Moi j’étais nue lui habillé
Auprès de nous quelques billets
Et tout mon cœur éparpillé
Sur un mètre ou deux de bitume
J’essayais de cacher ma joie
D’être là l’élue de son choix
J’essayais de bercer sans voix
L’amour de lui qui me consume
J’étais assise au bord du lit
Lui debout sourire poli
Et tout mon cœur s’est amolli
Tout mon ventre est devenu Gange
Quand j’ai baissé son pantalon
Pour que dresse ce membre long
Sentant de la lèvre aux talons
L’amour de lui qui me démange
Je l’ai sucé sublimement
Mon aliment mon sentiment
Et tout mon cœur errait dément
Tel un poulain qui caracole
J’ai bu chaque perle venue
J’ai tu les sanglots défendus
Puis rejoint l’angle d’avenue
Où cajolant mon sexe nu
Pour l’amour de lui je racole
Octosyllabes (8) - Page 3
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Pour l’amour de lui
Catégories : Octosyllabes (8) -
Terminé
Catégories : Octosyllabes (8)On se complaît dans le cloaque
De nos pauvres rapports mort-nés
Cet amour touche à sa borne et
Tu ferais mieux d’aller au claque
Plus la peine de me piner
Fini l’extase et les grands lacs
Cet amour saoul j’en ai ma claque
Va plutôt te faire un ciné
Je quitte le clic-clac et plaque
Cet amour glauque assassiné
Dont je me branle le minet
On se complaît dans le cloaque -
Un tyranneau
Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Mon ventre resaigne et réclame
Sa livre de chair ô maudit
Qui me force à devenir femme
Tous les quatre jeudis
Moi qui me voulais poétesse
Juste de vers obnubilée
Il me faut courir en vitesse
Pour me faire enfiler
Mon ventre au cas où je m’oppose
À son vouloir de tyranneau
Me pousse à écrire des choses
Oh... beaucoup plus porno -
Sommeil
Catégories : Octosyllabes (8)Rêve de fille au ventre nu
Lourde de ses tétons groseille
Mon sommeil même est parvenu
À lui ouvrir cette avenue
De déchirure une merveille
Rêve de fille au ventre brun
Qui m’offre sa faille à recoudre
Champ lisse à l’impossible grain
Aux moiteurs que ma bouche étreint
Aux parfums de sang et de poudre
Rêve de fille d’ambre et d’or
Tatouée chaude et sans mémoire
L’univers autour de nous dort
Je croque de longs corridors
Qui gémissent dans la nuit noire
Rêve de fille au ventre peint
Mais déjà basculent les pôles
Un bain de lumière assassin
Noie sommeil fille et faille et seins
… Toi tu dormais sur mon épaule -
La parole est à la défonce
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Je l’ai vu ton vit en besogne
Prête-le-moi d’amour battant
Dard dardé sans perdre un instant
Qu’il me rencogne
À la tâche je l’ai vu dur
Peu pressé de purger sa pine
Prisonnier du cul des copines
Sodo au mur
Je l’ai vu niqueur à l’ouvrage
Ta belle aiguille à fricoter
Pompe à bourgogne aligoté
De blanc cépage
Je veux me chauffer de ce bois
À mon tour au gros nœud de ronce
La parole est à la défonce
Prête-le-moi -
Entre chienne et loup
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Le soir venu dans le tramway
Je me faufile
Culotte ôtée fille facile
Ventre noué
Jupe mini dans la cohue
Baignée de sueur
Cherchant la main du caresseur
Sur ma peau nue
Je dois arriver jusqu’à lui
À fond de rame
Poussez-vous donc messieurs mesdames
Son regard luit
Peu de stations faut allez vite
Se retrouver
Déjà j’ai le dedans crevé
Déjà je fuite
C’est le soir entre chienne et loup
Que ça se passe
Le tram nous étreint face à face
Et nous secoue
Les freins hurlent je suis partie
Dans le décor
Titube au sein des autres corps
Vers la sortie
Le soir venu dans le tramway
J’aime cet homme
Mon ventre s’accroche à lui comme
À une bouée -
Sale époque
Catégories : Octosyllabes (8)Nos enfants ne sont plus cochons
Les plans cul pour eux c’est galère
Au lieu de s’envoyer en l’air
Ils planent en fumant du chichon
Nos obscénités les dégoûtent
Ils ont d’éminents idéaux
Trouvés dans les jeux vidéos
Le foutre et la mouille ils s’en foutent
Nos ados disent merde au cul
Même le porno ça les gave
On s’entre-prend plus dans les caves
C’est grave au niveau du vécu
Ô génération cérébrale
Pauvres chéris ne se branlant
Que par hygiène et sans élan
Quand mom insiste ou daddy râle
J’ai beau leur montrer mes nichons
Ça les fait rire ah sale époque
Où faut se contenter des vioques
