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Ton pantoum dans mon haïku - Page 23

  • Bouche haletante et rouge au front

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

          Elle et moi nous nous pénétrons
    Comme en miroir le tiroir aux étrons
          D’un chapelet de jolies boules
    De croissant calibre au profond du boule
          Bouche haletante et rouge au front

          Alors nous devenons maboules
    Férues d’envie de se laper la moule
          Clapotant et versant litrons
    De sangria macérée de citron
          Sous nos yeux ardents qui riboulent

          Elle et moi deux frêles tendrons
    Comme en miroir nous nous administrons
          Ce qui donne la chair de poule
    Et fait soudain que l’orgasme déboule
          Bouche haletante et rouge au front

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  • Église humaine

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Après la mort de Michel-Ange, le pape Pie IV fait peindre des cache-sexes à tous les personnages du plafond de la chapelle Sixtine. On m'a même pas consultée, je comprends pas...


    En visitant la Sixtine
    Je tombai en pâmoison
    Ô ces pines à foison
    Qui m’écorchaient la rétine
    Et me trempaient la toison

    Dieu lui-même en avait une
    Énorme comme il se doit
    Et me désignant du doigt
    Semblait dire n’aie aucune
    Crainte car j’irai à toi

    Un diable à couilles velues
    Le gland noir comme la poix
    Et plus dur qu’un bout de bois
    Fit dégouliner de glue
    Mon bénitier aux abois

    Abraham Noé Moïse
    Se branlaient la tête en bas
    Et sans attendre sabbat
    Ève arrachait sa chemise
    Pour se joindre à leurs ébats

    Le bien nommé Michel-Ange
    S’était épris de passion
    Pour chacun des poils de fion
    D’une chiée de jolis anges
    Voltigeant tels des avions

    Accorts lurons qui se foutent
    Ventres fesses nichons blancs
    Que je matais l’œil tremblant
    Remplissaient toute la voûte
    En détail et en gros plan

    L’Église ô soudain humaine
    Je plaignis pour une fois
    Mon affreux manque de foi
    Et d’avoir catéchumène
    Pas mal bullé autrefois

    Mon pauvre cœur de traînée
    Chantait des alléluias
    Ravie que mon con mouillât
    J’eus une envie effrénée
    De l’astiquer un chouïa

    Lorsqu’on vint fermer les portes
    Un Suisse ému et poli
    M’escorta jusqu’à mon lit
    Je souffrais de fièvre forte
    Et d’un beau torticolis

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  • Au nombre des non-morts

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Je sortirai de mon tombeau
    Pour chaque nuit baiser encore
    Hommes et femmes les plus beaux
    Tant j’ai le feu qui me dévore

    Me changeant en chauve-souris
    Je volerai parmi les chambres
    Pour mordre au con quelque houri
    Parfumée de violette et d’ambre

    Sans me soucier de leurs clameurs
    À mon apparence éthérée
    Je romprai les os des dormeurs
    D’une tendresse exagérée

    Surprenant deux amants unis
    En une heure hâve et attardée
    Je les aurai vite punis
    En griffant la pine dardée

    Par-dessus tout je hanterai
    L’être morose et solitaire
    Que peut-être j’emporterai
    Mourir avec moi sous la terre

    Plantera-t-on des pieux d’argent
    Dans mon ventre de chair sanieuse
    J’en tirerai un outrageant
    Plaisir de gorgone gouailleuse

    D’autres me vouant un culte noir
    Et m’allumant d’énormes cierges
    J’apparaîtrai dans les miroirs
    Pour profaner de tendres vierges

    Oui je quitterai mon tombeau
    Serrer encor des vivants contre
    Ma peau putride et en lambeaux
    Jouant le temps contre la montre

    Je suis au nombre des non-morts
    Trop amoureux de l’existence
    Et du chaud vertige des corps
    Pour se résigner au silence

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  • Aux p’tits oignons

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Écarte-moi les arpions
    Bouffe-moi le sot-l’y-laisse
    Bois les huiles où le bas blesse
    Et me brûle le croupion

