À cœur perdu jeté au vent
Prodigué à celle ou celui
Dans l’œil duquel mon corps a lui
J’aime sans cesse ô perdument
Brûlant ma vie à tous les bouts
Croquant semence et vidant bourses
N’amassant pas un brin de mousse
Je passe peu de temps debout
Vite en besogne allons enfants
Amoureux de mon bas percé
Qu’on dilapide indépecé
Le cuir à vif dont je me fends
Mon giron pour qui bâille-t-il
Sinon pour quiconque l’embrasse
Dont sexe âge opinion ou race
Ne sont qu’attributs volatils
À cœur perdu jeté au vent
Prodigué à celle ou celui
Dans l’œil duquel mon corps a lui
J’aime sans cesse ô perdument
Ton pantoum dans mon haïku - Page 15
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Bas percé
Catégories : Octosyllabes (8) -
À chacun ses occupations
Catégories : Octosyllabes (8)Nous, les héros de la sociale,
Avions un sourire indigent
Pour vous, les clients affligeants,
Les brisés à la voix qui chiale,
Qui sont un poids pour la nation,
Comme on dit aux informations.
Nous, du bureau des braves types,
S’usant bien peu si l’on s’en sert,
Votre souci, votre cancer,
Nous avions pour commun principe
De l’oublier avec passion
Quand nos meufs nous les embrassions.
Nous, tout en vous écoutant braire,
Planqués au fond de nos guichets,
On se sentait plus aguichés
Par Zohra, la jolie stagiaire,
Salope experte en fellation ;
Alors pensez, votre pension…
Nous, quand vous nous lâchiez la grappe
Pour aller sangloter plus loin,
On vous collait des plus, des moins,
Des bons points ou des handicaps :
À chacun ses occupations ;
Faut bien que nous nous délassions.
Car aux héros de la sociale,
Vous n’étiez que des numéros,
Cul trois neuf sept tiret zéro ;
Nous traitions à fins salariales
Votre dossier sans compassion,
Et puis à d’autres cons passions. -
En sentinelle
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)À coups de gaule ô guidez mes errances
Redites-moi la juste direction
Le droit chemin à coups de lance
Vers vos jardins vos fruits de la passion
À coups de verge ô montrez-moi la route
Avant que ne s’égarent à nouveau
Mes rêves vers d’autres biroutes
Vite une tige à dresser les nymphos
On ne badine avec l’envie charnelle
Qu’à condition d’avoir le cœur cochon
Mais vous restez en sentinelle
Et m’aiguillez sévère à coups de jonc
À la baguette ô menez-moi penaude
Canalisez de votre bien-fondé
Le corps souillé l’abîme chaude
De celle qui trop a vagabondé -
Chambre au centre de la chambre
Catégories : Hendécasyllabes (11)Ivre déjà ivre avec un simple verre
rien qu’à demi plein et puis quel est ce fol
éclat dans tes yeux un lac une rivière
Ivre de laper ta lèvre au goût d’alcool
sans personne autour pour nous arrêter d’être
ce soir seuls enfin rejetant nos licols
Ivre de savoir que nos corps vont se mettre
à mordre le ciel et rire au nez des dieux
à ne plus avoir autre que nous de maître
Ivre de sentir ta main qui m’ouvre en deux
pour chercher racine au fond de mon puits d’ambre
dont tous les degrés sont des rouleaux de feu
Ivre d’être belle à t’épanouir le membre
et devenir cible où t’exercer le tir
pareille à la chambre au centre de la chambre
Ivre de laisser mon ventre t’engloutir
te gonfler à sang te cueillir par la tige
pour ne plus jamais te laisser repartir
Ivre de tout se donner amour oblige -
Tout t’appartient
Catégories : Vers libresVoici ma bouche prostituée à tes baisers
Voici mon amour prostitué à ta vie
Voici mes cris prostitués à ta joie de me faire crier
Voici mon cœur prostitué aux cadences du tien
Voici mes mains prostituées aux muscles souples de ton dos, aux poils de tes fesses, à l’ardente épaisseur de ta queue
Voici le délicat de mes nymphes prostituées à tes doigts durs et fureteurs
Voici ma salive prostituée à la lente montée de ton plaisir
Voici mes seins prostitués à tes morsures, à tes poings qui les pressurent comme des fruits
Voici mon sourire prostitué à ta présence
