Je sortirai de mon tombeau
Pour chaque nuit baiser encore
Hommes et femmes les plus beaux
Tant j’ai le feu qui me dévore
Me changeant en chauve-souris
Je volerai parmi les chambres
Pour mordre au con quelque houri
Parfumée de violette et d’ambre
Sans me soucier de leurs clameurs
À mon apparence éthérée
Je romprai les os des dormeurs
D’une tendresse exagérée
Surprenant deux amants unis
En une heure hâve et attardée
Je les aurai vite punis
En griffant la pine dardée
Par-dessus tout je hanterai
L’être morose et solitaire
Que peut-être j’emporterai
Mourir avec moi sous la terre
Plantera-t-on des pieux d’argent
Dans mon ventre de chair sanieuse
J’en tirerai un outrageant
Plaisir de gorgone gouailleuse
D’autres me vouant un culte noir
Et m’allumant d’énormes cierges
J’apparaîtrai dans les miroirs
Pour profaner de tendres vierges
Oui je quitterai mon tombeau
Serrer encor des vivants contre
Ma peau putride et en lambeaux
Jouant le temps contre la montre
Je suis au nombre des non-morts
Trop amoureux de l’existence
Et du chaud vertige des corps
Pour se résigner au silence
Au nombre des non-morts
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Commentaires
Hum... merci d'avoir répondu à cette question : y'a t'il une vue après la mort !!
Ainsi donc on revient pour hanter les âmes solitaires ; le reste du temps pour "baiser" !
Ca vaut bien une petite mort ...
L'amour ne meurt jamais, c'est connu. :D