brillait pour nous.
J’en ai rêvé ! Me voilà prêtre
Entouré de petits garçons.
Le soir, ensemble, nous berçons
Ce désir propre à tous les êtres.
Enfant, remercie le Seigneur
De qui tu tiens ce corps si lisse,
Et pointe ton joli baigneur
Droit dans mon humble et noir calice !
J’en ai rêvé ! Mes bons amis,
Allons dans la bibliothèque !
Oubliez mon titre d’évêque
Et domptez ma chair de soumis !
Tel Christ, je tendrai l’autre joue
De mon joufflu aux aspersoirs.
Prenez et mangez-moi ! J’échoue
Contre le démon tous les soirs.
J’en ai rêvé : être élu pape !
Pour qui sait s’offrir à niquer
S’élever n’est pas compliqué.
Lope dans l’âme, ô Dieu ! je happe
Chaque jour du calendrier,
Me pâmant, nu, entre ses cuisses
(Certains croient que je viens prier…),
La grosse hallebarde d’un Suisse. -
Feuille de rose
Catégories : Octosyllabes (8)Le ventre épousant nos satins
Tant il fait chaud que tu reposes
Nu comme au tout premier matin
Où tu vagissais frêle et rose
Et je te fais feuille de rose
Oh tu t’en moques apparemment
Tu lis sifflotes ou autre chose
Blasé de la baise ô amant
Cependant tu gardes la pose
Quand je te fais feuille de rose
Ton œillet frémissant léger
Tant que ma salive l’arrose
Lorsque je tarde à le lécher
Me jette un long regard morose
Et je reprends feuille de rose
Ma langue te fore un tunnel
Ma langue insiste ma langue ose
T’ouvrir en force l’éternel
Puits des soupirs et des névroses
En te faisant feuille de rose
Puis ton cul décolle on dirait
Sans que je puisse en voir la cause
Je sens en toi se raidir et
Trembler la ligne de nos proses
Couchée là sur feuille de rose
Mes mains glissées sous ton endroit
Quand tu friseras l’overdose
Mes mains protègeront le drap
Tu pourras jouir et moi sans pause
Je te ferai feuille de rose -
Comme Zeus à Danaé
Catégories : Octosyllabes (8)Fais-moi un p’tit un p’tit déca
Giclé de ta décapotable
Juste un p’tit jus d’sortir de table
J’suis pas du genre pipi-caca
Mais j’t’ai toujours trouvé potable
Fais-moi comme Zeus à Danaé
Ou comme ces mat’lots d’la marine
À Amsterdam les soirs de bruine
Comme Jéhovah fit à Noé
Engloutis-moi sous tes urines
Fais-moi entre les cuisses un lac
Rien qu’à r’garder pleurer ta bite
Sifflant les sanglots qu’elle débite
Je m’astiqu’rai sur le clic-clac
Tell’ment cette envie-là m’habite
Fais-moi la moule et les nibs d’or
Oh tapisse-moi remplis ma fente
Fais-moi plaisir je s’rai pas chiante
Après j’irai prom’ner Médor
Nue sous l’peignoir encore puante -
Olé !
