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Ton pantoum dans mon haïku - Page 19

  • Celle à l’annonce

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Vous venez pour la baise ?
    Entrez braves messieurs
    Prenez-en à votre aise
    Et soyez audacieux

    Je suis celle à l’annonce
    Aux travers bien connus
    Celui qui me défonce
    Est toujours bienvenu

    Arrachez-moi ces voiles
    Sur ma pudeur pissez
    Qu’il pleuve un jus d’étoiles
    De vos regards vissés

    Couvrez-moi de mains d’hommes
    N’ayez aucun égard
    Versez en moi la gomme
    De vos brûlants écarts

    M’entrez dans l’existence
    M’insufflez vos longs vits
    Je feins la résistance
    D’un corps fol et ravi

    Clouez-moi tel un phasme
    Un chaste papillon
    Au lit de vos orgasmes
    Plantez vos aiguillons

    Je suis d’entre vos rêves
    Le plus échevelé
    Enfilez-moi sans trêve
    Jusqu’à éjaculer

    Oubliez l’amour molle
    Qui hors d’ici prévaut
    Plus on me carambole
    Plus j’aime espressivo

    Ouvrez-moi tout entière
    À vos vices secrets
    Par devant par derrière
    Boutez le feu sacré

    M’enfoncez dans la gorge
    Vos vieilles frustrations
    Que vos soufflets de forge
    M’emplissent de passion

    Je suis celle à l’annonce
    Vous serez convaincus
    Dites le mot défonce
    Plantez-la-moi au cul

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  • Le ciel brûlait

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Je me suis étendue la jupe haut troussée
    Mon slip inexistant béait au doux zéphyr
    Le ciel brûlait de l’œil lumineux du désir
    Et poussait pour mieux voir ma renonculacée

    Le ciel brûlait d’envie de me baigner l’intime
    De son baiser de fièvre et de faste mêlés
    Et pressé d’assécher les eaux qui m’emmiellaient
    Soufflait sans relâche un éther venu des cimes

    Des doigts je lui ouvris plus large le chemin
    Me laissant posséder par le bleu sans limite
    Comme s’il s’agissait d’une invisible bite
    Forçant la voie qu’offraient mes cuisses et mes mains

    Le ciel brûlait d’ardeur sa lumière enfoncée
    Jusqu’au centre de moi trouva fleuves et lacs
    Si débordants d’amour que je me sentis sac
    Gonflé à l’infini sans la moindre pensée

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  • La rigole

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Va tu l’auras ta branlée
    Mais aussi fais-moi plaisir
    Mes douces roseurs sens-les
    Brûle-les de ton respir
    Que ton œil gris les mâchonne
    Et jouisse de vues cochonnes

    Tu l’auras ta prise en main
    Dans un instant je m’active
    Mais sois donc un peu humain
    Ta présence me lessive
    Je meurs du désir de toi
    Qui me file entre les doigts

    Je te peigne te pignole
    J’ai beau dire rien n’y fait
    Tu ne fous que la rigole
    De notre amour tarifé
    Ayant giclé dans ma paume
    Tu t’enfuiras comme un môme

    Mais tu l’auras ta branlée
    Tu jouiras de tout mon cœur
    Tremblant la morgue envolée
    Entre mes mains sans rancœur
    Puis seule moi pauvre pute
    Je m’étalerai ta jute

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  • Ni tombe ni mal

    Catégories : Décasyllabes (10), Sonnet

    Tant que mes seins frétilleront contents
    Sous le baiser de ceux qui les cajolent
    Tant qu’ondoiera mon giron si frivole
    Quand l’homme est dur et lui entre dedans

    Tant que mes sens garderont pour idole
    Le bon coït qui procure bon temps
    Tant que mon autre bouche et ses étangs
    S’ouvrira muette aux mandrins qu’elle affole

    Ni de l’or ou aucuns biens matériels
    Je n’aurai cure et nue dessous le ciel
    Je m’éjouirai des averses qui tombent

