Mulets muets propres ou sales
N’importe quoi des moustachus
Du foutre ou le jour est fichu
Qu’aux obscénités abyssales
Soit un gourmand silence échu
Dont mes envies s’avouent vassales
Faites la roue faites la cour
À mes pulsions de cannibale
Avec vos stances à deux balles
Je saurai vite y couper court
Désormais peu de mots m’emballent
Gémir vaut mieux qu’un long discours
Ton pantoum dans mon haïku - Page 16
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Gémir vaut mieux qu’un long discours
Catégories : Octosyllabes (8) -
Impensablement thon
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Pas vue pas prise
C’est moi l’ignorée la sans nom
La moins canon
Présence absente ô tache grise
Dans l’œilleton
De leur cœur froid comme une église
Jamais surprise
La fille impensablement thon
Pas vue pas prise
Pas foutue de les accrocher
Vague rocher
Qu’à la limite on me méprise
Ou que je meurs
À force d’être trop éprise
Quand m’électrise
Le lourd éclat de leurs humeurs
Pas vue pas prise
Pas une fois je n’ai dit non
Ni mon prénom
Hors ces murs où je temporise(Heureusement, le second épisode des Zobahisseurs est en ligne.)
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Sous le tir nourrie
Catégories : Vers libresJ’aime
comme tu pries dans le sillage
de mes génuflexions
quand tu t’enfonces en moi jusqu’à la coulpe
tel un gangster en plein braquage
J’aime
comme tu te caresses
aux frissonnants revers de ma bouche
dressé dans la blanche épaisseur
des salives
J’aime
comme tu tords mes cheveux dans l’écorchure du matin
hissant le ciel plus haut
creusant l’infini jusqu’à t’atteindre en personne
à travers ma gorge révulsée d’amour
J’aime
comme tu rêves
à quoi
à l’angle idéal pour déployer tes racines
à la toile vierge où tu juteras tes couleurs
à mon animalité sans faille
aux boules de verre de nos regards qui se dégomment
sur un bleu tapis de soupirs
J’aime
comme tu nais
comme tu renais
comme tu n’es plus certain d’être
comme tu baises le temps et l’espace
le souffle mort
fesses tendues comme pour emprisonner l’instant de ton désir
J’aime
comme tu grommelles un flot d’ordure
puis gifles pour que mes joues
ma langue
le palais entier se referme se rencogne s’effondre tout autour
dessus
dedans
implosion
là
maintenant !
J’aime
comme tu défigures le cri même
en ruissellements silencieux
sanglots saccadés que tu verses à deux
à moi
à jeun toujours sous le tir nourrie
qui à la fin t’ouvre ma chair obscène et rouge
écartant les lèvres pour te montrer
l’encore là
l’encore à toi toute
jouissance écumée
méduses échouées sur la plage
entre viande et coquillages de nacre
entre crachat humeur vitrée dégoût verticalité sans limite
de nos rapports
barbouillé de sueur qui tremble
J’aime
comme tu te penches alors pour m’embrasser… -
La sieste au jardin
Catégories : Octosyllabes (8)Je grimpe à tous les monts d’Olympe
Direction le temple perdu
Je grimpe à tous les monts d’Olympe
Dont le parfum d’or épandu
Recèle un bonheur qui m’est dû
Je m’abreuve aux fleuves d’Olympe
Et visite les lieux sacrés
Je m’abreuve aux fleuves d’Olympe
Jaillis du rose-gris des grès
Sous les racines d’un cyprès
Aux grottes je grattouille Olympe
De mes membres de corde à nœuds