Eux au moins sont restés cochons -
C’est pas pratique
Catégories : Octosyllabes (8)Me suis acheté un mari
L’était pas cher dans la boutique
L’avait un vit télescopique
En l’essayant ma sœur a ri
Me suis offert ce beau bonhomme
Garanti bandant jour et nuit
Fini les insomnies l’ennui
Seul hic c’est fou comme il consomme
Pis faut le brosser l’embrasser
Souvent faut lui tailler des pipes
L’est exigeant au fond ce type
Y a des moments j’en ai assez
Au bout du con c’est pas pratique
Un mari même au gland visseur
Je l’ai poussé dans l’ascenseur
Me l’ont repris à la boutique
Mais là j’ai vu pleurer ma sœur -
Des couilles dans mon potage
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Des mots de vilains mots pour ma vieille jeunesse
Dites bite aussitôt je brais j’ai l’âme épaisse
Et le ventre vite échauffant
Foutre suce encule oh j’ai la bave à la bouche
Un mot sale et déjà je ricane et me touche
Vicieuse ainsi que les enfants
Du cru du cul du gras du chaud de l’explicite
Rien ne me plaît autant rien d’autre ne m’excite
M’en priver serait cruauté
Des couilles je veux des couilles dans mon potage
Pinez les pinailleurs les imams du langage
Qui nous voudraient le cru ôter -
Mon cœur abject
Catégories : Octosyllabes (8)Il suffisait que tu parusses
Pour que rampante à tes orteils
Et quelque honte que j’en eusse
Je redevinsse enfant qui suce
Ton ventre débouchée bouteille
Perlant les lents laits de Vénus
Que ton œil strict et dur errât
Sur mes chairs nues mes chairs soumises
Semblant dire Tu le paieras
Pour que je me changeasse en rat
En larve aux cruautés promise
Et que mon cœur y adhérât
Il suffisait que tu souhaitasses
D’une obscène sévérité
Me rappeler quelle est ma place
Pour qu’aussitôt putain pétasse
J’ouvrisse les fesses à tes
Caprices et les implorasse
D’un mot tu savais exiger
Ce qu’il est choquant que j’écrive
Car l’amour de toi me rongeait
Écartant morale et dangers
Un mot d’ordre une directive
Et je devenais ton objet -
Sont-ils tous ainsi ?
Catégories : Octosyllabes (8)Moi, m’habituer à être tuée,
Tout éventrée de par sa bite
Épaisse et forçant la trouée ?
Comment m’y faire, ô Aphrodite ?
Vois ! la gloutonne avait les yeux
Trop grand, la fente trop petite.
Moi, me soumettre à cet essieu
De fol acier qui m’écartèle ?
Sont-ils tous ainsi les messieurs ?
Je pleurniche et le supplie telle
La truie d’envoyer la purée,
J’oublie de quel nom l’on m’appelle.
Dieux fous ! combien sait-il durer ?
Qu’il dure et dure… ah ! qu’elle est dure…
Je crois que je m’habituerai. -
Celle aux seins ballant
Catégories : Octosyllabes (8)C’est dans la glace de l’armoire
Qu’à genoux le soir il me prend
L’espace s’y ouvre plus grand
Il me fait gémir en entrant
Et ma pupille en devient noire
Telle est sa frasque sa lubie
M’aimer ainsi face à moi-même
Voir comme ma joue vire au blême
La buée dessinant des poèmes
Autour de mes lèvres rubis
Il nous pine et j’ai peine à croire
Que mon jouir soit aussi brûlant
Que l’autre celle aux seins ballant
Qui se donne avec tant d’allant
Là dans la glace de l’armoire -
Cendre les corps incandescents
Catégories : Octosyllabes (8)L’amour naissant l’amour blessant
Cirque toujours recommençant
La résistance est inutile
Il te saisit foudroie ton sang
Cendre les corps incandescents
Volent au vent où s’en vont-ils
L’amour soulève ô l’amour crève
Ton ventre innocent de nacre Ève
Il te recrée te reconçoit
T’emporte et te noie loin des grèves
Que de ravage après la rave
Vagin gisant rouge hors de soie -
Lueurs d’amour
Catégories : Octosyllabes (8)La fuite sourd tant va la cruche
Allô qui est à l’appareil
Silence mordant les oreilles
Dans l’ombre des jalousies veille
La vieille à l’estomac d’autruche
Au cou des coupables se pend
Une rumeur qui les emporte
Loin d’elle On baise entre deux portes
De blancs mensonges en cohortes
Glissent partout leurs doigts rampants
L’amant lui sème et n’en a cure
Des copeaux de rêves gâchés
Des aveux en papier mâché
Des sentiments mal harnachés
Qui voient s’emballer la voiture
Garder le cap et l’appétit
Tant pis si pissent l’eau les vases
Aux larmes citoyens Ça jase
Qui dit prises de bec de gaz
Dit lueurs d’amour abêti -
Garçons, l’addition !