    Tant que viendront frotter contre ma peau
    D’autres humains je ne craindrai ni tombe
    Ni mal ayant l’âme toute en repos

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  • Pas de rachat

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Chacun là cherche mon chas
    Chacun rêve qu’il enfile
    Son aiguillon gynophile
    Au creux de mon petit chat
    Mais toujours je me défile

    On me couvre de jurons
    On me verrait shampooineuse
    Offrant mes fesses crémeuses
    À leur tranchoir à bout rond
    Je suis la belle allumeuse

    J’aime mieux me tripoter
    Gentiment dans le silence
    Je n’ai connu qu’une lance
    Puis l’aiguille à tricoter
    Qui mit fin à ma souffrance

    Pas d’oubli pas de rachat
    Tous les hommes sont iniques
    Qui promettent comme ils niquent
    Aucun d’eux n’aura ce chas
    S’ouvrant là sous ma tunique

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  • Club F

    Catégories : Jocelyn Witz

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    Quand cette bande de lesbiennes militantes et enragées se réunit le soir après le boulot, c’est pas vraiment pour un tournoi d’échecs. Tremblez, mâles ! Ça va chauffer pour vos amourettes…

    Ma nouvelle petite histoire cochonne en lecture libre :
    https://www.atramenta.net/lire/club-f/94961

     

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  • Par tous les lieux pubiens

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Le ver est dans la nique
    Rien ne fout comme avant
    J’ai tété tous les glands
    Effort pharaonique
    Par derrière et devant
    Rien ne fout comme avant

    Où est la créature
    À l’outil sans égal
    Plus dur que le métal
    Ou qu’un pneu de voiture ?
    Où l’homme mi-cheval
    À l’outil sans égal ?

    Il existe peut-être
    Je cours je vais je viens
    Dézippant mon prochain
    Me penchant aux fenêtres
    Par tous les lieux pubiens
    Je cours je vais je viens

    Ô quéquette magique
    Vit nouveau voudras-tu
    De mes sentiers battus ?
    Le ver est dans la nique
    Beau dard sans substitut
    Hors toi tout est foutu

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  • Les matins

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Y a des matins paresse
    Quand vraiment rien ne presse
    Alors on prend le temps
    De sucer Gaétan
    En savourant l’instant
    Y a des matins caresses

    Y a des matins malins
    Où l’on informe Alain
    Qu’aujourd’hui c’est vacances
    Et qu’on s’ouvre d’avance
    À sa ferme exigence
    Y a des matins câlins

    Y a des matins grisaille
    Dans la chambre ça caille
    Là on reste blottis
    Avec Jeff et Patty
    Comptant nos abattis
    Y a des matins pagaille

    Y a des matins soleil
    Au sortir du sommeil
    Où Jacques vous lutine
    Vous sonne les matines
    À joyeux coups de pine
    Ô matins sans pareils

    Y a des matins de fête
    Où nez à la fenêtre
    On mate avec Didier
    Les cons du défilé
    Rats lobotomisés
    Y a des matins levrette

    Mais parfois des matins
    Sans Mokhtar ni Tintin
    Des matins solitude
    Seule alors on prélude
    Rejouant la vieille étude
    Des matins cousus main

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  • C’est pas Bambi

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Zombi l’amour zombi
    Du fond du cimetière
    J’ai laissé mes habits
    Pour t’être tout entière

    Zobi la mort zobi
    Ma chair molle et putride
    A retrouvé l’envie
    D’obéir à son guide

    Soumis ce corps soumis
    À ta raideur sorcière
    Il oublie les fourmis
    Rouges qui le rongèrent

    Zombi l’accord zombi
    De mon âme en chiffon
    C’est sûr c’est pas Bambi
    Mes membres se défont

    Mon sombre sang subit
    Ton ascendant vaudou
    Caillots noirs et rubis
    Autour de tes mots doux

    Nécromant de Zambie
    J’épouse à fond ta foi
    Si j’ai les foies tant pis
    On ne vit que deux fois

    Gronde l’amour grandit
    À coups de bite occulte
    On aura un baby
    Mort-né aux yeux d’adulte

    Zombi ventre zombi
    En moi décomposée
    Débris le cœur vrombit
    À me sentir baisée


    (Joyeux Halloween !...)

