Voici l’anneau de métal
Le disque orné d’un triskel
À l’autre côté duquel
Ma preuve d’amour total
S’étalera sans remords
Être à lui jusqu’à la mort
Voici le définitif
Fer gris me devant percer
À sang l’avant reversé
Semblable au coup de canif
Au cœur d’un amour dément
Être à lui infiniment
Voici le cercle d’inox
Où l’on gravera demain
Le nom qui me lie les mains
Il fera de moi le fox
Du maître un toutou privé
Tout à lui d’amour rivé
Perles d’O
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Perle d’O n° 181
Catégories : Heptasyllabes (7), Perles d’O -
Perle d’O n° 19
Catégories : Hexasyllabes (6), Perles d’O, Terza rimaAppelée la contrainte,
Voulus l’anneau, les fers,
Les cruelles étreintes,
Je plongeais en l’enfer
De mes propres cellules,
L’esprit mis à l’envers.
Que mes amants pullulent !
Qu’on me tire à l’envi
Les larmes ! Qu’on m’annule !
Relevant le défi,
Je serais veule et sainte,
Ivre sous la contrainte. -
Perle d’O n° 37
Catégories : Octosyllabes (8), Perles d’OPourtant mon ami semble heureux
Peu nous importe à qui je cède
C’est toujours Lui qui me possède
Jouit de ma chair à travers eux
Ils pourront bien donner les verges
À sa conquise aux cent colliers
Aucun des tyrans affiliés
N’aura ce que mon cœur héberge
Car c’est à Lui que j’appartiens
Même s’il livre et s’il procure
À d’autres vits sa créature
Lui l’immanent Lui le gardien
Oui mon despote est amoureux
Et quand trente mâles s’emparent
De moi pour leurs bonheurs barbares
C’est Lui qui jouit à travers eux -
Perle d’O n° 215
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8), Perles d’OMon maître m’attendait, superbe et mécontent,
L’œil assoiffé d’un orifice
Ruisselant d’obédience, ou bien qu’on me punisse ;
Mon maître m’attendait : j’aime lorsqu’il m’attend,
Car moi je l’attends tout le temps.
Je me souviens d’un conte où la chaste princesse
Vit entre les murs d’une tour,
Patiente, disponible, en regardant autour,
Tâchant de voir ce prince à qui tendre les fesses…
De même je l’attends sans cesse.
Dans l’ombre du bureau se dressait mon sultan ;
De crainte mêlée de délices,
J’avais le sang remué : sait-il de nouveaux vices
Pour sa poupée de cire au ventre palpitant
Qui l’attend tout le temps ? -
Perle d’O n° 32
Catégories : Octosyllabes (8), Perles d’OJ’ai fermé les yeux mais trop tard
Quand l’homme entra venu défaire
Mes liens de fille liens de fer
J’ai fermé les yeux mais trop tard
J’avais traversé son regard
Il m’effleurait entre les cuisses
Et moi je l’ai dévisagé
Le jugeant maigre étrange âgé
Au lieu de fixer son pénis
Les lois voulaient qu’on m’en punisse
J’ai fermé les yeux mais le froid
M’entra dans l’os à contresens
J’avais commis une insolence
Un vilain crime à son endroit
Qu’un fouet s’élance !
Que l’éclair danse et me foudroie ! -
Perle d’O n° 5
Catégories : Octosyllabes (8), Perles d’ODeux serves visage fardé
Étroit collier de cuir en place
M’ont collée nue face à la glace
Je dus m’ouvrir et regarder
Mon ventre avaler tout l’espace
On me parfuma les cheveux
Objet d’usage qu’on apprête
Pour un jeu peut-être une fête
Je dus observer tant qu’on veut
Mon ventre ouvert en tête-à-tête
Muette labiale et dans leur camp
Issue vers quoi communiquant ? -
Perle d’O n° 124
Catégories : Octosyllabes (8), Perles d’OAbandonnez l’abandonnée
Tournez le dos claquez les portes
D’autres patrons me réconfortent
Aucun de vous ne me connaît
Partez laissez-moi seule avec
L’homme auquel vous m’avez livrée
Je tremble et frémis il est vrai
Mais c’est de ferveur intrinsèque
Trahissez qu’il s’envoie en l’air
Mes seins déchirés et mes robes
Plus rien en moi ne se dérobe
Aux pénalités exemplaires
Abandonnez mon baronnet
Tout droit sur mes joies à l’eau-forte
L’autre l’emporte qui m’emporte
M’aimant peut-être un tantinet
Aucun de vous ne me connaît -
Perle d’O n° 76
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8), Perles d’O, Terza rimaComme au château me voici seule et nue