Aux grottes je grattouille Olympe
Faufilant dans le numineux
Mon corps griffu et chitineux
Je baise les braises d’Olympe
Y brûlant de les ranimer
Je baise les braises d’Olympe
Tâtant d’une antenne affamée
Mes désirs prêts de s’abîmer
Je m’élève aux lèvres d’Olympe
Altitude où tout est permis
Je m’élève aux lèvres d’Olympe
Et touche enfin humble fourmi
Aux miels que l’air m’avait promis -
Un inlassable amour
Catégories : Vers libresCent fois
Tu aiguisas ta verge au diamant fou de mes regards
Cent fois
Tu fis connaître à mes doigts la forme exacte de sa candeur incandescente
Cent fois
Ma langue dut en apprécier le moelleux le fondant vertigineux la hâte
Cent fois
Tu pris mes chevilles pour le compas du monde
Cent fois
Tu disparus corps caverneux pendule de Foucault comète
Cent fois
Tu recrachas ma vulve pour dans ta rage
La refermer
Et feindre d’hésiter cent fois sur le seuil de ma raison
Cent fois
Je t’accueillis à lèvres humaines humides criant rêvant ravie cliente avide
Cent fois
Sans vergogne -
Shéol
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Je rêve qu’on me repucelle
Me recachette absconsement
Mais je n’ai pas trouvé l’amant
Assez ficelle
Et de membre assez opulent
Car ma faille est un précipice
Un shéol un gouffre sans fin
Abyssal espace aux parfums
Mêlés de pisse
Et de vieux ovules défunts
Je ne sens plus l’amour des hommes
Me toucher ainsi qu’au début
Quand chaque flèche allait au but
Fendait la pomme
J’ai commis depuis trop d’abus
Par pitié qu’on me repucelle
Qu’on me recouse les parois
Que je goûte à nouveau l’effroi
De l’escarcelle
Qu’écartèle un morceau de roi -
Ils existent !
Catégories : Jocelyn WitzLes Zobahisseurs.
Des êtres étranges venus d’une autre planète.
Leur destination : la Terre.
Leur but : eh, dites ! avec ma co-autrice, on ne va pas tout vous révéler non plus…
Ce qui est sûr, c’est que David Vincent les avait vus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Envahisseurs. Pauvre garçon… Il aurait mieux fait de se casser une jambe, ce jour-là.
Mais grâce à Wedreca et moi, l’histoire rebondit !
L’héroïne, à présent, c’est Davina, la femme de Vincent. C’est la jolie nana sur la couverture ci-dessus. Elle sait que les Zobahisseurs sont là, qu’ils ont pris forme humaine… à un (gros) détail anatomique près.
Parviendra-t-elle à convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé ?
Un époustouflant thriller cochon en cinq épisodes en lecture libre ici.
Bonne lecture !
♥♥♥
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Deux fois creuse
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Pêcheur d’étrons, tu pris au pied levé
Ce chemin sombre aux heures matinales
Avec un entrain qui signale
Combien ce vœu te fit longtemps baver.
Pêcheur d’étrons, plus tu fends et patauges,
Et plus je mouille au droit de l’autre puits !
Faudra-t-il attendre la nuit
Pour qu’à son tour tu y plantes la jauge ?
Pêcheur d’étrons, résignée je me fous
Les doigts dedans, me sachant deux fois creuse,
Ahanant telle chienne ou gueuse —
Oh ! va plus fort, mon chéri, mon grand fou !
Pêcheur d’étrons, fana de l’étroitesse,
De quel harpon épais tu me remplis !
Mon boyau ne fait plus un pli,
Et j’ai bien peur que tu jutes en vitesse.