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  • Les guiboles à Denise

    Catégories : Chanson

    Laisse les guiboles à Denise
    Va pas p’loter l’cul d’Élise
    Sans ça je fais mes valises
    Dès d’main matin

    Reste loin des autres filles
    Même si elles ont les yeux qui brillent
    La plus belle, la plus gentille
    C’est moi, crétin

          Je t’ai bien vu les mater tout à l’heure
          Ta queue frétillait déjà
          Si tu veux me mettre de sale humeur
          Wo-oh ! continue comme ça

    Laisse les guiboles à Denise
    Pas touche aux nichons d’Maryse
    Sinon j’te jure j’pique une crise
    À la maison

    Ne t’approche pas d’mes copines
    T’avise pas d’leur faire des mines
    Ou alors gare à ta pine
    Et tes roustons

          On aurait jamais dû v’nir à cette fête
          Chaque fois on dirait qu’tu mutes
          Tu baves et transpires comme une bête
          Un clebs en rut

    Laisse les guiboles à Denise
    (ad lib.)


    Sur l’air de « Les gondoles à Venise » (Sheila et Ringo)
    https://www.youtube.com/watch?v=jQyjEaoUPvg

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  • J’ai plaqué Rémi

    Catégories : Chanson

    Donne-moi ta chatte et prends la mienne
    Mets tes lèvres là, fais-moi des mimis
    La nuit est à nous, vive les lesbiennes
    Mais oui, mais oui, j’ai plaqué Rémi

    Laissons de côté tous nos problèmes
    Je suis pas venu pour faire un rami
    J’veux te voir à poil et lécher ta crème
    Mais oui, mais oui, j’ai plaqué Rémi

    Donne-moi ta chatte et prends la mienne
    Fous-y tous les doigts, sois ma bonne amie
    À bas les machos à la mode ancienne
    Mais oui, mais oui, j’ai plaqué Rémi

          Je vais sur mes soixante
          J’ai des rides partout
          Et d’la peau d’orange

          T’es guère plus reluisante
          Mais qu’est-ce que ça fout ?
          Viens qu’on se mélange !

    Donne-moi ta chatte et prends la mienne
    Viens me la sucer, vois comme elle frémit
    Mon cul t’appartient quoi qu’il advienne
    Mais oui, mais oui, j’ai plaqué Rémi

    Fini les turlutes et le jus d’quéquette
    Fini l’enculade et les infamies
    Arrosons la chose en faisant minette
    Mais oui, mais oui, j’ai plaqué Rémi

    Donne-moi ta chatte et prends la mienne
    Broutons l’une l’autre nos anatomies
    Avant qu’Aurélien ton mari revienne
    Mais oui, mais oui, j’ai plaqué Rémi

    Donne-moi ta chatte et prends la mienne
    (ad lib.)


    Sur l’air de « L’école est finie » (Sheila)
    https://www.youtube.com/watch?v=sxr7Zpguz5w

     

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  • L’autel de passe

    Catégories : Hendécasyllabes (11), Hexasyllabes (6)

    M’étant endormie dans la maison du Christ
    Je sentis en moi pénétrer le mystère
    De la religion ce culte de l’austère
          Nom du Père et du Fist

    Le Seigneur Jésus vint me battre la coulpe
    Avec tant d’amour que je voulus manger
    Son corps il avait un beau membre étrange et
          Long comme un bras de poulpe

    Se posa alors sur mon ventre le Saint
    Esprit oiseau immaculé qui au terme
    De ma confession becta gaiement le sperme
          Divin d’entre mes seins

    La Vierge Marie sautant de son icône
    Me retourna l’âme et remit les péchés
    Par-derrière absoute au prix de lui lécher
          Son vit de silicone

