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Double octosyllabe (16)

  • À la casserole

    Catégories : Double octosyllabe (16)

    Je te tendrai le pain deux lourdes miches à l’âme dorée
    Dont toi seul sait tirer le soupir et le sel en les pressant
    Qui rien qu’au songe de tes mains gonflent lorsque le soir descend
    Oh viens je te tendrai le pain ta mie se rêve dévorée

    J’ouvrirai pour toi cuisses et lèvres déroulerai des bras
    Si blanc que tu voudras lécher puis mordre larder ce fromage
    Où perle le lait d’hier où le souvenir de toi surnage
    Oh je les ouvrirai si doux que drap la nappe deviendra

    Je verserai les huiles pour toi que ma salive fomente
    Afin de dresser haut le bourgeon vrai clou de notre festin
    Il fondra sous ma langue avant de me régaler l’intestin
    Oh viens me voir mon bon vivant je verserai mes vins d’amante

    Je fendrai ce ventre pour toi tel un poisson fraîchement pris
    À l’hameçon de tes dix doigts je trouverai la déchirure
    Ancienne où frémissante la chair se souvient tremble et suppure
    Oh j’écarterai jusque-là l’écaille de ce ventre gris

    Et tu plongeras le couteau la dent dans le fruit que rissole
    Depuis longtemps ma vulve torride de toi tu plongeras
    La cuiller entre mes genoux de bombance et nous ferons gras
    Oh viens qu’enfin ma faim se nourrisse et jouisse à la casserole

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