Catégories : Octosyllabes (8)Mon hidalgo aï caramba
Ce soir je me le carre en bas
Puis mañana étant dimanche
Mon don qui jutait de la manche
Me reviendra en la boca
Pour décharger son tapioca
Viva la vida espagnole
Caudillo de la pignole
Grand picador con la mano
Qu’il a munie de maints anneaux
Je crie olé quand il me pogne
Et on m’ouït jouir en Catalogne
Ce macho prénommé Sancho
À telle enseigne a le sang chaud
Que chez lui l’envie pire est née
De me franchir les Pyrénées
Plantant dans le noir andalou
De mon œillet son bout jaloux
Quant à ses jolies castagnettes
Veloutées je les sens qui fouettent
Mi corazón un brin gitan
Rien à dire ah c’est excitant
Lorsqu’un bel hidalgo vous nique
Fort del fuego des Hispaniques -
Métamorphoses
Catégories : Octosyllabes (8)Quand il réclame un rendez-vous
Je deviens l’enfant libellule
Patiente fleur au regard doux
Qui lissant sa peau dissimule
Trois fois rien sous la pellicule
Quand il vient me prendre à pas lents
Je deviens chatte et je me frotte
Contre sa poitrine en miaulant
Tandis que sa main me tapote
Un peu les seins beaucoup la motte
Quand il m’entraîne sans douceur
Au siège avant de sa voiture
Je deviens la proie du chasseur
Tremblant un peu d’après nature
Sous ses doigts dans ma chevelure
Quand il m’emporte au fond des bois
Je deviens truie je deviens louve
Je me couche à ses pieds j’aboie
Toute nue je pisse et je trouve
Drôle le plaisir que j’éprouve
Quand enfin sur la mousse il prend
Mon ventre et l’ouvre à le distendre
D’un sexe long et gros et grand
Je redeviens la fille à vendre
Docile au client dur ou tendre -
Voici le temps des grandes baises
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Foutez, jeunesse, et jouissez sans entrave !
Voici l’âge d’or, la société parfaite ;
Faites l’amour, faites la fête !
Sur le manège tirez la queue des travs !
La liberté qui dort dans vos culottes,
Réveillez-la, qu’elle entre dans la danse !
Versez, ô cornes d’abondance,
Le vin, le miel à pleins glands, pleines mottes !
Tout est gratuit ; vos corps vous appartiennent ;
Fondez, brûlez, chandelles à vous échues !
Ailettes roses d’anges déchus,
Déchirez tout : foi, vertu, vieilles antiennes !
L’histoire, enfin, est arrivée au bout
De son errance ivre, violente, obèse :
Voici le temps des grandes baises ;
Foutez jeunesse ! Ne restez pas debout ! -
La chanson de la rémouleuse
Catégories : Chanson, Octosyllabes (8)Jadis, en la paix des familles,
Ma meule chantait sa chanson ;
J’aiguisais la langue des filles
Tout en leur doigtant le chausson.
Mais un jour, un beau militaire
Me culbutant sur le chemin,
Je m’avérai fort salutaire
Aux armements du mâle humain.
Laissez, messieurs, la rémouleuse
Travailler sous le cotillon,
Vous affilant, l’âme rieuse,
Flamberge, vit ou dardillon !
Ce que j’en ai fourbi d’épées !
Pure et fendue comme un laser,
J’émorfilais aux priapées,
Car c’est à ça que le con sert.
À mon art chacun rendait grâces
D’avoir à vif poli son jonc
Sans laisser guère qu’une trace
De foutre au bord de mon gorgeon.
Laissez, messieurs, la rémouleuse
Travailler sous le cotillon,
Vous affilant, l’âme rieuse,
Flamberge, vit ou dardillon !
Je fis montre de tant de vice
Qu’un soir, dans ma chambre à coucher,
L’affreux bourreau du Saint Office
Me tendit son pal ébréché.
Ce méchant pieu triangulaire
Que je décapai à loisir,
Tous mes outils capitulèrent
Sous la ferveur de son désir.
Laissez, messieurs, la rémouleuse
Travailler sous le cotillon,
Vous affilant, l’âme rieuse,
Flamberge, vit ou dardillon !
Ma meule a soif, ma mouille s’use !
Ma moule a faim, il va sans dire.
Voici bien des ans que je fuse
Sur chaque gland pour l’attendrir.
Sans jus, comment rester lascive ?
Mes bons amis, soyez futés :
Venez lécher, verser salive
Pour que je puisse raffûter !
Laissez, messieurs, la rémouleuse
Travailler sous le cotillon,
Vous affilant, l’âme rieuse,
Flamberge, vit ou dardillon !