    Depuis j’ai suivi la messe assidûment
    Sans grand résultat mes envies vocifèrent
    Si tu reviens pas Dieu moi j’irai me faire
          Voir chez les musulmans

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  • Miel et anis

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Le mieux sentant des lys
    Pousse sous ton pubis
    Ses longs pétales mauves
    Renferment une alcôve
    Fleurant miel et anis

    Il suffit que j’enfouisse
    La truffe entre tes cuisses
    Pour qu’avide elle en draine
    En pompe le pollen
    Et sniffant se réjouisse

    Puis ta mouille en remet
    Des litres de fumet
    Mille parfums explosent
    Au delta de ta rose
    On n’a plus qu’à l’humer

    Déçue de la fumette
    Je prise ta minette
    Le mieux sentant des lys
    Où je me fiche en vis
    Qui a perdu la tête

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  • Lors du bain

    Catégories : Décasyllabes (10), Sonnet

    Je baiserai la bouche que tu tiens
    Emmitouflée entre tes cuisses pâles
    À quoi bon fuir et la prétendre sale
    Tu baiseras mon con et moi le tien

    Étant cadette ô j’attends et ravale
    Ce désir fou qui pourtant me soutient
    Qu’ensorcelés tous nos replis pubiens
    Mêlent leurs jus à briser leurs pétales

    Mais à te voir toujours nue lors du bain
    Que nous prenons à deux chaque dimanche
    Il se pourrait qu’un de ces jours je flanche

    Lors me coulant dans l’eau où nos eaux sourdent
    J’écarterai tes jambes mie de pain
    Et baiserai ta sublime palourde

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  • Au pot commun

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Un coup dans l’autre, un coup dans l’une
    Tel un courant alternatif
    Il nous secoue, moi et la brune
    Salope aux yeux d’amour lascif
    Pas moyen de garder rancune

    Un coup ici, un autre là
    Traîtresse queue sans préférence
    Qui fore et troue nos entrelacs
    Pour ne tirer sa révérence
    Qu’un coup sur deux de cervelas

    Un coup au pif dans la miellée
    Nos poils suent cuisses et cheveux
    Nos chattes sages, empilées
    Qu’il fout à la va-comme-il-veut
    À longs coups de pine effilée

    Un coup pour elle, un coup pour moi
    Tempête au pays de la loose
    La brune jouit, chacun pour soi
    Et que soient baisées les jalouses
    Lui nous a pas laissé le choix

    Un coup dans l’autre, un coup dans l’une
    Fatal on mouille au pot commun
    Gémir aux lèvres de la brune
    Se voir tirées main dans la main
    Pas moyen de garder rancune

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  • Et plus encore

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Tant à jouir et tant à faire
    Tant de jolis mammifères
    À traire en tirant le pis
    Qui prendra sur le tapis
    Mon cul ce gaillard d’arrière

    Tant à cueillir tant d’épis
    Gonflant d’amour sans répit
    Dont il faut moudre farine
    À mêler à la cyprine
    De mon cul jamais flapi

    Tant de grumes ô sapines
    À grimper chasseuse alpine
    Jusqu’où s’écoule de blanc
    L’exquise purée de gland
    Que mon cul a pour copine

    Tant d’épieux et tant de plans
    Tant de percées dans mon flanc
    Tant de ventrées de saucisses
    De torpilleurs en Q6
    Coulant mon cul d’un coup — vlan !

    Tant de jouir sur cette terre
    Je veux tout : les militaires
    Les méchants et les gentils
    Les gros vits et les petits
    Oh mon cul a tant à faire !...