    Je veux être ta pintade
    Les gigots bien relevés
    La peau bouillante à crever
    La chair en capilotade

    Farcis-moi d’un beau rôti
    Sur l’évier de la cuisine
    Pas question que tu lésines
    En foutant mes abattis

    Pour toi je me suis plumée
    Épilée jusqu’au trognon
    Rissolée aux p’tits oignons
    J’avalerai la fumée

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  • Aux abois

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Ce soir c’est la cougar
    Gamins qui part en chasse
    Dans les bars un peu schlass
    En collant léopard

    Qui vise et couche en joue
    La faune des plus verts
    Et dit merde à l’hiver
    Que ses appâts déjouent

    Ce soir c’est la cougar
    Qui vous piste et vous traque
    Vous traîne à sa baraque
    L’éclair dans le regard

    Puis sonnant l’hallali
    Rude elle vous dépèce
    Et d’une ardeur épaisse
    Vous étend sur le lit

    Oui ce soir la cougar
    Courre le jeune et tire
    Mais qui goûte au martyre
    Reprend vite un rencard

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  • Combien s’ouvrent nos girons

    Catégories : Octosyllabes (8)

    La parole humaine abolie
    Il nous restera la folie
    Douce des corps ils nous diront
    D’où sourd l’heureux vin d’où la lie
    Et combien s’ouvrent nos girons
    Plus chauds que les ciels d’Italie

    Une fois tu le vain jargon
    On raccrochera les wagons
    De nos solutions alcalines
    Surfant voguant sur la vague on
    Reverra nos lèvres câlines
    Ardre aux sangs que nous conjuguons

    Adieu babils menteries prêches
    Engouffrons les doigts dans la brèche
    Et la langue prise au carcan
    D’une chair amie rose et fraîche
    Abjurera ses écarts quand
    Gicleront de blonds jus de pêche

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  • Par-delà les embâcles du soir

            Viens tendrement t’asseoir
          Te blottir nu à mes genoux
        Quand nos deux peaux se tendront un miroir
      Un miroir de silence et de bleu cristal nous
    Nous reconnaîtrons par-delà les embâcles du soir
    Du puits de nos intimités trop longtemps clos de pierres
      Montera le fredon d’une chanson d’amants
        Et nos sangs frémiront comme une bière
          Je crois si tu viens dans le noir
            T’asseoir là tendrement

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  • Va pas le fendre

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

          Ah tes coups d’rein
    Ça sent la poudre et la foudre un
    Éclair jailli de ton mandrin
    Crépite oh va pas le fendre hein
    Mon vage accro à tes coups d’rein
          Salamandrins

          Mon vage accro
    S’accroche à toi là beaucoup trop
    À ton bélier beaucoup trop gros
    Les coussins pleurent sous mes crocs
    Tout se déchire en cent accrocs
          Blancs de nacre ô…

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  • Hélène en rogne

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

           Deux heures moins le quart avant la guerre de Troie
          … ou bien n’importe quand, n’importe où


    Foutez-vous sur la gueule, et que le plus con vainque
    Ou que l’autre l’emporte — il m’importe moyen
    D’être pute aux genoux d’un assassin troyen
    Ou grec : dans les deux cas je suis celle qui trinque.

    Astiquez-vous l’épée et branlez-vous l’écu !
    Puisque ça vous éclate, éclatez-les vos villes,
    Et pendant dix années cognez dur, ô débiles,
    En niquant au passage le moindre joli cul !

    Mes sœurs et moi souffrons, comme souffre la terre
    Que déchirent sans frein vos jeux de vieux ados.
    Vénus ! sais-tu l’îlot sapphique et solitaire

    Où l’on peut vivre encor ?... Bah ! vaine est ma prière.
    À tout je me résigne, y compris la sodo,
    Mais ne me mettez pas vos guerres sur le dos !