Voici mon clitoris prostitué aux zigzags, au savoir-faire, aux cruelles fourberies de ta langue
Voici mes cuisses, mes genoux, mes coudes, mes halètements de chien prostitués à toutes les postures obscènes dans lesquelles tu aimes me voir et me prendre
Voici mes fesses prostituées à la brûlure de tes gifles comme à celle de tes effleurements
Voici mon con, mes viscères tout entier prostitués à tes envies d’éventrement
Voici ma langue et ma gorge prostituées à tes plus déchirants orgasmes
Voici mes bras, mes hanches, le galbe de mes jambes, le brun de mes mamelons prostitués à tes érections
Voici mon rectum prostitué à tes pires bassesses
Voici mon œil prostitué à tes regards
Voici ma parole prostituée elle aussi, à toi elle aussi, auquel tout appartient et qui voulais un poème…
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D’empire en pire
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Immortellement nue Vénus attend
Seule au fond d’un musée il est dimanche
Et ses fesses d’albâtre blanches
Frissonnent sans un bruit de temps en temps
Immortellement triste elle regrette
L’âge des mages fous qui se branlaient
Pour elle et l’oignaient de leurs laits
Sur les places d’Hellade ou de la Crète
Immortellement vieille elle a vécu
Depuis toutes les ruines des empires
Vu le monde de pire en pire
Et nul ne lui caresse plus le cul
Immortellement nue Vénus attend
Seule au fond d’un musée il est dimanche
Et sur sa joue d’albâtre blanche
Roule un sanglot nacré de temps en temps -
L’amour wi-fi
Catégories : Octosyllabes (8)Vos connexions frileux fantômes
D’amour éteint surdistancié
Déroulant des câbles d’acier
D’un ventre à l’autre vous passiez
Vos vits croyaient relier les hommes
Ils bandaient large vos modems
Proxys mités d’envies subites
Via le streaming oh ça débite
Vous foutiez le temps sur orbite
Un œil rivé aux sous-systèmes
Ça commutait morne enfilade
Plastifiée bardée de vaccins
Log in log out chacun le sien
Tous vos flux sonnaient le tocsin
Et la fibre en était malade
(Mais, ouf ! pour nous remonter le moral, le 5e et dernier épisode de l’inénarrable saga des "Zobahisseurs" est désormais en ligne. Enjoy it !) -
Laisse aller…
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Tu bandes ? Oh, laisse-moi te prendre dans ma main,
Soupeser le désir que tu as, cette faim
Et le sang qui t’habite et t’enfle comme un pain.
Tu frémis ? Je ne fais qu’effleurer la racine
De nos rêves futurs. Ses rebonds me fascinent.
Mes doigts dansent en rond leur folle capucine.
Aimes-tu mieux l’humide ? Prises-tu les chaleurs
Que ma bouche referme autour de cette fleur
Rouge ? Couche-toi là et laisse aller tes pleurs.
Tu y es ? T’enfonçant plus profond dans mon être,
Je bois à nos amours venant juste de naître.
Abandonne-toi, tu rebanderas peut-être… -
Clouée au ciel
Catégories : Octosyllabes (8)Gland de velours luisant de crème
Il m’aime il m’aime il m’aime il m’aime
Serrant le vice à tours d’écrou
Il me refout par tous les trous
Mes seins se tordant dans des flammes
Je plane oh plane plane plane
Et de mon con monte un brasier
À force d’être rebaisé
C’est un dieu c’est Satan sublime
Il lime lime lime lime
Clouée au ciel je veux mourir
De cet amour qui me déchire
Ma chair à vif crie ulcéreuse
Qu’il fore pioche évide et creuse
Je fonds dans l’instant éternel
Où il plante son opinel -
Je t’oublie pas
Catégories : Heptasyllabes (7)Un rendez-vous mon Zizou !
Pas le temps ? ça se résout
Suffit que tu me dises où
Tes tirs au but ils me manquent
Je m’entraîne à Salamanque
Ah ! souffler dans ton kazou
Comme autrefois en finale
Je suis restée vaginale
Amour ô coup de grisou !
Mon shoot c’était tes bisous
Je t’oublie pas mon Zizou
Je te plaquais sous la douche
Pour aspirer ton vesou
J’en avais l’eau à la bouche
Je flippais que tu me foutes
Le ballon par surprise ou
Partes faire un baby-foot
Je t’oublie pas mon Zizou
Mais tu fais quoi ? tu baises où ?
À jamais tu m’as marquée
À la culotte allez zou !