À m’apprêter pour combler leurs désirs
Telle une putain d’avenue
Comme là-bas j’applique avec plaisir
Un chaud carmin pour orner l’aréole
Des rondeurs qu’ils voudront saisir
Comme à Roissy je sens un raide alcool
Me calciner tous les sangs je me sais
Folle amoureuse O tu es folle
Prendre le temps qu’il faut sans se presser
Pour souligner les replis plus menus
Que leur sexe ira caresser
Quelque senteur de plantes ingénues
Complètera du tapin la tenue
Qu’au château je suis devenue -
Perle d’O n° 40
Catégories : Octosyllabes (8), Perles d’OJe brillais dans l’eau des miroirs
Faille ocre bouillonnant aux hanches
Le bout de mes seins presque noir
Mais sous le masque les joues blanches
Dieu ! quel excellent godmiché
Songeai-je en ma métamorphose
Par ordre d’eux je m’obligeais
À garder les lèvres décloses
Tout tapage étant hors sujet
Je luisais doux et bel objet
Petit caractère de clause -
Perle d’O n° 225
Catégories : Heptasyllabes (7), Perles d’OPar mon ventre et ses anneaux
Me voici menée en laisse
Sous l’œil de son tyranneau
Défile et se pavane O
Belle et dévoilée topless
Par mon ventre obéissant
Je piaffe en joli rapace
Au regard de verre absent
Aux lèvres rosies d’encens
Où l’acier des chaînons passe
Par mon ventre à gros maillons
Nous le zoziau qu’on promène
Zébré d’ocre et vermillon
Pile à poil appareillons
La frimousse à peine humaine
J’effectuerai bien des tours
De par mon ventre engrainée
Tournée longue ou circuit court
Voici les plumes d’atours
D’O l’offerte la traînée -
Perle d’O n° 46
Catégories : Heptasyllabes (7), Perles d’OJe suis n’importe laquelle
Tout aussi tourmentée qu’elles
Une humble putain sans nom
Sexe ouvert sous le linon
Je suis n’importe quel autre
Ventre anonyme où se vautrent
Les cruels gardiens des clés
Croupe en leur coupe réglée
Ô mon amour je m’absente
Et mes lèvres impuissantes
Ne leur diront jamais non
Je suis ta putain sans nom -
Perle d’O n° 140
Catégories : Octosyllabes (8), Perles d’O, Terza rimaPlus de révoltes de salon
Quelque aspiration qu’il caresse
Je fraierai fente et mamelons
Sans réticence et sans paresse
M’ébranlant sans peur des remous
En dressée fille à la redresse
J’écarterai tous mes genoux
Je me lutinerai pour lui
Je m’encâlinerai pour nous
Demain soir ou bien cette nuit
Call-girl j’aurai ce qu’il réclame
Le sexe de perle relui
Zélée je bouterai la flamme
Tisonnerai des doigts le four
Vagirai du fervent de l’âme
Ce soir et tous les autres jours
Pour lui je me le fourbirai
Pour nous je me ferai l’amour -
Perle d’O n° 176
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8), Perles d’OQuatre femmes quatre jetons
Celle au plus petit chiffre aura le privilège
De me cingler lolos fourreau cuissots que sais-je
Aux quatre vents d’amour fétus nous nous jetons
Aux quatre vents de tous les appétits gloutons
Livrant à corps perdu le doux de nos soies grèges
Quatre femmes tirant au sort
Dont l’une après me fermera les bracelets
Me conduira dedans pour m’entendre hurler
Sous la règle me voir vibrer comme un ressort
Aux quatre vents nous nous effeuillons sans effort
Aux quatre vents d’amour nos cœurs manipulés
Quatre femmes s’abandonnant
Au hasard au bonheur à la fortune au risque
De se retrouver vase urne trou d’amphorisque
Un simple contenant
Offert aux faims du chef et de ses lieutenants
Aux quatre vents d’amour nos corps que l’on confisque -
Perle d’O n° 146
Catégories : Octosyllabes (8), Perles d’OL’aider à brosser ses cheveux
Les yeux dans les yeux me permettre
De mettre la main où je veux
Le soir tout redire à mon maître
Choyer sous le chandail un sein
En sentir le bourgeon renaître
Me déployer en fantassin
Le soir tout redire à mon maître
Enlacer son corps soudain lourd
Comme mourant d’amour peut-être
Rouvrir ses lèvres de velours
Le soir tout redire à mon maître
Lamper les parfums de sa sueur
Rafler sa bouche et m’en repaître
Boire au geyser ensorceleur
Pour le soir redire à mon maître
Tout d’elle et tout de mes chaleurs