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  • Démocraties du vice

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    La femelle occidentale
    Veut qu’à poil on la punisse
    Que son cul voie des étoiles
    Et jamais ne réfléchisse
    L’ère est aux amours tribales
    Aux démocraties du vice

    La bourgeoise à quatre pattes
    Tout emperlée de piercings
    Crie qu’on lui châtie la chatte
    Sur le béton du parking
    L’âge est aux brutes aux pirates
    Pas aux Martin Luther King

    Son con sentant le remords
    D’être pas resté fidèle
    Aux jeux de la fin’amor
    Qu’on le saigne et l’écartèle
    L’époque a perdu le nord
    Lui remontant les bretelles

    À l’ouest est son plan sa dope
    Son martyre aux écrevisses
    Qui lorsque son corps écope
    À résipiscence éjouissent
    Voici le temps des salopes
    Des démocraties du vice

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  • Féminité

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Aux soirs crucifiée les jambes en tête aux soirs
    Plaintifs sous le sifflet douloureux de baguette
    Sous le sifflet que multiplient de grands miroirs
    Froids c’est ma punition mon calvaire du soir
    Quand crucifiée je pends aux noirs coups qui me guettent

    Vous le Donneur de Vie enflez le geste haut
    Cherchez d’un cingle aigu l’angle de cuir à cuire
    Faites monter le sang jusqu’aux lèvres du faux
    Mal où le plaisir gît et je verrai reluire
    Ce cri palpitant qui me coule au ventre chaud

    Aux soirs saint André m’aime et m’étreint quand déchantent
    Mes lacunes rougies brûlées crevant d’espoir
    Quand la dent du stick m’astique au son des miroirs
    L’entre-deux le rebord avide de la fente
    Aux soirs crucifiée les jambes en tête ô soirs…

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  • Une drôle d’aventure

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Où que ce soit Lucie le suce
    Le pompe et le boit tant et plus
    Au cinéma dans l’autobus
    Les salles d’attente les montagnes russes
    Où que ce soit Lucie le suce

    D’emblée fond sa lippe et lui gobe
    Tout palpitant le bout du zob
    Puis de sa bave l’oint et l’enrobe
    Léchant tout fromage et microbes
    Sans qu’aucun repli se dérobe

    Sa langue alanguie tourbillonne
    À sa manière un peu brouillonne
    Autour du gland qui papillonne
    Et ronge sa proie Lucie la lionne
    Dans la savane des cris résonnent

    Tout en lui emplissant la bouche
    Il la supplie oh viens qu’on couche
    Au moins je pourrai prendre une douche
    Mais Lucie veut pas qu’on la touche
    C’est la nana plutôt farouche

    Quand il gicle pan ! dans la glotte
    À Lucie le pauvre sanglote
    Elle fait allons on reste potes
    C’est comme ça que ta bite me botte
    Pas question d’ôter ma culotte

    Ça fait bien six mois que ça dure
    Qu’elle engloutit sa merguez dure
    Dans l’ascenseur dans la voiture
    Ils vivent une drôle d’aventure
    Ça fait bien six mois que ça dure

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  • Elle pleut des galaxies

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Créature gynoïde
    Chromes autolubrifiants
    Ma loute est un droïde
    Venu d’α de l’Hydre
    Pour un amour défiant
    La nuit l’hiver le vide

    Au fond de l’espace-temps
    Nous bâtissons des sphères
    À l’iris palpitant
    Bulles d’air de printemps
    De plastique et de verre
    Et nous baisons dedans

    Ma cybermeuf étale
    Ses envies au rideau
    De nos ciels sans étoiles
    À nous faims sidérales
    À nous le miel et l’eau
    Les effusions lustrales

    Quand elle prend son panard
    Elle pleut des galaxies
    Scintille comme un pétard
    Puis voyant qu’il est tard
    File en chronotaxi
    Mais mon cœur est peinard

    Il est super sexy
    Lisse et doux mon code-barres

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  • Ma chevillette cherra

    Catégories : Dissyllabe (2), Octosyllabes (8)

    Viens te vautrer dans ma gadoue ;
    C’est chaud, c’est salé, c’est soyeux,
          C’est doux…
    Viens ! Tu t’en mettras jusqu’aux yeux.