J’en garde les jambes arquées -
Décepteur en série
Catégories : Hexasyllabes (6), Quadrisyllabes (4)Je t’ai laissé shooter
Dans mon cœur blême
Des mots trop veloutés
De trop vibrants poèmes
Je t’ai laissé flouter
La piètre image
Qui m’avait tant coûté
Avoue que c’est dommage
Je t’ai laissé brouter
À mes prairies
Égoutier dégoûté
Décepteur en série
Je t’ai laissé bouter
Mes certitudes
Mon cul tu t’en foutais
Le caleçon fut rude
Je t’ai laissé douter
Jeter le blâme
Et ton œil redouté
Me tordait dans les flammes
Je t’ai laissé tous tes
Cris tes colères
Je t’ai laissé shooter
Mon cœur pensant te plaire -
Ardent écho au fond de l’être
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)Tu seras nue parmi tous ces messieurs
Poignets liés au clou de la charpente
Le sang battant sourd et la crainte aux yeux
De l’eau te pleuvant par la fente
Ils porteront habit et gants de daim
T’évalueront de leurs lèvres ogresses
Et dans un cri tu sentiras soudain
Deux mains qui t’écartent les fesses
On saisira sans douceur sans un mot
Tes seins dressés vibrant dans leur écorce
Et venu de nulle part un pommeau
De canne t’ouvrira de force
La nuit durant ils te prendront debout
Toi lasse à bout d’orteils tu crieras grâce
Mais eux de rire et d’aller jusqu’au bout
D’un désir qui laisse des traces
Tu seras nue au gré de ces messieurs
Ces inconnus promis à disparaître
Ne te laissant hors le cerne des yeux
Qu’ardent écho au fond de l’être
(Par ailleurs, le 4e épisode des « Zobahisseurs » est désormais en ligne.) -
Lot de consolation
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)Bonheur arnaque ! Alors, que nous ayons la nique,
Qu’à la bonne heure on jouisse et pigne à cœurs perdus,
Que soient saillis nos cons, nos blancs tétins mordus
De chiennes pourtant peu cyniques !
La vie si courte ? Au moins, que les vits poussent longs
Et d’épaisseur à faire oublier le silence
Qui nous attend tout au bout du chemin de lances
Où gaiement nous nous empalons !
Ô pâle Amour, saigne-nous pour pallier la sève
Et, dans le tiède hiver, fais-nous le corps brûlant !
Molles, nous implorons des durs nous enculant
Pour que de trop baiser l’on crève ! -
La loi de la mamelle
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Je l’empoignais aux couscoussières
Et Adam mordait la poussière
En ce temps-là j’étais au top
Il rampait, m’allumait mes clopes
Ah ! doux hiers…
Quelque chose foira pourtant
Il plut des curés tempêtant
Sur notre paradis femelle
Fini la loi de la mamelle
Le bon vieux temps... -
L’heure de l’épluchure
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Tremblez soumis
Car vos burnes je les dégomme
Soyez des hommes
Sages vous me l’avez promis
Comme des angelots en somme
Trois petits coups
De théâtre aux deux orphelines
Plat de mimine
Puis dégagement du genou
Et d’un shoot je les assassine
Allons du nerf
Rien n’est cassé je vous l’assure
Gardez l’injure
Sous ce bâillon au goût amer
Voici l’heure de l’épluchure
Jouissez soumis
Doublement de cette branlette
Quand vos roupettes
Tremblent encor plus qu’à demi
Giclez à en perdre la tête -
Des Ooh… et des Mmm…
Catégories : Décasyllabes (10)Nos cunnis sont de lentes épopées
Dont l’une à l’autre aiguise le piquant —
Et le moyen de nous arrêter quand
Au jus d’amour nous nous sommes dopées ?
Nos cunnis voient le soleil s’éblouir,
Monter, descendre, arpenter nos fenêtres.
Nous l’ignorons : il s’en retourne paître,
Boudeur, au ciel, en nous regardant jouir.
Nos cunnis font une rumeur ténue
De clappements de langue et de soupirs,
De Ooh…, de Mmm… qui s’écoutent gémir,
Vagues roulant sans fin sur nos peaux nues.
Nos cunnis crient parfois, trouant la nuit
Qui s’éclabousse en échos d’or intense,
Puis à nouveau s’engloutit le silence
Dans l’affairée ferveur de nos cunnis. -
Le grand virage
Catégories : Octosyllabes (8)Puberté, j’écris ton nom !