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  • Verser le sel

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Bâillant vers toi de tous leurs trous
    Nec plus ultra de l’écartage
    Ce sont les filles de Carthage
    Ce sont les putains de partout
    Plus soumises que des toutous

    Leur vue te met la queue en nage
    Leur œil violet lance un appel
    Leur voix te fait grimper au ciel
    La bite et parle de carnage
    Et de violents remue-ménage

    Tu rêves de verser le sel
    De ta jute sur ces blessures
    D’arracher gonds et déchirures
    Pour que monte dans le réel
    Leur cri sans fin leur cri de miel

    En attendant... qu’on se rassure
    Ton vit se donne un tour d’écrou
    S’épanche à l’ombre des verrous
    Au prix d’à peine une bavure
    Malheur aux cons qui te déçurent
    À tous les cons d’après le trou
    Réclamant tous un autre coup
    Ceux des salopes de partout

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  • Jamais bien loin enfoui

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Tu es, tout seul, le feu qui me contient
    Mon cauchemar et toutes mes pensées
    Tu es la nuit et l’aube qui revient
    Me trouvant nue, brûlante et délaissée
    Les doigts froissant mes pétales pubiens

    Tu es celui qui me tiens enlacée
    Même aujourd’hui que tu t’es évanoui
    Et mes baises toujours recommencées
    N’ont d’autre but que retrouver le oui
    D’avant ton non — utopie insensée

    Chaque fois que sous un autre je jouis
    C’est ton épieu qui de nouveau se plante
    Et que l’amant s’appelle Pierre ou Louis
    C’est ton prénom que je geins, délirante
    Ton cher prénom jamais bien loin enfoui

    Tu es le chaud fantôme qui me hante
    Nuit après nuit et personne ni rien
    Ne te supplée — ô mémoire méchante
    Tu es, tout seul, tout mon mal et mon bien
    Les doigts rageurs dont je me fous la fente

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  • La belle aux abois foutant

    Catégories : Pentasyllabes (5)

    À qui la queue fauve
    Le museau pressant
    Cette fois je sens
    Mon sang qui se sauve

    Ils sont au moins trois
    La langue pendue
    À mes étendues
    Mouillant mes détroits

    Je tremble et me terre
    Au mitan du lit
    Ils ont tout sali
    Me couvrant de terre

    Ô biche aux abois
    Ô traquée renarde
    Qu’on lèche et qu’on larde
    Hallali je bois

    Cent baves me trouvent
    Laie de sanglier
    Je veux oublier
    Ceux qui me réprouvent

    La maîtresse-chien
    Aimant qu’on la monte
    Geint et jouit de honte
    À leurs va-et-vient

    Des griffes lacèrent
    Ma croupe et mes flancs
    Des boyaux s’enflant
    Forcent ma tanière

    J’ai eu beau courir
    Nue et affolée
    Ils m’ont acculée
    Là sans coup férir

    Maîtresse faillie
    Nouvel animal
    Ignorant le mal
    Voulant la saillie

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  • Tardif et déplumé

    Catégories : Décasyllabes (10)

    Ô triste enfant, renommée pécheresse
    Dont on courait pour attraper la fesse,
    Qu’est devenu ce céruséen cul
    Dont tu rendais les plus braves vaincus ?
    Où as-tu mis le corail et la crête
    D’or blond pour quoi chacun perdait la tête ?
    Où sont les seins lascifs et orgueilleux
    Que tu jetais au front des moins curieux ?
    Où est l’épée de latex si vorace
    Dont tu trouais, taquine, leur culasse ?
    Est-ce cet œil rougeâtre et larmoyant
    Qui te valait jadis un flot d’amants ?
    Voici que, nue, languissant sur ta couche,
    Tu ne jouis plus que si ton doigt te touche.
    Ah ! Cupidon, que n’es-tu sur le coup
    Afin que pût regodiller beaucoup
    Celle qui, comme en sa vive jeunesse,
    Appelle Amour et se branle sans cesse !
    Certes, son con tardif et déplumé
    N’exhale plus qu’un trop âcre fumet,
    Et l’on hésite à aiguiser les armes
    Dont s’armaient tant de messieurs pleins de charme
    Qui, ahanant, s’en venaient l’assaillir,
    Y emmancher leur désir de jaillir
    En gouttelettes de jus effusées…
    Ô pauvre vieille aujourd’hui imbaisée,
    Triste enfant aux ardeurs inapaisées !

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