Pêcheur d’étrons, je sens à ces lancers
Dont les élans t’envoient battre les couilles
Que tu ne seras pas bredouille :
Le colombin nouveau est annoncé… -
Taille grand garçon
Catégories : Octosyllabes (8)L’amour est un cheval d’arçon
Greffé d’une simili-bite
Pas vraiment de pointure hobbite
Plutôt la taille grand garçon
Et que l’on chevauche très vite
L’amour est ce coursier de cuir
Qui vous fait voir des étincelles
Vous emporte et vous dépucelle
Loin des hommes bêtes à fuir
Lorsqu’on le chevauche sans selle
L’amour est un noir destrier
Silhouette vague oh simple ébauche
Dont pourtant le galop vous fauche
Les jambes et nue vous fait crier
Si trop longtemps on le chevauche -
Sous la table
Catégories : Hendécasyllabes (11), Jocelyn Witz, Octosyllabes (8)Je suis le vin, le buveur et l’échanson
Je suis la vie dans le ventre des chansons
Touchez, palpez l’inéluctable
Avant de rouler sous la table
J’ai nom Manon, la servante aux joues rubis
De vous j’ai soif et veux ôter mes habits
Mon sein s’ouvrira délectable
À vos baisers dessous la table
Demeuré droit quand vos amis gisent saouls
Qui ne voient pas mon séant sur vos genoux
Cherchez le porche de l’étable
Dans les ténèbres sous la table
J’ai nom Manon, au cœur certes déluré
Mais au con chaud qu’il est bon d’ébavurer
Fût-ce ici à même le sable
Et le paillon dessous la table
Je suis le vin, le buveur et l’échanson
Je suis la joie dans le ventre des chansons
L’amour sans loi, le foutre aimable
Qu’on se donne à deux sous la table
Je suis le buveur, le vin et l'échanson est aussi le titre d'une de mes nouvelles
fantasticochonne en lecture libre. -
Leur parlez pas d’autrui (poème cochon)
Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Tout le fruit l’usufruit
Ce que les autres veulent
C’est rien que pour la gueule
Des gras enfants des truies
Vieux nourrains pourris par l’oseille
Se gargarisant au Nikkei
Polis roses instruits
Tout bardés de culture
Ils vous crient No future
Dans le monde des truies
Ils bâfrent tous au CAC 40
C’est là qu’est l’auge avec la rente
Ils dévorent sans bruit
Ce qu’au reste ils possèdent
Rongeant de A à Z
Cet univers des truies
Ils vont s’empiffrer à Wall Street
De champ’, de junk bonds et de frites
Leur parlez pas d’autrui
Ce mot les met en rogne
Craignez-les quand ils grognent
Les gras enfants des truies -
Remembrance
Catégories : Octosyllabes (8)Remembrez-moi je vis si seule
Si creuse et oubliée des mecs
Que je pourrais crever la gueule
Ouverte et le machin tout sec
Pur zéro je suis devenue
De vos équations l’inconnue
Remembrez-moi ayez du cœur
Et du plaisir à me remettre
Afin d’effacer les rigueurs
De cette absence tout votre être
Est là qui rôde et se souvient
Vaguement qu’il baisa le mien
Remembrez-moi qu’on se rappelle
Combien nos corps allaient de pair
Combien l’âme nid d’hirondelle
Me pleurait sous vos coups de fer
Remembrez-vous de moi le membre
Je vous attends nue dans ma chambre -
2069 av. J.C., l’odyssée du cul
Catégories : Heptasyllabes (7)Nous entrons tenez-vous bien
Dans l’infiniment humide
Fabuleux antre pubien
Pompe à foutre pompe à vide
Puisque nous voici gorets
Par œuvre de magicienne
Fi du sexe édulcoré
Qu’aucun frein ne nous retienne
Adieu l’ennui les écueils
De la vie civilisée
À nous la baisade à l’œil
Sous les brises alizées
Nos Pénélopes sont loin
Sus aux grottes des Sirènes
Prenons la mer sans témoin
Cœur pur et bite sereine
Affilons le pieu de bois
Qui vint à bout du Cyclope
Et que de friction flamboient
Les nymphes de ces salopes
Les Lotophages ont raison
Il faut oublier Ithaque
Tout baisoir est ma maison
Souquez ferme ou je vous saque
Les conques que l’on connut
S’avéraient trop policées
Cherchons mille autres cons nus
Ce sera notre odyssée
À jamais nous errerons
En vagabonds de la pine
Droit devant mes gais lurons
Vers les ivresses marines
Mais détachez-moi du mât
Que cesse enfin ce supplice
Par pitié ne faites pas
La sourde oreille à Ulysse ! -
La fringale et l’hyperthermie
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Fable, Heptasyllabes (7)Yacina ayant coïté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la covid fut venue.
