À Manon prise encore à se mouiller les doigts,
La mèr’ sup’ dit : « Quittez sur-le-champ notre toit !
Cherchez de par le vaste monde
Un but plus altruiste et qui plaise au bon Dieu,
Sauvez des âmes en sauvant la vôtre. Adieu,
Je vous nomme sœur vagabonde. »
Après avoir versé les larmes de son corps,
Manon imagina un challenge en accord
Avec à la fois ces consignes
Et son propre besoin de se faire enfiler :
Ramener l’égaré, l’homosexuel dans les
Honnêtes clous, la droite ligne.
La novice, enfilant un habit de putain
En place de la bure, en convainquit plus d’un
Par ses arguments imparables ;
Se bousculant au seuil de son appartement,
Quelque mille invertis, tour à tour ses amants,
Vinrent lui sauter sur le râble.
Ce puissant sacrifice — il convient sans détour
De l’avouer — ne pesa sur le monde pas lourd ;
Sitôt niquée la jolie nonne
(D’ailleurs, en général, par l’antre défendu),
Les homos refoutaient d’autres hommes perdus,
La laissant là comme une conne.
La mèr’ sup’ au couvent reprit bientôt Manon,
Craignant qu’elle se fît faire un enfant sinon,
À tant se donner de la peine ;
La branleuse, ravie de retrouver ses sœurs,
Et partageuse, au fond, leur offrit ses douceurs :
Elle était devenue lesbienne.
Sœur vagabonde
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)
Commentaires
Ca me rappelle "Le nom des gens" où Sarah Forestier couche avec des mecs de droite pour les faire changer de bord Ca marche jusqu'à ce qu'elle tombe sur un musulman qui la voile.
Le bi de bon ouiquinde.