Sur l’air de « La chanson du rémouleur »
https://fr.m.wikisource.org/wiki/Chansons_rouges/Chanson_du_Rémouleur -
Oh hisse !
Catégories : Hendécasyllabes (11), Octosyllabes (8)Mon vieux loup de mer je serai ton vaisseau
Tu m’arpenteras de la proue à la poupe
Ma fuite obstrueras d’un gros bouchon d’étoupe
Comblant mes désirs abyssaux
Matelot versé je deviens la frégate
Dont tu grimperas alerte les gréements
Et feras claquer la voilure hardiment
Coup de tabac dans ma chagatte
Je veux chalouper un voyage au long cours
Dans le lit de tes cartes océaniques
Bourlinguer sans fin vers l’atoll de la Nique
Un aller simple sans retour
Calons ton grand mât en tous coins de mes cales
Filons dix-huit nœuds en salivant debout
Avec toi mon loup je veux mettre les bouts
Toujours plus loin jamais d’escale
Mais peut-être fou ! me saborderas-tu
Envoyant mouiller aux fosses mes étraves
Me laissant brisée éventrée une épave
Aux bordages tout dévêtus
Bah ! docile à tout près de toi j’envisage
Non le calme plat mais le furieux typhon
Hunes vergues ponts envoyées par le fond
Se moqueront de tes naufrages
Barrant dur et ferme un œil sur mon sextant
Tu me feras faire ô plus d’un tour du monde
Avant de jeter à l’ultime seconde
L’ancre au large de l’Éjakhstan -
Ces grands Martiens
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Pas vraiment douée d’amour humain
J’ai foiré bien trop d’épisodes
Semé mes hommes sur les chemins
Ah ! me casser aux antipodes
Seule sur une île, un jour, demain
Avec un gode
Autour tout vire au terne, au flou
Ces grands Martiens sur leur tripode
Ils me font chier, ça je l’avoue
Adam et Ève ont paumé l’code
Laissez-moi ! j’ai pas besoin d’vous
Juste d’un gode
D’ailleurs l’avenir part à vau-l’eau
Tout casse, tout lasse et passe de mode
Et puis les mecs sont des salauds
Qui se prennent pour le roi Hérode
Ah ! partir loin, sur un îlot
Moi et mon gode
Même je coul’rai le pédalo -
Oublie les oiseaux et les roses
Catégories : Octosyllabes (8), SonnetMarceline — ah ! ton con déborde,
Plus exsudant qu’un cheval mort.
D’amour pour toi, j’ai pris le mors ;
Aie donc un peu miséricorde !
Marceline, je ne démords
Pas, mais t’en supplie sans exorde :
Je veux vibrer en supercorde
Dans ta broussaille de blême or.
Oublie les oiseaux et les roses,
Et jouons à broute-minou,
À la main chaude, à je-t’arrose !
Ton Dieu pardonnera si nous
Tenons ta fente bien déclose
Pour y communier à genoux. -
Le mal des filles
Catégories : Octosyllabes (8)J’craque de partout j’ai les coutures
Qui s’défont dès que j’m’aventure
Dans l’orbite d’un type un peu fort
J’me raccommode avec Arthur
Mais ça me d’mande pas mal d’efforts
J’craque pour ce mec oh j’perds de l’huile
Sur mes divans tu parles d’une tuile
Mon grand amour s’rait-i trop grand ?
J’me couche pourtant même si ça m’cuit l’
Ego j’me couche j’ai aucun cran
J’craque et j’m’embrase à la minute
Où qu'i m’fait souffler dans sa flûte
Nos idées sont jamais raccord
Même que des fois i m’traite de pute
Et j’appréhende nos corps-à-corps
J’craque et des trucs en moi s’dessillent
Tout simplement j’ai l’mal des filles
Ça dure depuis je sais pas quand
Les gros calibres et les gorilles
Faut qu’on les trouve toujours craquants