Plus un seul petit rencard
Avec le moindre queutard.
En chaleur elle alla braire
Chez sa voisine Anne-Claire,
La priant de lui prêter
Un gode, par charité,
Jusqu’à la saison nouvelle.
« Je te paierai, lui dit-elle,
En te broutant le minou.
Vois ! je t’implore à genoux »
Mais l’autre n’est pas tribade ;
C’est là son moindre défaut.
« Qu’as-tu l’entre-deux si chaud ?
Lui dit-elle. Es-tu malade ?
— Que sais-je ? C’est des pulsions :
Sans cesse il me faut des bites.
— Bah ! ça se résout très vite
Par un coup de latte au fion. »
Immoralité :
La pauvre Yacina, rouge brique et confuse,
Jura de plus revoir cette connasse obtuse. -
Le grand nettoyage
Catégories : Octosyllabes (8)Les Muses m’ont remise à neuf
Débarbouillé les orifices
Comme ô hasard ils étaient neuf
Chacune offrit ses bons offices
À l’un de mes accès mondains
Ces défilés par où se glisse
Plus d’un phénomène plus d’un
Aspect des choses en coulisse
D’abord me savonner les yeux
De quelques nus à la peau fraîche
À l’ouïr le soupir merveilleux
De deux amants qui s’entrelèchent
Pour mes naseaux bien encrassés
Parfum de foutre et de livèche
Le reste il fallut le passer
À l’étrille et paluche rêche
Les Muses d’un fort lavement
M’ont baigné l’âme et le viscère
Ainsi que de tendres mamans
De leur jus de filles sincères
Je me sens belle à l’intérieur
Depuis que leurs mignonnes serres
M’ont écouvillé l’œil rieur
J’ai plus le cœur qui se resserre
Les Muses m’ont rincé lustré
Retendu poils et satinette
Effaçant ce qui me frustrait
Brossant longuement ma minette
Les neuf Muses sont très sympas
Je repars poésie en tête
Et feu partout ailleurs d’un pas
Leste et serein de midinette -
Un jour pas comme les autres
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)À la jolie Gitane qui m’a donné l’idée…
Chic alors c’est le jour de l’an
De l’an de l’an de l’enfilade
Vas-y mon chou prends ton élan
C’est l’jour rêvé pour les plans crades
Ce jour de l’an !
Darling oui c’est le jour de l’an
De l’an de l’an de l’emboîture
Fais gicler ta turbine à flan
Qu’on mixe avec ma confiture
À fond là vlan !
Pas d’erreur c’est le jour de l’an
Papa de l’empapaoutage
Prends-moi sur tes gros genoux blancs
Pour me montrer d’jolies images
Des trucs troublants !
Trop chouette hein c’est le jour de l’an
De l’enlèvement des Sabines
Ça nous fout le cœur tout tremblant
Quand vous chargez avec vos pines
Dieu quel talent !
À nouveau c’est le jour de l’an
De l’envie de cul tyrannique
Dis-moi qu’t’as toujours ton beau gland
Sans ça je cède à la panique
J’suis sur le flanc !
Ô ma sœur c’est le jour de l’an
De l’an de l’entrée en matière
Au lieu d’rester les bras ballants
Branlons-nous dans les pissotières
Tout l’bataclan !
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Patriarcat 2.0
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Jutez pour moi !
Je vous promets monts et merveilles
Des pétasses à tu et à toi
Belles et fendues jusqu’aux oreilles
Jutez pour moi !
Partout des meufs superbandantes
Aux trois quarts nues selon la loi
Et malheur aux contrevenantes
Jutez pour moi !
Des vierges comme s’il en pleuvait
Dont la chatte ondule et chatoie
Fleurant l’ambre et le sénevé
Jutez pour moi !