    Je te ferai supertriquer ;
    J’ai tout préparé, tout prévu,
          Briqué
    Tout ça nickel : du jamais vu.

    Tu pourras t’égarer le pif
    Sur ma plage blonde où toi, le
          Récif,
    Tu fais crépiter les étoiles.

    Viens m’avaler ! Que les murs fondent !
    Adieu les autres hommes, adieu !
          Le monde
    Se résume à ce lac pour deux.

    Tu pourras mordre à cœur les tendres
    Chairs d’amoureuse à ta portée,
          Et tendre
    Un majeur pour les écarter.

    De la langue tu pourras suivre
    Les cols buissonniers de ma faille,
          Mon cuivre,
    Mes ors… et déjà je défaille !

    De mes genoux tu forceras
    L’ouverture, et ma chevillette
          Cherra
    Sur ta gueule affamée de bête.

    Tu pourras savourer, ta bouche
    Autour d’un clito haletant,
          La douche
    Jaillie du tout début des temps.

    Tu pourras plonger (ça t’excite)
    Au profond, tandis que j’effleure
          Ta bite
    Rouge satin, ta grosse fleur.

    Tu pourras laper des rivières
    Moussues de jus, de suc, de mouille,
          De bière
    Tiède au goût de reins et de rouille.

    De mon ventre tu pourras faire
    Cet oiseau moite et affolé
          Qu’un fer
    A privé d’ailes pour voler.

    Tu pourras mettre enfin ta queue
    Dans ma gadoue, dans ce délire
          Aqueux,
    Afin d’y prendre ton plaisir.

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  • La moule et l’oiseau

    Catégories : Décasyllabes (10), Fable, Pentasyllabes (5)

    Mimi la moule errait entre deux eaux,
    Quand la héla de là-haut un oiseau
    Dont jolis mots et paroles choisies
    Pleuvaient du bec, empreints de poésie :

    « Que tu me plais, belle bivalve, avec
    Ta chevelure hérissée de varech,
    Le satiné de ta chair frémissante,
    L’ocre moelleux de tes lèvres qui sentent
    Bon la marée, et tes frisants ourlets…
    Oh ! ne te ferme pas, non, montre-les !
    Ouvre plus grand ces pans de nacre noire
    Où je contemple à perdre la mémoire
    Ton être nu, ton corps invertébré,
    Si gracieux qu’il m’en faut célébrer
    Chaque détail ! Approche encor, mollusque,
    Et si je tâte un peu, va, ne t’offusque
    Pas pour autant !

                                — Bon, d’accord », dit Mimi,
    Qui était simple et avait plein d’amis.
    Elle monta, confiante, à la surface
    Pour exhiber mieux ses tendres crevasses.
    Le traître piaf se la farcit d’un coup
    De son long bec emmanché d’un long cou.

          Moralité :
    Méfiez-vous, fillette,
    Lorsqu’un empenné
    Vous conte fleurette :
    Il veut vous piner.

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  • Ventre ouvert et cerveau splitté

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Toujours plus bas je dégringole
    Toujours plus râpeux mes instincts
    Le monde est un foutu festin
    Et l’amour tue comme un alcool
    Toujours plus bas je dégringole

    J’ai pas inventé le plaisir
    Ni la malfin des aventures
    Mon prochain gisant en pâture
    Je dis yes à tous mes désirs
    Aux vits tendus pour les saisir

    Me pulse un flux bisque d’hormones
    Qui me maintient la tête ailleurs
    Loin du labyrinthe intérieur
    Se déserter changer la donne
    Ma vie n’appartient à personne

    Me parlez pas moralité
    Me parlez pas sérénitude
    L’animale à fait des études
    Son corps veut mourir alité
    Ventre ouvert et cerveau splitté

