Pour Arthur R., qui se reconnaîtra…
Comme je dégustais tes fleuves impossibles
Je ne me sentis plus tirée par nos hâbleurs
Paulot s’estimant gay ou pétant un fusible
Clouait Luc en dépit de ses cris de douleur
J’étais peu concernée par ce franc dérapage
Chacun son tour au fond de se faire enculer
Rien ne m’intéressait que le brûlant cépage
Issu de ton giron d’un rose immaculé
Dans les clapotements luxurieux des marées
Moi la langue en haleine et le cœur s’échauffant
En eussé-je eu le temps je me serais marrée
De voir ce pauvre Luc que l’autre con pourfend
Mais je n’avais d’yeux que pour tes beautés intimes
Avec des bruits cochons je picolais tes flots
Ces régals éternels ces jus que sous-estime
Volontiers le machiste un peu niais c’est ballot
Plus doux qu’aux enfants de contourner la censure
J’y pénétrai d’un doigt coquin de chaud lapin
Qui tendre et langoureux chatouilla ta fressure
En t’envoyant vibrer jusqu’aux bleus escarpins
Et dès lors je me suis baignée dans cette crème
Cette mer infusée de ventre incandescent
Dévorant goulue l’antre noir de Polyphème
D’où la larme pensive en continu descend
Toi pignant tout à coup ta volupté navire
Devenu fou sous mes cajoleries d’amour
Et les vapeurs d’alcool tes beaux yeux entrevirent
Sur ton mari Paulot crispé en plein labour
Peut-être fut-ce un choc tel l’effet d’une bombe
De voir sur le tapis même pas dans le noir
Que ton propre chéri un mec pourtant succombe
Aux charmes d’un gourdin qu’il prend dans l’entonnoir
J’ai vu ton front pâlir Mais qu’est-ce qu’ils trafiquent
Te disais-tu sans doute Ont-ils trop picolé
Pareil à un acteur de films pornographiques
Cependant Luc en râle était patafiolé
J’ai rêvé je l’avoue de le voir évanoui
Baisé jusqu’à plus soif au cul ton culbuteur
Lui qui souvent m’avait en l’arrière-pays
Pris la température en jouant au docteur
J’ai suivi l’œil en coin la gaîté non tarie
Les affres de l’actif se découvrant passif
Divertie que mon homme aux brames d’otarie
Sût lui forcer la main d’un gland supermassif
J’ai heurté léchant toujours d’une langue avide
Ton clito de panthère au tout petit chapeau
Et tu lanças au ciel de longs jurons perfides
Dignes d’ivres marins en de glauques tripots
Je l’ai vu fermenter ta fente de chiennasse
Qui se nourrit de joncs le plus clair de son temps
Ses épanchements d’eau me giclaient à la face
Truffés de germes fort acido-résistants
De derrière sans trêve ô furieux de la baise
Échouage hideux au fond d’un golfe brun
Du coït vigoureux de nos maris obèses
Et alcoolisés nous parvenaient les embruns
Au Web j’aurais voulu montrer cette cagade
Ce grand frisson de deux polissons s’effoutant
Mais mon smart déchargé m’avait laissée en rade
Et d’ineffables vents m’affolaient par instants
Parfois martyr assez du Paulot son binôme
Luc semait un sanglot amer au roulis doux
Épousant chaque assaut dans sa ventouse jaune
Et rappelant l’appel d’une femme à genoux
Presque ivre me sentant sur les bords maquerelle
J’incitais en mon for le perceur de côlon
À mener jusqu’au bout l’épreuve culturelle
Quitte à s’encanailler enculons enculons
Paulot pataud perdu échevelé de transe
Jetant son yatagan toujours plus sforzando
Moi je m’interrogeais sur la jurisprudence
À savoir faut-il pas l’arroser d’un seau d’eau
Moi qui d’ailleurs lichais ta fente à l’aveuglette
M’abreuvais de ces miels rougeoyants ces saumures
Qui portent confiture en suaves gouttelettes
Tes remuements d’orteils et tes morves m’émurent
Moi qui matais le ventre saoul l’âme électrique
Mon Paulot transporté tirer sa crampe au noir
Et fouiller de ton Luc à violents coups de trique
Les profondeurs du fion de son gros éteignoir
Moi qui tremblais d’entendre geindre à pleines gorges
Le rut des Béhémots à l’intellect épais
Anticipant l’ordure et les litres d’eau d’orge
Je pleurais le tapis qu’ils allaient saloper
J’ai vu soudain Paulot dégager son missile
Et partir en chandelle avec un cri du cœur
Tandis que puits sans fond il nous lançait ses mille
Et cent perles comme éclaboussées d’un shaker
Mais vrai j’ai trop grimpé aux rideaux délirante
Et c’est dur à présent de m’envoyer en l’air
Le souvenir de cette empalade me hante
Ô que ma figue éclate ô que vienne l’éclair
Si je désire une eau interlope tu lâches
Ce qu’il faut mais mon sang n’en est plus allumé
À moins que j’aie en vue ces braves à moustache
Tels des chiens en chaleur l’un à l’autre arrimés
Je ne puis plus depuis tant nous nous échauffâmes
Jouir de ces entretiens gouinassiers et gloutons
Pleinement sans avoir près de nos peaux de femmes
Nos maris se broutant la pine et les roustons
Les patauds ivres
Catégories : Alexandrins (12 pieds)