Catégories : Octosyllabes (8)Vite un vit ou je me recuite
Mon cul trime et fait les trois-huit
Le temps est un cheval en fuite
Le boule à zéro des ascètes
À d’autres ! j’ai mes cinq-à-sept
Mes doubles six et mes fixettes
À couper les espoirs en deux
Qu’a-t-on jamais retiré d’eux
Le temps est un chemin merdeux
Du vin ! venez divins cousins
Me mettre en quatre au magasin
Posant neuf vits j’en retiens un -
Sœur vagabonde
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)À Manon prise encore à se mouiller les doigts,
La mèr’ sup’ dit : « Quittez sur-le-champ notre toit !
Cherchez de par le vaste monde
Un but plus altruiste et qui plaise au bon Dieu,
Sauvez des âmes en sauvant la vôtre. Adieu,
Je vous nomme sœur vagabonde. »
Après avoir versé les larmes de son corps,
Manon imagina un challenge en accord
Avec à la fois ces consignes
Et son propre besoin de se faire enfiler :
Ramener l’égaré, l’homosexuel dans les
Honnêtes clous, la droite ligne.
La novice, enfilant un habit de putain
En place de la bure, en convainquit plus d’un
Par ses arguments imparables ;
Se bousculant au seuil de son appartement,
Quelque mille invertis, tour à tour ses amants,
Vinrent lui sauter sur le râble.
Ce puissant sacrifice — il convient sans détour
De l’avouer — ne pesa sur le monde pas lourd ;
Sitôt niquée la jolie nonne
(D’ailleurs, en général, par l’antre défendu),
Les homos refoutaient d’autres hommes perdus,
La laissant là comme une conne.
La mèr’ sup’ au couvent reprit bientôt Manon,
Craignant qu’elle se fît faire un enfant sinon,
À tant se donner de la peine ;
La branleuse, ravie de retrouver ses sœurs,
Et partageuse, au fond, leur offrit ses douceurs :
Elle était devenue lesbienne. -
Un beau salopard
Catégories : Octosyllabes (8)Virée mon mari m’a virée
Vous trouvez pas ça un peu raide
Chers amis j’en appelle à l’aide
En plus ma robe est déchirée
Virée larguée mise au rancart
Foutue dehors après pendant
Trois ans m’avoir foutue dedans
Vous parlez d’un beau salopard
Bon d’accord OK pour les courses
Et passer l’aspi j’étais nulle
Tandis qu’il bosse au fond je bulle
Mais j’excelle à vider les bourses
Virée ou pas moi j’ai viré
Tout l’argent sur un compte à part
Je vais prendre un nouveau départ
Ce con j’en ai rien à cirer
Comme une merde il m’a virée
Pour un peu j’en deviendrais folle
Il faut que quelqu’un me console
Venez tous on part en virée -
Un prince indifférent
Catégories : Octosyllabes (8)J’attends
J’attends qu’il me sourie
J’attends qu’il me prenne les mains
J’attends mouillée de rêveries
J’attends la nuit le lendemain
J’attends qu’il me voie me regarde
J’attends de fondre dans ses yeux
J’attends le sein planté d’échardes
J’attends morte les joues en feu
J’attends qu’il me fasse renaître
J’attends qu’il me fasse un enfant
J’attends j’attends qu’il soit mon maître
Tâtant et prenant les devants
J’attends et mon ventre s’enflamme
J’attends le désirant des doigts
J’attends je l’attends le réclame
J’attends sa chaleur et son poids
Au bois dormant j’attends sans cesse
J’attends un prince indifférent
J’attends sang bouillant de princesse
J’attends mon cœur est un tyran
J’attends tant pis si je halète
J’atteins le point de non-retour
A-t-il ou non levé la tête ?
J’attends
J’attends
J’attends son tour -
Monde tombé
Catégories : Octosyllabes (8)Ton ventre éclosant sous la lune
Monde tombé vibre en silence
Autour mille et cent astres lancent
Leur vain appel tracent des runes
Fusées mes doigts à la surface
Posément cherchent s’aventurent
Traquant l’étrange créature
Couchée là morte ou qui rêvasse
Tous tes gémirs je les explore
Je saurai l’eau l’air les collines
J’y creuserai des puits de mine
Dresserai la faune et la flore
Il m’appartient velours et moelle
Je le sillonne et le baptise
Je luis pour lui de convoitise
Ton ventre tombé des étoiles -
Dans Lewis Carroll
Catégories : Octosyllabes (8)Un jour hélas tu baisseras
Alice ton slip pour une ale
Croyant voir le bout du tunnel
Un jour Alice oui tu seras
Morte on t’aura coupé les ailes
Tu partiras tu fuiras mes
Tendres lèches de cœur Alice
Lèches à la reine au calice
Car s’il est vrai que tu m’aimais
Déjà d’entre mes doigts tu glisses
Un jour ce désir qui te fend
Cèdera la place à un drôle
Ainsi que dans Lewis Carroll
Tu te seras perdue enfant
Un homme usurpera mon rôle