De gros nichons pour oreiller
Des foufs trempées pour rince-doigts
Ah ! c’est sûr on va s’en payer
Jutez pour moi !
Fini les mâles malheureux
Aux filles de porter la croix
Livrant pour nous leur corps moelleux
Jutez pour moi !
À chacun son grouillant harem
Mille fois mieux qu’au Walhalla
On ne compte pas quand on aime
Jutez pour moi !
Tout homme aura rang de héros
De sultan de führer de roi
Patriarcat 2.0
Jutez pour moi !
Elles vous nommeront Monsieur
Jamais n’élèveront la voix
Filant doux et baissant les yeux
Jutez pour moi !
Le matin pipe obligatoire
Un p’tit effort mesdames on boit
Et glou et glou là pas d’histoires
Jutez pour moi !
Vaisselle aspi torcher les gosses ?
Citoyen dis ça va de soi
C’est toi le patron toi le boss
Jutez pour moi !
Pas de Chéri j’ai la migraine
Ordonnez Salope ouvre-toi !
Alis Babas montés en graine
Jutez pour moi !
Chasse aux femelles le dimanche
Vous les verrez toutes aux abois
Nibards au vent culotte blanche
Jutez pour moi !
Ces enculées de féministes
Sur la grand’place un jour par mois
Subiront le pal et le fist
Jutez pour moi !
Pour vous de juteux cons velus
Offerts à l’embarras du choix
Pour moi le pouvoir absolu -
Le prof
Catégories : Octosyllabes (8)Pour additionner un et un
Faut vraiment pas compter sur Matt
Mais lorsqu’on vient à quatre pattes
Se dénombrer les poils pubiens
Il a soudain la bosse des maths
Allez savoir à quoi ça tient
En toute matière Matt est nul
Pour l’orthographe une vraie bite
En langues OK à la limite
Mais suffit que j’ôte mon pull
Le génie tout à coup l’habite
Et sa science fait des émules
Ainsi ce mec pour qui l’école
Ne fut jamais qu’un mauvais rêve
Mériterait sitôt qu’il lève
Sa férule le prix Nobel
Il est le prof et moi l’élève
Trois heures par jour de gaudriole -
Ouvre tout grand mon cœur
Catégories : Hexasyllabes (6)Avec un accent anglais à la Jane Birkin...
Be my girl friend baby
À nous le no-male’s-land
Les mecs fini ! zobi !
Pas besoin d’alibi
Be my girl friend sugar
Les goudous font le trend
Honnis soient les dragueurs
Ouvre tout grand mon cœur
Be my girl friend darling
Tétant nos whiskies blend
On est loin du jumping
Des crétins sans feeling
Be my girl friend my love
C’est D-Day ce weekend
Qu’on boive à nos mangroves
Nos cocktails Molotov
Be my girl friend baby
À nous le no-male’s-land
Les mecs fini ! zobi !
Pas besoin d’alibi -
Jungle bells
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)Or un soir de Noël je déballai ses boules
Pour y lécher les ombres du jour finissant
Pour y sucer d’amour ces longs parfums puissants
Dont mon ventre se saoule
Son arbre ayant poussé un cimier indécent
J’en rongeai la racine avant que ne s’écroule
Ce bon géant pataud palpitant sous la houle
Chaude et gorgée de sang
Des lèvres je noyais son œil sous mes salives
Lorsqu’abrupt il plongea pour s’en aller ancrer
Dans ma gorge espérant boire enfin les secrets
De sa bouteille dive
Ô blancheur de sa panse aux plis gras et sucrés
Ô désir qui m’étrangle avec son front d’ogive
Comme il branla longtemps ma bouche à la dérive
D’un viol rude et sacré
Oui un soir de Noël je déballai ses boules
Pour nous redevenir l’un à l’autre présent
Veillée sombre en vue de repriser en baisant
Nos rêves qui s’écroulent