Tu m’as donné le feu, le sang
Tu m’as montré ce que ressent
Le ventre des adolescents
Puberté, j’écris ton nom !
D’un trait rubis de ragnagnas
Madone-enfant tu m’assignas
À enfler tel un pan-bagnat
Puberté, j’écris ton nom !
Quittant le temps des jeux débiles
En un éclair je fus nubile
Dégoulinant de sex appeal
Puberté, j’écris ton nom !
Ma nouvelle pilosité
Je l’adoptai sans hésiter
La beurrant de mes jus fuités
Puberté, j’écris ton nom !
D’instinct je perçai le mystère
Du timide bourgeon de chair
Magicien sans en avoir l’air
Puberté, j’écris ton nom !
Je traquai l’écolier, le groom
Hantai les bars et les surboums
Rose et sucrée comme un loukoum
Puberté, j’écris ton nom !
Tous mes attributs secondaires
Explosaient, plus spectaculaires
Qu’un nocturne au cirque Pinder
Puberté, j’écris ton nom !
Dans l’antre de la désirance
J’enfouis pour pallier mes carences
Tout être ou chose évoquant lance
Puberté, j’écris ton nom !
Je bossai mon kamasutra
Seule ou avec trois fiers-à-bras
Jusque tard le soir sous les draps
Puberté, j’écris ton nom !
Tu m’as formée de large en long
M’as modelée comme un violon
J’ai renoncé aux pantalons
Puberté, j’écris ton nom !
Tu m’as donné le sang, le feu
Au cul, de l’acné jusqu’aux yeux
Mais des panards vertigineux
(Par ailleurs, le 3e épisode des « Zobahisseurs » est désormais en ligne.) -
Ta pine !
Catégories : Chanson(Envoyez les violons...)
J’avais écarté
Bien les cuisses
Pour que tu puisses
M’empapaouter
Bref on allait
Se mettre à table
Quand ton portable
Chanta son couplet
Et j’ai crié, crié-é
Ta pine ! pour qu’elle revienne
Et j’ai mouillé, mouillé-é
Oh ! mouillé comme une chienne
Quand vers minuit
T’as rejoint le plume
Ton beau volume
S’était enfui
Je t’ai grignoté
Sans trop y croire
Mais tes génitoires
Restaient prostrées
Et j’ai crié, crié-é
Ta pine ! pour qu’elle revienne
Et j’ai prié, prié-é
Vénus comme les païennes
Mes prévenances
Et mes doigts de fée
Faisaient leur effet
J’avais l’espérance
Que bien dirigé
Tu reprennes forme
Redeviennes énorme
Mais t’as éjaculé
Et j’ai crié, crié-é
Ta pine ! pour qu’elle revienne
Et j’ai branlé, branlé-é
Ma choune en vraie vaurienne
Et j’ai crié, crié-é
(ad lib.)
Sur l’air de « Aline » (Christophe)
https://www.youtube.com/watch?v=-E_Hyn53acA
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Un cas d’incompatibilité
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Il ne sut pas la prendre au corps, ô cornichon !
Elle qui lui tendait sa bouche et ses nichons
Avec un porte-à-faux comme les corniches ont.
Il ne fut pas assez malin (mâle imbécile !)
Pour deviner que, sous le mascara des cils,
Bavait pour lui l’œil bleu de cette Ève gracile.
« Son regard même — ô dieux ! — des robes se dérobe »,
Réalisa la belle. « A-t-il au moins un zob
Ou, sous l’aspect d’un mec, n’est-ce qu’un gros microbe ? »
La vérité l’eût surprise, l’eût-elle apprise :
S’il la dédaignait tant, s’il ne l’avait pas prise,
C’est qu’il aimait les proies moins aisément conquises… -
Magicienne en herbe
Catégories : Décasyllabes (10)Jeune Circé ton con pâte de fruit
Me rendra pis que la chèvre qui broute
Déjà je fuis l’animal à biroute
Déjà je grogne et j’ai le cœur détruit
Enchanteresse ô ta vulve sécrète
Un élixir de miels et de tanins
Ouvrant en moi des désirs tout canins
De te lécher l’entrejambe en levrette
Ado charmeuse un seul regard de toi
Rien qu’un baiser à tes lèvres de fiole
Et je suis chatte amoureuse je miaule
Nue chaque nuit ton prénom sur les toits
Vois Circé vois je régresse je rampe
Vers tes fumets ton con pâte de fruit
Comme un appel qui s’exhale sans bruit
Et me tient phalène à ce cul de lampe