    Possible au fond que je sois folle
    Mais là au fond rien de sérieux
    Ne me regarde au blanc des yeux
    Cœur volatil va-t’en décolle
    Toujours plus bas je dégringole

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  • L’homme à l’âme de fœtus

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Jusqu’au nombril Erectus
    Dur inflexiblement raide
    Où tu passes tout te cède
    Et fleurissent des cactus
    Au limon nu sans remède
    De nos ventres quadrupèdes

    Puis tu repars Erectus
    Fou d’une inflexible quête
    Vers tes viols et tes conquêtes
    Tes rapines mais motus
    Continue le cœur en fête
    La nature en reste muette

    Et ton règne ô Erectus
    Dur inflexiblement dure
    Tout souffre sous la morsure
    De ton âme de fœtus
    Raide jusqu’à la brisure
    Frêle enfant de démesure

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  • Pas de prise

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    J’ai des amours fœtales
    Des tas de flirts mort-nés
    Pétale après pétale
    Je m’arrache et détale
    Pour ailleurs m’encorner

    Mes relations humaines
    Colliers que nous portons
    Ne jettent pas de graines
    Afin que rien n’enchaîne
    Mon a-cœur d’avorton

    Que sans trêve on ne baise
    De membres inédits
    Que mon ventre de braise
    Flambez barreaux de chaise
    Sur la corde raidis

    Mais si d’aucuns s’accrochent
    Griffus de sentiments
    Aux parois de ma roche
    Je leur fous la pétoche
    Je deviens caïman

    Pas d’accès pas de prise
    À mon vide intérieur
    Tout lien se pulvérise
    Foutue pour foutue prise
    Je me fais voir ailleurs

    Quand les ombres s’installent
    J’épluche mon carnet
    Cherchant dans le dédale
    De mes amours fœtales
    Un nouveau flirt mort-né

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  • Bas percé

    Catégories : Octosyllabes (8)

    À cœur perdu jeté au vent
    Prodigué à celle ou celui
    Dans l’œil duquel mon corps a lui
    J’aime sans cesse ô perdument

    Brûlant ma vie à tous les bouts
    Croquant semence et vidant bourses
    N’amassant pas un brin de mousse
    Je passe peu de temps debout

    Vite en besogne allons enfants
    Amoureux de mon bas percé
    Qu’on dilapide indépecé
    Le cuir à vif dont je me fends

    Mon giron pour qui bâille-t-il
    Sinon pour quiconque l’embrasse
    Dont sexe âge opinion ou race
    Ne sont qu’attributs volatils

    À cœur perdu jeté au vent
    Prodigué à celle ou celui
    Dans l’œil duquel mon corps a lui
    J’aime sans cesse ô perdument

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  • À chacun ses occupations

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Nous, les héros de la sociale,
    Avions un sourire indigent
    Pour vous, les clients affligeants,
    Les brisés à la voix qui chiale,
    Qui sont un poids pour la nation,
    Comme on dit aux informations.

    Nous, du bureau des braves types,
    S’usant bien peu si l’on s’en sert,
    Votre souci, votre cancer,
    Nous avions pour commun principe
    De l’oublier avec passion
    Quand nos meufs nous les embrassions.

    Nous, tout en vous écoutant braire,
    Planqués au fond de nos guichets,
    On se sentait plus aguichés
    Par Zohra, la jolie stagiaire,
    Salope experte en fellation ;
    Alors pensez, votre pension…

    Nous, quand vous nous lâchiez la grappe
    Pour aller sangloter plus loin,
    On vous collait des plus, des moins,
    Des bons points ou des handicaps :
    À chacun ses occupations ;
    Faut bien que nous nous délassions.

    Car aux héros de la sociale,
    Vous n’étiez que des numéros,
    Cul trois neuf sept tiret zéro ;
    Nous traitions à fins salariales
    Votre dossier sans compassion,
    Et puis à d’autres cons passions.

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